Le Chevalier des Elfes
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Le lieutenant Glil bouillait de rage, la renommée d’Arthur était de plus en plus positive. De nombreux elfes considéraient le fort comme un héros, tandis que la réputation du lieutenant s’avérait franchement négative. Glil passait pour un lâche qui évitait la sanction, uniquement à cause des relations de sa famille. Il n’était pas le premier pistonné par ses proches. Beaucoup d’aristocrates elfes arrivaient à placer des enfants ou des neveux au détriment de gens du peuple plus méritants. Toutefois les elfes ne plaisantaient pas avec la notion de courage, surtout quand celui qui était taxé de lâche s’avérait un élément de l’armée. Pour eux la lâcheté durant une mission militaire, était presque aussi grave qu’un bris de serment. Glil n’avait évité le déshonneur et la condamnation par un tribunal que parce que son père avait soudoyé le juge chargé d’examiner son cas. Toutefois cela n’empêchait pas certaines langues de présenter comme un être méprisable le lieutenant. La famille de Glil était plutôt vertueuse, mais le chef de famille débordait d’amour pour le lieutenant, il lui pardonnait de sacrés manquements.

Arthur le fort était aux anges, son comportement digne d’un héros contre les skavens, avait effacé la plupart des réflexes racistes de ses compagnons elfes. En cinq ans de carrière, il réussit à devenir sergent. Il pensait qu’il était de plus en plus plausible qu’il soit promu un jour officier.

Bien sûr cela serait loin d’être facile, les cas d’humains promus officiers dans les armées elfiques se comptaient sur les doigts d’une main. Toutefois le fort pouvait compter sur l’appui du général Lancelot qui était une personne très progressiste, et n’hésitait pas à appuyer la carrière d’êtres tels que les hommes ou les nains. Pour Lancelot les notions de race et de rang social étaient des bagatelles comparé à l’expérience et aux actes.

Arthur se disait qu’il avait décidément beaucoup de chance d’avoir croisé le général, il y avait une seule ombre sérieuse au bonheur du fort, le lieutenant Glil.

Bien qu’Arthur se donne à fond pour améliorer ses compétences guerrières et ses connaissances, il ne parvenait pas à trouver grâce aux yeux de Glil. Au contraire chacune de ses distinctions, chaque phrase positive prononcée en faveur du fort plongeait dans un état de haine le lieutenant. Arthur essaya pendant longtemps la voie de la diplomatie, mais il se fatiguait en vain. Glil était trop haineux pour pardonner, il s’avérait bien trop arrogant pour supporter qu’un humain possède un talent martial supérieur au sien.

Le fort recevait une aide divine pour apprendre certaines techniques martiales. Il connut des secrets bien gardés grâce à l’appui de Proélium, la divinité de la guerre. Durant certains rêves il bénéficia d’une instruction par le dieu. Même si les bénédictions divines s’accompagnaient d’un revers préoccupant. Les énergies magiques qui touchaient le fort avait tendance à nourrir sa partie sanguinaire. Heureusement sa grande volonté alliée à des exercices quotidiens de méditation canalisaient ses élans de violence. Et le fait de profiter d’un appui divin n’empêchait pas Arthur d’avoir un véritable mérite, il se consacrait avec acharnement à se perfectionner.

Mais ses efforts ne servaient qu’à renforcer l’amertume dans le cœur du lieutenant. En effet Glil voyait comme un outrage terrible qu’un homme ose prétendre être capable de battre un elfe expérimenté au combat. Pourtant le fort arrivait à démontrer de manière véridique qu’il était meilleur que bon nombre de ses camarades. Au point qu’il finit par obtenir un poste d’instructeur en plus de ses activités de sergent. Il formait des jeunes elfes au maniement des armes et à l’art de se battre à mains nues.

Glil essaya de s’opposer de toutes ses forces à cette nomination. Mais il ne fit que brasser du vent, et récolter de nouveaux ennuis en s’acharnant à essayer de nuire au fort. Le lieutenant ne put résister à l’idée d’échanger quelques mots avec son subordonné Arthur, pendant que le fort faisait une pause dans l’entraînement de ses recrues au sein d’une forêt de sapins.

Glil : Sergent Arthur tu me sembles très content de ton grade, ai-je tort ?

Arthur : En effet j’apprécie beaucoup d’être devenu un sergent.

Glil : Ta joie risque d’être de courte durée, car je vais m’arranger pour que tu sois dégradé et renvoyé de l’armée.

Arthur : J’ai fait preuve d’une grande clémence à votre égard dans les tunnels remplis de skavens. J’aurais pu vous abandonner et vous laisser à votre sort, après vous avoir assommé pour vous empêcher de me tuer.

