Moi – « Je ne comprends pas tout ce que vous êtes en train de dire, mais je pourrais au moins connaître vos noms ? »
Le “chef” – « Oh Kana, tu ne lui as pas dit nos prénoms ? »
Kana – « Nan, j’ai pensé que ce serait mieux si vous vous présentiez vous-même, comme ça il peut directement savoir à qui il a affaire. »
Le “chef” – « Qu’est-ce que tu sous-entends par là ? »
Vu sa réaction, je suis sûr que la réponse de Kana ne lui a pas plu du tout, mais je pense que ma présence le force à répondre de manière calme sans montrer trop de signe d’énervement.
Kana – « Absolument rien, j’ai simplement dit ça pour Yùichi. »
Moi – « Oui, excusez-moi si vous ne souhaitez pas le faire vous-même, mais je préfère quand les personnes devant moi se présentent elle-même, ainsi ça me permet de mieux vous identifier. »
Bon, je ne sais pas si ce mensonge est assez crédible, mais je devais bien trouver une excuse si je ne voulais pas que la discussion ne dégénère trop.
Même si, en y réfléchissant maintenant, je ne pense pas que le “chef” se serait vraiment mis en colère .
Le “chef” – « Ne t’en fais pas Yùichi, tu n’as pas à t’excuser. C’est tout à fait normal de vouloir que des inconnus se présentent en personnes devant toi. »
Je ne m’attendais pas à ce qu’il acquiesce ainsi sans rien rajouter d’autres ensuite.
Le “chef” – « Du coup, je commence par me présenter, moi, c’est YANASE Kosho, mais tu peux m’appeler chef, si tu veux. »
Bon comme prévu, c’est lui le chef, vu la discussion que l’on vient d’avoir ça ne me surprend pas du tout, c’est même logique que se sois lui qui les ait tous réunis.
L’homme musclé – « Bon, je prends le relai, moi, c’est Zilfius, mais tout le monde m’appelle Zil, donc toi aussi tu peux m’appeler comme ça. »
Son nom ne va pas du tout avec sa corpulence, si on était dans un conte ou une histoire, c’est le genre de nom qui irait bien pour un mage, ou alors un géant.
La vieille dame – « Zera, enchantée. »
Net et précis, au moins cette Zera sait aller à l’essentiel sans perdre son temps.
La jeune fille – « Bon vu que je suis la dernière je vais essayer de me présenter assez rapidement, moi, c’est HAIRI Leona, mais tu peux Leo si tu veux, c’est plus rapide. »
Leona est l’opposé de Zera, elle est souriante, avec un ton angélique et n’hésite pas à prendre son temps pour expliquer quelque chose de rapide.
Moi – « Bon, je vous remercie de vous être présenté, et vous que vous venez de le faire, je me sens un petit peu obligé de le faire également. Donc comme vous le savez tous, moi c’est MATO Yùichi. »
Kosho – « Aucun souci, le plaisir est pour nous. Bon, comme tu dois t’en douter, si j’ai demandé à Lysis de venir te chercher à Dorta c’est entièrement grâce à ta mère et ce qu’elle m’a raconté de la façon dont tu avais préparé cette guerre. »
C’est déjà la deuxième fois qu’on me dit ça, mais pourtant je n’ai absolument rien fait d’exceptionnel quand j’ai pensé à ça.
Vu la fluidité avec laquelle j’ai pensé ce plan, tout le monde devrait être capable d’y penser également, même un enfant aurait réussi en y réfléchissant un peu.
Moi – « Je suis ravie que mon plan vous plaise, mais il a quoi d’incroyable pour que vous pensiez qu’il soit meilleur que les autres ? »
Kosho – « Comme tu viens de le dire toi-même, il est plutôt basique, mais ce n’est pas entièrement grâce à ça que j’ai voulu te rencontrer. La raison principale qui a joué en ta faveur était le contexte qui était présent lorsque tu y as réfléchi et ce qui venait de se passer dans ta vie, qui ont fait pencher la balance en ta faveur. »
Moi – « Le contexte ? Quel contexte ? »
Bien évidemment, il ne parle pas seulement de l’annonce de la guerre, car tout le monde a eu l’annonce au même moment.
