Fox-Eared Detective
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Chapitre 65 – Messages Codés Pour Raiji Harmony ; Partie 2
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Ce mercredi 05 octobre, alors que ‘Deshya Oveja’ allait rentrer chez elle, ‘Raiji Harmony’ est venu la trouver en s’excusant, un papier dans la main. ‘Dorothé Daihn’, une élève des 4A, classe de Maruno, se trouvait derrière lui. Peu après, c’est ‘Léa Huggie’, l’une de la classe 4C qui est arrivée. Raiji a voulu parler de la lettre qu’il a dans les mains, mais Dorothé soupire et explique rapidement : c’est un code qu’on a glissé dans le casier de Raiji ce matin, mais il n’arrive pas à le comprendre et souhaiterait donc l’aide de Deshya. Vu que ce n’est pas une affaire de meurtre ou fatiguante — enfin, elle l’espère —, elle accepte de regarder le code.

– …

La lettre a été écrite à la main directement et l’écriture est soignée et belle, donc il est fort probable qu’une fille l’ait écrite. Cela est peut-être cliché à penser, mais c’est réellement une bonne façon de réfléchir. Si c’était une enquête policière, Deshya aurait pû demander à son père d’analyser l’écriture avec la police pour trouver qui l’a écrite, mais dans ce contexte, cela serait aller bien trop loin. On dirait plutôt un code amusant qui est fait pour attirer Raiji à un autre endroit où il aura un autre code, rien de plus. Deshya se demande si c’est dans le même but que celui de Lam : cette dernière avait voulu divertir les trois membres des Renards Associés et les faire s’amuser tous trois ensembles. Est-ce possible que quiconque ait écrit cette lettre veuille divertir Raiji ? Avant de réfléchir à ce code, Deshya lève le visage vers Raiji.

– Je peux savoir le contexte de cette lettre et tout ça ?” demande-t-elle.

Raiji remet correctement sa cravate jaune avant de montrer une expression pensive.

– Contexte, hein ? Hmmm…

Il baisse doucement le regard, réfléchissant.

– J’en ai pas vraiment… Je suis allé dans mon casier comme à mon habitude, que j’ai ouvert avec ma clef, et j’ai vu une lettre sur mes chaussures.

Deshya n’a pas à penser que c’est quelqu’un qui a réussi à entrer par effraction dans le casier ou détient un double des clefs, étant donné qu’il y a de la place pour passer une lettre, bien que pas très épaisse, au-dessus ou en-dessous de la porte en fer du casier. Lam n’avait pas entré la lettre entièrement lorsqu’elle l’avait fait parce que Deshya n’ouvre pas toujours son casier, donc elle voulait réellement qu’elle le remarque en passant pas loin. Finalement, c’était Abdoul et Minoru qu’ils l’ont récupéré en premier.

– Je l’ai prise et j’ai directement regardé son contenu, qui est justement cette lettre. Enfin, pour être plus exact, c’est une enveloppe qu’on a placée dans mon casier.

– J’avais compris,” avoue Deshya.

– C’est plus ou moins tout…

Raiji se gratte l’arrière du crâne et Dorothé sourit derrière lui, plaçant son propre pouce sur son sternum.

– Et vu que mon casier est à côté du sien, j’ai regardé le contenu de la lettre car j’étais trop curieuse et m’voici ici !

– Pourquoi ton casier est à côté du sien… ?” demande Léa. Je pensais que nos casiers étaient en fonction de nos classes ?

– Ouais, mais y a une d’la classe 4B qui utilise jamais son casier et vu qu’elle a reçu une clef gratuitement des profs, vu qu’elle est la p’tite des profs, elle a décidé de me le donner comme ça je me paye pas un casier.

– C-C’est un euro l’année…” lâche Deshya, ébahi.

– Un euro c’est un euro.

– On te rend l’euro en fin d’année !” crie Raiji.

– Ah ? Bah, qu’importe, ahah !!

Dorothé se met à rire, cela sous les regards surpris des élèves à côté d’elle. Deshya et Raiji soupirent et observent encore la lettre, essayant de la décoder et découvrir quel lieu ils doivent aller.


           CHAPITRE 65
        Messages Codés Pour Raiji Harmony ;
                                    Partie 2


– 50 ans auparavant… 1972, alors ?

– On dirait bien,” approuve Raiji. Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé cette année excepté le Bloody Sunday.

– Mais ça ne peut pas être ça…

Raiji acquiesce. Deshya va réfléchir au reste, mais derrière elle, les deux autres filles se mettent à discuter ensemble.

– Tu as vraiment le temps de traîner avec nous, par contre ?” demande Léa, s’adressant à Dorothé.

– J’ai rien à faire et j’avoue qu’j’suis intéressée de savoir la vérité de ce code et où ça va mener. Et toi, la p’tite ?

– Tu n’es pas si grande, comparée à moi ! Même Deshya est plus grande que toi !

– Ahah, c’est vrai, c’est vrai, mais t’es quand même une p’tite !

– Mooooh… Mais moi aussi, je veux savoir la vérité. mais tu n’as pas de devoirs ou à travailler ?

– Mes parents ne sont pas à la maison pour la journée et ma petite-sœur est sûrement avec ses amies, donc qu’importe. Et puis, je suis trop intriguée pour pouvoir travailler. Et toi, p’tite Léa ?

– Moi, j’ai pas de devoirs pour demain ! On a un test en mathématiques qui arrive, mais j’étudierai un peu plus demain, hihi ! Je suis intriguée aussi, mais je veux voir l’intelligence de Deshya en action ! Et celle de Raiji aussi !

Léa se tourne vers les deux amis qui ont arrêté d’analyser le contenu de la lettre pour écouter la conversation des deux filles.

– Ils sont tous les deux super intelligents, après tout !!

