La Tour des Mondes
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Chapitre 141 – Relancer la machine
Chapitre 140 – Un plan qui germe Menu Chapitre 142 – Boost et Vitesse

— Une branche pour Maman…

— Maliel arrête.

— Une branche pour Papa…

— Arrête ça tout de suite.

— Une branche pour Tonton…

— T’es vraiment chiante…

Maliel est installée sur son fauteuil et me regarde avec un grand sourire pendant que Cro’ retire les plantes de mon dos en les coupant ou les arrachant directement. Elle a décidé que m’observer serait le moment le plus amusant de sa journée alors que je me tords dans tous les sens et m’ignore complètement.

Cela fait déjà un quart d’heure que ça continue et que je sens les racines bouger à l’intérieur de mon corps comme si elles avaient toujours été là.

« Arrête de bouger comme ça où tu vas leur faire peur et ce sera encore plus difficile si elles deviennent violentes, ah voilà. Reste comme ça. »

En écoutant Cro’ j’essaye de rester immobile, je n’ai effectivement pas envie que les plantes décident qu’elles ne veulent pas partir de là. J’ai encore en tête tout ce qu’il m’a dit, mais c’est difficile de faire abstraction de la douleur et du chatouillement des racines qui se contractent comme pour agripper à mon corps. Heureusement pour moi j’ai l’impression qu’elles ne se sont pas trop enfoncées en deux jours, mais certaines ont l’air de s’être enroulées autour de ma colonne vertébrale et… comment définir ça… C’est juste bizarre, je ne pensais pas que j’aurais un jour l’impression que l’on me toucherait cette partie-là du corps.

— Bon, une fois que c’est fini tu te prépares et l’on part dans deux heures une fois qu’il fait nuit. Faut aussi que tu remercies les grimpeurs qui m’ont aidé à te sauver.

—Ok.. Gh…

Cro’ continue de me triturer le dos, mais petit à petit je peux sentir qu’il y a de moins en moins de plantes dans mon dos. À un moment, il m’a demandé si j’étais intéressé par l’idée d’en garder une et que ça pourrait m’être utile, mais je refuse poliment en repensant à tout ce qu’il m’a dit à propos des plantes.

Il m’annonce que c’est bon et je me relève lentement en sentant qu’il reste effectivement des racines dans mon dos. Je passe ma main en bas de mon dos et je peux sentir un peu de sang et quelques plaies à l’endroit où il a retiré les plantes. Il y a aussi de la terre et des bouts de plantes qui me sortent encore de la peau, mais Cro’ me rassure alors qu’il grignote une branche en me disant qu’elles ne repousseront pas si je fais des activités physiques.

Je suis à nouveau capable de voir des deux yeux grâce à une crème que Mad a appliquée pendant la journée, mais je peux encore sentir des cicatrices sur mon visage.

— Je crois que je te préférais en buisson.

—Aha! Toi aussi ! Tu reconnais le pouvoir de mes plantes, es ce que tu en veux ? J’en ai des très jolies qui devraient te plaire et qui sont carni — …

— Hm. Je pense refuser, ce serait gâché de se servir de ces plantes sur moi, elles sont mieux avec un véritable expert.

— Ohohoho ! Mais ça ne me dérange pas du tout ! Ne sois pas modeste, attends que je regarde ce que j’ai sur moi… Hey ! Ne t’en va pas !

— On se revoit quand tu es prêt Nomad. D’ici là, finis de te préparer et de te nettoyer tu sens trop la terre et l’engrais pour que ce soit discret.

Maliel sort de la pièce sans se retourner et Cro’ se tourne vers moi sans plus s’intéresser à elle. À travers son feuillage, je peux voir qu’il sourit et c’est légèrement inquiétant.

