Les rayons du soleil éclairent ma chambre.
Il est quelle heure ?
Je me lève et contemple les différents posters autour de mon lit.
Que ce soit la présidente, ou Anzu, personne ne t’arrive à la cheville, Yui. T’es la fille la plus attachante que j’ai pu rencontrer.
— Idiot, arrête de fantasmer devant tes affiches et viens manger !
Tu ne comprendras jamais ma passion, idiote.
— Oui, oui, je te rejoins.
Cette sœurette est adorable, depuis la rentrée des classes elle me prépare mon bento, mon petit-déj’. Et chacun de ses plats à un goût semblable à ceux de Sôma Yukihira.
Quel régal !
— Tu mets encore ce t-shirt, idiot ?
Combien de temps compte-t-elle m’appeler par ce surnom, cette idiote ?
Je baisse la tête, et admire mon pyjama.
— Qu’est-ce qu’il a mon porte-bonheur ?
— Tu me dépasses, grand frère. Va au lycée ou tu seras en retard.
C’est si problématique ? Mon t-shirt à l’effigie d’Oregairu est la base de tout otaku qui se respecte.
J’enfile mon uniforme et me rends au portail de mon établissement.
— Yamazaki-kun !
Je me retourne en direction de la voix que j’ai entendue.
Shimizu ? Qu’est-ce qu’elle me veut ?
— Désolée pour la semaine dernière, notre cours particulier s’est pas très bien passé à cause de moi.
De toi ? Tu n’as pourtant…
Un flash me percute.
La douceur de sa main.
— C’est pas grave, Shimizu-chan.
— Aujourd’hui, c’est l’événement des clubs ! Tu t’en souviens ?
Qu’est-ce qu’elle me raconte ?
— Non.
— Ça fait deux semaines qu’on est avec Ôta-senpai, du coup les professeurs nous ont demandé de rester tout le long de la journée des cours à nos clubs.
Quelle plaie.
— Qu’est-ce qu’on va faire, nous ?
— Je sais pas, c’est Ôta-senpai qui s’occupe des activités, j’crois.
Nous rejoignons notre salle, et nous nous installons.
— Notre présidente est en retard, soupire-t-elle.
Pourquoi essaies-tu d’entretenir une conversation avec moi ? J’ai la flemme.
— Qu’est-ce que c’est, Yamazaki-kun ? me demande-t-elle en pointant mon sac du doigt.
Je regarde mon sac et repère mon trésor.
— Ça ? C’est le seizième tome de Domestic na kanojo ! Rien n’est mieux que ce livre ! J’aime tellement ce manga ! Les sentiments que chaque personnage exprime, l’intrigue, le dessin, tout est incroyable !
— Ya… Yama…
— L’histoire autour de Rui Tachibana est excellente, je suis complètement…
Elle me coupe.
— Yamazaki-kun ! s’exclame-t-elle en pouffant de rire.
Je me suis laissé emporté, quel idiot.
— Je savais pas que t’aimais autant les manga ! Moi je ne lis presque jamais.
La porte coulisse.
— Messieurs, dames, bonjour ! Désolée du retard.
C’est quoi ce sourire ? Et c’est quoi cette entrée ? C’est pas un programme télévisé, ici.
Je m’installe au bord de la fenêtre, admire les nuages et tente d’imaginer les différentes images qu’ils reflètent.
Ils ressemblent à quoi celui-ci ?
— Aujourd’hui, c’est l’événement des clubs ! J’espère que vous avez tous reçu mon message sur LINE !
Quel message ?
— Oui !
— Parfait Shimizu-chan, et toi, Yamazaki-kun ?
— J’ai pas ton LINE…
— Ah, oui, pardon.
Elle n’est pas censée être première de sa promotion ? Ça n’avait peut-être rien à voir finalement.
D’ailleurs, pourquoi Shimizu s’est inscrite ici ? Elle ne lit pas de livre, j’comprends pas l’intérêt.
— Tu as des livres que tu aimes, Yamazaki-kun ?
— Il en a plein dans son sac !
Ne réponds pas à ma place, idiote.
— Je vous avais demandé d’en amener pour qu’on établisse un débat ensemble des ouvrages que l’on préfère !
