Le Chevalier des Elfes
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Arthur : Tous les élèves ou presque de l’école sont là pour notre duel, apparemment tu adores te faire humilier Othion.

Othion : Ce sont tes dernières paroles narquoises, autrement quelle arme préfères-tu la lance ou l’épée ?

Arthur : Je choisis les griffes de combat.

Othion : C’est bien un choix de berserker, digne d’une brute assoiffée de sang. D’un autre côté cela m’avantage, l’allonge de tes griffes est inférieure à celle de mon épée.

Arthur : C’est vrai mais je peux porter deux attaques au lieu d’une. De plus tu es beaucoup plus habitué au combat à l’épée qu’au corps-à-corps vis-à-vis d’un adversaire armé de griffes de combat.

Othion : Tu raisonnes mieux que je le pensais, mais tout ce que tu gagneras dans le meilleur des cas en te servant de ta tête c’est quelques secondes de répit.

Arthur : Tu préfères que le combat s’arrête au premier sang ou, en cas d’abandon de l’opposant ?

Othion : Je te laisse le choix, car quelle que soit la formule que tu choisis, le résultat sera le même.

Arthur : J’opte pour l’abandon, notre confrontation va être très courte.

Othion : Il était temps que tu ouvres les yeux, mais il est trop tard pour reculer. Tu m’as défié, tu devras assumer les conséquences de tes actes.

Arthur : Je n’ai pas peur de perdre, tu es suffisant et peu aguerri. J’ai bien plus d’expérience que toi en matière de combat en conditions réelles. Je me bats depuis l’âge de trois ans.

Othion : Il se peut que dans un duel de boxe, tu puisses l’emporter grâce à ta force et à ton endurance. Mais ce qui est déterminant, dans un combat où les armes blanches sont utilisées, c’est la technique. Or la mienne est irréprochable.

Arthur : J’ai déjà fait mordre la poussière à des dizaines d’elfes, je ne vois pas pourquoi ce serait différent avec toi.

Othion : Je suis un escrimeur d’élite, tandis que tu es un sauvage certes musclé, mais un sauvage quand même.

Arthur : Le sauvage va très rapidement effacer ton petit sourire suffisant.

Othion : Ton air bestial est effrayant, mais bon j’ai déjà triomphé d’adversaires bien plus intelligents et talentueux que toi.

Arthur choisit une arme assez particulière, il s’équipa à chaque main, d’un outil de mort prenant la forme d’un harnais de cuir muni de trois tiges de métal perçantes et tranchantes d’une longueur de quarante centimètres. Othion l’elfe vaniteux pensait triompher rapidement d’Arthur, alors il usa de techniques d’escrime basiques, mais ses attaques furent toutes parées sans problème.

Alors le vaniteux se dit que son adversaire possédait un minimum de valeur guerrière, par conséquent l’elfe commença à se battre un peu plus sérieusement. Cependant le combat tournait toujours en faveur du fort. Pour énerver son ennemi, Arthur se mit à bailler de manière prononcée pour signifier son ennui. Cette provocation mit en colère Othion, il décida d’en finir, il se précipita mais tout ce qu’il récolta ce fut de tomber à cause d’un croche-pied. Le vaniteux se sentait humilié, mais ce n’était que le début de ses déboires. En effet Arthur s’était amusé avec une de ses griffes, à laisser une belle marque sur le cou de l’elfe.

Le vaniteux se promit solennellement de faire regretter amèrement à son adversaire son geste. Certes il avait les moyens financiers de faire disparaître la cicatrice sur son cou en payant un mage. Mais il ressentait quand même une profonde blessure à son amour-propre, et une envie de se venger cruellement. Entendu il peinait actuellement à imposer son rythme, à arriver à prendre l’ascendant. Mais il était inconcevable que cette situation perdure. Othion était maintenant pleinement réveillé.

D’accord il sous-estima la valeur de son ennemi, il devait reconnaître que son antagoniste présentait un minimum d’intérêt en tant que combattant. Cependant le vaniteux allait faire clairement déplorer à son opposant ce qu’il qualifiait d’orgueil insensé. Maintenant qu’Othion s’avérait fermement décidé à combattre de toutes ses forces, à démontrer tout son savoir-faire, et il ne doutait pas une seule seconde de changer le tableau, de n’être plus le ridiculisé, mais un vainqueur incontestable qui dominait de façon certaine.