— Maintenant, tu n’as plus d’excuses et avant de repartir je veux voir tes animaux et que tu me dises tout sur la classe de dresseur et sur le lien. Où est-ce qu’ils sont cachés ? Vu qu’ils ont ton odeur je pensais que je finirais par les trouver, mais ils sont cachés c’est ça ? Ne me dis pas qu’ils sont… morts… ? Ou alors tu peux les garder dans ton inventaire c’est ça ? Je veux savoir !

— Cro’, viens ici tout de suite ! Et puis c’est quoi cette histoire de plantes que tu veux donner à la petite !? Je n’ai pas été claire tout à l’heure quand tu faisais le tour des clients ?

Mad ouvre la porte en grand en ayant l’air énervée. Ses yeux rouges semblent briller de colère et Cro’ se met à balbutier quelques instants, mais finit par se diriger vers elle comme un enfant qui sait qu’il va être puni. Il jette un regard vers moi et en soupirant sort de la pièce en essayant de s’expliquer auprès de Mad qui se contente de claquer la porte dès qu’il est sorti.

Je me retrouve enfin seul.

Je demande à Micha et Juliette de sortir de leur cachette dans la pièce. J’étais un peu inquiet à cause de Cro’ et elles sont restées cachées le temps que je me remette. Vu ce qu’il m’a fait, j’étais un peu inquiet pour eux et Yuu semblait d’accord avec l’idée de se cacher. De toute façon avec les problèmes que j’ai eus au pied de la tour je ne peux pas me permettre de révéler mon identité comme ça.

Micha me demande pour confirmer si elle peut vraiment m’approcher sans problème et se jette pratiquement sur moi en voyant que j’acquiesce. Elle frotte sa tête contre mon cou après m’avoir escaladé et je crois vaguement comprendre que mon odeur la dérange.

En soupirant, je la fais redescendre et m’approche de la bassine d’eau présente dans la pièce et commence à me laver. Passer deux jours immobiles sur un sofa n’était pas une expérience agréable, mais je suis content que ce soit fini et d’être en forme. Par contre, j’ai extrêmement faim.

[Carl est tellement fatigant.]

Tu es de retour ?

[Oui. La ville est dans un état pas terrible, mais les manges-mot la nettoient au fur et à mesure. Bref. Est-ce que c’est normal que Carl soit aussi irritant ? À chaque fois que je reviens, il trouve le moyen de m’énerver d’une façon différente. Cette fois-ci, il y avait un mot de passe, la dernière fois il m’a tiré dessus en m’expliquant qu’il m’avait pris pour un gros rat… Juste pour ouvrir la porte c’est la croix et la bannière. C’était ma dernière sortie, je n’ai plus envie d’avoir à faire à lui. Parler avec des grimpeurs est plus fatigant que ce que j’aurais pensé.]

Hmm.

Yuu semble avoir très envie de se plaindre et je le laisse faire pendant que je me lave. Je décide de me changer et de mettre mes vêtements « tactiques » sombres que j’avais mis pour assassiner Léon. De toute façon, ma chemise n’est plus en état d’être portée. La plaque dorsale en cuir n’est plus non plus utilisable et malheureusement le reste de mes affaires se trouve chez Adelina. En parlant du loup, elle rentre dans la pièce alors que je finis de m’habiller. Aussitôt, elle a l’air de rougir et s’excuse de me déranger.

— J’avais fini de toute façon. Du coup, ton père est dans le palais ? Tu en es sûre ?

— Je… Oui. C’est là où il passe la majorité de son temps avec le reste du conseil de la ville. Il était probablement dans le palais quand ça a commencé et c’est sans doute l’endroit le plus sûr de la ville depuis le début de l’attaque.

— Dis-moi. Est-ce que tu as été blessée quand nous étions sur le toit ?

— Non… Merci pour ton sacrifice, je m’en souviendrai toujours. Ma famille te doit énormément.

— Ce n’est pas ce que je veux dire, est ce qu’un fouet t’a frôlé au moins ? J’ai l’impression que les manges-mot ne veulent pas te blesser, mais je ne sais pas pourquoi.

