Fox-Eared Detective
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Chapitre 3 – Suspicions Alarmantes
Chapitre 2 – Explosion Chez Les Blushark Menu Chapitre 4 – Détective Aux Oreilles de Renard

Alors que Mary Blushark va être emmenée en dehors de la cuisine et rejoindre la voiture de la police accompagnée par Sammy, une fille crie.

– ATTENDEZ !!!

Il s’arrête et Gatito se retourne d’un coup. La personne qui vient de crier—

Deshya.

Elle grince les dents et serre les deux poings, n’arrivant pas à croire qu’elle ait loupé un tel détail… Pourtant, dès qu’elle avait regardé cette pièce, elle avait remarqué cette chose qui lui paraissait étrange.

– Quelque chose… Quelque chose cloche.

Tout en disant ces mots, elle fixe Mary avec intensité. La femme arrête de pleurer, fixant la jeune fille avec une bouche béante. Koinu et Kyria arrivent dans la cuisine, ayant entendu Deshya crier.

– Quelque chose ne va pas ?!” demande Kyria.

Deshya ne prête pas attention à sa question et tourne son visage vers son père, Gatito.

– Papa.

– …

La queue de renard de Deshya est est levée vers le ciel, tendue.

– Je peux te parler deux secondes?

CHAPITRE 3    
                  Suspicions Alarmantes

– Attends-moi, Sammy.

Gatito lui demande de ne pas bouger et il accepte. Sammy surveille Mary avec un autre policier et il finit par rejoindre Deshya, elle qui l’attend dans le salon du rez-de-chaussée. Il ferme la porte derrière lui et croise les bras.

– Tu as intérêt à avoir une bonne rais—

– Je ne pense pas qu’on avait raison.

– … Comment ça ?

Le policier plisse les yeux, surpris. Il a déjà vu sa fille se montrer sérieuse, que ce soit pour une énigme, une partie d’échec ou même son travail à l’école, mais jamais ne l’a-t-il vu de la sorte. Ses yeux ont une certaine lumière qui est différente des autres fois… Est-ce parce qu’un réel crime vient d’être commis ? Après tout, elle connaît ‘Kyria Blushark’, donc l’affaire doit la toucher un minimum.

– Je pense aussi que c’est Mary qui est la coupable, mais…

Deshya ne termine pas directement sa phrase. Elle met une main sous son menton et plisse les yeux.

– Je ne pense pas que la façon dont il est mort soit celle que nous avons dit,” avoue-t-elle.

Gatito se touche la nuque.

– Pourtant, tout semble être juste. Les deux filles ont un alibi et si l’une des deux aurait trafiqué le four, alors Mary serait morte à la place.

En disant cela, Gatito pense à quelque chose. Il y réfléchit deux secondes, mais après une courte réflexion, il secoue la tête.

– Si tu penses au fait qu’elle n’ait pas touché longtemps au four et que—

– Non, ce n’est pas ça.

– — Alors, qu’est-ce que c’est ?” demande-t-il, commençant à sentir l’impatience l’agripper.

Deshya tourne le regard vers lui et met les deux mains dans les poches de son pull.

– Je ne peux pas faire d’hypothèse encore maintenant, mais…

Elle se met à chuchoter dans son oreille ce qu’elle a remarqué et Gatito fronce les sourcils. Lorsqu’elle termine, elle recule d’un pas et son père se met à réfléchir.

– Sammy l’a remarqué aussi et m’en a parlé, mais pour lui, c’est simplement à cause de l’explosion…” avoue-t-il.

– Pourtant, j’ai remarqué qu’il y a plusieurs morceaux sur son visage.

– !!

Gatito comprend tout de suite ce que cela veut dire.

– S’il s’est accroupi pour mettre quelque chose dans le four… Cela ne colle donc pas.

Il se met à marcher en rond, tandis que sa fille l’observe sans bouger de sa place. Les secondes passent lentement, mais Gatito s’arrête enfin et tourne la tête vers Deshya.

– …

Il ferme les yeux… mais les ouvre directement après.

– Je suppose que tu veux qu’on enquête ?” demande-t-il.

Elle acquiesce.

– Même si je pense quand même que Mary est la coupable, vu qu’il est fort probable qu’on se soit trompé sur la méthode du crime, rien ne dit que l’une des deux filles ne l’a pas commis,” explique-t-elle.

– Certes.

Il met les mains dans les poches de son pantalon.

– Cependant, nous allons quand même emmener Mary au poste. Même avec ce que tu me dis, je ne vois pas comment Mary n’aurait pas vu une telle chose.

– Mais alors, comment Miro ne l’a pas vu ?

– …

Gatito fronce les sourcils, mais il ne répond pas à sa question. Ce n’est pas par insolence, Deshya le sait très bien : il n’a juste pas la réponse à cela.

– Deshya.

Il s’arrête avant de sortir du salon et tourne la tête vers la droite, sans pour autant voir sa fille.

– Nous allons laisser deux policiers à tes côtés et tu as le droit d’enquêter, mais prend au moins ça.

Il lui lance quelque chose de blanc et elle les rattrape en l’air. Elle observe ce qu’elle vient de recevoir et sourit.

– Je fais ça rapidement,” dit-elle.

Gatito sort de la pièce sans rien dire et Deshya enfile les deux gants blancs que son père lui a passés. Elle sourit en sortant de la pièce et, depuis la porte d’entrée encore ouverte, il regarde son père suivre Sammy et Mary, tous trois allant au commissariat.