Pour le vaniteux l’heure de régler les comptes sonna, il entendrait bientôt d’après lui son adversaire gémir de douleur. Il effacerait dans un instant à peine le sourire suffisant de son ennemi. Il prouverait de manière indiscutable la supériorité indéniable de la race elfique sur les humains. Pourtant Arthur n’éprouvait pas une once de peur à l’idée d’être confronté à son antagoniste. Il voyait davantage son altercation comme un défi amusant et facile que comme une épreuve difficile.

Arthur : Il vaudrait mieux te rendre Othion, je te suis très clairement supérieur. Si je n’avais pas contrôlé la force de mon coup de griffe, tu serais mort à l’heure qu’il est.

Othion : Tu as réussi à me porter un coup, seulement parce que tu as agi de façon déloyale. Ton croche-pied était une manœuvre peu honorable.

Arthur : Dans un combat à mort contre un adversaire haineux si tu cherches à jouer les élégants tes chances de survie sont plus minces.

Othion : Nous ne sommes pas sur un champ de bataille, nous participons tous deux à un duel d’honneur.

Arthur : Très bien mettons des règles si tu le souhaites, j’accepte que les coups en dessous de la ceinture soient prohibés. Mais j’y mets une condition, si tu perds ce duel ce sera dorénavant toi qui te chargera du nettoyage des latrines du deuxième étage des dortoirs. Tu devras collecter les excréments.

Othion : À ta guise, maintenant que je suis réveillé je suis certain de l’emporter.

Malgré ses fanfaronnades et le fait qu’Othion dépensait une énergie folle, il ne réussissait pas à toucher Arthur. Le fort se contentait de griffer légèrement le vaniteux, de lui infliger des égratignures. Il aurait pu être déclaré gagnant, mais il accepta d’accorder une nouvelle chance à Othion. Au bout de deux minutes de combat il fit un geste qui provoqua la surprise chez les spectateurs. Certains murmurèrent qu’Arthur perdit complètement l’esprit, pourtant il enleva sans sourciller ses griffes de combat. Il s’apprêtait à affronter à mains nues un elfe expérimenté dans l’art de l’escrime et armé d’une épée.

À première vue, il s’agissait d’une erreur monumentale, toutefois le fort témoignait un tel niveau de confiance que quelques-uns furent tentés de parier sur lui. Arthur admettait qu’il tentait une aventure osée, néanmoins s’il parvenait à ses fins, il marquerait terriblement les esprits, il inspirerait peut-être même des chansons.

Bien sûr il fallait qu’il l’emporte, et il réduisit ses possibilités de victoire en choisissant de se passer de ses armes. Cependant le fort voulait causer un séisme moral, ébranler les convictions de ceux l’entourant. Or il considérait que pour faire évoluer les mentalités de gens très attachés à la tradition, les actions spectaculaires constituaient un excellent moyen. De toute façon sans risque il n’existait pas de gain.

Et puis Arthur avait très envie d’infliger une défaite monumentale à Othion, de le plonger dans un état de détresse. Il considérait comme une très bonne tactique pour réaliser son envie d’abaisser son ennemi, d’adopter une stratégie qui semblait absurde pour mieux la retourner au moyen de ses aptitudes physiques. Il jugea suffisant le fossé entre lui et le vaniteux pour entreprendre avec des chances réelles de succès son action apparemment téméraire, d’opter pour le combat à mains nues contre un adversaire armé d’une épée, et qui reçut de nombreuses leçons sur l’art de l’escrime. De son côté Othion avait le désir d’inonder d’injures son opposant.

Othion : Que fais-tu Arthur, tu abandonnes ?

Arthur : Non, tu es tellement ennuyeux, que j’ai décidé de me battre à mains nues pour pimenter un peu les choses.

Othion : Pauvre fou, maintenant je suis sûr de gagner, tu m’offres une victoire plus que facile.

Arthur : N’en sois pas si sûr, un elfe de ton niveau ne représente pas du tout une menace pour moi, quand bien même j’aurai les mains attachées dans le dos, et les yeux bandés.

Othion n’en revenait pas de l’outrecuidance et de l’orgueil de son antagoniste. Il représentait l’élite de l’élite, il se considérait comme un chef d’œuvre intellectuel, et un excellent guerrier.

Cependant une partie de son esprit lui murmurait qu’il fallait mieux prendre des mesures extrêmes sur son adversaire. Il ferait mieux par exemple de chercher à le tuer et non pas le blesser légèrement. Certes il commettrait ce qui ressemblerait à un meurtre, mais avec son influence ce serait facile d’éviter des répercussions négatives. Il pourrait même obtenir des félicitations de certains pour avoir mis fin à la vie d’un humain qui se jugeait égal aux elfes.