Glil : Tu es une plaie pour ce régiment. À cause de toi, moi un elfe d’une illustre famille, j’ai reçu plusieurs blâmes de la part du général de cette armée.

Arthur : J’ai contribué à réaliser des actions déterminantes pour mon régiment, je suis très utile.

Glil : La lettre que je suis en train de rédiger pour le conseil de guerre démontre le contraire. Mon écrit aidera les officiers qui te jugeront, à se rendre compte que tu es une nuisance.

Arthur : Vous jouez un jeu dangereux lieutenant, vous avez bien plus à perdre que moi, si vous tentez de me causer du tort. Votre réputation est litigieuse, tandis que la mienne est élogieuse.

Glil : Je suis un bon orateur, et j’ai murement réfléchi à mon projet de plainte contre toi, j’ai des chances réelles de t’obliger à quitter l’armée.

Arthur : Très bien puisque vous voulez la guerre, vous l’aurez mon lieutenant. Nous verrons si vos mensonges feront le poids face aux témoignages et aux preuves matérielles vous contrecarrant que j’utiliserai.

Arthur même s’il était très fier de ses galons de sergent n’attrapa pas la grosse tête, il resta travailleur. Il se démenait toujours pour ses subordonnés, les vingt elfes sous ses ordres louaient sa gentillesse, son dévouement et sa tolérance. Même si Arthur essayait de respecter le plus possible les règles, il ne faisait pas une fixation sur le code militaire, il n’imposait pas des conditions de vie étouffantes à ses subalternes.

Il punissait parfois, mais il n’abusait pas non plus de son pouvoir disciplinaire. En outre il était proche de ses subordonnés, il se souvenait du nom de chacun d’eux, et il leur témoignait des égards, contrairement à certains de ses collègues sous-officiers qui regardaient quelquefois leurs subordonnés comme des moins que rien juste bon à servir de cibles, des éléments très faciles à sacrifier pour leur carrière.

Par exemple lors des batailles, Arthur partait devant, il ne demandait pas à des subalternes d’essayer de le protéger à tout prix, quitte à ce que la formation de l’escouade perde en efficacité. Le fort prit d’ailleurs sur sa personne pour sauver de simples soldats de la mort. Il agissait avec énergie pour qu’un maximum de ses subordonnés survive aux combats à livrer. Il estimait qu’une victoire ne se mesurait pas seulement au nombre de morts ennemis, mais aussi à la quantité de soldats de sa faction qui restaient en vie et sortaient relativement indemnes de la bataille.

Sa manière de voir différait beaucoup de Glil, et quelques altercations verbales éclatèrent entre lui et le lieutenant pour des motifs de stratégie militaire. Heureusement le fort s’arrangeait toujours pour rester poli et ne pas élever le ton, mais en pensée il maudit intérieurement plusieurs fois Glil.

Le lieutenant avait une envie croissante d’ordonner tout un programme d’humiliation sur Arthur. Mais il était de moins en moins en position de concrétiser ses pulsions. En effet le fort noua des amitiés qui le sauvèrent à de nombreuses reprises de la corvée de nettoyage de la vaisselle et de la course de parcours à effectuer torse nu, la nuit pendant des heures.

Alors Glil remplit sa tente de documents en rapport avec le droit militaire, à un moment il y eut même davantage de papier en rapport avec le juridique que de feuilles vantant les soit disant exploits du lieutenant. C’était un changement déconcertant. Ceux qui le connaissaient bien, savaient que Glil attachait une grande importance à sa réputation guerrière. Mais le lieutenant était progressivement plus motivé par le désir d’expulser Arthur de l’armée et de lui pourrir la vie, plutôt que d’embellir sa renommée personnelle.

Son animosité atteignait donc des sommets pitoyables, il considérait le fort comme une cible vraiment prioritaire. Il faisait d’ailleurs des rêves assez dérangeants et il avait des voix dans sa tête lui murmurant souvent que tout était de la faute d’Arthur. Il avait un point de côté pendant un exercice physique, le coupable était le fort qui lui lança un sort d’affaiblissement. Glil avait du mal à trouver une de ses chaussettes, c’était Arthur qui complotait pour ruiner son apparence vestimentaire. Un plat que le lieutenant mangeait n’était pas cuit tout fait comme il l’aimait, le responsable était tout trouvé, le sergent s’était arrangé pour des cuisiniers travaillent moins bien que d’habitude.

Finalement les manigances du lieutenant n’empêchèrent pas Arthur de conserver son grade. Mais le fort périrait peut-être lors du prochain conflit armé.

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