« Yùichiiii ! »

« Coucou Shiro, ça faisait longtemps. »

« Ça ne fait même pas une semaine et pourtant j’ai l’impression que ça fait un mois qu’on ne s’est pas vu. » Dit-mon père apparemment heureux.

« Ouai mais ça ne t’a pas empêché de me frapper dès qu’on s’est retrouvé. »

« Ouai, je devais bien rattraper le temps perdu. »

Enfin, après ces 5 jours d’enfers, une partie de mon objectif venait de s’accomplir, maintenant, il ne reste plus qu’à retrouver ma mère et Nomiko.

« Vous n’êtes que les deux ? »

C’est la première question qui m’est venue à l’esprit, même si en réfléchissant un peu mieux, d’autres me viennent presque naturellement.

« Ouai, tu es le premier qu’on retrouve. Nan, les deux premiers. »

Bon, apparemment, ils ont remarqué qu’Alia était avec moi, ce n’est pas si mal, puisque qu’au moins je n’ai pas à leurs imposés sa présence.

« C’est ta copine ? » Me demanda Shiro, me fixant avec ses yeux rouge vif, tout en restant accroché à moi.

« Oui, c’est vrai Yùichi, c’est la première fois que tu nous ramènes une fille, tu pourrais nous la présenter. Ohlala, ta mère et ta sœur auront des tonnes de questions à lui poser. La pauvre, je la plains déjà. »

Forcément, mon père se devait d’en rajouter une.

Même s’il avait raison sur un point. Alia va subir un interrogatoire de la part de ma mère et de ma sœur. Depuis le temps qu’elles souhaitaient que je leur présente une fille. Elles ne vont pas rater une occasion pareille.

« Bon, papa, Shiro, voici Alia et Alia, voici Shiro, ma petite sœur, et Angelo mon père. »

« Bonjour, après ce que Yùichi m’a raconté à votre sujet, j’avais hâte de vous rencontrer. » ajouta-t-elle tout en me regardant furtivement.

« Oh, tiens donc et que t’a-t-il dit à notre sujet ? » enchaîna mon père.

« Ne vous en faîtes pas, que des bonnes choses. » Répondit-elle avec un grand sourire.

« Dis, Yùichi, c’est ta copine ou pas ? » Répéta Shiro tout en continuant à me fixer.

« Nan ce n’est pas ma copine. Elle m’accompagne depuis 3 jours et elle m’a aidée à vous retrouver. »

« Pff, t’as toujours pas de copine, t’es nul. » Répondit-elle déçue, tout en me lâchant.

« Excuse-moi, mais qu’est-ce qui t’a donné envie de suivre un type aussi ennuyeux que lui ? » Continua mon père avec son obsessionnelle envie de me rabaisser.

« Oh vous savez, lorsque l’on passe trois jours avec lui et qu’on apprend à le connaître, Yùichi n’est pas du tout ennuyant, comme vous le dîtes. Bien au contraire, ces trois derniers jours, je me suis amusée comme jamais auparavant. Et sinon, je l’ai accompagnée, car je voulais voir à quoi ressemble sa famille et aussi, car je sens que cette guerre va être palpitante si je l’accompagne. »

« Mouai, depuis les 16 ans que je le connais, il est toujours resté très neutre, ennuyant. En tout cas, tes raisons sont plutôt atypiques. Mais si j’étais toi, je ne resterais pas avec lui. C’est une vraie chochotte, jamais il n’osera faire de mal à quelqu’un alors encore moins tuer une personne. Je suis sûr qu’il va se cacher tout le long de la guerre. » Dit-il tout en riant aux éclats.

« Oh, mais vous savez, il a déjà … »

« Ouai, je préfère encore mourir que de devoir faire du mal à un être humain. » Ai-je répondu à mon père tout en faisant signe à Alia de ne rien lui dire.

Jamais lui ou n’importe qui d’autres ne doit savoir ce que j’ai fait dans le bar et s’il apprennent que j’ai déjà tué d’autres personnes, je n’ose imaginer leurs réactions.

« Oh Yùichi, tu pourrais la laisser terminer. » Répliqua-t-il en fixant Alia.