— Je ne sais pas… Cependant, je ne veux pas que tu ailles au palais pour sauver mon père. C’est beaucoup trop dangereux. Je… je ne veux pas que tu prennes des risques pour mon père…

Elle me regarde avec un air inquiet comme si elle revoyait l’état dans lequel j’étais il y a deux jours. Je lui dis rapidement que j’ai mes propres raisons d’aller au palais et elle semble sur le point de pleurer, mais je préfère ne pas la réconforter, car ça ne changerait pas la situation.

Je range mes stylets après les avoirs enduits rapidement de poison, arme mon arbalète, remets mon gantelet de félin, puis je place Yuu dans la petite sacoche de mon dos, Micha dans la poche en cuir de mon harnais et Juliette vient se cacher dans mon écharpe le temps que l’on sorte du bar.

Pendant tout ce temps, Adelina semble comprendre que je ne changerai pas d’idée et retient ses larmes, elle a également l’air de vouloir me dire quelque chose, mais au sérieux de son visage elle semble en conflit à l’idée de me le dire. Je me demande ce qu’elle veut me dire au point de la tourmenter, mais je ne compte pas la pousser si elle ne veut pas le dire d’elle-même.

N’insistant pas plus je finis par quitter la pièce en lui disant que tout ira bien.

Dans la pièce principale, les autres grimpeurs sont en train de boire et de s’amuser en discutant ou en jouant aux cartes comme si dehors ce n’était pas le chaos. Maliel est en train de dormir sur une banquette dans un coin de la pièce tandis que Cro’ est assis au bar et semble ne pas tenir en place, en me voyant sortir de la pièce il a très envie de se jeter dans ma direction, mais Mad frappe le comptoir devant lui et aussitôt il se fige. Donc Madeleine a en gros décidé de le punir en lui ordonnant de ne pas bouger. Je m’approche de lui et décide de le remercier pour m’avoir soigné et me tourne vers Mad alors que Cro’ semble avoir perdu ses mots en voyant la tête de Micha poindre pendant quelques instants de la poche en cuir sur mon harnais. Sans même me laisser le temps de poser ma question, Mad me répond.

« Ceux qui t’ont sauvé sont à la table la plus à droite en partant du fond. »

En l’écoutant, j’acquiesce et me déplace dans cette direction. Les remercier fait aussi partie des choses qu’il me reste à faire avant de partir. L’un d’entre eux en me voyant approcher le fait remarquer aux autres qui se tournent à leur tour dans ma direction en lâchant les cartes qu’ils tiennent.

Dans la troupe, je peux voir ce qui a l’air d’être une chevalier, un Ranger, une Magicienne et un épéiste.

— Je tenais à remercier chacun d’entre vous pour m’avoir porté secours. Sans vous, je serais probablement mort.

— Ahaha, t’inquiète pas gamin. Je sais bien qu’on a fait ça, mais c’est juste gênant quand tu le dis comme ça.

— Peut-être, mais me sortir du traquenard dans lequel j’étais n’est pas rien. Tout seul je serais mort.

— Boh, tu dis ça parce que tu n’avais pas d’armure, mais ce n’est pas si grave. Vu la gueule que tu avais, on s’est demandé si tu allais survivre, mais ça a l’air d’aller finalement. Et puis c’est ta copine qui nous a motivés en parlant d’une demoiselle en détresse. Toi tu étais le bonus d’une certaine façon.

— Je suis sûr qu’elle vous a déjà remercié, mais si je peux être utile d’une quelconque façon n’hésitez pas à me le dire.

— On avait bien une idée… On n’a pas d’assassin dans notre groupe et l’on s’était dit que si tu voulais tu pourrais peut-être nous rejoindre ? On essaye de créer une guilde, mais pour ça on s’est fixé d’avoir une dizaine de personnes avec nous avant. « Fin c’est juste une proposition tu en fais ce que tu veux. Ta copine a déjà refusé, mais elle a suggéré que tu serais peut-être plus ouvert qu’elle à la proposition.

