Le Chevalier des Elfes
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Othion le vaniteux s’avançait lentement vers Thérésa la modérée, il voulait faire durer le plaisir, laisser la peur s’instiller dans l’esprit de la modérée. Il n’avait aucun doute sur sa victoire. Thérésa était une elfe frêle qui dédaignait le combat sans arme, elle se débrouillait très bien avec une épée, mais elle n’avait pas sur elle d’objet pour se défendre. Le vaniteux savourait son plaisir, il allait prendre tout son temps pour s’occuper de la modérée.

L’intuition d’Othion lui disait qu’il serait le premier à avoir des relations sexuelles avec Thérésa. Cette perspective augmentait son désir, lui procurait une satisfaction supplémentaire. Pendant une seconde devant l’air dégoûté et haineux de la modérée, le vaniteux fut tenté de rebrousser chemin, de la laisser en paix. Cependant le remords dans l’esprit du violeur fut très passager, Othion avait trop envie de Thérésa pour abandonner. De plus il serait hanté par la honte s’il ne corrigeait pas la modérée.

Il y avait un témoin des malheurs de la victime d’agression sexuelle. Mais il n’était pas pressé d’intervenir au contraire il voyait comme de la justice que la malheureuse se fasse attaquer. Orunaé considérait que Thérésa méritait ce qu’il lui arrivait, que s’acoquiner avec un humain comme Arthur était une folie impardonnable. Orunaé était dans le coin car il voulait convertir Thérésa à sa cause religieuse, le culte de Jéhavah. Il choisit le lieu isolé pour disposer d’intimité dans ses débats, et ce moment car c’était aujourd’hui une consécration importante de sa congrégation.

Malgré sa foi, Orunaé murmura une prière afin que les tourments de la victime soient les plus effroyables possibles. D’après lui les graves pécheurs devaient être remis sur le droit chemin au moyen de méthodes souvent extrêmes. C’était une triste nécessité, mais aussi un devoir sacré. Après tout non seulement Thérésa témoignait de l’amour pour un humain, mais elle se rendit aussi coupable du crime d’hérésie en soutenant publiquement le culte de Proélium.

Thérésa jouait les braves, mais elle était terrifiée, ses mains tremblaient. Elle destinait sa virginité à Arthur, et voilà qu’un violeur mettait en péril le projet de la modérée. Thérésa avait peur d’être molestée, mais surtout elle craignait les conséquences d’un viol dans ses relations avec le fort. Certains hommes étaient dans l’incapacité de faire l’amour avec les victimes de viol, considéraient comme irrémédiablement souillées les violées.

La colère se mit à gagner l’esprit de la modérée, Thérésa avait une envie forte de tailler en pièces l’infâme qui osait tenter de lui faire subir un des pires outrages qui soit. Puis la modérée se calma, elle fit le vide dans sa tête. Elle se dit que ses chances de victoire augmenteraient, si elle arrivait à maîtriser ses émotions. Qu’elle accroîtrait ses possibilités de s’en tirer indemne, si elle se concentrait sur sa volonté de l’emporter, qu’elle dominait les pensées liées à la peur et à la colère.

Thérésa chassa les pensées pernicieuses et devint ainsi bien plus redoutable, au contraire de son ennemi qui était affaibli par ses pulsions malsaines. Il encaissa quelques coups de pied et de poing bien sentis, donc après dix secondes de combat à mains nues, il choisit s’enfuir, il avait le corps couvert de marques et de bleus. Mais surtout il flancha suite à la manifestation d’agressivité terrible de Thérésa. Son premier contact divin avec Proélium s’accompagna d’une soif de sang tellement palpable qu’elle donnait le frisson. Othion résista plutôt bien aux coups de poings qu’il subit, mais il opta pour la retraite après avoir encaissé un coup de pied retourné au visage qui le fit violemment chuter au sol. Thérésa hésita pendant une seconde sur la démarche à suivre, elle oscilla entre une attaque au ventre ou au visage. Ce qui offrit une occasion au vaniteux de se rétablir prestement sur ses pieds au moyen d’une pirouette, de détaler à toute vitesse et de semer son ennemie.

Othion le vaniteux n’était pas du tout content de lui, il s’était fait humilié par une elfe. Ce terrible outrage ne resterait pas longtemps impuni. La prochaine fois le vaniteux se doterait d’une arme de jet telle qu’une arbalète, ainsi que de cordes pour neutraliser sa victime. Il alla voir d’urgence un mage elfe qui était un ami de sa famille, pour qu’il fasse disparaître les traces physiques des coups.

Ainsi les principales preuves de la bagarre entre Othion et Thérésa seraient camouflées. Quand le vaniteux alla se coucher, il était très tourmenté, il ne trouva pas tout de suite le sommeil. En outre quand il réussit enfin à s’endormir, ses rêves furent des cauchemars où ses semblables se moquaient de lui.

Thérésa la modérée poussa un soupir de soulagement, quand elle vit fuir loin d’elle son agresseur. Elle ne songea pas à le poursuivre, la tension suscitée par son agression se logea dans ses jambes, elle s’assit par terre pour récupérer. Elle se souviendrait très longtemps de la nuit où un elfe avait essayé de la violer.

Thérésa pour évacuer la tension, se précipita vers les bains de l’école de Sar afin de se délasser. Il était possible à Sar de se laver à toutes les heures, y compris très tard le soir. Il y avait des employés qui veillaient à ce que les bains soient ouverts en permanence. Le stress qu’avait subi la modérée fit ressurgir une habitude, qu’elle croyait avoir complètement perdue. Elle compta jusqu’ à sept, avant de sortir de la baignoire d’eau chaude. Puis avant de se coucher, elle dit sept fois sept à voix haute.

