Kirameku Sukafu [Terminé]
A+ a-
Chapitre 5 –  Rencontre avec deux idiots.
Chapitre 4 – Rencontre avec une otaku déguisée. Menu Chapitre 6 – Rencontre avec mon désespoir.

 

Durant les cours, notre professeure principale, Tamura-sensei, nous a donné les détails de notre voyage scolaire.

Pour la visite des différents lieux, vous serez en binôme. Pour l’hôtel, vous serez en trio selon votre sexe. C’est compris ?

Oui, oui.

En binôme, la journée. En trio la soirée, que puis-je rêver de mieux.

Shimizu se tourne vers moi et me chuchote.

On se met ensemble, Yamazaki-kun ?

Je balaie le regard à travers la classe.

Je n’ai sympathisé avec personne d’autre qu’elle…

Oui, si tu veux.

Le voyage est prévu d’ici deux nuitées et dure une semaine. La première étape est l’installation dans nos chambres, une sorte de période de repos. La seconde journée est la visite de Chiba Shrine, le temple religieux réputé de la préfecture de Chiba. Ensuite, notre expédition continue sur le second lieu, l’aquarium Kamogawa Sea World. La quatrième date se trouve au parc d’attractions le plus pittoresque du Japon, Kodomo no Kuni Kidsom. Pour finir, notre dernière page de voyage, la cinquième est le retour à la gare de Yokohama.

Pourquoi j’me suis inscrit dans cette école ?

Bien. Vous prendrez un selfie avec votre binôme dans chaque lieu touristique. Ils seront transmis au club de photographie. Ces petits gaillards se chargeront de poster vos portraits sur le panneau d’affichage du lycée pour que vous ayez un souvenir.

Je n’ai rien compris.

Deux jours plus tard, nous embarquons dans le bus pour rejoindre l’hôtel.

Le trajet est plutôt calme. J’ai même réussi à me trouver une place contre le bord d’une fenêtre : une vue imprenable sur le paysage et personne n’a osé s’installer à côté de moi.

Une fois arrivé à Chiba, je dépose mes bagages dans ma cellule.

Bon, j’imagine que ces deux-là, ce sont mes camarades de chambre.

Salut Yamazaki-kun, moi c’est Maeda Takumi, et lui, c’est mon ami, Yamaguchi Akira.

Des sourires, des tenues quasiment identiques, une complicité visible à des kilomètres, c’est ça l’amitié de la 3D ? C’est dégoûtant.

Salut.

Je ne retiendrais jamais vos noms.

Une fois que Yamaguchi, Maeda et moi-même avons terminé notre installation, nous rejoignons les douches. L’un d’eux s’approche de moi.

J’espère que nous nous entendrons bien, Yamazaki-kun.

On ne parle pas dans les bains japonais, idiot.

Je reste silencieux, le regarde, et profite de la chaleur des hammams pour me reposer.

Pourquoi affiche-t-il un sourire pareil ? Toujours ces fameux garçons qui dissimulent leurs vrais visages, ça me saoule.

Lorsque je suis retourné à ma chambre, j’ai croisé Shimizu.

Ça me gêne de te demander ça, Yamazaki-kun.

Qu’est-ce qu’elle me veut, elle, encore ?

Je peux avoir ton… ton LINE ?

Jamais.

Tu ne me prendras pas mon indépendance, la normie.

Mais, Yamazaki-kun, c’est pour qu’on puisse se rejoindre demain pour la visite du temple !

Encore une bonne excuse, elle m’énerve.

Je tends mon téléphone vers elle.

Adieu, douce liberté.

Merci, répète-t-elle plusieurs fois.

Tu n’es pas obligée d’afficher un tel sourire.

Sérieusement, ils ont quoi à être aussi heureux tout le temps, ça m’agace !

Je continue mon chemin pour retourner dans ma chambre puis passe un coup de fil à Chizu.

Grand frère ! Je pensais que tu m’avais oublié !

Jamais, sœurette, jamais, jamais, jamais. Et écoute-le bien une dernière fois. J-a-m-a-i-s.

Tu t’en sors toute seule ?

T’inquiète pas pour moi et toi, tu vas bien ?

Ça va, je suis juste un peu claqué. Je ne vais pas traîner à aller me coucher, j’essaierais de t’appeler un peu plus longtemps la prochaine fois, d’accord ?

Oui, oui, imbécile de grand frère.

J’arrive à faire des phrases étendues qu’avec elle. Je l’aime tellement cette fille.

Je raccroche, soupire puis pose mon téléphone à côté de mon oreiller.

Quelques minutes plus tard, mon smartphone a vibré. Je regarde la notification que j’ai reçue.

Shimizu ? Je n’aurais jamais dû te donner mon LINE.

Ma curiosité me fait ouvrir l’application LINE puis je découvre son message.

Bonne nuit.

Un sticker d’un chien avec un bisou ? Sûrement une habitude de cet univers en 3D.

Je m’apprête à reposer mon téléphone, mais Yamaguchi me saute dessus et me demande, pris d’un air de Shinichi Kudo.

Tu ne nous cacherais pas des choses, Yamazaki-kun ?