— C’est… gentil de proposer, mais à l’heure actuelle, je vous causerais juste des problèmes si je vous rejoignais.

— Hm. Très bien, mais si tu changes d’avis une fois que tu as résolu ces problèmes tu seras le bienvenu. Si tu nous cherches au pied de la tour, on aura le nom de « Sentinelles », on n’est pas encore tous d’accord sur le nom, mais les autres commencent à s’y faire. Si tu veux savoir, on est tous assez impressionnés que tu aies décidé de traverser la ville en protégeant une habitante même si les autres ne l’avoueront pas. C’est suffisant pour que je te fasse confiance, personnellement.

Je regarde l’épéiste qui semble sûr d’elle en me disant cela. Les autres et surtout le ranger ont l’air de se méfier de moi. Je ne m’attendais pas à me faire inviter dans une guilde, mais je pense juste refuser poliment, mon expérience avec les guildes et surtout celle de Charade n’est pas très positive. Je leur souhaite une bonne soirée en leur disant que j’y réfléchirai.

[Bon, ça va devenir ennuyant à la longue ? Ils sont bien sympas, mais ils ne sont pas si forts que ça à côté de Maliel. Et puis Adelina leur a promis de les payer une fois que la situation se sera calmée.]

Je décide d’ignorer Yuu qui a l’air de mauvaise humeur ce soir et m’approche du bar en demandant si c’est possible de manger quelque chose à Mad.

*

« Avance plus vite où on n’y arrivera jamais. »

Maliel saute de toit en toit pour éviter les patrouilles de Manges-Mots dans les rues.

La situation a l’air de bien avoir changé depuis le premier soir. Les rues sont vides et les cadavres semblent avoir disparu. La plupart des gens semblent s’être barricadés chez eux, ce qui ne semble pas déranger les Manges-Mots pour l’instant. Le reste a dû fuir ou mourir.

Pour une ville de cette taille, je ne préfère pas penser au nombre de morts.

Adelina de son côté ne voulait pas que je parte et a eu du mal à l’accepter jusqu’au dernier moment. Je ne veux pas l’inquiéter et j’ai donc préféré couper court à la conversation en sortant sans lui laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit. À son regard, c’est facile de comprendre que l’état dans lequel j’étais il y a deux jours est encore ancré dans sa tête et qu’elle se sent coupable.

Alors que je me déplace en courant je me rends compte que j’ai vraiment bien récupéré. Je n’aurais pas cru que des plantes puissent me remettre en état, mais vu à quel point elles étaient attachées à moi au moment de les déraciner ou de les couper, j’espère juste que je n’aurai pas l’occasion d’être soigné comme ça une nouvelle fois. Même si j’en dois une à Cro » c’est une méthode de soin qui reste très douloureuse…

Maliel saute sur le toit suivant et me regarde en se demandant pourquoi je mets autant de temps à avancer. J’imagine que pour elle c’est simple, mais je ne suis pas encore aussi à l’aise qu’elle qui faisait ça tous les jours quand elle était au pied de la tour. Dire que ce soir le but est de cambrioler un palais et de sauver le Père d’Adelina si jamais je le croise dans le palais…

[Pourquoi pas juste pour la gloire et la fortune ? C’est bien ce que cherchent les humains habituellement, non ?]

Possible, mais est-ce que tu as l’impression que c’est ça qui me fait avancer ?

[Dans ce cas pour la famille ? Si ce n’est la tienne, au moins celle d’Adelina. C’est plus vendeur que l’argent et un vieillard. Je suis curieux de voir le palais maintenant.]

Je pensais que tu voulais juste que je fuie ? Tu as changé d’avis ?

[Vu que tu es avec Maliel, j’imagine que tu as plus de chances de survivre. Et puis je suis curieux de voir tes interactions avec elle.]