Malgré tes mots complexes, ça reste bien plus fascinant que les nuages.
Je me retourne vers mes camarades.
— C’est… c’est quoi ce sourire effrayant Yamazaki-kun ?
— T’attises ma curiosité, présidente. Aborder un sujet aussi sérieux, me rend heureux.
J’ai bien fait de rejoindre ce club.
— Montre-lui tes livres, Yamazaki-kun
J’ouvre mon sac, et sors mes manga.
— Les rumeurs sont donc vraies, t’es un pur otaku, Yamazaki-kun, soupire Shimizu.
Je t’entends, idiote.
— OreGairu, Domestic na Kanojo, Kimi no Uso, Toradora, Monster Musume, tu dévores que des shōjos, Yamazaki-kun ?
Elle connaît ces œuvres ?
— C’est ce que je préfère, ouais.
— Tu dois avoir un grand cœur alors !
Qu’est-ce qu’elle raconte, cette présidente ?
— J’aime aussi les shōjos ! Tu as déjà lu Kishuku Gakkou no Juliet ?
Je lève les yeux au plafond, et réponds.
— Évidemment.
— Le charisme de Juliet Persa est à croquer !
— T’as raison !
— Même si Kumai Husaki m’a fait de la peine.
— Tu trouves ? Moi elle me fait énormément pensé à Yui Yuigahama !
— C’est vrai qu’elles ont toutes deux une histoire similaire.
J’ai rencontré quelqu’un qui aime les shōjos dans ce lycée pathétique, quel bonheur.
— Regarde, Yamazaki-kun ! J’ai aussi amené Koe no Katachi !
Cette présidente est excellente, elle lit aussi ce manga ?
— Tu l’as lu entièrement, Yamazaki-kun ?
— Oui !
— Tu te souviens de la scène de Shouko Nishimiya et Shoya Ishida sur le pont ?
— Ouais.
— Je me demande si elle souhaitait dire je t’aime, ou la lune.
( Au japon, je t’aime se dit « daisuki », on peut le confondre avec « Tsuki » qui veut dire la lune. )
— Je t’aime, je pense.
— Tu as sans doute raison, Yamazaki-kun.
Cette aisance dans mes paroles. Finalement, je peux tenir une conversation avec quelqu’un d’autre que ma sœur ? C’est possible ?
J’adore ce club.
Anzu se lève, croise les bras et déclare.
— J’suis là, moi aussi !
— Tu as lu des manga Shimizu-chan ? demande notre présidente.
— Non.
Alors, assieds-toi et tais-toi, idiote.
— Tu as lu Kanojo Okarishimasu, Yamazaki-kun ?
— Oui !
— Je suis fan du personnage Nanami Mami !
Qu’est-ce qu’elle vient de dire ?
— Idiote, Mizuhara Chizuru est une waifu bien plus importante.
Elle pose ses mains sur la table, fronce les sourcils, se lève, puis crie.
— Les waifu ? N’importe quoi, on s’en fout de ça !
Je l’imite, et rétorque.
— Elles sont la source de vie des otakus, idiote !
Anzu, discrète, déclare.
— Ca… calmez-vous les amis.
On se tourne vers elle, et hurle.
— Tais-toi la normie !
Je ne peux pas m’entendre avec quelqu’un qui préfère Nanami Mami, c’est inconcevable.
Désolé, Yamazaki-kun, je ne voulais pas t’énerver, dit notre présidente en se rasseyant.
Tu n’es pas une réelle otaku.
La sonnerie retentit.
— On va manger, les amis ?
Comment pouvait-elle lire autant de shōjos, et faire une croix sur les waifu ?
— Oui.
— Tu viens, Yamazaki-kun ?
Tout otaku sait qu’une waifu est un fantasme de la 2D, c’est l’essence même du manga.
Elle attrape mon poignet, progresse vers moi, puis me murmure.
— Si tu ne réponds pas, ton existence sera identique à celle d’Ito Makoto.
Comment connaît-elle ce personnage ? Shimizu-chan, t’es intrigante.
— Oui, oui, j’arrive.
Nous récupérons nos bentos puis retournons dans notre salle.