À mon avis Kana lui a sûrement dû lui raconter un peu ce qu’il s’est passé juste avant, mais vu que je ne sais pas jusqu’où il connait, j’aimerais bien que ce soit lui qui me dise ce qu’il connaît sur notre début de semaine.
Kosho – « Eh bien l’annonce de la guerre et la mort subite de ton frère. »
Bon apparemment il a l’air de connaître plus ou moins tout ce qu’il s’est passé il y a une semaine tout pile.
Moi – « Et en quoi la mort de mon frère a-t-elle influencé ton jugement ? »
Kosho – « C’est très simple, cela prouve que tu es capable de garder ton sang froid devant la mort de ton frère, alors que la plupart des humains seraient en état de choc total, ils ne seraient même pas capable de répondre à une simple question tel que “Quel âge as-tu ?”. Tandis que toi, en apprenant la mort de ton frère et l’annonce de cette guerre qui rajoute un stress énorme, tu as réussi à penser à ce plan en moins de dix minutes. Je t’avoue que si cette situation se serait déroulée de mon côté, je ne sais pas si j’aurais pu me tenir devant toi. Alors je n’imagine même pas réussir à créer un tel plan. Seul un génie du self-control pourrait réussir cela et miraculeusement tu as réussi. Même si ça reste un plan simpliste en y repensant, je te félicite grandement. Voilà pourquoi j’ai choisi de te rencontrer, car je pense que ton esprit pourra m’être très utile durant cette guerre. »
Moi – « Je suis vraiment flatté par ce que tu viens de me dire, mais une partie de ton discours me dérange un peu. »
Kosho – « Je t’avoue que je ne sais pas trop de quelle partie tu parles. »
Moi – « Ta dernière phrase. »
Kosho – « Eh bien ? Qu’avait-elle de dérangeante ? »
Moi – « Tu étais explicitement en train de me demander d’être sous tes ordres ? »
Kosho – « Je ne dirais pas ça comme tu viens de le prononcer. Je dirais plutôt que tu m’aideras à gagner cette guerre. »
Moi – « Oui, donc tu me demandes à ce que tu sois mon chef. »
Kosho – « Pour faire simple, oui, c’est ça. »
Moi – « Eh bien, ce sera impossible, je vais devoir refuser ton offre. »
Kosho – « Et pour quelle raison ? »
Moi – « Jamais de la vie, je ne me mettrais au service de quelqu’un. »
Kosho – « Hmm, je m’y attendais. »
Encore une fois, il essayait de le cacher, mais une légère colère commençait à se faire ressentir, alors autant sur son visage, c’était presque invisible, mais autant sur ses mains, on pouvait remarquer quelque réflexe nerveux.
Moi – « Comment ça ? »
Kosho – « Kana m’avait prévenu que tu refuserais de te mettre sous mes ordres. Et que tu préférais tout commander toi-même. »
Moi – « Alors dans ce cas, pourquoi as-tu demandé ? »
Kosho – « Je préfère demander à la personne en question pour être sûr de sa réponse. »
Moi – « Bon, vu qu’apparemment, tu connais ta réponse, j’ai une proposition à te faire. »
Kosho – « Ne me dit pas que tu vas me demander d’être sous tes ordres, car si c’est ça, on risque de ne pas être copain. »
Une menace très peu camouflée. Mais bon, c’est compréhensible, je viens à peine de refuser son offre alors logique que ça ne se passe pas bien si je lui propose la même chose en retour.
Moi – « L’idéal aurait été cette éventualité. Mais j’ai pensé à une autre proposition lorsque je t’ai entendu. »
Kosho – « Oh, dans ce cas, ça m’intéresse beaucoup, je suis tout ouïe, cependant fais tout de même attention à ce que tu dis. »
Moi – « Je te propose une alliance entre nous deux. »