– … Merci.

En murmurant ce mot, elle retourne dans la cuisine. Un policier l’approche.

– Gatito m’a dit que vous vouliez enquêter encore un peu avant de conclure l’affaire,” dit-il.

Elle acquiesce.

– Exactement. Où sont les deux filles… ?

– Elles sont encore dans la salle à manger. Elles n’ont rien touché.

– Parfait. Faites en sorte qu’elle ne touche rien, je fais cela vite.

– Bien.

Deshya est surprise qu’on l’écoute aussi bien : elle n’est qu’une lycéenne de 16 ans. Certes, elle est la fille de Gatito, un policier grandement respecté, et l’une des trois ‘génies’ de l’école de Tetazo, mais même avec cette réputation, est-ce que cela justifie qu’elle puisse enquêter sur une réelle scène de crime ? N’y réfléchissant pas plus et contente d’avoir l’accord de son père, elle s’approche du corps à nouveau et lève le drap. Elle observe le corps du défunt à nouveau, là où des morceaux de verre sont visibles. Certains sont assez clairs, mais d’autres… sont bien plus sales.

… Je ne rêvais donc pas. Des traits noirs…

— Et cela surtout au niveau du visage. Elle baisse le drap et regarde la cuisine quelques instants avant de s’approcher d’un certain objet. Elle n’a pas à l’analyser longuement pour voir à quel point il est sale… Elle tourne le visage vers la porte de la salle à manger et, après une courte réflexion, s’y dirige. Avant de toquer, elle appelle un policier. Celui-ci s’approche.

– Qu’y a-t-il ?

Deshya lui montre le corps de l’homme.

– Est-ce que vous pouvez vérifier si l’un des morceaux de verre sur son visage vient bien de ceci ?” demande-t-elle en pointant du doigt un autre objet.

Le policier semble étonné au premier abord, mais il acquiesce et ne demande pas plus. Deshya toque à la porte et Kyria vient lui ouvrir.

– Oui… ?

Ses joues sont mouillées et ses yeux brillent encore des larmes qui se sont versées. Deshya se sent mal de la voir de la sorte et aimerait la réconforter, mais elle n’a pas le temps pour cela ; de plus, si sa théorie est juste, alors Kyria peut être, elle aussi, la coupable de l’histoire.

– Je peux juste te poser une certaine question ?” demande Deshya avec une voix douce.

– Q-Qu’y a-t-il ?

– Est-ce que…

Elle rapproche son visage de l’oreille de Kyria et lui chuchote sa question. La fille aux cheveux blonds cligne des yeux avant d’acquiescer.

– Oui, il était très sale, surtout à l’intérieur.

Deshya sourit intérieurement.

– Cependant, nous ne l’avons pas touché depuis longtemps, vu qu’il est cassé depuis un bon mois…

– !

Deshya ouvre grand les yeux.

– Il ne fonctionnait vraiment pas ?!’ demande-t-elle.

Le changement de ton de Deshya surprend Kyria. Elle secoue la tête.

– Non, pas du tout… On comptait bientôt le changer, vu qu’il ne fonctionnait pas du tout, et il n’était même pas branché à une prise…” avoue Kyria.

– … Je vois…

– Pourquoi donc ?

– A-Ah, pour rien ! Merci, Kyria !

– D’accord…

Kyria ne semble pas très convaincue des mots de Deshya et ferme la porte avant de rejoindre sa sœur. L’adolescente aux oreilles de renard regarde l’objet en mettant une main sous le menton.

… Il ne fonctionnait pas… Mais s’il était aussi sale que ça, alors…

Elle est dans ses pensées quand le policier revient avec un morceau de verre.

– Deshya !

– Oui ?

– Vous aviez raison ! Ce morceau de verre vient bel et bien de cet objet-là !

Deshya sourit : elle s’en doutait et elle n’avait eu aucun doute, mais maintenant que c’est confirmé, elle est certaine d’une chose.

Autre chose a tué Miro.

Une explosion ? Cela est certain. Venant du four ? Maintenant, Deshya est convaincue que ce n’est pas le cas. Cependant, elle se pose une question.

Le four a quand même explosé et des parties de bombes y ont été retrouvées… Pourquoi ?

Une autre question que se pose Deshya est la suivante :

Si la personne coupable pour la mort de Miro voulait le tuer, elle aurait pû simplement mettre une bombe dans le four et cela aurait fonctionné… Alors pourquoi… !!!

Alors qu’elle y pense, un éclair retentit dans son esprit. Elle ouvre grand les yeux et se tourne vers l’extérieur.

Et si… !!

Elle pense à quelque chose : cependant, si elle a raison, cela ne peut vouloir dire qu’une chose. Elle baisse la tête tout en mettant les mains dans les poches de son pull aux oreilles de renard.

Si j’ai raison, alors Mary… Néanmoins, je ne sais toujours pas comment cela a fonctionné, ni comment le meurtre a été commis.

Elle a plusieurs moyens différents en tête, dont l’une étant avec une télécommande qui signifierait que la bombe a été activée depuis un certain endroit, mais dans ce cas, Deshya se demande :

Si la coupable pouvait activer la bombe depuis un endroit lointain, il n’y aurait eu aucun besoin de faire semblant…

Elle plisse les yeux et regarde le four.

