Cette fois, je n’ai pas jugé bon de lui répondre.
À la place, j’ai préféré l’embrasser de nouveau.
Je ne saurais dire combien de temps s’est écoulé durant ce baiser, mais ces quelques instants furent mes préférés depuis bien longtemps.
Pourtant, un drôle de sentiment ne pût s’empêcher d’apparaître, comme pour me signaler un mauvais présage. Sans aucune raison, j’ai toujours été doué pour savoir quand une situation allait mal tourner. Et c’est ce même sentiment qui vient d’apparaître.
Malheureusement, je suis incapable de dire quand ce mauvais augure arriveras, ni dans quel contexte. Mais vu l’ambiance qui règne pour l’instant, j’ai toutes mes raisons de croire que cela aurait un rapport avec Alia dans un futur plus ou moins proche.
Mais bon, trêve de superstition et d’amour. Nous devions nous remettre à chercher, car la fin d’après-midi approchait à grand pas.
Heureusement, il n’était pas encore 17 heures, mais vu le nombre de personnes qui déambulent et le nombre de rues qui sont connectées à cette place, il nous faudrait bien plus de 2 heures pour en faire le tour. Et si en plus il faut regarder chaque personne que l’on croise, le temps de recherche que l’on peut effectuer, peut dépasser sans problème les 12 heures. Malheureusement, nous n’avons pas 12 heures devant nous à sacrifier. Puisque nous devons les retrouver toutes les deux pour après-demain.
Cela peut sembler bizarre, mais tout se monologue qui est apparu dans ma tête en moins de deux secondes et ce qui me retira de mes pensées, ce fût le sourire d’Alia qui me regardait.
« Alors ? » Me demanda-t-elle tout en replaçant une mèche de cheveux derrière ses oreilles.
« C’était magique. C’est la première fois que j’embrasse quelqu’un mais je crois que j’adore ça. »
« C’est une première pour moi aussi et je dois avouer que moi aussi j’ai beaucoup aimé. »
« Je suis rassuré que tu aies beaucoup aimé. Mais malheureusement, nous devons nous dépêcher de les retrouver avant qu’il ne soit trop tard. »
« Oh oui bien sûr, c’est pour ça que je t’ai suivie, donc c’est tout à fait normal. »
« Ouf, ça me rassure que tu ne le prennes pas mal. »
« J’accepte de te suivre, mais il y a une condition. »
Étrangement, je pense que je sais déjà à quoi m’attendre.
« Oui, vas-y je t’écoute. »
« J’accepte de te suivre seulement si, une fois qu’on a retrouvé ta sœur et ta mère, tu acceptes de m’embrasser de nouveau. »
Bingo, non seulement je m’attendais à cette réponse, mais je dois également dire que je voulais qu’elle me réponde ça.
Un dilemme où je suis 100% gagnant.
Puisque même si, malheureusement nous ne parvenons pas à retrouver ma mère et ma sœur pour après-demain 17 heures, je pourrais m’en servir d’excuses auprès d’Alia qui me réconfortera et ce qui en suit paraît évident ensuite.
C’est en me disant cette réflexion dans ma tête que je me rendis compte à quel point elle était déplacée et étrange. Aucune personne normale, n’aurait eu ce genre de pensée. Enfin, c’est ce que je pense.
« Okay, j’accepte ta condition. »
Ce sont sur ces mots-là, que nous nous sommes remis à la recherche de Nomiko et de ma mère.
[ 06/07/499 19 h 30 ]
Trois heures se sont écoulés et nous n’avons eu aucune nouvelle des autres groupes et nous même, n’avons rien trouvé non plus.
Après avoir fait le tour de toutes les rues au moins deux fois.
Nous commencions à sentir la fatigue qui s’installait.
Nous avons donc décidé d’aller nous acheter de quoi boire, dans un bar.
Heureusement, ce bar était absolument normal.
Personne ne nous a adressé la parole et aucune bagarre n’est apparue.
Ça faisait du bien de pouvoir boire un coup, sans avoir peur de se faire frapper à la moindre parole de travers.