Léa sourit en rougissant doucement et Deshya prend un air gêné, la remerciant. Dorothé croise les bras et acquiesce.

– Hm, hm, tu as bien raison. C’est vrai que ça m’intrigue aussi, mais l’intelligence de Deshya ne brillera pas avec juste des codes comme ça, il faudrait qu’on trouve un meurtre intelligent ou que ‘XIII’ la défie. Hm.

– Vous avez bien raison, Dorothé Daihn,” approuve Léa. Je suis très d’accord avec vous, hm, hm.

Les deux acquiescent en même temps et Deshya plisse d’un œil, les interrogeant du regard. Toutefois, elle préfère les laisser s’amuser et continuer d’analyser le contenu de la lettre, mais elle est rapidement déconcentrée par Raiji. Elle tourne discrètement le visage vers lui et voit qu’il ne lit pas réellement le code, lâchant des rapides coups d’œil derrière lui. Deshya suit son regard et remarque qu’il regarde l’une des deux filles avec des joues un peu rouges, même si cela ne doit pas atteindre son niveau lorsqu’elle pense intensément à Tessa. Toutefois, cela fait que Deshya se met à sourire d’une façon mesquine et tapote l’épaule de Raiji. Ce dernier tourne le visage vers elle, pensant qu’elle a peut-être trouvé une réponse à ce code, mais elle place une main devant la bouche et lève haut les sourcils.

– Aaaaaw, on trouve Léa toute mimiiii, Raijiiii~ ?!

– A-Ah ?!

Raiji crie et met les deux mains devant la bouche, mais les deux filles derrière eux l’entendent quand même.

– Vous avez trouvé ?” demande Léa.

Deshya pouffe et se tourne vers elle.

– Non, pas encore, mais je pense avoir trouvé autre chose~ !

Elle se met à rire et Raiji l’attrape par le bras et lui dit de la suivre en rougissant, ce qui laisse perplexe les deux filles. Elles se regardent et haussent les épaules, continuant de discuter ensemble. Raiji s’arrête un peu plus loin et lâche Deshya en soupirant, se frottant le coin de ses deux yeux.

– Tu peux pas me faire ça…” soupire-t-il.

– J’allais rien dire !” affirme Deshya. Je te taquine juste, mais je vais pas faire la connasse non plus…

– Non, mais… Aaaah… E-Est-ce que ça se voit autant ?

Deshya range la lettre dans sa poche et regarde Raiji avec un sourire qui est plus amusé et joyeux que mesquin.

– Je connais à peine Léa et je ne vous ai jamais vu ensemble,” avoue Deshya. C’est juste que je te vois tourner constamment le visage vers elle que je me dis que tu la trouves mignonne. Ou c’est plus… ?

Deshya cligne des yeux à cette pensée et Raiji lui demande de parler moins fort avec des gestes des mains. Il soupire à nouveau et baisse la tête.

– … Je crush sur elle, oui…

– Maaaw !

Deshya lui caresse la tête, mais il la secoue et retire sa main.

– C-C’est pas drôle !

– Je trouve ça mignon, c’est tout !” avoue Deshya. Je ne la connais pas beaucoup, mais elle est très mignonne et toute sympa, je pense que, de ce que je vois, vous pourrez faire un joli couple.

– … Ouais, mais…

Il se frotte la nuque.

– Je me suis mis à crush sur elle en ce début d’année… Je la connais depuis plus longtemps, même si on a jamais été dans la même classe, tous les deux…

Deshya se souvient que Raiji était en 3C, la classe où maintenant se trouve Léa — enfin, elle est en 4C, mais elle est passée de B à C, Raiji de C à B.

– On se parle un peu plus depuis le début de l’année, vu qu’on mange parfois à la même table, donc j’avoue que j’ai commencé à l’apprécier de plus en plus… Elle m’a toujours tapé dans l’œil, vu qu’elle a un peu…

Il se gratte la joue, incapable de continuer sa phrase. Deshya attend, mais voyant qu’il bloque, elle sourit à nouveau.

– T’aimes son physique ? Son corps ?

– …

– Faut pas être gêné de le dire !

Deshya pose les mains sur les hanches, fixant le Raiji tout rouge devant elle.

– J’assumerai que je trouve le corps de Tessa super attirant, moi ! J’irai jusqu’à assumer que si je pouvais la voir nue, j’accepterai de mourir la seconde d’après, hm, hm.

– A… Ahah.

Raiji se met à rire doucement et secoue la tête.

– N’importe quoi…

Il soupire et la remercie en souriant à son tour.

– Je trouve ça juste… bizarre de le dire, en tant que mec.

– Oh, mais on est amis, donc ne t’inquiètes pas !

– A-Ami ? Tu me vois déjà comme un ami… ?

– Hm, bien sûr ? Tu pensais que ce n’était pas le cas ?

Elle reprend la lettre dans les mains et l’agite.

– Je voulais rentrer chez moi, donc si je ne te voyais pas comme un ami, je n’aurai pas accepté de t’aider sur ça. C’est qu’un code sûrement écrit par un ou une de tes amies, donc je ne pense pas que je devrai m’y mêler, mais vu que tu sembles vouloir de l’aide et que ça peut être amusant d’être tous les deux, enfin, quatre du coup, je me dis pourquoi pas !

Elle range à nouveau la lettre dans la poche de son pull et croise les bras.

– Je ne pense pas que j’accepterai aussi facilement les enquêtes, maintenant, car faut que je pense à moi. Mais oui, je te vois comme un ami, mais même avant. Tu as risqué ta vie pour ma vie, tu as cru quoi ?

Elle lui tape gentiment le front et pouffe. Raiji la remercie en faisant un magnifique sourire.

– Mais alors, cette Léa~ ?” demande Deshya, souhaitant en savoir plus.