Soit la personne ne savait pas comment en fabriquer une, soit il y avait une autre raison de faire tout cela. De plus, la portée ne peut pas être illimitée…

Sans savoir le motif du meurtre, ni la méthode utilisée, ni pourquoi avoir fait un tel plan, Deshya ne peut malheureusement pas offrir une théorie potable. Néanmoins, elle est certaine d’une chose : il doit y avoir des indices dans la maison ; à commencer par la cuisine. Elle avance vers le four et regarde autour d’elle. Même si la vitre de celui-ci a explosé et que des morceaux se retrouvent dans la peau de la victime, Deshya a bien remarqué ce qui clochait… De plus, en analysant la vitre, elle voit qu’il reste l’un ou l’autre morceau tout en-dessous ; même si Deshya sait déjà qu’elle a raison et que le meurtre n’a pas été commis avec une bombe dans le four, elle est contente de voir que tous les petits détails qu’elle trouve sur le chemin le prouvent. Elle se relève et se met à observer le plan de travail. Le micro-onde abîmé n’a pas bougé de sa place et l’évier comporte quelques morceaux de celui-ci, dont certains de verre. Elle en attrape un et le regarde, mais elle le dépose directement après, certaine dont il provient. Elle continue de regarder la cuisine de ses yeux attentifs, cherchant le moindre détail qui pourrait lui expliquer comment le crime a été commis. Il y a bien trop de possibilités et si elle a raison à propos d’où la vraie bombe a été placée, alors elle doit trouver la façon dont elle a été activée. Au début, elle avait pensé à quelque chose, mais malheureusement, cela a été prouvé incorrect avec ce qu’on lui a dit… Bref, Deshya doit continuer de chercher.

Après dix minutes de recherche interminable dans la cuisine, elle en sort et soupire. L’un des deux policiers qui est resté à la maison la rejoint.

– Avez-vous trouvé quoi que ce soit, Deshya ?” demande-t-il.

J’ai l’impression d’être une détective de la police…” pense-t-elle avec un sourire.

Elle prend une posture un peu plus sérieuse et se tourne vers la cuisine.

– Je suis convaincue que la méthode utilisée par la criminelle n’est pas celle qu’on pense, mais je ne comprends pas encore comment cela a été fait…” avoue-t-elle.

– Vous pensez donc qu’une autre bombe a explosé quelque part ?

Elle acquiesce.

– J’en suis convaincue…

– N’est-ce pas possible que la bombe ait été prévue pour exploser à 16h32 précisément ?” demande le policier.

– Les pompiers auraient retrouvé le mécanisme et d’autres parties de la bombe auraient été retrouvées aussi. De plus, si c’était le cas, je ne vois pas pourquoi mettre une autre bombe dans le four.

– Celle qui a tué Miro est donc bel et bien Mary, n’est-ce pas ?

– …

– Je veux dire, comment aurait-elle loupé la bombe dans le four ? Même si elle était cachée, vu qu’elle l’a utilisé, elle aurait dû le voir, non ?

– … Mary a simplement vérifié que rien ne se trouvait dedans et n’as pas longuement regardé l’intérieur, donc rien ne dit qu’elle n’a juste pas fait attention. Cependant, pourquoi avoir mis une bombe dans le four aussi et risquée d’être vue par Mary…

– Donc Mary est celle qui a tué son mari ?

– …

Elle plisse les yeux et se tourne vers l’homme.

– Est-ce que vous pouvez contacter mon père, Gatito Oveja, pour lui demander les détails du moment où Mary a observé le four ?” lui demande-t-elle.

– Bien sûr.

Il approuve et passe la porte d’entrée avant de sortir son téléphone. Deshya retourne à la cuisine et plisse les yeux, sa main devant la bouche. Son index touche ses lèvres tandis que ses iris observent l’entièreté de la pièce.

Si j’ai raison et que la vraie bombe se retrouve à cet endroit…

N’ayant pas trouvé un seul indice dans la cuisine, elle se dit qu’il est possible d’en trouver un autre en cherchant la maison ; néanmoins, elle ne veut pas fouiller toutes les pièces, dont les chambres, sans avoir la moindre idée de ce qu’elle cherche. En fonction de la méthode utilisée, l’indice qu’elle recherche peut être caché sous un matelas ou même derrière un mur, bien qu’elle ne pense pas que ce soit le cas. Si elle ne trouve vraiment rien et n’arrive pas à avoir de piste, elle se verra obligée de fouiller chaque recoin de la maison, bien qu’elle demandera alors de l’aide aux deux policiers.

Tessa parle toujours de comment l’heure où est commis un crime peut révéler des indices, mais ici… 16h32… Cela ne veut rien dire.

Si Kyria n’était pas arrivée en retard, alors elle aurait été blessée ; voire tuée. Elle a bien dit qu’elle avait dû rester avec le professeur de gymnastique pour l’aider… Cela est toujours quelque chose qui dérange Deshya, mais est-ce que Kyria aurait pû commettre le meurtre ?

Koinu aurait pû aussi, mais je n’ai pas de preuve. Je n’ai rien qui me dit qui est la réelle criminelle… Pour l’instant, Mary est la plus grande suspecte.

