Fox-Eared Detective
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Chapitre 38 – La Chambre Close du Dernier Étage ; Partie 4
Chapitre 37 – La Chambre Close du Dernier Étage ; Partie 3 Menu Chapitre 39 – Pure Neige * Le Coup de Feu Invisible ; Prologue Festif

Lors du séjour d’une nuit et d’un jour de Deshya Oveja, accompagnée par ses trois bonnes amies Amora Takt, Frie Rengoat et Lam Douce, un homme du nom de ‘Ben Tharen’ a été tué dans sa propre chambre, la ‘1422’. Pendu au ventilateur du plafond, une chaise tombée sous ses pieds, la scène est placée tel un suicide : la porte était fermée par la chaîne de sécurité et la porte-fenêtre est elle aussi fermée, la poignée de celle-ci levée vers le haut, bien que non à fond. Deshya, avec l’aide d’Hanoka Atege, cherche des indices sur la scène, mais rien n’est trouvé. De plus, la distance entre les balcons est bien trop grande pour que quiconque arrive à passer d’une chambre à l’autre, si une astuce était trouvée pour fermer la porte-fenêtre. La gauche ‘1421’, l’une des deux à côté de celle de la victime, est occupée par ‘Céline Oveni’ et ‘Daniel Teri’, deux cousins qui font partie du même groupe de natation que Ben. La chambre ‘1423’, l’autre voisine de celle de la victime, est occupée par ‘Justin Berouette’ et ‘Gaby Guerric’, deux hommes qui font, eux aussi, partie du groupe de natation de Ben. Tous les cinq sont en séjour à l’hôtel ‘Beleza Verde’, mais entre 18h30 et 19h15, le chef du groupe de natation a été tué par l’un de ses quatre compagnons : c’est ce que supposent Deshya et Hanoka.

Aucune piste n’est trouvée, mais en réfléchissant à certains détails et en entendant Aya et Annie parler, elles comprennent. Même si Karine ne trouve pas ce que lui a demandé de chercher Hanoka, Deshya comprend comment cela a été fait. La détective aux longs cheveux roses comprend directement après et toutes les deux disent qui elles pensent être le coupable. Cependant, le prénom prononcé par les deux est différent…

– Je pense qu’Hanoka a raison !” lâche Aya.

– Je me demande pourquoi tu penses ça, Deshya…” avoue Annie.

Deshya regarde son suspect principal et plisse les yeux. Elle finit par hausser les épaules.

– J’ai ma raison de penser comme ça, mais de toute façon, qu’importe : attraper le coupable est ce qu’il compte. Si on cherche cela, on trouvera qui l’a sur lui.

– D’abord, expliquons à tout le monde comment le scénario de la chambre close a été créé et ensuite, arrêtons le coupable,” sourit Hanoka.

Deshya acquiesce et se craque l’index de son pouce.

Finissons avec ça pour que je puisse m’amuser sans tracas !

CHAPITRE 38   
La Chambre Close du Dernier Étage ; Partie 4
(Case 7)


– Tout est prêt !

Un policier approche Karine et Hanoka et fait un geste de salut. La détective la remercie et éclaircit sa voix.

– Désolée de l’attente, mais nous savons enfin qui est le coupable de l’affaire,” dit-elle.

Les quatre amis ne cachent pas leur surprise et Gaby lâche même un bruit de choc.

– Vous voulez dire que c’est vraiment un d’nous quatre ?!” crie-t-il.

Hanoka acquiesce et leur dit qu’elle va tout expliquer… avec l’aide de Deshya ! Cette dernière se fait attirer vers la détective lorsqu’elle la prend d’un bras, agrippant son cou. Deshya perd presque sa capuche, mais elle réussit à la tenir sur sa tête. Aya se met à pouffer, tandis que Karine soupire. Annie regarde sa montre, mais elle décide de rester : elle veut savoir la vérité de cette chambre close. Elle a peut-être une famille à la maison qui l’attend, elle ne veut pas louper la déduction de Deshya et Hanoka ! Daniel croise les bras.

– Êtes-vous si certaines de vous ?” demande-t-il.

– J’en suis même convaincue,” répond Deshya.

– Alors, expliquez-nous !” lâche Céline.

– Bien sûr.

Hanoka s’avance et commence son explication.

– Le problème est qu’il est impossible de sortir par la porte d’entrée, scellée par la chaîne de sécurité, ni par le balcon, la porte-fenêtre fermée. Même s’il était possible d’arriver au balcon en truquant la pièce, la question est de savoir comment le coupable est parti après cela.

– Les balcons ont une assez longue distance entre eux et même en prenant de l’élan, en sautant sur la barrière de sécurité et en attrapant celle en face, ça paraît d’être bien dangereux, même impossible. La distance entre chaque étage fait que le balcon d’en bas n’est accessible que par une corde, mais après cela, il faut savoir comment entrer dans la chambre,” explique Deshya.

– Donc ça pourrait être l’habitant de la chambre d’en bas, alors ?!” crie Justin.

Hanoka secoue la tête.

– Même si c’est une possibilité, la raison pour laquelle le meurtre de Ben Tharen est déguisé en suicide est très sûrement parce que le coupable se trouve dans l’une des deux chambres. En faisant croire à la police que c’est un suicide qui a été commis, il n’aura pas besoin d’être questionné, ni fouillé.

– Cela pourrait être vrai pour l’habitant d’en bas, non ?” demande Céline. Si… Si, je ne sais pas—

– Ce n’est pas possible, de toute façon.

Karine revient, les mains en poche, et tout le monde se tourne vers elle.