Le plat préparé par Chizu est entre mes mains, ce repas sera délicieux.
— Bon appétit, les amis !
Tais-toi, la fausse otaku.
— Yamazaki-kun, tu aimes les tomates, non ?
— Chizu m’oblige à en manger, parce qu’elle dit que c’est important.
— Elle est adorable ta sœur !
Ne confond pas adorable et collante, idiote.
Une feuille tombe du sac de notre présidente, Shimizu la récupère et s’écrie.
— Qua… quarante ?
Elle ajoute.
— Quarante sur quarante, mais t’es incroyable Ôta-senpai !
— Merci ! J’avais beaucoup révisé pour cette évaluation !
Comment peut-elle avoir une telle note ?
— Tu préfères quelle matière, Ôta-senpai ?
— L’histoire !
L’histoire ? Une chose inutile.
— Raconte-nous !
Elle attrape un tableau, un crayon, et nous dessine un schéma.
Je vais me taper un cours ?
— J’adore l’ère Edo ! Elle a débuté en 1603 et s’est terminée en 1868. Dirigée par Tokugawa Leyasu, il fonda une dictature militaire féodale dans laquelle le Japon resta en paix pendant plus de deux cents ans. C’est cette famille qui a fait naître la puissance du soleil levant !
Elle a tant de connaissance ? On a même encore vu ces leçons, là.
— En plus de ça, certains pensent que la croyance populaire des kamis vient de cette période.
— La croyance des kamis ? demande Shimizu-chan.
Elle n’a pas appris ça ? On a pourtant eu un cours obligatoire sur ces divinités cinq ans en arrière.
— Oui, c’est lorsqu’on croit au fait que les âmes des défunts se transforment en dieu, ou en esprits que l’on appelle Kami. Ils résident au ciel, sur terre, dans les cascades, les rivières, les forêts. Ils possèdent des pouvoirs extraordinaires qui firent craindre les autres peuples.
Elle a des connaissances qui dépassent celles de Jibril, Shiro ou même Senku Ishigami.
La sonnerie retentit.
— C’était génial aujourd’hui, merci, les amis !
— Merci à toi, présidente !
C’est enfin terminé.
Je récupère mon sac, et remarque que Shimizu est sortie en première.
— Yamazaki-kun, fais attention à toi la semaine prochaine.
La semaine prochaine ?
— Vu la tête que tu fais, c’est que tu as oublié.
— Tu parles de quoi ?
— Ton voyage scolaire, c’est lundi !
Quel calvaire !
Elle agrippe mes mains.
Pourquoi te rapproches-tu tant, idiote ?
Mes joues s’empourprent.
Son chignon était aussi mignon quand je l’ai rencontré ? Et… et ce parfum ? Il sent tellement bon !
— Yamazaki-kun, tu n’as pas intérêt à m’abandonner pendant ton voyage.
Tu n’es pas Rita Ainsworth et je ne suis pas Ryuunosuke Akasaka, idiote.
— Oui, oui, présidente.
*Yui Yuigahama : Waifu du triangle amoureux d’OreiGaru.
*Sôma Yukihira : Grand cuisinier et personnage principal de Food Wars.
*Kumai Husaki : Waifu de l’œuvre Kishuku Gakkou no Juliet.
*Juliet Persa : Personnage principal de Kishuku Gakkou no Juliet.
*Shouko Nishimiya & Shoya Ishida : Personnages principaux de Koe no Katachi.
*Nanami Mami : Waifu de Rent-a-girlfriend.
*Mizuhara Chizuru : Waifu de Rent-a-girlfriend.
*Ito Makoto : Personnage de School Days.
*Jibril : Personnage connaissant toutes les langues et toutes les connaissances de Disboard. ( Monde alternatif de No Game No Life )
*Shiro : génie intellectuel avec une intelligence presque surnaturelle avec d’incroyables capacités de calcul scientifique et de simulation ( No Game No Life )
*Senku Ishigami : Génie de la science de l’œuvre Dr.Stone.
*Rita Ainsworth & Ryuunosuke Akasaka : Duo de personnages proche ( Sakurasou no Pet na Kanojo )