Néanmoins la tendance fière d’Othion ne supportait pas ce genre de calcul. Il lui arrivait de tricher à des examens par moment et de se livrer à des actions peu honorables comme tabasser d’autres gens en ayant un très fort avantage numérique et parfois pour une raison idiote comme le fait de venger une broutille faite à un lointain ancêtre. Mais il s’agissait d’actes qui pouvaient passer d’après la morale d’Othion car les victimes ou les fraudés étaient des elfes.

Se rabaisser à recourir à des manigances contre un humain paraissait le comble de l’absurdité d’après Othion, cela revenait à nier la supériorité elfique sur les hommes. Il n’arrivait pas à comprendre comment lui un être d’élite avait pu oser formuler ce genre de suggestions mentales. Il se sentait particulièrement honteux à l’idée d’avoir besoin de ruses pour écraser un ennemi comme le fort. Arthur remarquant le trouble chez son ennemi arrêta ses assauts et lui laissa le temps d’atteindre un esprit plus clair.

Alors Othion devint furieux à cause de ses pensées conflictuelles et de la bravade d’Arthur,il se jeta sur son adversaire. Cette nouvelle imprudence, facilita la victoire écrasante du fort. Arthur déboîta le bras droit du vaniteux en attrapant l’épaule de son antagoniste avec les mains.

Othion n’abandonnait pas, il lui restait encore une ultime solution pour l’emporter. Il lui suffirait de détruire la pierre qui pendait à un collier autour de son cou, et il pourrait renverser la tendance. Il s’agissait d’un caillou renfermant un gaz invisible et inodore mais très efficace pour renforcer temporairement les capacités de l’elfe le respirant. En prime il produisait des conséquences négatives sur les humains et les personnes sans sang elfique.

Cependant Arthur n’était pas dupe il remarqua que son adversaire semblait avec son bras gauche essayer de s’approprier la pierre. Aussi le fort accrut la douleur qu’il suscitait avec sa prise, mais son ennemi demeurait assez tenace. Petit à petit il rapprochait sa main gauche de son cou. Alors Arthur recourut à une technique violente, il déboîta un doigt du bras déboîté de son antagoniste. Le résultat fut suffisant pour qu’Othion perde ses moyens et soit prêt à s’évanouir. Néanmoins il avait assez de force mentale en lui pour rester encore conscient.

Il s’apprêta à recommencer sa lente démarche, mais il fut stoppé quand il comprit qu’il y avait un changement, maintenant son bras gauche risquait de recevoir des attentions de la part de son ennemi. Ainsi il frissonna d’amertume, cela ne servirait à rien de continuer à lutter avec deux bras neutralisés.

Arthur : Tu veux continuer à te battre Othion, ou tu veux que je m’occupe de ton bras gauche ?

Othion : Non vous avez gagné je me rends.

Arthur : Désormais tu es mon serviteur pour toute la durée de ma formation.

Personne ou presque n’osa applaudir, mais la crainte se répandit bien dans les rangs des spectateurs. Arthur ressemblait à un démon des enfers pour la foule. Un humain qui battait sans magie un elfe expérimenté avec des méthodes barbares, cela avait un côté saisissant. Othion vit son monde s’écrouler, il faillit sucer son pouce devant la frustration accumulée, tellement le stress l’envahissait. Désormais il était le larbin d’un être vu comme de la vermine par lui. C’était si dérangeant, que la folie commençait à la consumer.

Arthur le fort élargit ses contacts dans les milieux illégaux en recrutant Othion comme serviteur. Il apprit que certains nobles usaient de leur influence et de leur nom pour protéger des personnes offrant des services particuliers, notamment des autorisations de trafic auprès de certaines armées.

Les elfes étaient plus respectueux que les humains pour certains usages, ils se contentaient souvent d’agrémenter la vie des soldats avec des produits illégaux comme de l’alcool de contrebande. Ils n’allaient pas jusqu’à tuer des militaires blessés pour récolter du butin. Cependant cela ne les empêchait pas de se livrer de temps à autre à des arrangements hors-la-loi. Ainsi le fort se retrouva à la tête d’un groupe de dix individus s’adonnant à diverses transactions avantageuses du point de vue monétaire. Il était plus gentil que certains chefs qui réclamaient quarante pour cent des bénéfices, Arthur se contentait de quinze pour cent de rétribution. Il élargit ses domaines d’activité, en plus des habits et des couvertures, il distribuait désormais de l’alcool.

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