Deshya se fiche un peu de qui a commis le crime : cela restera une criminelle. Une personne qui a pris la vie d’une autre. Que cela soit Mary, la femme de la victime, Koinu, la fille aînée ou Kyria, la fille cadette, elle s’en fiche complètement. Ce qui l’intéresse, c’est de découvrir la vérité derrière ce meurtre. Savoir comment le crime a réellement été déroulé.

– Deshya !

Alors qu’elle est dans ses pensées, le policier revient. Elle se retourne et le regarde.

– Vous avez eu une réponse ?’ demande-t-elle.

L’homme acquiesce.

– Elle l’a ouvert pour voir si rien n’était dedans, mais ne l’a pas utilisé : elle a seulement vérifié au cas où ils auraient oublié quelque chose en son intérieur. Elle n’avait pas besoin du four pour cuisiner, mais vu qu’ils l’avaient utilisé la journée d’avant, elle a préféré regarder pour voir si rien n’y avait été laissé.

Rien de nouveau, alors…

– Aussi, votre père m’a demandé de vous dire ceci, vu que ça pourrait vous intéresser.

Deshya regarde le policier avec intrigue.

– Il m’a dit de vous dire que le plat préparé par Mary était rapide à faire, mais qu’elle n’aurait pas besoin du four. Cependant, c’est son mari qui devait préparer le dessert d’après.

– Le dessert… ?

– Un gâteau spécial fait maison. Ils ont décidé en famille de le faire aujourd’hui pour la rentrée des classes, donc toute la famille savait que Miro utiliserait la cuisine.

– …

– De plus, même si Mary ne dit que ça ne peut pas être une de ses filles, elle a confirmé que Kyria et Koinu savaient qu’elle allait cuisiner aujourd’hui, ainsi que son père et Miro, le défunt, n’a pas caché qu’il viendrait à préparer le gâteau en rentrant.

– Attendez !

Deshya fronce les sourcils.

– Donc la famille entière savait que Miro allait cuisiner en rentrant… ?

Le policier acquiesce.

– Que ça soit sa femme ou ses deux filles, elles savaient tous qu’il allait cuisiner, utiliser le four, qu’il ferait un gâteau bien précis et qu’il serait là dès 16h00 maximum.

Attends…

Deshya se met à mordre l’ongle de son pouce droit.

Attends, attends…

Elle tourne d’un coup le regard vers la cuisine. Si toute la famille savait une telle chose à l’avance, le meurtre aurait pû être préparé à l’avance. De plus, si le père avait confirmé qu’il commencerait à cuisiner aux alentours de 16h00… Et que le gâteau prendrait un certain temps…

Alors cela serait certain qu’il serait dans la cuisine à 16h32.

Mais il y a toujours la possibilité qu’il se trouve aux toilettes ou qu’il ne soit pas dans la cuisine à ce moment-là. Dans ce cas-là, il ne serait pas mort et le plan n’aurait pas fonctionné. Est-ce que c’est de la malchance ou l’heure du crime importe peu… ?

Dans ce cas-là, Deshya ne peut accepter qu’une seule chose : Mary a bel et bien tué son mari.

Même si la méthode utilisée n’est pas celle qu’ils ont pensé avec la bombe dans le four, Mary est allée dans sa chambre, a attendu un peu et lorsqu’elle a vérifié que son mari était dans la cuisine, elle a activé l’autre bombe. Kyria était à l’école et Koinu à son travail, donc aucune d’entre elles n’aurait pû s’assurer que leur père serait en train de cuisiner. Si par malchance — ou plutôt, par chance — il avait eu la vessie pleine ou qu’il aurait quitté la cuisine pour une raison ou l’autre, alors le plan aurait totalement échoué.

Cela ne peut qu’être Mary… mais il y a encore des mystères que je ne comprends pas… !

Elle soupire et rentre à nouveau dans la cuisine. Elle ne comprend pas du tout cette affaire… Si Mary voulait tuer son mari, pourquoi avoir fait exploser la cuisine ? Elle était seule à la maison avec lui, elle aurait pû le tuer avec un couteau et inventer une histoire. De plus, si elle comptait réellement le tuer avec la bombe, pourquoi ne pas simplement l’avoir tué de la façon dont Deshya, Sammy et Gatito ont pensé ? Certes, cela est assez simple à comprendre et Mary a rapidement été élue coupable, mais dans ce cas-là, cela a encore moins de sens.

Pourquoi avoir mis une autre bombe dans le four si elle comptait le tuer autrement ? Si elle voulait que la police comprenne directement que c’était elle la tueuse, alors pourquoi pleurait-elle et criait-elle que ce n’était pas elle ??

Elle grince les dents, énervée.

Si c’était l’une de ses filles qui a tué leur père et que Mary voulait faire croire que c’était elle, pourquoi ce spectacle ?! De plus, jamais n’aurait-elle eu le temps de mettre les morceaux dans le four, donc… ?!!

Elle se gratte la tête en râlant et sa queue de renard se met à bouger furieusement derrière elle. Le policier penche un peu la tête vers elle, se demandant si elle va bien, mais il n’ose rien dire. Alors que Deshya s’énerve sur l’incompréhension de ce meurtre, son téléphone sonne. Elle se calme et le sort de sa poche avant de décrocher.

– Oui, allô ?

– Deshya, on vient d’apprendre quelque chose.

Elle ouvre grand les yeux. Elle n’avait pas vérifié qui avait appelé, mais la voix—

– P-Papa ?!