– … Oui, j’adore son corps, mais…

Il se gratte la joue.

– Les filles de petites tailles comme ça, j’avoue que… qu-que c’est mon truc, mais c’est que de l’attirance physique ! La raison pour laquelle j’ai commencé à l’aimer… Enfin, c’est plusieurs points de sa personnalité, mais elle est si gentille, attentive, mignonne, sucrée et elle a des goûts assez pareils que les miens… En plus, elle est plutôt intelligente, même si on ne le dirait pas…

Deshya ne niera pas ce fait : Léa avait réussi à avoir 100% à tous ses tests d’histoire durant tout le début de la troisième année secondaire et a terminé, à son bulletin de fin d’année, avec une moyenne de 82% en général. Sans compter ‘Gymnastique’, elle aurait eu 87%. Toutefois, Deshya ne pense pas que que ce soit une question de génie, mais seulement qu’elle travaille très bien et d’une façon très efficace.

– Je vois…” lâche Deshya. Tu lui as dit ?

– J’ai compris mes sentiments y’ a pas longtemps et le problème, c’est que je pense pas qu’elle ressente pareil,” avoue-t-il. On a beaucoup parlé ces derniers temps, mais pas à ce point-là non plus… En plus, Léa est plutôt populaire, donc…

– Tu ne penses pas être à la hauteur ?

– Je pense plutôt que je ne serai pas quelqu’un qui la taperai dans l’œil.

Il soupire en baissant les épaules.

– Peut-être plus tard, j’oserai, mais même si elle est gentille avec moi, c’est car elle l’est avec tout le monde. Je ne pense pas qu’elle me voit autrement qu’un ami pour l’instant, donc je pense attendre un peu pour voir où ça mène…

– Et Dorothé, elle semble te connaître, non ?

– Ah ? Oui, mais je ne suis pas amoureux d’elle, pas du tout ! Je veux dire, elle est très stylée et belle, je dis pas ça, mais ce n’est pas le genre de fille qui m’intéresse et puis, elle est assez solitaire, dans son coin, ou avec son groupe d’amis. On se connaît depuis l’année dernière, vu qu’on était dans la même classe, mais c’est tout. Je ne sais pas trop pourquoi elle me suit, mais c’est vrai que parfois, elle aime rester avec moi pour discuter. Elle doit aussi être réellement intriguée par la lettre.

– Eeeh… Je vois.

Deshya observe les deux filles, qui discutent toujours ensemble.

– … Tu n’oses pas dire… Hm.

Deshya sourit et reprend la lettre dans ses mains.

– Bah, ce ne sont pas mes affaires, de toute façon !” finit-elle par dire. Et puis, je ne suis pas très fortiche pour l’amour, donc je te laisse gérer. J’espère que ça ira entre vous deux !

– Me-Merci.

Deshya lui dit ‘de rien’ avant de regarder à nouveau la lettre. Raiji fait signe à Dorothé et Léa qu’elles peuvent revenir, ce qu’elles font de ce pas. Deshya reste concentrée, cette fois-ci, même si savoir que Raiji crush sur Léa lui fait étrangement plaisir. Elle se souvient qu’il a parlé de vouloir une copine, lors du combat contre ‘JUGE’, donc peut-être qu’il pensait à elle à ce moment-là…

– Vous avez trouvé ?” demande Léa, excitée.

– Pas encore,” avoue Raiji.

– Eeeh, même Deshya prend tant de temps ?

– … Nan, j’ai trouvé.

– ?!!

– A-Ah, c’est vrai ?

Deshya donne la lettre à Raiji et lui sourit.

– Yup.

Elle se tourne ensuite vers Dorothé.

– On parlait pour quelque chose d’autre, donc j’avais pas réfléchi à la lettre, maintenant que j’ai trouvé—

– T-Tu vas déjà y aller ?

Dorothé lui attrape le poignet, mais Deshya cligne des yeux et finit par secouer la tête.

– Non, j’allais vous proposer d’aller là-bas…

Dorothé ouvre grand ses yeux avant de lâcher le poignet de la fille, s’excusant. Deshya lui promet que ce n’est pas grave et marche en premier. Raiji regarde la lettre en plissant fortement les yeux.

– Pourquoi j’arrive pas à savoir…

– C’est de l’histoire et je dois avouer que je ne savais pas que c’était en 1972 non plus, mais je crois la personne qui a fait cette lettre,” sourit Deshya. Je vous dis ça sur le chemin, si vous voulez.

– Je veux savoir !” lâche joyeusement Léa.

Elle se place à côté de Raiji, Dorothé à côté de Deshya, et tous les quatre commencent donc à marcher les uns à côté des autres. Deshya se met donc à expliquer le contenu du code.

– Il est bien écrit que c’était 50 ans auparavant, donc en 1972. Ce qui aurait pû apparaître avec deux pères, ce sont donc deux créateurs qui sont des hommes.

– J’avais compris ça, mais… J’aurai peut-être dû aller voir sur internet, mais je voulais pas…” avoue Raiji avec gêne.

– Pas grave.

– C’est quoi, alors ?” demande Dorothé.

Ils marchent tous les quatre dans la rue, un sac différent sur le dos de chacun.

– Pour ce qui est du noir et blanc, ça parle d’un des premiers jeux vidéos. Pas le premier, qui a été inventé par William Higinbotham, mais…

– Pong ?!

Deshya acquiesce et Raiji plisse les yeux… avant de se frapper le front.

– Raaaah, j’ai trouvé ! Donc quand ça parle de remplacements, ça parle d’autres consoles encore meilleures…

– … Oh !

Léa frappe son poing dans son autre main et sourit.

– Donc ça parle des jeux d’arcade, alors ?!

