Et comme je le pensais, elle ne s’était pas montrée en plein milieu de la place.
J’en ai donc rapidement fait le tour, mais évidemment aucune trace d’elle.
Je suis alors parti en direction d’une des petites rues qui étaient collées à la place et y fit le tour.
J’ai fait de même pendant presque 10 minutes avec le reste des autres rues, mais aucune trace de ma mère.
Mais vu que j’étais obligé de la retrouver et que je devais faire gaffe à ne pas rencontrer Alia entre temps, je suis directement repartie dans la direction de la place centrale, jusqu’à ce qu’une femme m’interpella.
« C’est bien toi Yùichi ? »
« En quoi savoir mon nom peut vous aider ? »
« Une certaine Kana SOREDA voudrait savoir si tu es Yùichi. » Me répondit-elle avec un sourire en coin.
Je crois que j’ai trouvé une des personnes qui est avec ma mère.
Même si elle semble assez arrogante, je pense qu’elle pourrait être un bon atout pour plus tard.
« Pourquoi est-ce que tu me poses cette question si tu connais déjà la réponse ? »
« Tu ressembles plus ou moins à la description qu’elle m’a faite.
Suis moi. »
Je n’ai malheureusement pas eu le droit à d’autres explications puisqu’elle est partie de suite en direction d’une des rues que j’avais empruntées un peu plus tôt.
Nous nous sommes écartés de la place centrale et de la foule pour arriver vers les parties moins habitées de la ville.
La plupart des bâtiments étaient des maisons individuelles en assez bon état.
Nous avons continué à nous écarter de la ville, ainsi pendant encore dix bonnes minutes.
À tel point que les seules maisons qui restaient n’étaient pas habitées ou détruites.
« On va continuer à marcher pendant encore combien de temps ? »
« Tu sauras quand on sera arrivés. »
« Justement, dans combien de temps. »
« Arrête avec tes questions chiantes, parle-moi seulement si tu as des questions intéressantes. » Me répondit-elle tout en soupirant d’ennuis.
« Bon, comment tu t’appelles ? »
« Des questions intéressantes je t’ai dit. »
« Tu connais mon prénom alors je peux au moins savoir le tiens, c’est la moindre des choses. »
« Tss. Quel gosse entêté. »
« Si tu avais répondu à ma question dès que je te l’avais demandé je n’aurais pas eu besoin de me répéter, c’est toi qui m’as forcé à le faire. »
« Ferme là avec tes belles phrases, tu me gonfles. »
« Impatiente et grossière. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ma mère fait équipe avec toi. »
Je crois qu’elle a répondu quelque chose, mais c’était tellement inintelligible que je n’ai pas réussi à comprendre ce qu’elle disait.
Après cette courte, mais intéressante discussion, nous avons continué à marcher pendant 5 ou 6 minutes avant d’arriver devant la seule maison encore debout.
Rien qu’à voir son état, c’est un miracle qu’elle soit encore debout, vu la tête des murs et du toit, qui pourrait s’effondrer à tout moment.
« C’est ici ? » lui ai-je demandé.
Comme attendu, elle ne me répondit pas et s’avança vers la maison.
Et une fois arrivée à l’intérieur, elle se mit enfin à parler.
« C’est bon Kana, je te l’ai ramené. »
« Super, merci Lysis. » répondit-elle
« Oh, donc tu t’appelles Lysis, joli prénom, pour une fille comme toi. »
« Qu’est-ce que tu sous-entends par là ? » Répondit Lysis, tout en m’attrapant par le col.
« Rien du tout, j’ai seulement dit que ce prénom t’allait bien. »
« Lysis, tu peux lâcher Yùichi s’il te plaît ? » Intervint calmement ma mère.
Et comme par magie, Lysis lâcha mon col, dans la seconde qui suivit sa demande.
« Bon, apparemment vous êtes parti sur de mauvaises bases vous deux. »
« Nan pas vraiment, elle est partie sur de mauvaises bases toute seule. »
« Continue à dire des conneries, et je te promets que je t’en fous une. » grommela Lysis.
« On se calme, personne ne frappera personne. Nous sommes tous dans la même équipe alors tâchons de bien nous entendre. » Continua ma mère.