– Écoute-moi bien. On vient d’interroger un peu plus Mary et on lui a demandé si elle a entendu ou vu quelque chose d’étrange un peu avant que la bombe ait explosé ou pendant, voire après.

– Et alors ?

– Même si elle dit que rien d’étrange ne s’est passé, elle a dit qu’elle a cru entendre…

Deshya écoute attentivement son père et lorsqu’il lui dit ce que Mary a entendu—

– … Q-Quoi ?!!

Les yeux grand ouverts et la bouche bée, elle reste immobile sur place. Le policier derrière elle est étonné — presque plus que la fille —, même si ce n’est qu’à cause du cri de Deshya : il n’a pas entendu ce qui a été dit.

– Cela peut ne vouloir rien dire, mais elle continue de répliquer que ce n’est pas elle la meurtrière. As-tu une piste de ton côté ?

Deshya ne répond pas directement, des multitudes de pensées traversant son esprit. Elle reste immobile, les yeux fixés sur le sol devant elle, et là—

– !!!!

Elle pense à quelque chose.

Même si elle ne sait pas encore comment le meurtre a été commis, elle repense à ce que lui a dit Tessa.

– L’heure du meurtre…

Elle bouge enfin.

Deshya sourit.

– Deshya ?

– A-Ah, pardon, papa. Je pense avoir une piste, oui. Je te rappelle quand je suis convaincue de moi.

– D’accord.

Son père raccroche et Deshya range son téléphone dans sa poche. Elle se retourne vers le policier et lui offre un regard déterminé.

– Est-ce que vous pouvez chercher avec moi ?’ demande-t-elle.

– Rechercher quoi exactement ?

– Quoi que ce soit qui serait un trou dans un mur. Il peut être extrêmement fin.

– Dans la cuisine ou quelque part d’autre ?

– Commencez par la cuisine. Même si j’ai regardé moi-même, j’avoue ne pas avoir fait très attention aux murs.

– Je fais ça.

– Merci.

Alors qu’elle va monter les escaliers, le policier parle.

– P-Pardon, mais juste…

– Oui ?” demande Deshya, s’étant arrêtée devant la première marche.

– C’est moi, où vous avez répondu à votre téléphone… en mettant votre téléphone devant votre oreille… de votre pull ?

Deshya cligne des yeux et se touche l’oreille de renard avant de faire un sourire gêné.

– A-A-Ah…

Elle se met à bégayer, mais finit par agiter les mains devant elle, toute rouge.

– Aaaah, c-c-c-c’est parce que les oreilles… Enfin, m-mes oreilles de renard d-de ce pull sont, enfin, ils ont des écouteurs qui vont vers mes oreilles et…

Le policier fronce des sourcils, ne comprenant pas du tout le charabia de la fille. Elle soupire et met les deux poings sur les hanches.

– Je vais dire à mon père que vous me posez des questions étranges !!” lâche-t-elle.

– Pa-Pardonnez-moi !!!

Il court dans la cuisine et Deshya soupire longuement avant de monter les marches.

Je vais me faire avoir rapidement, si je ne fais pas attention…” se dit-elle avec un sourire un peu idiot.

Normalement, Deshya met toujours son téléphone devant là où devrait être son oreille droite d’humaine, vu qu’elle entend quand même le bruit venant du téléphone de cet endroit. Cependant, elle était énervée à cause de la situation actuelle et n’y avait pas réfléchi. Lorsqu’elle est seule, elle met son téléphone à côté de son oreille de renard, mais faire cela devant quelqu’un… Heureusement que personne ne peut croire qu’elle a réellement de telles oreilles, sinon, elle ne garderait pas longtemps ce secret.

Elle arrive en haut des marches assez rapidement et admire le couloir en face d’elle. Il n’est pas trop long et le parquet en bois ne fait pas trop de bruit sous ses pieds. Elle avance un peu et remarque que la première porte à sa droite est une salle de bain. Néanmoins, elle n’a pas besoin d’y aller maintenant. Elle continue et ouvre la prochaine porte : c’est une chambre.

Pas celle de la mère…” remarque Deshya.

Le lit est assez petit, ne pouvant pas laisser de la place pour deux, et presque tout dans la chambre crie que c’est la chambre d’une adolescente — ou d’une jeune adulte. Elle se sent mal de faire cela, mais elle y rentre sans demander la permission et analyse la pièce. Très bien rangée et sans le moindre désordre, une fenêtre avec rideau qui est actuellement poussé vers la droite ainsi qu’un lit bien préparé. Cela signifie qu’elle a donc pris le temps de refaire son lit avant de partir… Les étagères montrent des habits chics et un poster du groupe ‘BRICK ‘N WALL’ se trouve au-dessus de la fenêtre. Même si Deshya ne connaît pas bien Kyria, elle sait pertinemment qu’elle n’écoute pas ce genre de musique… Qu’elle se trompe ou non sur les goûts musicaux ne change rien : elle est certaine que cette chambre est celle de Koinu. Après tout—

Les habits sont trop grands pour Kyria,” pense Deshya.

Elle regarde les murs attentivement, mais elle ne trouve aucun trou ou quoi que ce soit qui pourrait être un indice. Elle soupire, mais son attention est attirée par quelque chose. Elle s’y tourne et s’accroupit devant l’objet.

Si je prends en compte ce qu’à dit Mary à papa, alors… Peut-être…

Elle touche l’objet et remarque qu’il est assez basique.

Un réveil.