Deshya acquiesce et Dorothé demande pourquoi. La rousse tourne le visage vers elle.

– C’est en 1972 que l’Atari est né, je suppose. En tout cas, je suis certaine que ce sont Nolan Bushnell et Ted Dabney, tous deux hommes, qui en sont les créateurs, avec Pong comme premier jeu d’arcade qui a réellement été populaire dans le monde entier,” explique-t-elle.

– Oooh, je vois… Donc il faut aller dans une salle de jeu d’arcade ?

– Et il n’y en a qu’une à Tetazo !” avoue Léa.

– C’est…


– Jeu d’Arcade !

– …

Ils sont tous quatre devant ce bâtiment, assez vieillot et à la pancarte dont il manque deux néons, mais l’intérieur a l’air bien plus sympathique et ‘rétro’. Ce n’est pas l’air ringuard de l’extérieur qui donne cette expression presque dégoûtée sur le visage de Dorothé, mais plutôt—

– Une salle d’arcade qui s’appelle… « Jeu d’Arcade » ? V-Vraiment… ?

– Yup,” sourit Deshya.

Elle est venue ici plus qu’une fois plus petite et cela l’amuse de remarquer que l’endroit n’a presque pas changé. Elle ne s’intéresse plus trop aux jeux d’arcade depuis et même aux jeux vidéos en général, mais cela lui donne des souvenirs qui réchauffe son cœur. Raiji, juste à côté d’elle, soupire.

– J’aurai pû trouver…

– Ahah, c’est pas grave !” le rassure Dorothé en lui tapant dans le dos. Tu feras mieux une prochaine fois.

– Mais c’est une lettre qui m’est dédiée…

– Maaw, c’est pas grave !!

Léa lui tapote dans le dos à son tour en rigolant. Deshya fait de même et tous se mettent à rire, même Raiji, et entrent dans le bâtiment ensemble. L’air change d’odeur d’un coup, mais ce n’est pas non plus désagréable au point où il faut se tenir le nez ou que le corps oblige le visage à faire une grimace. Quelques adolescents et adultes sont devant les jeux et s’amusent de leur côté, avec même un père qui joue avec son fils. Deshya ne peut pas s’empêcher de se souvenir du temps où elle venait ici avec son père pour s’amuser sur quelques machines, mais cela est du passé. Elle prenait parfois un smoothie à la vanille et, en fonction du jour où ils venaient ici, ils allaient chercher une glace. C’était avant qu’elle devienne une fille aux oreilles de renard, mais surtout, avant qu’elle ne grandisse. Elle pourrait revenir ici et s’amuser avec son père, mais ils ont des activités qui la plaisent bien plus, donc elle ne regrette pas de ne plus venir ici : elle est heureuse d’avoir pu créer de tels souvenirs. Quand Deshya y pense, ils ne savent pas réellement où ils doivent chercher : où serait la prochaine lettre ? Raiji l’a trouvé dans son casier, donc cela était impossible à rater, mais dans cet endroit… Vont-ils réellement devoir chercher chaque recoin de la salle d’arcade ?

– Et si on allait demander au proprio de l’endroit s’il sait quoi que ce soit ?” propose Dorothé en pointant du pouce le petit comptoir.

Un homme qui doit être dans sa soixantaine s’y tient, observant la salle de ses yeux doux, une barbe perdant de sa couleur pendant au menton. Les trois autres adolescents approuvent l’idée, vu que cela est sûrement leur meilleur choix actuel. S’il ne sait rien, il faudra chercher dans les alentours — en espérant que la lettre ne s’est pas envolée ou qu’on l’a volé — ou trouver un endroit, ce qui voudrait dire que Deshya s’est trompé. Ils s’y dirigent donc et l’homme remarque les adolescents avant de sourire.

– Oh, n’est-ce pas Deshya !” s’écrie-t-il. Un p’tit temps qu’on t’a pas vu dans les parages !

– Bien le bonjour, Michel,” répond Deshya tout en rendant son sourire.

– T’es ici pour jouer une p’tite partie comme au bon vieux temps ? Je peux t’offrir une demie-heure gratuite, vu que t’es avec tes amis !

– Ahah, ça serait super, mais nous ne sommes pas là pour ça.

L’homme ne cache pas son étonnement, mais en regardant les autres ados, il finit par sourire à pleine dent.

– Aaah, vous voulez la lettre. C’est ça, j’vois.

Il baisse son corps et attrape une enveloppe en la passant aux jeunes. Deshya l’attrape en le remerciant, mais l’interroge du regard. L’homme pouffe.

– On me l’a donné en disant que c’est pour un certain Raiji. On m’a assuré qu’il devrait venir cet aprèm’ et que je dois lui donner cette lettre. J’sais pas son contenu, ni pourquoi on fait ça au p’tit, mais ça a l’air amusant.

– Vous savez donc qui est venue ici pour donner le code ?” demande Léa.

L’homme acquiesce, mais il place un doigt devant la bouche.

– J’dois rien dire, désolé. Amusez-vous bien, ahah !

Il se repose correctement contre son siège et les quatre élèves fixent la lettre. Raiji propose de la lire à l’extérieur et de voir son contenu. Ils acquiescent tous et Deshya salue l’homme avant de partir. Il fait de même et continue donc de surveiller les lieux. Tous désormais à l’extérieur, Raiji prend l’enveloppe des mains de Deshya et l’ouvre avec hâte. Encore une fois, une nouvelle lettre se présente à lui. Il n’a pas besoin de la lire à voix haute, vu que tout le monde s’y penche.


« Voici ta deuxième lettre, Raiji Harmony. Va à ce lieu pour encore un autre code, car ce n’est point fini !

    Voici ce deuxième code ->

 

    – 5/7; 25h+1c; 13-18, 1-6.