Je ne savais pas que ce genre de choses t’intéresserait.

[Je viens du désert. Tu penses vraiment qu’on a le droit aux potins de qui couche avec qui, qui aime qui ? J’ai vu des guerres, des civilisations disparaître, je me suis enfermé dans mon esprit pendant des décennies… ça te paraît vraiment impensable que les ragots puissent me plaire ?]

Hmm. Je ne réponds pas à Yuu et sa fascination étrange pour moi qui parcours les rues de la ville pendant que nous parlons et continue de suivre Maliel. Il est censé vérifier qu’il n’y a pas d’ennemi devant nous et pour l’instant il semblerait que nous soyons tranquilles.

Le palais se rapproche et il ne reste qu’un tiers de la distance à parcourir. Cela me semble un peu étrange que nous n’ayons pas croisé d’ennemi sur les toits et les rues sont calmes, malgré les quelques cris au loin. Peut-être que les Mange-Mots font quartier par quartier maintenant.

Maliel me dit de rester discret quand je lui dis qu’il y a de plus en plus de patrouilles de Manges-Mots à proximité du palais. Je dis à Yuu de faire attention puisque les manges-mot sont capables de remarquer sa présence même quand il est invisible et il me répond simplement.

[Clairement, ils ont des chats plus importants à fouetter que moi].

À quelques bâtiments du mur entourant le palais, Maliel s’arrête et me fait signe de regarder. Yuu m’avait déjà prévenu, mais je ne m’attendais pas à un tel comité d’accueil.

Devant nous et probablement pour empêcher toutes intrusions, une ligne de Manges-Mots est placée devant nous sur les toits et dans les rues et semble s’allonger tout le long du mur du palais. Le premier obstacle. Maliel à côté de moi se mord la lèvre.

« Je n’avais pas envie de m’en servir tout de suite, mais j’imagine que je n’ai pas le choix vu le nombre qu’ils sont. Les distraire ne servira pas à grand-chose de toute façon. »

Elle sort une bouteille de son inventaire et m’explique que c’est une potion d’invisibilité.

« Une gorgée devrait suffire pour tenir trois minutes et passer la barrière. Vu le prix que ça coûte, ne gâche pas ta gorgée, passe et ne te fais pas repérer. On se retrouve au pied du château. En bas de cette fenêtre là-bas. »

Elle me montre la fenêtre du doigt qui doit se trouver au deuxième ou troisième étage et me fait boire une gorgée. Je comme petit à petit à disparaître en commençant par mes doigts puis mes vêtements.

Malheureusement, Micha et Juliette restent visibles et Maliel en soupirant d’irritation présente un peu du liquide à mes deux animaux avant de boire sa propre gorgée. Aussitôt, je me mets en mouvement en m’approchant des Manges-Mots qui pour l’instant sont immobiles, même le son de mes pas semble avoir disparu. J’aurais vraiment aimé connaître l’existence d’une telle potion plus tôt, mais ce n’est pas le moment d’y penser puisque je n’aurais l’occasion d’en avoir une qu’en revenant au pied de la tour.

J’avance et saute sur le toit suivant pendant que Micha depuis sa poche sur mon harnais et Juliette enroulée en dessous de mon écharpe s’amuse de l’effet de la potion. J’essaye de rester concentré de mon côté et essaye de savoir par où est ce que je vais pouvoir passer.

Je ne suis plus qu’à un toit de la ligne de Manges-Mots et j’ai un peu peur qu’ils soient capables de me repérer malgré l’effet de la potion. Ces manges-mot sont armés de deux épées et entre la cape ainsi qu’aux plaques de métal servant d’armure et au casque ils ont l’air de faire partie de la division militaire de manges-mot du Roi. Adelina m’avait parlé d’un régiment de mange-mot et c’est sans doute ce qu’il faut pour entourer le mur du palais complètement.