« Vous savez, il a déjà réfléchi à cette question, et il m’a confié, bon ça devait être un secret, mais je suis bien obligé de vous le dire. Il m’a avoué que si vos vies en dépendaient, il serait prêt à vous défendre. » Répondit Alia tout en me regardant.

Bon ça va, elle a réussi à créer un mensonge assez crédible pour que mon père ou Shiro arrivent à le croire.

« Et encore, je suis sûr que s’il voit une occasion de fuir, il n’hésitera pas une seconde. En tout cas, jamais je ne compterais sur lui pour me sortir d’une situation compliquée. »

Je crois qu’il a oublié que c’est grâce à moi qu’on s’est retrouvé ici. Enfin bon, à force, je m’habitue à ce sarcasme incessant.

« Sinon, vous ne voulez pas qu’on aille discuter dans un endroit plus calme, parce que là tout le monde écoute notre conversation. »

Je veux bien continuer à parler avec eux, mais j’ai très peu envie d’entendre les gens autour de nous chuchoter et commenter absolument tout ce qu’ils entendent.

« Pour une fois que tu as une bonne idée. Bon, suivez-nous, on va vous conduire dans un super hôtel. »

C’est étrange, vu le peu d’argent qu’ils avaient au départ, ils ne devraient pas avoir de “super hôtel”, mais à peine assez pour dormir sous un gîte durant 6 nuits.

Nous les avons donc suivis, jusqu’à leur hôtel.

Et effectivement, c’était vraiment un bel hôtel, voir le plus bel hôtel de Dorta.

Je ne sais pas comment ils ont réussi à avoir assez d’argent pour louer une chambre, mais ça doit leur couter un sacré paquet de fric.

Bon en réfléchissant un petit peu plusieurs hypothèses me viennent en tête, la première, ils ont fait la manche, la deuxième, ils ont volé, ce qui n’est pas possible vu qu’ils seraient morts sinon, troisième possibilité, ils ont travaillé, mais je vois mal Shiro faire un travail ou mon père faire un travail en laissant Shiro toute seul. Ou alors quatrième possibilité, celle qui me semble le plus probable, ils ont reçu cet argent d’une personne qu’ils ont recrutée, comme Alia a fait avec moi, ce serait le scénario qui m’arrangerait le plus, car cela ajoute un pion sur l’échiquier et nos chances de réussites ne pourront qu’augmenter.

« Dis-moi papa, comment est-ce que  vous avez eu assez d’argent pour vous payer une chambre dans un hôtel comme celui-là ? »

« Ah ça t’intéresse ? Pourquoi ? »

« Simple question qui me dérangeait. Mais tu n’es pas obligé de me répondre. »

« Avoue ça te dérange, car tu ne savais pas que ton père était capable de s’acheter une telle chambre de luxe. »

« Ouai bof, à mon avis, tu as reçu l’aide de quelqu’un en échange d’un service. »

« Si tu le dis. De toute façon, tu le sauras bientôt, notre chambre est au fond de ce couloir, nous y sommes bientôt. »

Je crois voir la porte qui mène à leur chambre, une grande porte double, ornés d’or sur ses bords avec un fond blancs.

Mais pourtant, j’ai une drôle de sensation qui me démange. Mon père n’a jamais été du genre à être un gros dépensier, même lorsqu’il gagnait pas mal d’argent avant la guerre, il n’a jamais fait le moindre excès, il a toujours préféré économiser plutôt que dépenser.

Donc le voir se pavaner dans un hôtel pareil, ça m’étonne vraiment beaucoup.

Suite à cette réflexion, nous sommes arrivés devant cette porte.

Mon père sortit des clefs de sa poche et ouvrit la porte.

Effectivement, ça ne ressemblait pas du tout à mon père, tout était doré, brillait, il y avait une piscine intérieure, alors qu’il ne sait pas nager, une grande terrasse avec piscine également.

Bref, un appart de riche.

Mais après quelques secondes à regarder cette salle, un, non deux détails ont attiré mon attention.

Autour de la table, deux personnes étaient assises, nous regardant un verre à la main.