 

    PS: Pour trouver la troisième lettre et ainsi le troisième code, elle est là où crie le centenaire. »


– C’est quoi ce code… ?” lâche Dorothé. C’est différent de l’autre.

– Oui, là, ce ne sont que des chiffres et des lettres… Même des signes,” remarque Léa.

Raiji se gratte les cheveux : c’est un changement soudain de l’autre lettre. Deshya remarque la fin et le pointe du doigt.

– On dirait que ça donne aussi un indice pour trouver l’emplacement de la prochaine lettre !

– Donc tout cela ne se termine pas avec deux codes ?” s’interroge Léa.

– On dirait bien qu’non…

Raiji réfléchit en tenant fermement la lettre, Deshya juste à ses côtés qui est toujours penchée sur le code. Ils se demandent si les « – » sont des soustractions ou non, si le « / » est une division, s’ils doivent trouver la valeur de « h » et « c »… mais dans un écart de temps si court qu’on pourrait dire qu’il est inexistant, ils trouvent en même temps. Ils se regardent et acquiescent en même temps.

– Je sais où c’est !” disent-ils en même temps.

– Ah bon ?” lâche Léa. J’ai pas encore trouvé…

Dorothé se gratte le haut de son crâne, une expression curieuse sur son visage.

– Huuum… Ouais, je sais pas trop non plus…

Les deux réfléchissent, mais aucune des deux n’a réellement une idée précise de ce que cela pourrait être. Raiji propose qu’ils y aillent déjà, mais il passe la lettre à Léa.

– Vous pouvez encore chercher si vous voulez !

– Hmmm, je veux trouver !

Dorothé vole la lettre des mains de Léa et fronce les sourcils en la fixant. Léa rigole et dit qu’ils devraient déjà commencer à marcher, s’ils savent réellement où c’est : le plus rapidement ils en finissent avec ces codes, plus vite ils pourront rentrer chez eux. Même s’ils ont assez de temps en ce mercredi après-midi, ils ne doivent pas oublier qu’ils sont écoliers et ont aussi d’autres choses à faire. Raiji et Deshya acquiescent et ils mènent la marche. Derrière, Dorothé lit attentivement le code, Léa le regardant parfois.

– Tu trouves ?” demande la mignonne fille.

– J’suis pas la plus intelligente, donc ça va me prendre du temps…” répond celle aux cheveux mauves et jaunes. J’aurai jamais trouvé l’autre, mais c’code-ci, ils ont trouvé vite et facilement ! J’veux trouver !

– Ahah, mais ils sont très intelligents, donc…

– Ah, la p’tite mignonne Léa va pas me faire croire qu’elle est pas intelligente aussi !

– Hmmm…

Léa se touche la bouche de son index.

– Je dirai plutôt que je travaille beaucoup, ce qui compense mon QI moyen et mes compétences moyennes. Je passe beaucoup de mon temps libre à lire ou m’informer sur certains événements, mais je ne suis pas au niveau de Deshya, ni même celui de Raiji, hihi. Je ne pourrai jamais résoudre une enquête criminelle, hm, hm, impossible !

Elle secoue la tête à la fin de sa phrase et Dorothé lâche ses yeux de la lettre, tournant ceux-ci vers Léa.

– T’restes intelligente. J’passe pas beaucoup de temps à travailler ou à m’informer, moi…

– Mais tu n’as jamais raté une année, donc tu travailles quand même ?

– J’réussis rarement avec des points au-dessus des 70%,” avoue Dorothé. J’vis plutôt en cherchant à me la couler douce, même si…

Elle plisse les yeux.

– J’avoue avoir un but.

– Un but… ?

– …

Dorothé n’en parle pas et quelques secondes après, elle ouvre grand les yeux. Deshya écoutait leur conversation, incapable de faire autrement, avec sa ouïe développée et sa curiosité, et aurait aimé entendre de quel ‘but’ parlait Dorothé, mais on dirait que cela devra attendre.

– J’ai trouvé !” lâche Dorothé. Hey, hey, dites-moi…

Elle agite la lettre qu’elle a en main.


– Est-ce que ça parle pas de l’école secondaire de Tetazo ?!


Raiji sourit et acquiesce, suivi par Deshya. Dorothé montre un vrai sourire, mais ensuite tourne le visage vers Léa et la taquine.

– Hehehe, j’ai trouvé avant toi~ !

– En réalité, j’avais compris dès le moment où j’ai revu le code, au moment où on a commencé à marcher…” ne cache pas Léa.

– … Aaaah… Au moins, j’ai trouvé, c’est ce qui compte !

Elle prend un air fier et personne ne la contredit : elle a raison, après tout. Même si elle est la dernière à comprendre, au moins, elle a compris ! Qu’importe si des gens ont découvert la réalité du code avant !

– Je veux quand même voir si Léa a trouvé la vérité…” lâche Dorothé, encore un peu vexée.

Léa hausse les épaules.

– Le « 5/7 » signifie 5 jours sur 7, donc de lundi à vendredi, nos jours d’école. Le « 25h+1c » est à propos de nos 25 heures et notre cours supplémentaire obligatoires. Le « 13-18 » est de 13 à 18 ans, qui est l’âge où on termine l’école sans rater une année ou sans avoir un anniversaire particulier. Finalement, « 1 – 6 » est de la première à sixième année. Il y a aussi la septième, mais je comprends pourquoi elle n’est pas dans ce code.

– … D’accord, ça va, j’ai compris…

Dorothé soupire et rend la lettre à Raiji en plaçant ses mains dans son short.