C’est un réveil digital avec seulement trois boutons sur le dessus, et d’autres derrière. Attaché au mur, il montre l’heure de ‘17:37’ d’une couleur sombre et presque déprimante. Elle se demande comment activer l’alarme dessus, mais elle se lève avec un air déçu.

Qu’importe la façon dont cela s’active. Deshya est certaine que ça ne pourra pas l’aider.

Cela veut dire…

Elle sort de la pièce sans même observer la chambre entière et continue sa marche dans le couloir. Une toilette simple avec peu de papier toilette est à côté de la chambre de Koinu, mais encore à côté—

– La chambre de Kyria.

Avec un peu plus de désordre et un lit en pagaille, elle peut admirer des vêtements qui débordent du bac à linge. Même si aucun poster n’est collé au mur, deux longues étagères y sont accrochées avec des dizaines et dizaines de peluches fumo fumo de ‘Touhou’ y sont assises. Deshya sait directement que c’est la chambre de Kyria, cela ne fait aucun doute. Elle y rentre avec gêne et admire le réveil de Kyria. Il est déjà plus beau que celui de Koinu et montre plus d’originalité. C’est un cube qui peut s’ouvrir ou se refermer avec une danseuse de ballet sur un disque. Deshya la touche et remarque qu’elle bouge. En y chipotant un peu plus, elle constate qu’elle ne peut qu’aller dans un sens, mais la danseuse en métal semble être bloquée par un mécanisme.

J’ai déjà vu ce genre de réveil… Cela ne fonctionne que lorsque l’alarme est activée.

Elle n’a pas un tel réveil chez elle, mais elle avoue que cela pourrait être sympathique. Elle remarque plusieurs boutons sur le côté. Des mots en anglais y sont inscrits, expliquant clairement à quoi sert X ou Y boutons. Deshya observe le bouton ‘ALARM’ sur le réveil et appuie dessus. Sur ses côtés se trouvent deux boutons : celui à gauche est une flèche vers la gauche ‘<-’ et celui sur la droite est une flèche vers la droite ‘->’. Lorsqu’elle appuie sur le bouton ‘ALARM’, les chiffres digitaux, qui montraient l’heure juste avant, se mettent à clignoter. Cette fois-ci, l’heure montre ‘18:00’. Elle appuie sur la flèche à droite et l’heure montre désormais ‘18:30’. Elle appuie à nouveau et cette fois-ci, ‘19:00’.

L’alarme ne peut être activée que toutes les 30 minutes ? Ce n’est pas si pratique que ça…” se dit Deshya, trouvant le concept étrange.

Pour se lever le matin, Kyria n’a donc pas l’embarras du choix pour l’heure de son réveil… Peut-être qu’un tel modèle ne serait pas le mieux pour Deshya. Elle appuie à nouveau sur le bouton ‘ALARM’ et l’heure actuelle se montre à nouveau. Deshya se lève et regarde la pièce en son entièreté, mais ne se met pas à tout analyser en détail : il y a peu de chance que des indices montrent le bout de leur nez. Néanmoins, elle regarde quand même les murs… mais ne trouve rien.

Absolument rien.

Deshya se mord le pouce : est-ce que le détail offert par Mary ne servirait donc à rien ? Peut-être était-ce une voiture qui passait dans la rue et qui a fait ce bruit-là ? Elle ne peut pas y croire. Elle regarde à nouveau le réveil de Kyria et plisse les yeux, mais alors qu’elle est concentrée—

Des bruits de pas pressés dans les escaliers.

Cela met en alerte la fille aux oreilles de renard et elle sort de la chambre, mais heureusement, ce n’est ni Kyria, ni Koinu qui se présente, mais—

– D-Deshya !!

L’homme policier aux courts cheveux bruns s’arrête devant elle. Deshya soupire de soulagement et le regarde droit dans les yeux.

– Qu’y a-t-il ? demande-t-elle.

– J-Je n’ai pas trouvé de trous, désolé…

Deshya baisse la tête. Plus le temps passe, moins Deshya est convaincue qu’elle avait raison. Et si ce qu’elle avait remarqué n’était qu’une coïncidence ? Peut-être que la vitre du four était sale, elle aussi ? Et si les circonstances font que le meurtre semble être fait d’une autre façon, mais au final, ce n’est que la paranoïa de Deshya ? Elle n’est qu’une adolescente qui est fille d’un policier, rien de plus… Peut-être n’aurait-elle dû rien dire : Mary est très probablement la coupable, après tout. Qui est-ce que ça pourrait être, de toute façon ? Kyria a pleuré la mort de son père, tout comme Koinu. Kyria n’est qu’une jeune fille du même âge que Deshya, tandis que Koinu semble être une femme forte, mais qui n’a aucune raison de tuer son père. Mary non plus, mais les femmes connaissent toujours des côtés de leur mari que personne d’autre ne sait. Peut-être était-elle battue ? Elle semble être une gentille femme, donc elle ne doit pas vraiment savoir comment tuer quelqu’un sans se faire passer pour la coupable, elle a donc dû être maladroite et penser que la bombe disparaîtrait totalement ; bref, faire semblant que le four n’avait fait qu’exploser. Deshya soupire de son idiotie, déçue du résultat.

– — Mais j’ai trouvé autre chose !

