Avant même que nous répondions, une voix se fit entendre.
« Okay, c’est bon pour moi. »
Nous nous sommes tous retournés pour regarder Alia qui venait d’arriver.
Et d’une seule et même voix, nous avons répondu.
« Okay, c’est parti. »
« Dans ce cas, c’est parfait. Ah dernière chose, si jamais vous en trouvez une des deux, rejoignez un des autres groupes, pour que nous soyons au courant presque tous au même moment. » Continua mon père.
« T’es prête Alia ? On y va ? »
« Quand tu veux Yù. » Répondit-elle avec un entrain un peu trop excessif.
« Bon sur ce, nous vous laissons, bonne recherche à vous. »
« Bonne recherche à vous aussi. » Me répondit mon père.
« Faîtes de bonnes recherches monsieur. » répondirent en chœur les 2 sœurs.
« Trouvez bien maman et Nomiko. » Me répondit Shiro.
« Promis Shiro, nous allons tout faire pour les trouver. »
Et sur ces mots, nous sommes sortis de la pièce, direction la place centrale.
Je dois avouer que je ne suis pas du tout confiant du fait de laisser Shiro entre les mains de Selstine, je n’ai aucune confiance en elle.
Mais bon, si mon père la juge digne de confiance, alors je pense que nous pouvons lui confier Shiro.
« Au fait, tu sais ou elle est cette place centrale ? » ai-je demandé à Alia.
« Heureusement que je suis là, sinon qu’est-ce que tu ferais sans moi. Oui oui ne t’en fais pas, je suis déjà venu plusieurs fois à Dorta, je sais où elle se trouve. »
« Bon dans ce cas, je te laisse me montrer le chemin. »
Nous sommes arrivés à destination en vingt minutes à peu près.
Mais ce n’était pas le style de place à laquelle je m’attendais.
En temps normal, lorsque quelqu’un parle de place, on s’attend à une statue ou un bâtiment en son centre et un parc ou une place sphérique autour.
Mais là cette place avait plus la forme d’une rue commerçante. Une grande allée en son centre et plein de petites rues tout autour.
Ce qui veut donc dire que nous devrons chercher dans chacune d’entre elles. Même si le plus évident reste bien évidemment de concentrer nos recherches sur cette grande allée.
Même si, il y a beaucoup moins de monde sur cette place que sur la rue commerçante d’hier, la recherche risque quand même de s’annoncer rude puisque cette fois, je ne pourrais pas me référer aux cheveux blancs de Shiro, ni à ceux de mon père qui sont peu commun et son donc facilement repérable.
Ma mère et ma sœur sont le parfait opposé, elles ont les deux des cheveux châtain ou brun, mi-long, comme la majorité des femmes ici présente.
Nous avons donc commencé nos recherches, durant de longues heures, en espérant les trouver, mais après plus de cinq heures de recherches, nous n’avions absolument rien trouvé.
Et cela semblait être pareil pour les autres groupes vu que personne n’était venu nous voir.
« Yù, je peux te poser une question ? »
« Euh oui bien sûr. »
« Les cheveux de Shiro et de ton père, ils sont naturels ? »
« Ahahah, alors toi aussi tu as été surpris par la couleur. C’est vraiment pas commun, mais oui, ce sont leurs cheveux naturels, dans ma famille, c’est plutôt moi l’anomalie. Je suis le seul à avoir les cheveux noir. Comme tu as pu le voir, mon père et Shiro ont les cheveux blancs, même si Shiro a des reflets bleu clair en plus. Ensuite mon autre sœur Nomiko a les cheveux marron clair et ma mère les as châtain. D’habitude ce qui choque le plus les gens, c’est que ce soit moi qui aie les cheveux noirs alors que le reste de ma famille les as très clair. »
« Oui, c’est sûr que c’est perturbant. Vu que tu as les cheveux noirs, je pensais que toute ta famille aurait les cheveux foncés. »
« Pour le coup nan, c’est tout l’inverse. Et toi, ta famille elle est comment ? »
« Je n’ai plus de famille, ils m’ont quittés lorsque j’avais 3 ou 4 ans, du coup je ne m’en souviens presque plus. Tout ce que je sais, c’est que j’ai un grand frère qui doit encore être en vie. »
« Oh excuse-moi, je ne savais pas. »
« Nan nan ne t’en fais pas, vu que je ne me souviens pas d’eux, je ne suis pas plus triste que ça. D’ailleurs je peux t’en parler si tu veux. Vu que tu ne sais pas grand-chose à mon sujet, c’est le minimum que je puisse faire. »