– Du coup, pour l’endroit où crie le centenaire…

Ils acquiescent tous : ils savent exactement où est cet endroit. Cela n’est pas trop difficile, vu qu’ils savent que c’est à l’école qu’ils doivent aller. Désormais, ils n’ont plus qu’à aller chercher la lettre. Pour quiconque qui n’est pas allé ou ne va pas à cette école, peut-être que l’emplacement exact de la prochaine lettre est impossible à découvrir, car « le centenaire » n’est, en réalité, pas quelqu’un, mais—


– Le grand chêne de la cour de récréation !

Léa ouvre grand les bras devant cet arbre gigantesque, qui offre tant d’ombre à tant de gens. Il semblerait même que, pour pouvoir le surveiller, l’homme qui avait retenu Maruno l’avait interdit d’aller à cet endroit de la cour. Généralement, les Renards Associés et leurs amis ne vont pas là-bas, plutôt utilisés par les cinquième et sixième années. Ce chêne est là depuis environ 150 ans, plus ou moins au temps où cette école a été construite. Les élèves l’appellent généralement simplement « Chêne », mais l’autre surnom qu’il détient est justement « Centenaire ». L’endroit où il crie—

– Doit être dans le trou !

Ils s’y dirigent donc. Même s’ils viennent après que l’école soit terminée, vu qu’il y a encore des cours supplémentaires, des rattrapages et autres qui se passent au sein des bâtiments, ils ont le droit d’entrer dans la cour sans autorisation spéciale. Ils vont tous devant le chêne et Raiji va chercher la prochaine lettre. Dans ce grand chêne, un grand trou formé naturellement est visible dans l’écorce. Parfois, on peut même voir un écureuil y stocker des noisettes pour l’hiver, mais généralement, il est vide et personne n’y touche : à quoi cela servirait-il ? Rapidement, Raiji touche le bout de l’enveloppe et la sort de l’arbre avec le sourire. Il se prend de plus en plus dans ce ‘jeu’ et se demande qui pourrait avoir écrit ces codes, ainsi que dans quel but. Lorsqu’ils arriveront à la fin des lettres, que vont-ils trouver ? En plus, il n’est pas seul : trois jolies filles le suivent, dont l’une d’elles est la personne sur qui il crush depuis un bon mois. Comment ne pourrait-il pas être heureux ? Il ouvre l’enveloppe, sort la lettre de son repos et l’ouvre. Tout le monde s’y penche à nouveau.


« Félicitations, mais ce n’est pas fini ! Pour atteindre la quatrième lettre, il va falloir résoudre ce code~ !

 

    – Saisons + Phosphore + Black-Jack + Receveur + Cretonne.

 

    Bonne chance encore une fois, Raiji Harmony. Au cas où, de C à L. »


– Il y aura une lettre encore après, alors… ?” demande Raiji.

– On dirait bien,” répond brièvement Léa.

– Encore une façon de faire un code différemment… En plus, il y a une sorte… d’indice, à la fin ?

– C à L… ? Centilitres à Litres ?

La proposition de Dorothé ne convainc personne, même à Dorothé elle-même. Avant de penser à cela, ils regardent le code d’au-dessus.

– Cinq mots différents, mais aucun réel rapport entre eux…” remarque Raiji. Phosphore et Black-Jack ? C’est pas du tout… Hmmm, je vois pas ce que ça voudrait dire.

Tous les quatre s’y concentrent grandement, mais Dorothé finit par râler et va s’asseoir sur un banc, croisant les bras et les jambes. Deshya la regarde et décide de s’asseoir à côté d’elle, laissant Raiji et Léa réfléchir sur la lettre ensemble. Non seulement les codes sont dédiés à Raiji dans tous les cas, mais en plus, le laisser avec la fille qu’il aime le fera peut-être plaisir. Deshya fait attention à ne pas écraser sa queue de renard en s’asseyant et Dorothé lève un sourcil.

– Tu vas jusqu’à faire attention à ne pas écraser ta queue de renard… ?” lâche-t-elle avec stupéfaction.

Deshya acquiesce.

– C’est désagréable, sinon. Elle est douce, mais s’asseoir dessus… En plus, si je veux jouer le jeu le plus possible, vaut mieux ne pas l’écraser, pas vrai ?” répond-t-elle.

– Hmm, je suppose qu’t’as raison. T’es à fond dedans.

Deshya est heureuse de voir qu’elle arrive à mieux mentir depuis quelques jours. Elle sait qu’elle ne devrait pas être fière de cela, mais vu que c’est une nécessité pour sa protection et celle des autres, elle a le droit de s’y réjouir : si elle venait à mentir trop mal et qu’on comprendrait que quelque chose cloche, alors elle pourrait éveiller des soupçons chez bien trop de gens.

– Pourquoi t’as commencé à vouloir être une p’tite renarde, tiens ?” demande Dorothé.

Cela amuse Deshya : Dorothé est un peu plus petite de taille qu’elle et pourtant, elle l’appelle, elle aussi, « p’tite ».

– Hm, c’était une façon pour moi de me sentir mieux après ma maladie,” ment-elle.

Deshya ne doit jamais oublier qu’elle a excusé les cinq mois de disparition en disant qu’elle était à l’hôpital et était entre la vie et la mort. Si elle vient à se contredire dans son propre mensonge, ils vont comprendre ce qu’il se passe. Deshya a conscience qu’elle aurait pu avouer qu’elle avait été enlevée durant cinq mois, mais elle avait considéré que la coïncidence avec elle qui revient en tant que « fille-renarde », même en mentant que ça soit un déguisement, pourrait être très étrange. De plus, cela aurait inquiété encore plus ses amis. Oui, une maladie si grave, de là à la garder cinq mois dans un hôpital, n’est pas une histoire plus heureuse, mais au moins, elle est « guérie », dans cette histoire qui est un mensonge. Elle aurait pû dire la vérité et comme ça, ne pas avoir à continuer sur ce mensonge, mais maintenant, c’est bien trop tard.