Pourquoi t’essaies de t’intéresser à moi ?

Non.

Alors on va vérifier ça !

Il s’empare de mon smartphone. Maeda, quant à lui, me paralyse en tentant de m’immobiliser.

Tu ne devineras jamais mon code de verrouillage !

Tu n’as même pas de protection pour débloquer ton téléphone ?

Il a trouvé mon point faible si facilement…

Tiens, répète-t-il… elle te plaît, Shimizu-chan ?

Raconte pas n’importe quoi !

Si tu veux, on peut t’aider nous, me répond Maeda calmement.

Un pacifiste qui condamne mes bras et l’autre qui se prend pour Cupidon, de vrais idiots ces deux-là.

Occupez-vous de vos affaires.

Agacé par la situation, je force le passage et récupère mon téléphone.

Qui m’a mis deux tarés pareils, sérieusement.

Le calme revient au sein de notre chambre, j’en profite pour aller me coucher.

Le lendemain, j’ai rapidement compris mon retard lorsque les rayons du soleil ont ébloui mes yeux. Je me presse pour rejoindre le bus en bas de l’hôtel.

J’suis resté éveillé tard avec leurs conneries !

Lors du trajet, nous nous asseyons par binôme.

Chizu ?

Je reçois un appel de ma sœur et décide de décrocher.

Grand frère ?

Un problème, sœurette ?

Ôta est venue à la maison, tu dois la contacter sur LINE, je t’envoie son adresse.

La présidente ? Je n’ai pas le temps de m’occuper d’elle.

Oui, oui.

Je compte sur toi, idiot.

Ce dernier mot n’est pas nécessaire, idiote.

J’ai rapidement transmis un message à notre présidente.

Désolé, je suis en voyage avec ma classe, je t’appelle plus tard.

Voilà, ça suffira pour le moment.

Shimizu se tourne vers moi.

C’était Chizu ?

Ouais, elle m’a demandé de contacter Ôta-senpai, mais je verrais ça plus tard.

D’accord

D’ailleurs, c’est quoi ton rêve, Shimizu-chan ?

Il s’est déjà réalisé, le mien.

Hein ? Qu’est-ce qu’elle raconte ?

Sérieux ? C’était quoi ?

De te rencontrer.

Mon cœur bat vite, très vite, trop vite.

C’était vraiment ça, son rêve ? C’est une blague, non ?

Le silence s’est brisé lorsque mes camarades de chambre ont ri après avoir chuchoté.

Qu’est-ce que vous racontez de si drôle, les deux meilleurs copains du monde ?

Nous avons franchi Chiba Shrine. Notre professeure principale s’est levée puis s’est tournée vers nous d’une expression terrorisante.

Nous sommes arrivés. Ce lieu est un sanctuaire religieux, alors silence ! Restez avec votre binôme. On se retrouve ici à la fin de la journée.

Shimizu et moi sommes partis visiter. Nous remarquons des ema accrochés à l’un des murs du temple. Les ema symbolisent les mœurs Japonaise. Sur une planchette en bois, on devait y indiquer l’un de nos vœux, l’attacher et pour finir effectuer une prière. Avec mon binôme, nous avons acheté l’un et l’autre une tablette en bois.

Qu’est-ce que j’écris moi, maintenant ?

J’attrape un stylo, et transcris.

Je ne veux plus perdre ma petite sœur.

Nous prions.

La faim nous a appelés. Nous nous sommes arrêtés sur un banc non loin du temple et dégustons nos sandwichs.

Kisaragi Amatsuyu, t’aimes pas les bancs, toi, hein.

Devant nous, un couple s’assoit, se tient la main, le regard très amoureux.

J’ai déjà croisé ce regard, mais c’était où ?

Extasiée par la vue, Shimizu, cruellement gênée, rougit puis se tourne vers moi.

C’est… c’est le même regard ? Il est identique. Calme-toi, Kinari. Pourquoi je m’emballe autant, moi ? Nous ne sommes rien d’autre que des camarades de classe ! 

Tu sais, Yamazaki-kun, je t’apprécie beaucoup. Alors on pourrait peut-être s’appeler par nos prénoms, t’en dis quoi ?

Par nos prénoms ? C’est une étape à passer pour devenir quelqu’un de normal ? Bordel j’en sais rien !

Kinari ? prononce-t-elle.

Elle n’a pas bégayé une seule seconde, c’est une vraie héroïne des normies… Elle n’a carrément pas volé son titre !

Mon malaise est palpable.

Mis à part ma famille, personne n’a énoncé mon prénom de toute ma vie.

C’est troublant.

Anzu, le sourire éclatant, semblait heureuse de m’appeler ainsi.

La jeune fille pivote, cache ses douces joues, et me demande.

On peut marcher un peu pour trouver l’endroit de notre selfie ?

J’acquiesce silencieusement d’un hochement de la tête puis nous faisons le tour du temple.

Elle contemple le paysage qui vient de se dresser devant nous. Une allée de dalles lisses. Sur les côtés, nous constatons plusieurs boîtes aux lettres ainsi qu’un grand escalier qui permet, sans doute, d’accéder au temple.