Je décide d’attraper une bouteille vide que j’ai conservée dans mon inventaire au cas où et la lance sur le toit de la maison d’à côté en faisant attention à ne pas me faire remarquer. En réaction, trois d’entre eux s’avancent pour trouver l’origine du bruit. Deux d’entre eux sautent sur le toit et le dernier se dirige vers le toit où je me trouve comme s’il voulait vérifier quelque chose, il a peut-être vu que la bouteille venait d’ici… Je décide de m’éloigner le plus possible de lui et saute sur le toit où se trouve la ligne.

Il ne semble pas y avoir de réaction, mais maintenant qu’il y a un trou dans la ligne je me contente d’avancer prudemment dans cette direction en marchant lentement.

Au moment de passer la ligne, les deux gardes les plus proches de moi et de la brèche que j’ai créée brandissent leurs épées comme s’ils avaient senti quelque chose.

Sur le coup, je prends presque peur et me rappelle qu’ils ne peuvent pas me voir et je me mords la lèvre pour ne pas faire de bruit. Je décide de passer malgré les épées en retenant mon souffle, mais en réponse les épées fauchent l’air comme pour m’attaquer. J’utilise mon boost d’agilité pour esquiver et continue d’avancer tandis qu’ils continuent de faucher l’air comme pour s’assurer qu’il n’y a vraiment rien. Je continue d’esquiver les armes des deux mange-mot qui continuent de frapper dans le vide et qui ne semblent pas démordre de l’idée qu’il y a bien quelque chose ou quelqu’un dans les parages. Impossible d’attaquer sans me faire repérer par tous les autres et je continue d’esquiver les coups d’épée qui sont tous des coups qui semblent prêts à tuer et précisément dirigés vers moi-même s’ils ne me voient pas.

Sans m’en rendre compte, je me rapproche du bord de l’immeuble à force d’esquiver et je finis par manquer de tomber en me penchant en arrière. Malgré le boost, c’est difficile d’esquiver autant de coups d’épée. Ils ont l’air motivés à l’idée de savoir s’il y a bien quelque chose. Finalement, je finis par sauter pour éviter une double attaque.

Je suis vraiment dans une très mauvaise posture. Même s’il n’y en a que deux qui ont réagi, si le son de ma chute n’est pas couvert je risque de me faire repérer et de me faire mal. J’imagine que je n’ai plus le choix, mais soit je panique et je continue à tomber sans rien faire, soit j’essaye l’idée que j’ai en tête.

J’active Parade et mon boost d’agilité.

Sans même comprendre dans le laps de temps qu’il me faut pour tomber de trois étages mon corps se retourne tout seul et mes jambes s’arquent à l’approche du sol. À peine l’ai-je touché que je fais une roulade vers l’avant et récupère le contrôle de mon corps comme si de rien n’était. Je frissonne quelques instants, la sensation était vraiment très étrange. Cette compétence m’a sauvé, mais me faire déposséder de mon corps est très étrange. Quand je l’avais utilisé contre le Duelliste, son épée avait été déviée, mais j’imagine que dans cette situation soit c’est moi qui suis dévié, soit c’est la gravité…

Je regarde en direction du toit et des deux manges-mot, ils regardent en direction du sol avec une expression vide, se retournent comme s’il ne s’était rien passé et s’éloignent du bord. Je m’en suis sorti…. Mais j’ai quand même perdu ma meilleure compétence dans le processus. Maintenant, je n’ai plus rien pour me protéger en cas d’urgence et ce n’est que le début de la nuit… Bon, d’un autre côté si je n’avais rien fait, les Mange-Mots seraient tous au courant de mon existence. Même en étant invisibles, ils étaient capables de sentir ma présence, sans doute comme pour Yuu. Et puis, si je m’étais fait encercler et qu’ils avaient continué à agiter leurs armes dans tous les sens le résultat n’aurait pas été terrible.

Je me retourne en espérant ne pas avoir trop perdu de temps et commence à escalader le mur qui entoure le palais.



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