– Vu que beaucoup de gens aiment ça et que moi-même, j’adore ne pas vouloir changer,” continue Deshya.

Dorothé l’écoute attentivement et finit par lâcher un faible sourire.

– Eeeeh…

La fille décroise les bras.

– Je peux comprendre. J’ai adopté un style il y a quelques temps à cause de mes propres problèmes et maintenant, je continue à être dans le punk. Je veux dire, je me suis teint les cheveux sans l’autorisation de ma mère, mais ça ne dérange plus mes parents.

– Donc ton père l’a accepté ?” demande Deshya avec hésitation, peur d’être indiscrète.

– Ah, ahahah !!

Dorothé se met à rire en se tenant le ventre, ce qui étonne Léa et Raiji qui se tournent vers elle. Deshya plisse les yeux, voyant Dorothé qui n’arrive pas à se calmer, mais elle finit par s’excuser sans pouvoir s’empêcher de rire, lâchant à Raiji et Léa de continuer d’analyser le code. Dorothé soupire longuement, reprend un peu son rire, mais finalement, arrive à se calmer.

– Désolée, désolée, c’est juste tellement stupide… Enfin, tu pouvais pas l’savoir, je pense pas que TU es stupide.

– …

– Naaaah, même pas en rêve. Mon père me voit sûrement comme un déchet.

– !

Deshya ouvre grand les yeux et Dorothé lâche un sourire amusé — réellement amusé.

– Ma mère est pas souvent là pour moi, mais au moins, elle prend parfois soin de moi. Ouais : parfois. Quand je me suis teint les cheveux, elle s’est bien vénère contre moi, mais mon père ? Il avait à peine vu la différence.

– …

– Mais t’inquiètes, ma mère a jamais levé la main contre moi et l’pire que j’ai eu fut une punition d’un mois de tél. Bah, ça a duré que cinq jours, mais j’l’ai senti. Mon père en a rien à faire d’moi, mais bon.

Elle croise à nouveau les bras.

– J’ai juste une situation familiale complexe, où mes parents sont pas souvent là. Mon père s’intéresse qu’à ma p’tite-sœur, Thérésa, mais ma mère, elle partage son amour entre nous deux. Bah, j’peux comprendre mon père, vu que Thérésa demande beaucoup d’attention et tout ça, mais…

Dorothé lâche à nouveau un faible sourire, mais il est encore différent de ceux qu’elle a fait jusqu’ici.

– Au moins, j’ai un but… et ce but

Elle tourne le visage vers Deshya.

– Dis, rouquine.

– R-Rouquine… Oui ?

Deshya soupire au milieu de sa phrase, mais préfère ne pas trop y prêter attention.


– T’as déjà eu une ambition qui surpasse tes talents et compétences ?” demande Dorothé.


Une question qui vient de nulle part et étrange, mais l’une qui intrigue réellement Deshya. Elle prend son temps pour réfléchir, mais Raiji finit par s’écrier, ce qui la sort de ses pensées.

– J’ai trouvé !!

Léa l’applaudit et Dorothé tourne le visage vers eux avant de soupirer.

– Bah, qu’importe.

– …

Elle se lève et agite les cheveux, regardant devant elle. Toutefois, Deshya a l’impression, sur le coup…

– Qu’importe.

… que Dorothé observe quelque chose qu’ils ne peuvent pas voir, au-delà de cet horizon. Toutefois, Deshya n’y pense pas, se lève et retourne voir le code. Raiji le lui passe en prenant une pose droite et fière. Dorothé s’y penche, réfléchit aussi, mais elle ne voit pas le lien entre eux, ni ce que le « C » et « L » de la fin de la lettre pourraient vouloir dire. Deshya se concentre sur les mots, les observant un par un.

Saisons… Les quatre saisons ? Black-Jack… Receveux… Black-Jack ? Si je ne dis pas n’importe quoi, on peut l’appeler…

Deshya observe chaque mot à nouveau, réfléchit de cette façon, tandis que Dorothé abandonne une deuxième fois à côté d’elle. La minute d’après, Deshya rend la lettre à Raiji en souriant.

– C à L, hein.

– Yuuup,” approuve-t-il.

– Oh, tu as compris ?” demande Dorothé.

La rousse acquiesce et place correctement son sac sur le dos.

– Et si on y allait ?” propose-t-elle.

– J’ai trouvé en premier, c’est ma phrase…” boude Raiji.

– Pardon, pardon, tu peux le dire.

– Et si on y allait ?

– On te suit, chef.

– Heyy, c’est moi !

Ils se mettent à rire et partent tous ensemble de la cour de récréaction. Sur la route, Dorothé demande la réalité de ce code et évidemment, c’est Raiji qui lui explique, fier de l’avoir trouvé.

– « C à L » signifie « de Chiffres à Lettres »,” explique-t-il. En fait, chaque mot est un chiffre ou un nombre qu’il faut ensuite transformer en lettre. 1 est A, 2 est B,…

– Ouais, j’pense avoir un neurone dans ma cervelle qui peut comprendre ça, t’inquiètes,” lâche Dorothé.

– Du coup, c’est simple ! Saison est « 4 », car il y a quatre saisons. Phosphore est « 15 », son numéro atomique. « Black-Jack » est un jeu de cartes aussi appelé « 21 ». « Receveur » est une position de baseball qui a le numéro « 2 » et finalement, pour Cretonne, on peut dire « mariage de cretonne » qui signifie dix-neuf ans de mariage, donc « 19 » ! Cela donne donc… « DOUBS » ! Il n’y a qu’un endroit comme ça : la Taverne Doubs. Elle n’est pas trop loin d’ici.

– J’aurai jamais trouvé… Tu connais même le mariage de cretonne ?!