« Au fait maman, pourquoi est-ce que tu es allée jusque-là ? »
« Évite de m’appeler comme ça à partir de maintenant. Vu la situation dans laquelle on est, tu peux m’appeler Kana, comme tous les autres. »
« Euh d’accord, si tu préfères, je peux t’appeler comme ça. »
Je ne lui ai pas dit, mais je pense que ça me fera bizarre de tout le temps l’appeler Kana, à partir de maintenant, mais elle avait raison, c’est bien mieux et ça fait également plus sérieux de l’appeler par son vrai prénom.
« Et malheureusement, je ne peux pas te dire pourquoi c’est cet endroit et pas un autre pour nous retrouver. Si tu veux le savoir, tu devras nous suivre. Lysis, tu nous ouvres la voie ? »
« Ouai, suivez-moi. »
« Attends deux secondes, comment ça, tu ne sais pas pourquoi tu as choisi cet endroit ? »
« Ce n’est pas moi qui l’ai choisie. » me répondit-elle.
« Alors c’est qui ? »
« On peut dire que c’est notre “chef”, tu verras il est sympa. »
« Ce n’est pas toi le chef de ton équipe ? »
« Nan pas du tout, qu’est-ce qui te fait croire ça ? »
« Je ne sais pas, juste ce n’est pas ton style de devoir obéir à quelqu’un. »
« Tu comprendras quand tu le verras. Bon, dépêchons-nous, il nous attend. »
Je ne savais pas trop quoi répondre, du coup je les ai simplement suivis en silence en attendant d’arriver devant ce fameux “chef”.
Nous sommes descendus dans une cave et nous nous sommes arrêtés devant une porte fermée.
C’est étrange comment à chaque fois que je rencontre quelqu’un d’important je suis obligé de descendre dans une cave.
Lysis ouvrit donc la porte et devant nous se tenaient quatre nouvelles personnes totalement inconnues.
Un homme d’une trentaine d’années aux cheveux courts et bleu foncé, les yeux noirs et mesurant plus ou moins la même taille que moi. Le détail qui m’a le plus impressionné dans son physique était sa masse de muscle incroyablement développée, même à travers un gilet on pouvait discerner ses biceps et ses triceps.
Ensuite, à côté de lui, un autre homme, beaucoup moins musclé, mais toujours au-dessus de la moyenne, avec les cheveux roux et les yeux marron foncé. Vu la façon dont il se tient debout, ça ne m’étonnerait pas que ce soit lui le “chef”.
À droite de ce deuxième homme se tient une femme d’une cinquantaine d’année, plutôt grande et maigre, mais dégageant une aura plutôt désagréable. C’est peut-être dû à ses cheveux très courts, rasé à blanc sur les côtés et sa crête rose sur le dessus de son crâne qui me donne cet effet.
Et la dernière fille, à droite de cette vieille dame, semble être une fille d’une quinzaine d’années. Elle porte un uniforme de lycée, c’était une jupe bleu foncé avec des coutures rouges, même s’il était déchiré en bas, il était encore en assez bon état. Cette fille quant à elle, ne sortait pas du tout de l’ordinaire, bien au contraire elle paraissait plutôt passe-partout, avec ses cheveux noirs au carré et ses yeux noirs.
Durant cette petite seconde que j’ai passé à les regarder, ils ont évidemment fait de même avec moi.
Et avant que je finisse tous les regarder entièrement, on s’adressa à moi.
« Je ne l’imaginais pas comme ça. »
C’était l’homme à l’apparence du chef, et rien qu’au son de sa voix, mon hypothèse semblait être validée.
« Comment ça ? » Répondit ma mère.
« Je l’imaginais, plus grands, plus costaux et beaucoup plus charismatiques. Je ne pensais pas que celui qui est à l’origine de ce plan soit un simple adolescent sans réelle particularité physique. »
« Certes au niveau physique, tu es supérieur à lui, mais au niveau cérébral, il te dépasse en tous points. »
C’est bizarre comment en une seule phrase, mon égo à pu être brisé et à la fois être flatté.
Mais dans un sens ma mère et ce “chef” n’avaient pas tort.
Physiquement, je ne sors pas de la moyenne, je ne suis ni musclé ni en surpoids, je suis dans la moyenne.
Mais par contre niveau intellect, je ne sais pas si je le dépasse en tout points, mais il est vrai que je suis assez calé sur beaucoup de sujets différents.
« Vraiment, il me dépasse en tous points ? Dans ce cas, j’ai hâte de voir ce que tu vaux Yùichi. » Répondit de nouveau le “chef”.