Alors qu’elle vient d’abandonner, le policier termine sa phrase. Ouvrant ses yeux doucement, Deshya reste immobile. Fixant le sol, la couleur bleue et douce de ses iris s’éclairent doucement et la lumière qui y règne pour la plupart du temps y retourne à nouveau. Deshya lève la tête et regarde le policier, la bouche faiblement ouverte.

– … Autre chose ?” demande-t-elle, surprise.

– Suivez-moi, je vais vous montrer !

Il se met à courir dans le couloir et Deshya le suit de près. Elle ne sait pas ce qu’il a trouvé, mais cela lui donne à nouveau espoir : ne s’était-elle donc pas trompée ? Est-ce qu’elle a vu juste de demander à son père d’enquêter ?! Elle dégringole les escaliers juste derrière le policier, sa queue de renard s’agitant dans tous les sens. Elle saute sur le parquet et arrive dans la cuisine en même temps que l’homme. Celui-ci s’accroupit près de la porte et pointe du doigt une partie du mur qui est très proche du sol. Deshya s’accroupit à son tour.

– Ce n’est pas un trou, mais je me demande ce que c’est.

Deshya plisse les yeux, et là—

– !!!!!

Elle n’arrive pas à en croire ses yeux. De ses gants, elle touche la chose qui est accrochée au mur et fronce les sourcils. Elle tourne le visage rapidement et violemment vers le policier à côté d’elle.

– En avez-vous trouvé d’autres ?!’ demande-t-elle en criant.

– Pas encore, j’étais en train de chercher…

– … Pas dans la cuisine.

– Pardon ?

L’homme cligne des yeux et admire le petit sourire que la fille fait. Son attention ne se porte même pas sur la queue de renard de cette même fille qui continue à s’agiter dans son dos. Deshya pouffe en fermant les yeux, avant de les ouvrir pour montrer une nouvelle intensité. L’une de braise ; l’une qui peut brûler tout sur son passage.

– Il n’y en a pas d’autres dans la cuisine, mais dans le reste de la maison !!

Elle se met à quatre pattes et se dirige vers le couloir. Le policier la suit, mais la queue de renard de Deshya se met en travers de son chemin. Il pourrait s’agiter pour la bouger, mais elle est tellement douce qu’il s’arrête juste et sourit.

Toute douce…” pense-t-il.

Deshya observe attentivement les murs du couloir du rez-de-chaussée, plus précisément les parties des murs qui sont proches du sol. Ses yeux bougent tels des chats excités, et là—

– Ici !” s’écrie-t-elle.

Le policier reprend ses esprits et bouge la queue de renard avant de rejoindre Deshya. Il regarde là où elle pointe et le voit.

– Oh !!

C’est bien cela. C’est la même chose.

– C’est au ras du sol…

– Il faut en trouver d’autres !! Savoir où ça mène !!

Deshya sourit et continue de chercher, cette fois en montant les escaliers, mais toujours en étant à quatre pattes. Quelques secondes passent quand le policier crie à son tour.

– Ici, Deshya !

Elle revient en arrière et remarque que cette fois, l’une est accrochée au sol.

– Bref, cela signifie… !

Elle en trouve une autre très rapidement sur le côté droit du mur ; bref, le côté opposé de la cuisine. Le couloir mène à trois portes : la seule de gauche est la cuisine, tandis que celles de droite est le salon — là où elle a discuté seule avec son père — et une toilettes — là où elle a fait ses besoins en attendant Koinu. La première qu’elle a trouvée — ou plutôt, que le policier a trouvée — se trouve accrochée sur le mur de la cuisine. La deuxième, sur le mur extérieur de la cuisine : bref, celle du couloir, mais côté gauche. Cette fois-ci, la troisième, sur le plancher. Et maintenant, la quatrième

– Ici !

— Sur le côté droit du couloir.

– Est-ce que cela signifie que ça se dirige vers le salon ?!” demande le policier, commençant à s’exciter à son tour.

Deshya secoue la tête en souriant.

– Si j’ai raison, j’ai déjà compris comment le meurtre a réellement été commis.

Elle pouffe.

– Dont qui l’a réellement commis !!

Le policier ouvre grand les yeux.

– Vous voulez dire—

– Exactement.

Elle tourne le visage vers l’homme

– Mary est innocente !

Deshya se met à chercher les autres qui sont accrochées au mur, accompagnée de l’homme, et cette fois-ci, ils les trouvent facilement. Même si elles sont presque invisibles à l’œil nu, maintenant qu’eux deux connaissent leurs existences et savent plus ou moins où elles se trouvent, ils les voient facilement. Avant, elles étaient aussi invisibles qu’un grain de sable entre deux rayures d’un parquet ; maintenant, aussi grosses que des vaches dans un pré.

Suivant la piste, le policier et Deshya arrivent devant la porte d’une chambre. La dernière qu’ils trouvent est au sol, juste derrière la porte de la pièce, et tous les deux se lèvent. Le policier touche sa casquette et regarde la chambre.

– Que doit-on trouver, désormais ?’ demande-t-il.

Deshya se penche devant quelque chose et y chipotte un peu avant de s’arrêter net. Le policier remarque son immobilisation soudaine et va lui demander si tout va bien quand—

Elle rigole.

– D-Deshya ?!

Elle se retourne complètement vers lui et sourit.

– J’avais raison ! J’avais raison !!!