Thérésa durant son enfance était une maniaque du nombre sept. Elle s’efforçait de dire le plus souvent possible des phrases comptant sept ou dix-sept mots. Les punitions de ses parents ne lui faisaient pas changer de point de vue. Au contraire elles renforçaient l’attachement de la modérée au chiffre sept. Puis un jour elle rencontra un prêtre de Jéhavah doux et compréhensif, sous son influence Thérésa perdit progressivement sa manie.

La modérée s’endormit difficilement, elle se demandait quand allait recommencer à attaquer son agresseur. Ainsi le sommeil de Thérésa fut particulièrement agité, elle rêva qu’elle se faisait assaillir par une multitude d’elfes vicelards, qui lui prenaient sa virginité. Quand elle émergea des songes, elle se mit à pleurer, elle n’alla pas en cours, et resta prostrée dans sa chambre.

Arthur inquiet de l’absence de son amie la modérée alla la voir. Il découvrit un spectacle inquiétant, Thérésa était terriblement sous tension, elle arrivait à sourire mais l’expression de son visage était indéniablement crispée.

Arthur : Thérésa tu as les traits tirés, on dirait que tu as mal dormi.

Thérésa : Il m’est arrivé un évènement embêtant, j’ai été agressé par un elfe vantard et misogyne.

Arthur : Ton agresseur en avait après ton argent ?

Thérésa : Non il a dit ne pas être intéressé par le fait de me voler. Je pense qu’il s’agit d’un des elfes qui désapprouvent que je te fréquente Arthur. Il doit connaître Othion, car il a réagi quand j’ai parlé défavorablement de lui.

Arthur : J’ai dans l’idée que celui qui t’a attaqué, aura bientôt à faire face à de lourdes sanctions.

Arthur le fort fut très content d’avoir donné des leçons de boxe et de savate à Thérésa. Il contribua ainsi à protéger son amie de conséquences très désagréables. Il devait se faire violence pour ne pas céder à la pulsion, qui lui intimait l’ordre d’étrangler Othion le vaniteux. S’en prendre à quelqu’un sans avoir de preuves formelles était un comportement peu honorable.

Or le fort voulait à tout prix bénéficier d’une réputation irréprochable. C’était un moyen de laver son passé honteux d’esclave mineur, où il avait fait des choses peu reluisantes comme voler des médicaments à des personnes malades, et aussi une façon d’accélérer sa carrière militaire.

Arthur vint voir le vaniteux dans leur chambre commune et lui posa quelques questions, Othion nia de toutes ses forces avoir quelque chose à voir avec l’agression de Thérésa. Il disait qu’il l’aimait sincèrement, donc qu’il chercherait plutôt à la défendre qu’à l’attaquer. Arthur vit que le vaniteux n’avait pas de marques de coups, et le fort sentait la passion dans les propos d’Othion. D’un autre côté il savait que son interlocuteur connaissait un magicien capable de camoufler complètement des cicatrices très voyantes.

De plus le fort décela une pointe de jalousie et d’amertume quand le vaniteux parla de son attachement pour la modérée. Enfin le sixième sens d’Arthur lui hurlait que c’était Othion le coupable, or le fort avait appris à faire confiance à ses intuitions. Arthur hésitait sur la marche à suivre, cuisiner le vaniteux pour lui arracher des aveux, risquait d’être aussi inutile que contre-productif. Mais il ne voyait que cette option pour tirer les choses au clair. Cependant d’après la loi elfique des aveux obtenus sous la torture ne valaient strictement rien d’un point de vue légal.

D’ailleurs le simple fait de malmener légèrement Othion pourrait valoir des ennuis considérables au fort. Arthur risquait un rappel à l’ordre pour avoir simplement posé des questions sur un ton non agressif au vaniteux. Alors s’il essayait de tirer la vérité au clair en employant des méthodes intimidantes comme la menace de coups et blessures, voire l’atteinte physique directe, il serait probablement dégradé et envoyé en prison.

Othion avait des proches influents, si le fort tentait de salir l’honneur d’une famille elfe puissante sans preuves solides, il serait sans doute broyé, victime d’une répression sordide. Même s’il se battait pour une noble cause, s’il était surtout motivé par la défense de Thérésa. L’injustice et le racisme existaient aussi dans les royaumes elfiques. Il arrivait qu’un humain comme Arthur occupe de hautes fonctions au sein d’institution elfiques, mais cela n’empêchait pas certains elfes influents de chercher à empêcher des hommes de prospérer quand ils estimaient que l’honneur de leur famille, ou leur prestige était en jeu. Il y eut des milliers de cas d’humains innocents qui chutèrent non parce qu’ils commirent un crime, mais juste parce qu’ils offensèrent des elfes puissants.

Par conséquent le fort se dit qu’il faudrait peut-être laisser en paix le vaniteux, son côté ambitieux l’incitait à laisser tomber l’affaire, à ne pas faire preuve de solidarité avec Thérésa. Puis Arthur se dit qu’en mettant le prix il y avait une autre solution, le recours à un mage spécialisé dans la détection de mensonges.

La chance mit en contact un magicien gratuit pour le fort, il s’agissait du général Lancelot. Arthur se rappela que l’officier supérieur venait régulièrement rendre visite à de la famille dans le coin. Tous deux se rencontrèrent dehors, à côté de la statue du fondateur de Sar, une représentation d’elfe avec une robe de mage, des rides spectaculaires au visage, et complètement imberbe.

Arthur avait enquêté sur Othion, et avait découvert un lien entre lui et Lancelot, de neveu à oncle. Cependant il décida d’impliquer le général seulement au moment où il apprit qu’Othion était une menace bien tangible pour Thérésa.

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