La Tour des Mondes
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Chapitre 237 : La brûlure de l’excitation
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Cette oie de malheur ! Elle m’a trouvée ! Elle a du mal à m’atteindre, mais impossible d’aider Nomad à cause d’elle. J’ai dû me réfugier le plus loin possible dans la fissure, mais ça ne l’empêche pas de mettre des coups de bec pour essayer de m’atteindre.

J’ai beau lui demander pourquoi elle m’en veut, elle ne comprend rien. Tu ne pourrais pas parler une langue compréhensible ?! Tout ce que je vois, ce sont ses yeux remplis de haine, mais je n’ai jamais fait quoi que ce soit à une oie dans le passé. Si c’était le cas, non seulement je m’en souviendrais, mais j’aurais aussi moins peur d’elle.

AaAah. Elle vient de déloger un morceau de rocher. Je suis cuite, elle va se jeter sur moi maintenant. Elle doit avoir la place de passer la tête, maintenant.

Trop près ! Trop près ! Je me fais toute petite et je m’enfonce le plus possible dans la fissure. Chaque coup de bec m’a l’air bien trop proche pour que ce soit impossible de ne pas avoir peur.

*

Il semble que Micha soit dans une situation difficile… mais la mienne n’est pas non plus très bonne. Le Shaman a commencé à rire en voyant les flammes et c’est comme s’il était capable de les contrôler, maintenant. On dirait qu’elles prennent la forme de deux corps qui flottent dans les airs.

Ne pas utiliser de flammes contre un Shaman, c’est compris. L’ours et le cerf continuent de me tourner autour alors que j’esquive continuellement les flèches. Vu que mes attaquants sont tout autour de moi, c’est plus difficile pour eux de tirer sans qu’une flèche ne finisse par blesser l’un des leurs. De plus, il y a une autre menace maintenant. Les golems de pierre sont de plus en plus nombreux. Ils ne font que cinquante centimètres de haut, mais ils ne sont là que pour me gêner et me distraire. Entre eux et les plantes, j’ai de plus en plus de mal à me déplacer.

Le pire, c’est que je ne peux pas fuir. J’ai à peine le temps d’esquiver et l’ours, ainsi que le cerf, sont toujours sur mon chemin.

Je mets un coup de pied dans un des golems qui essaye de m’attraper la jambe et il tombe pitoyablement en morceaux.

[Tu perds du temps. Occupe-toi de la plus grande menace et passe à la suivante.]

J’imagine que Yuu a raison. Je ne peux pas me contenter d’esquiver.

Je fonce en direction de l’ours géant. Il doit bien faire deux fois la taille d’un ours normal, mais je ne suis pas un expert, donc c’est difficile d’en être certain.

En me voyant approcher, il se dresse sur ses deux pattes et cherche à me frapper. Vu la force de l’attaque, il suffirait de me faire toucher une fois pour qu’il m’arrache la tête. Cependant, il est moins rapide que moi et je passe en dessous de sa patte. Je plante mes stylets avec difficultés au niveau de son ventre. Sa peau est suffisamment épaisse pour que je sois obligé d’y mettre toutes mes forces.

Je peux sentir une flèche qui me frappe dans le dos, mais ma tenue me protège complètement. L’ours se met alors à tomber en avant et j’ai l’impression qu’il veut m’écraser. En retirant mes stylets rapidement, je me jette sur le côté alors que son corps frappe violemment le sol et laisse un nuage de poussière s’élever du sol. Ce ne sera pas suffisant pour le tuer, mais du poison dans deux plaies est un bon résultat.

De mon côté, je finis malheureusement contre des plantes qui commencent à pousser sur moi. Ce ne sera pas suffisant pour m’arrêter, mais le cerf en profite tout de suite pour me charger avec ses bois en avant.

[Je t’ai pourtant dit de ne pas retenir tes coups !]

Je n’ai pourtant pas la sensation d’avoir…

[Je peux lire tes pensées. Tu as attaqué au hasard et évité de viser l’articulation.]

J’ai pris la décision en moins d’une seconde, désolé si mes vieilles habitudes font surface comme ça.

[Micha est en danger et tu perds du temps. Tu devrais pouvoir t’occuper de cette bande d’amateurs plus vite que ça.]

Très bien.

Je soupire rapidement en finissant de me libérer du lierre. Le cerf n’est plus très loin maintenant et l’ours est déjà en train de se relever.

À travers le lien, je demande à Juliette un coup de main pour me mettre en colère. C’est encore difficile de résister à mon inconscient qui est réticent à faire souffrir dans une certaine mesure. De plus, ils m’attaquent par vengeance pour leurs compagnons et j’ai l’impression d’accepter leurs attaques alors que je ne devrais pas. C’est plus fort que moi. Tuer en un coup ne me pose plus de problème, mais quand je sais que mon adversaire aura le temps de sentir la douleur, j’ai du mal à attaquer convenablement.

À travers le lien, Juliette ne m’envoie pas de la colère comme je lui ai demandé, mais de l’excitation. Je peux sentir la sensation se répandre dans mon corps comme de l’adrénaline, et c’est à ce moment-là que les bois du cerf me frappent.

J’accuse le coup quelques instants, mais je m’accroche aussitôt à ses bois. Il continue sa charge en essayant de me faire lâcher, mais, avant qu’il n’y arrive, je plante mon stylet sur le côté de sa tête. Le stylet est dévié par un os et je ne fais que riper sur sa peau en créant une grande plaie.