Elle continue de rire et le policier la rejoint, bien qu’avec moins d’enthousiasme et plus… d’incompréhension. Malheureusement, c’est un homme qui travaille plutôt avec sa rapidité, dont son agilité avec un pistolet, et qui n’est pas comme Sammy ou Gatito, qui ont un cerveau né pour les enquêtes. Pour faire simple, il n’a pas encore saisi ce que vient de comprendre Deshya. Cette dernière se frotte le menton, un grand sourire sur le visage, et fait deux pas dans la chambre.

– Maintenant, il me faut une preuve que ça soit cette personne-là qui a commis le meurtre…” murmure-t-elle.

Le policier entend ce qu’elle dit et penche la tête.

– Comment ça ? Vu la chambre où nous sommes, n’est-ce pas évident que ça soit elle ?” demande-t-il.

– Ce n’est pas vraiment une preuve suffisante. Il me faut quelque chose de plus… concret… Comment est-ce que je pourrai faire cela…

Deshya regarde un peu partout avant de voir quelque chose au-dessus de l’un des grands meubles. Elle plisse les yeux, mais se remet à sourire.

– Vu que je n’ai pas le choix…

Elle se retourne vers le policier et s’approche de lui.

– Pardon, mais est-ce que tu pourrais me porter pour que je fasse quelque chose ?

Le policier cligne des yeux. Elle soupire et lui explique la réalité de ce meurtre : comment il a été fait, par qui, dont comment elle a fait pour comprendre que le four n’était qu’un leurre. Le policier cligne des yeux et se gratte les cheveux proches de ses oreilles.

– Raaaah, vraiment ?! Tu es certaine de toi ?!!

Elle acquiesce et montre son téléphone.

– Malheureusement, je n’ai pas de preuve que c’est cette personne-là,” affirme-t-elle.

– C’est vrai que sans preuve… Comment vas-tu faire ?

Elle sourit et ouvre la bouche. L’homme l’écoute et il finit par regarder le haut de l’étagère.

– …

Il prend son temps pour réfléchir : doit-il accepter ? Cependant, si elle ne fait pas cela, doivent-ils travailler ensemble et surveiller la maison… ? Il finit par soupirer et acquiesce.

– Je prends mes responsabilités si votre père vous crie dessus,” dit-il.

– Merci !” sourit Deshya.

****************************

Trois minutes plus tard, un peu moins de dix minutes avant qu’il soit 18h00, Deshya revient avec le policier dans la salle à manger.

– Elles n’ont pas bougé ?” demande Deshya.

Le deuxième policier, l’autre qui est resté sous les ordres de Gatito, secoue la tête

– Elles sont restées ici !” confirme-t-il.

– Parfait.

Deshya soupire et sa queue de renard tombe vers le sol.

– On dirait que j’avais tort…” lâche-t-elle.

– T-Tort ?” demande Kyria, étonnée.

– Comment ça ?” demande l’autre fille de Miro, Koinu.

Deshya touche la capuche de son pull et soupire une deuxième fois.

– Je pensais que Mary était innocente, mais après longue inspection, j’ai bien remarqué que j’avais tort… Pardon de vous avoir gardé ici aussi longtemps.

Elle s’incline devant les deux filles et Kyria se lève d’un coup de sa chaise.

– P-Pourquoi pensais-tu cela ?!” demande-t-elle.

Deshya relève le haut de son corps et lui offre un sourire assez gêné.

– Ahah, pour rien, pour rien.

Kyria se met à trembloter tandis que Koinu semble surprise et confuse. Deshya se tourne vers elle.

– Je suis désolée que votre mère ait tué votre père de la sorte…

– Ils s’entendaient si bien, pourtant…” lâche Koinu, attristée.

Kyria regarde ses mains et s’assied à nouveau sur sa chaise. Elle soupire et Koinu lui demande si tout va bien. Kyria sursaute et sourit.

– O-Oui, pardon. C’est juste… le choc…

Le policier qui a aidé Deshya dit à l’autre qu’ils partent sans plus attendre et la fille au pull renard met ses mains dans ses poches.

– On ne vous embête pas plus aujourd’hui ! La police compte revenir demain pour discuter un peu de l’affaire et tout ça, peut-être dès le matin !” dit-elle.

Kyria lève le regard.

– Mais grande-sœur sera au travail et moi à l’école,” avoue-t-elle.

– Nous viendrons en début de soirée, vers 20h. Est-ce que cela vous convient ?” demande le policier qui a aidé Deshya.

Koinu et Kyria se regardent quelques instants avant d’acquiescer en cœur.

– Je serai déjà rentrée, donc ça me va,” avoue Koinu.

– D’accord…” lâche Kyria.

Deshya s’incline à nouveau et le policier qui est resté avec elles ouvre la porte. Avant de partir aussi, Deshya s’arrête et sourit aux deux filles.

– En tout cas, heureusement que tu as été un peu retenue par ton professeur, Kyria !” sourit Deshya.

– H-Hein ?

Kyria ouvre grand les yeux. Deshya acquiesce avant de lui envoyer une expression… assez sournoise.

– Bah oui. Sinon, tu serais morte dans l’explosion, toi aussi~.

Sur ces mots, Deshya ferme la porte et part de la pièce avec un petit sourire. Les deux policiers devant elle, la fille montre ses dents au Dieu qui la regarde sûrement avec amusement.

Et avec ça…

Deshya est convaincue que demain—

Je suis certaine d’avoir ma preuve~ !



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