[ 06/07/499 20 h 30 ]
Le soleil commençait à commencer, alors avec Alia, nous avons décidé de retourner à l’hôtel pour savoir si un autre groupe avait eu des nouvelles ou non.
Franchement, ça m’étonnerait qu’un autre groupe ait plus de succès que nous, en sachant qu’il reste encore deux jours avant l’heure fatidique, il est très peu probable qu’elles soient déjà arrivés à Dorta.
Même demain, il y a peu de chance qu’elles soient là.
À mon avis, elles arriveront le 08, dans la matinée ou en début d’après-midi.
[ 06/07/499 20 h 50 ]
Il nous fallut de nouveau une vingtaine de minute pour arriver dans l’hôtel où mon père nous attendait, posé contre un poteau.
« Alors, rien de nouveau ? » Nous demanda-t-il sans beaucoup de conviction.
« Je crois que tu connais déjà la réponse, n’est-ce pas ? »
« Oui, enfin ça ne me choque pas plus que ça. Je savais que nous n’avions que peu de chance de les trouver aujourd’hui. Normalement, elles devraient arriver demain après-midi ou après-demain. »
Apparemment, je n’étais pas le seul à avoir eu ce genre de raisonnement.
« Oui, c’est ce que nous pensions aussi. »
« Oui, ne vous en faîtes pas, on les retrouvera avant le 08 à 17 heures. » dit Alia tout en regardant mon père avec un grand sourire.
« Eheheh, oui je ne me fais aucun souci là-dessus, nous les retrouverons toutes les 2 sans aucun problème. » Répondit-il en rigolant, puis partit en direction de la chambre où nous devions tous nous rejoindre.
« Apparemment nous devions être les derniers. » ai-je annoncé à Alia.
« Oui vu l’heure, ça ne m’étonne pas. » Répondit-elle en suivant les pas de mon père.
« Attends deux secondes s’il te plaît. »
J’avais à peine fini ma phrase, qu’elle était déjà retournée.
« Oui ? »
« Est-ce que l’on peut faire comme si rien ne s’était passé quand on est devant les autres ? J’aimerais bien qu’ils ne se mêlent pas de notre vie et qu’ils restent concentrés sur les recherches. »
« Aucun problème, ne t’en fais pas. Je ne comptais rien dire dès le début, puisque je savais que tu allais me dire de garder ça secret. »
« J’ai vraiment une façon de penser aussi simpliste ? »
« Nan pas vraiment. Seulement, vu le contexte, j’étais sûr que tu allais dire ça. »
« Je ne sais pas trop comment je dois le prendre. En tout cas, je te remercie. »
« Hihi, c’est normal, mais essaie de le prendre bien, c’était un compliment. »
Et elle est repartie sans dire un mot de plus, me laissant seul dans ce hall d’hôtel.
C’est seulement en regardant à quel point j’étais petit comparé à cette pièce luxueuse que je me rendis compte qu’à l’échelle de Tarria je ne représentait absolument rien. Si, ma petite personne venait à disparaître, le cours de cette guerre n’en serait absolument pas changé.
Tout comme Haku et Sayori le mec du bar ou encore Doz. Leur mort n’a absolument pas impacté le cours de la guerre.
Je ne sais plus trop pourquoi j’ai pensé à ça, mais cette réflexion m’a fait penser que ma puissance actuelle était bien trop faible pour espérer survivre plus de deux semaines durant cette guerre.
C’est pourquoi, l’entraînement que je passerais après avoir retrouvé ma mère et Nomiko serait d’une telle intensité, que, si je survis à cet enfer que je m’imposerais, je serais désormais de me battre seul sans utiliser ces règles qui m’ont bien aidé depuis mon premier combat.
Bon, j’ai beau dire ça maintenant, je ne suis pas encore totalement sûr du contenu de mon entrainement donc, autant éviter d’imaginer ce que je pourrais faire si je veux garder un maximum de volonté pour y arriver.
Perdu dans mes pensées, je ne m’étais pas rendu compte que cela faisait déjà plusieurs minutes qu’Alia était retournée en direction de la chambre.
Je décidais donc de les rejoindre et partit moi aussi en direction de la chambre pour savoir si oui ou non, ils avaient eu des nouvelles de ma mère et de Nomiko ou non.