C’est à ce moment-là qu’il s’arrête brutalement en agitant la tête et je me fais désarçonner complètement en étant éjecté au sol. Je me retrouve alors au pied d’un Ranger qui dirige son arc vers ma tête.

J’active mon boost pour esquiver la flèche en lui balançant mon pied dans le visage. Je me lève aussitôt d’un bon en regardant les alentours. Le cerf est en train de reculer et semble se faire soigner par un Druide.

« Vous feriez mieux de courir. Je viens de décider que vous n’aviez aucune chance de partir d’ici. »

L’excitation dans mes veines me donne spontanément l’envie de tous les battre et je ne vais pas lâcher cette sensation. Ils n’ont pas l’air de réagir à ma remarque, mais je m’en moque.

L’ours fonce vers moi alors que je prends appui sur un golem pour m’élever dans les airs. Il se redresse aussitôt pour essayer de suivre ma trajectoire au-dessus de lui en ouvrant la gueule pour me mordre. Vu sa taille, il pourrait probablement m’arracher la moitié du corps en une seule morsure, mais j’ai une autre idée en tête.

Je jette une fiole dans sa gueule avant de me laisser tomber sur un des quelques rangers restant en plantant la lame au bout de ma chaussure dans sa tête.

Sans perdre de temps, je me jette ensuite en direction du druide qui crée des Golems.

Les espèces d’élémentaires de feu à forme humanoïde se mettent sur mon chemin, mais je n’ai absolument aucune idée de comment les affronter. Le sol sous mes pieds se liquéfie soudainement pour former une sorte de mélasse et me gêne suffisamment pour laisser le temps aux élémentaires de se jeter sur moi.

Ils m’attrapent et m’étreignent alors que je peux sentir les flammes me brûler la peau. J’attrape alors l’arbalète dans mon inventaire et décide de tirer sur le Shaman qui les contrôle. Le carreau le touche en plein torse et il s’effondre alors que je peux sentir ma peau brûler de plus en plus.

Les flammes sont moins puissantes que lors de mon combat de ce matin, mais la sensation est toujours extrêmement désagréable. Cela me frustre d’être brûlé à nouveau aussi vite, mais je vais devoir faire avec.

Les deux élémentaires se dispersent alors que le Shaman disparaît dans un flash. Pour ce qui est du sol, je me contente de sortir tant bien que mal de là en rechargeant mon arbalète.

« Pourquoi tu ne veux pas crever ! »

« Sale petit dresseur ! On va te faire la peau ! »

Les insultes et les projectiles pleuvent dans ma direction, mais dans mon état j’ai du mal à y prêter attention. Mes vêtements n’ont rien, mais j’ai des brûlures sur les trois quarts de mon corps à cause des élémentaires qui ont réussi à me tenir pendant une poignée de secondes.

Une flèche me transperce l’avant-bras et je lâche l’arbalète qui s’enfonce dans le sol. Je finis par réussir à faire un pas en dehors du sol en mélasse et, en me servant des bottes, je saute en avant en direction des Druides qui cherchent à faire pousser un mur de plantes entre eux et moi. Ce n’est pas suffisamment rapide pour m’arrêter et je plante mon stylet dans le torse du premier alors que je me force à lever mon bras blessé par la flèche pour planter les griffes du gantelet de félin dans la gorge du second.

« C’est un foutu Berserker ou quoi ? »

« Ferme-là et concentre-toi ! »

Alors que je me retourne, le cerf me charge une fois de plus et, même si mes vêtements l’empêchent de m’empaler, c’est suffisant pour me projeter dans les airs et me jeter contre le mur d’une maison voisine. Bon, je dois avoir la moitié des côtes cassées avec ce coup-là.

Ils ont perdu plus de la moitié de leur force de frappe en tout cas. L’ours a fini par disparaître d’ailleurs. On dirait que la super plante à croissance rapide n’était pas à son goût. J’imagine que c’était douloureux, mais, vu mon état, je suis bien content que cet Animorphe ne soit plus une menace.

Il ne reste plus que deux Druides, cinq Rangers et le cerf géant à abattre.

Non, il ne reste en fait qu’un Druide. Pendant que je me faisais charger par le cerf, Juliette a eu le temps de descendre se cacher dans les décombres de la maison et partir en direction de l’un d’eux. Vu la petite danse qu’il est en train de réaliser, il n’en a plus pour très longtemps.

Le cerf titube de son côté, la blessure sur le côté de sa tête n’a pas l’air d’avoir été soignée correctement et le poison doit déjà se répandre dans son corps. Sans trop y réfléchir, je jette un fumigène par terre en rangeant mon arme.

J’attrape ensuite une potion à base de sang-de-dragon que j’avale rapidement. Je pourrais probablement les battre sans me soigner, mais je perdrais du temps que je n’ai pas. J’arrache rapidement la flèche dans mon avant-bras alors que la chaleur commence à se répandre dans mon corps. De la fumée commence à s’échapper de ma peau et de ma bouche, mais finit noyée dans celle du fumigène.

Je respire à nouveau. Le cerf m’a probablement broyé la cage thoracique en me chargeant, ce qui veut dire que je faisais probablement une hémorragie interne. Sans attendre de finir de guérir, je me jette en avant sur le cerf en sortant de la fumée. D’un coup sec en tournant sur moi-même, je plante mon stylet au milieu de son crâne et il s’enfonce suffisamment pour que je sois certain qu’il ne s’en remettra pas. Pendant que Juliette s’occupe du dernier Druide, je charge ensuite en direction des Rangers dont le visage semble avoir perdu toute couleur.



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