Dorothé s’écrie cela, mais Raiji se frotte la nuque en rougissant, gêné.

– Ahah, je dois avouer que c’est Léa qui savait ça, pas moi…

– Eeeh, tu connais ça, Léa ?” demande Deshya.

La fille de petite taille acquiesce en agitant la tête, sa capuche de grenouille menaçant de tomber de sa mignonne tête.

– Je suis assez romantique, donc je connais tous les noms pour mariage.

– Aah, vraiment ? Dis-les tous, alors,” sourit Dorothé en pensant au fameux meme dessus.

Léa cligne des yeux et éclaircit sa voix.

– Coton, cuir, froment, cire, bois, chypre, laine—

– D’accord, d’accord, je te crois ! Je rigolais ! Je rigolais, Léa !!

Raiji et Deshya se mettent à rire, Léa pouffant mais se sentant un peu vexée quand même.


Ils arrivent à la taverne Doubs assez rapidement, n’étant pas très loin de l’école secondaire de Tetazo. Arrivés là-bas, ils se demandent comment trouver la lettre, mais ils décident de faire comme avec la salle d’arcade : demander au gérant.

– Je vais chercher la lettre,” leur dit Raiji.

– On y va tous les quatre,” refuse Dorothé.

– Bah, si vous voulez.

Il hausse les épaules et entre dans la taverne en premier, suivi par Deshya, Dorothé et Léa. L’odeur de la bière et de boissons alcoolisées entrent dans la narine, donnant la nausée à Léa qui avoue vouloir attendre à l’extérieur. Aucun d’eux n’est jamais venu à un tel endroit, vu que cette taverne est réservée plutôt pour les adultes ou personnes légales pour boire de l’alcool. Des jeux de fléchettes un peu partout, des piliers en bois qui tiennent l’endroit debout et des tables positionnées plutôt sur le devant, laissant le fond aux billards et baby-foots, cela ressemble réellement à une taverne moderne. Le barman remarque les trois adolescents qui viennent d’arriver et vu qu’il n’y a pas grand-monde — il est 14h passé, une heure où peu de gens viennent ici —, il tourne directement son attention sur eux.

– Vous n’avez pas l’âge pour être ici, je pense…” lâche-t-il. Si vous avez vos cartes—

– Nous ne sommes pas là pour boire,” avoue Raiji. N’avez-vous pas une lettre pour nous ?

– Vous… Ah, attendez !

Il dépose le verre qu’il nettoyait, de même pour le chiffon, et court dans la cuisine. Les trois attendent, avec Deshya qui respire le moins possible : l’odeur de l’alcool, alors qu’il n’y a pas grand-monde, ne lui plait réellement pas. Dorothé et Raiji s’en fichent royalement, contrairement à elle. Assez rapidement, le barman revient avec une enveloppe dans les mains. Attachée à celle-ci est une photo.

– Vous êtes le gamin sur cette photo, pas vrai ?

Il la montre et Raiji remarque que c’est l’une qui a été prise durant la photo de classe de l’année dernière. Elle a été découpée pour qu’il n’y ait que lui de visible dessus. Il rougit doucement et acquiesce.

– C’est moi…

Sa coupe était différente, mais c’est parce qu’il tentait un nouveau style. Cette coiffure est restée que deux semaines et il le regrette, même si cela n’était pas horrible. Il remercie le barman qui s’esclaffe.

– De rien, amusez-vous bien ! Je ne dirai pas qui me l’a donné, mais c’est vraiment mignon !

– Mignon… ?

– Tsk, tsk, tsk, je ne peux rien dire de plus !

Il cligne d’un œil et leur fait un geste de partir, ce que Deshya accepte directement vu qu’elle ne supporte réellement pas cette odeur. Tous trois sortent donc et rejoignent Léa qui demande s’ils ont l’enveloppe.

– Je me demande réellement qui me fait ces codes… On dirait que quiconque est derrière tout ça, la personne s’est bien préparée,” avoue Raiji. Il a fallu réfléchir aux codes, les écrire et les mettre aux bons endroits…

– Tout cela a dû être préparé hier,” réfléchit Deshya.

– Je me demande si je mérite ça…

– Pourquoi donc ?” demande Dorothé. T’es quelqu’un d’bien, donc je vois pas pourquoi on t’ferait pas une surprise comme ça. Après, faut voir comment tout ça va se terminer.

Raiji observe la lettre avec de petits yeux, mais aussi un sourire sur le visage.

– J’apprécie le geste, mais je ne pense pas être si super pour qu’on me fasse quelque chose comme ça…

– …

Deshya le regarde et Raiji soupire.

– J’espère qu’il ou elle n’a pas perdu son temps…

– Mais tu le mérites !!

Léa le crie avant de placer ses mains devant la bouche, ce qui surprend les trois autres adolescents. Dorothé gonfle les joues avant d’éclater de rire, Léa toute rouge. Avant même que Dorothé puisse continuer de rigoler, son téléphone sonne et elle s’excuse, s’éloignant un peu plus loin pour répondre. Léa fuit le regard, retirant ses mains de sa bouche.

– A-Allez, je veux savoir la suite, moi…

– A-Ah, bien sûr.

Raiji secoue la tête, rougissant aussi, mais lui, c’est parce qu’il trouve l’expression timide de Léa… bien trop mignonne. Il déglutit, ouvre l’enveloppe et lit donc la lettre. Les deux filles s’y penchent et ils peuvent y lire :


« Tu es déjà bien loin, mais ce n’est que la moitié ! Voici le quatrième code qui te mènera à la cinquième lettre.

 

     – L’un des deux de Tetazo, proche du rectangle qu’aime tant les garçons. Aussi, jeune serveuse.

 

     Tu t’approches de la vérité de ces codes, Raiji Harmony. Bonne chance. »





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