Anzu sort l’appareil photo.

Ici, c’est parfait !

Je remarque que sur le cadre de notre selfie sont disposés deux cerisiers fleuris à chacune des extrémités du mur du temple.

On se tient la main ? bégaie Anzu en évitant mon regard.

Se… se tenir la main ? D’après les quelques shōjos que j’ai lus, c’est la première étape d’un couple. C’est une bonne idée ? Ça m’énerve cette complexité !

Je reste immobile et muet. Ses doigts croisent les miens.

Quelle douceur…

C’est quoi ces sensations ? Mon corps tremble ?

Elle nous a photographié exactement trois secondes et quarante-sept centièmes plus tard. Sa délicate main s’est retirée de la mienne lentement.

Je viens de toucher la princesse Kaguya ? J’suis l’enfant du coupeur de bambou ?

Intimidé, je n’osais plus la regarder.

Je suis perdu. Complètement, perdu.

Elle s’approche et me chuchote.

On continue, Kinari ?

Continuer quoi ? Qu’est-ce qu’elle me raconte ?

Fais pas cette tête, idiot, tu me gênes.

Tu… tu voulais continuer quoi ?

Notre ba-la-de articule-t-elle sensuellement, tu pensais à quoi ?

Où ai-je la tête, moi… je n’ai qu’à poser mon regard sur le paysage alentour.

Nous nous déplaçons au milieu de l’allée du temple lorsqu’une foule de personnes s’est présentée devant nous.

Anzu tire à maintes reprises ma manche, et me demande.

Je peux me tenir à toi ? Je ne veux pas te perdre de vue, Kinari.

Me… me perdre de vue ? Une réunion s’organise dans mon esprit.

J’annonce l’assemblée numéro une, intitulée « Kinari est un imbécile » ouverte, prenez place, s’exclame Kinari président.

Qui a décidé de ce nom ? soupire Kinari blasé.

Bon, la question d’aujourd’hui porte sur : que doit-on faire lorsqu’Anzu tire notre manche, explique Kinari président.

D’après mes recherches, à cette heure-ci, exactement deux mille trois cent cinquante-quatre personnes, ainsi que treize animaux de compagnie se promènent au sein du temple. Alors c’est probable que si elle ne nous tient pas la manche, elle peut réellement se perdre, confie Kinari intelligent.

Elle n’a qu’à errer, cette idiote, hurle Kinari énervé.

J’aimerais bien qu’elle me tienne la manche, rêve Kinari amoureux.

Tu t’égares, imbécile.

Le débat est clos.

Il tape deux coups de marteau puis juge.

On accepte, ce serait idiot de se perdre, et je n’ai pas envie de me faire engueuler par notre professeure.

De retour à la réalité, j’inhale au maximum, puis lui réponds.

Tiens-moi bien, on va rejoindre le bus.

Merci, Kinari !

J’ai l’impression de traîner Mashiro Shiina…

Nous retrouvons notre classe qui semblait étrangement moins essoufflée que notre binôme.

Cette journée m’a fatigué.

Yamaguchi se glisse derrière nous, et se moque.

Bah alors les amoureux !

Embarrassée, Anzu retire sa main de ma manche. Je me retourne et tente une approche menaçante.

Dis rien aux autres et je me tairais sur ce que j’ai vu hier quand tu dormais.

Je n’ai rien remarqué de spécial la veille, mais je préfère qu’il évite de répandre une fausse rumeur.

Je constate que Yamaguchi repart du côté de son partenaire.

Parfait, je suis vraiment le meilleur otaku qui soit.

Avec nos camarades de classe, nous sommes remontés dans le bus. Anzu, gênée tout le long du trajet, attrape son téléphone, et le scrute.

Mon portable vibre ?

Je le sors et lis son message.

Merci pour aujourd’hui, Kinari.

Cette gentillesse…

Qu’est-ce qui m’a pris d’avoir des relations dignes de la 3D, je ne suis tout de même pas devenu normal, si ?

Je suis rentré à l’hôtel avec mes camarades de chambre et ai remarqué que Yamaguchi et Maeda m’ont esquivé autant dans notre logement qu’aux bains.

Tant mieux, je vais pouvoir me laver tranquillement.

Ce soir-là, mon téléphone a de nouveau vibré.

J’ouvre la notification.

Anzu ? Encore toi ?

Mes yeux fixent son message, mon cœur se met à battre à la chamade. Je reste immobile, choqué par sa déclaration.

Un torrent de bonheur m’assiège. Des frissons parcourent l’entièreté de mon corps.

Les couleurs ont toujours été si belles ? 

 

*Shinichi Kudo : Détective de l’œuvre Détective Conan.

*Kisaragi Amatsuyu : Personnage effrayé par les bancs ( Oresuki )

*Mashiro Shiina : Personnage dont le personnage principal doit s’occuper en permanence. ( Sakurasou no Pet na Kanojo )

 

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Cliquez pour lire Kirameku Sukāfu en avant-première


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 4 – Rencontre avec une otaku déguisée. Menu Chapitre 6 – Rencontre avec mon désespoir.