« Si ça ne te dérange pas, je veux bien que tu m’en parles. »
« Bon comme je te l’ai dit, j’ai perdu mes parents, mais aussi mes grands-parents et ma grande sœur alors que je n’avais que 3 ou 4 ans, mon grand frère qui est ma seule famille à être normalement en vie. Malheureusement depuis ce fameux jour, je n’ai plus aucune nouvelle de lui, mais il n’a jamais été porté comme mort, il a seulement disparu. Donc après m’être retrouvée toute seule à l’âge de 4 ans, j’ai été élevée durant les 6 années qui suivirent, par des amis de mes parents. Ensuite lorsque j’étais capable de me gérer toute seule, donc aux alentours de mes 10 ans, j’ai dû quitter leur maison. C’est à ce moment-là que j’ai décidé que je ferais tout pour retrouver mon frère, j’ai alors énormément voyagé à travers différent pays et après de longue années sans aucune nouvelle piste, certaines personnes auraient entendu son nom et d’après leurs dire, ils seraient tous plus ou moins d’accord, pour dire qu’il serait dans l’État de Karroé et ça fait désormais 2 ans que je le cherche dans ce pays, mais malheureusement depuis que je suis dans ce pays, je n’ai plus trouvé aucune piste qui pourrait me mener à mon frère. Je me suis donc douté que soit on m’avait menti, soit il était déjà parti bien loin de cet Etat. Ce qui m’a amené encore une fois à tout recommencer de zéro. Mais par manque de courage et de fois, je pensais en finir avec cette recherche absurde et commencer à mener une vie normale où j’aurais dû vivre avec seulement le souvenir de mon frère. Mais miracle ou non, quelques jours après avoir décidé de mettre fin à cette vie aventureuse une annonce déconcertante à été faite dans les 4 coins du globe, c’était un fameux 1 Juillet, le jour ou les 8 Grands Patriarches ont décidé de lancer cette guerre. Et là cette annonce a de nouveau bouleversé la nouvelle vie que je venais de me créer, et c’est ainsi que je suis repartie sur les routes de ce pays, ce qui m’a permis de te rencontrer deux jours plus tard et de pouvoir désormais discuter avec toi à ce moment-là. »
« Wow, alors là, je m’attendais à tout sauf à ça. Tu as eu une jeunesse vraiment dure en fait. Cependant, même si la suite risque d’être de plus en plus compliqué, sache que tu pourras compter sur moi si jamais tu as besoin d’aide. »
« Hihi merci Yù. » Me répondit-elle, les larmes aux yeux.
D’un coup sans que je sache trop pourquoi, ma tête s’est approchée de celle d’Alia, et la sienne s’est rapprochée également de la mienne. J’ai instinctivement fermé les yeux au même moment, je ne suis pas sûr, mais je crois l’avoir vu faire la même chose.
Ensuite spontanément, j’ai placé ma main droite sur sa nuque et je l’ai remonté jusque dans ses cheveux et au même moment, j’ai senti le contact de ses lèvres contre les miennes.
Bizarrement, je pensais qu’elle allait me repousser mais, elle continua et j’ai senti sa langue effleurer mes lèvres, j’ai donc fait de même en nos langues se sont nouées entre elles durant une dizaine de secondes avant que tous les deux en même temps décidèrent de reculer.
« Je… Je… Je m’excuse, je ne sais pas ce qui m’a pris. » ai-je répondu comme pour me trouver une excuse.
Alors que je savais pertinemment, que je venais de l’embrasser de mon plein gré.
J’ai senti que le moment était propice alors, je me suis lancé et apparemment, elle pensait la même chose.
Je crois que c’est la première fois en 16 ans que je suis amoureux. Je ne saurais dire depuis quand je ressens ça envers Alia, mais ce qui est sûr, c’est que je sais ce que je ressens pour elle.
De l’amour.
« Ne t’en fais pas, ça ne me dérange pas. Au contraire, j’ai même bien aimé. » Me répondit-elle gêné.
« Vr… Vraiment, tu as bien aimé ? »
Bon, je dois avouer que pour moi aussi, c’était le meilleur baisé de toute ma vie. Certes le premier également, mais c’était le meilleur.
« Oui, bien sûr j’ai adoré. »
« Alors, si je t’embrasse à nouveau, ça ne te dérangera pas ? »
« Absolument pas, au contraire ça me ferait plaisir, alors si tu veux, tu peux m’embrasser. » Me répondit-elle toujours aussi gênée.
Cette fois, je n’ai pas jugé bon de lui répondre.
À la place, j’ai préféré l’embrasser de nouveau