– La personne qui habite à l’étage d’en bas, dans la chambre 1322, était au bar de l’hôtel entre 17h53 et est actuellement au restaurant. Plusieurs personnes l’ont vu et elle a un alibi parfait. C’est impossible. que ça soit elle, surtout qu’elle a toujours sa clef sur elle.

Hanoka et Deshya sourient, mais même sans cette confirmation, elles savent déjà comment le meurtre a été commis. La détective aux longs cheveux roses reprend donc la parole.

– Bref, vous voyez, c’est un de vous quatre.

– Rien ne dit que c’est un de nous !” crie Gaby.

– Si.

– Hein… ?

– Même si avec une échelle ou une longue corde, il serait possible de passer d’un balcon à l’autre, et donc avoir commis le crime même en étant dans une chambre éloignée, c’est bien trop de travail pour rien. Le tuer dans sa chambre après l’avoir toqué à sa porte et partir avec l’arme du crime en le cachant quelque part, voire la jeter, est bien plus simple que de créer une chambre close. Il n’y a aucune raison de déguiser le meurtre en suicide et ensuite prendre son temps et son énergie à trouver un moyen de sortir de la pièce en s’assurant que tout soit fermé.

– Je… Je suppose…

Gaby se tait donc et Céline se mord le pouce, inquiète. Daniel et Justin grincent des dents, lâchant des regards rapides vers les autres. La tension est palpable et Aya n’aime pas cela, mais la voix de Deshya attire son attention.

– Entre 18h30 et 19h00, directement après avoir quitté la piscine, l’un de vous quatre a pris l’ascenseur, a monté les quatorze étages, est arrivé devant la chambre de Ben, a toqué et a réussi à y rentrer. Ensuite, avec la corde utilisée pour le pendre, il l’a étranglé par derrière, probablement dans son lit.

– Pourtant, aucune trace de griffes ne se trouve sur son cou, si… ?” demande Daniel.

– Rien de tel n’a été trouvé,” avoue Annie.

– Si ses mains étaient bloquées, ce n’est pas impossible,” lâche Karine.

Deshya acquiesce et Hanoka prend ensuite la parole.

– Même si Ben est un homme costaud, vous êtes tous les quatre capables de l’immobiliser sans trop de souci. Avec la longueur de la corde, j’ai presque envie de dire que dans un scénario parfait, le coupable attache ses mains d’un bout et l’étrangle de l’autre, mais c’est peut-être voir trop loin. Cependant, vu le plan du meurtrier, il doit être méticuleux et a fait tout en son pouvoir pour faire croire à la police et les autres que Ben s’est suicidé. Je m’attends à tout.

– Mais comment réussir à sortir… ?” demande Gaby.

– C’est cela qui a été le plus complexe. Rien n’a été trouvé dans la chambre ou dans les vôtres. Il est impossible de s’échapper par la porte d’entrée, alors cela a dû être par le balcon, n’est-ce pas ?

– Il aurait pû monter sur le toit et—

– Impossible,” l’arrête Aya.

Tous les regards se posent sur elle. La fille se met à rougir et secoue les mains.

– La porte du toit ne s’ouvre pas sans la clef que possède les membres du personnel, donc à part en avoir volé une…

– Elle a raison,” avoue Karine. Je peux vérifier avec les personnes qui travaillent ici si une telle clé à été volée, mais de toute façon, une caméra de surveillance filme le toit sans relâche. Si le coupable a réussi à sortir de là-bas, je suis certaine qu’on trouvera rapidement la vérité.

Céline s’arrache un cheveu et claque de la langue.

– Mais de toute façon, la porte-fenêtre était fermée, non ? Vous parlez de balcon, mais comment s’y rendre en premier lieu, hein ?!

Les quatre suspects se posent tous la même question, ce qui fait sourire les deux détectives. Gaby serre un poing.

– Ce n’est pas amusant !

– Ce qui nous amuse est simplement que le coupable qui est entre vous fait semblant de ne pas comprendre,” répond Deshya.

– Il est vrai que la poignée de la porte-fenêtre était levée vers le haut, mais elle ne l’était pas entièrement.

– Certes, mais vous n’allez pas me dire que le coupable l’a tirée violemment vers l’avant en gardant la poignée horizontalement et qu’elle s’est levée sous le choc ?” demande Justin.

Deshya secoue la tête.

– C’est impossible. Les joints sont faits en caoutchouc et il faudrait une force littéralement inhumaine pour réussir à tirer la porte-fenêtre avec tant de vitesse. Même si c’était possible, ça ne fonctionnerait pas, donc ce n’est pas une possibilité,” répond-t-elle.

– Alors comment ?!” s’énerve Céline, impatiente.

Hanoka pince son index avec son pouce, mais fait cela avec les deux mains. Elle les rejoint… avant les éloigner, comme si elle montrait—

– Un fil de fer.

– U-Un fil de fer ? C-C’est tout… C’est une blague ?

Gaby frappe le mur derrière lui.

– Vous l’avez dit vous-mêmes ! Les joints empêchent quoi que ce soit de passer, sinon le vent et le froid réussiraient à entrer dans la pièce et ça ne servirait à rien, pas vrai ?

– Le fil de fer se trouvait dans la chambre.

– Heiiin ?

– On ne l’a pas trouvé, mais c’est parce que l’un de vous l’a encore.

Hanoka sourit à pleine dent, fixant les quatre suspects avec amusement : elle veut que le coupable mange la vérité. Celle que son ‘crime parfait’ a été compris, le rendant ainsi imparfait.

– Le fil de fer accroché au drône de la victime.

Les quatre amis ouvrent grand les yeux en même temps. Karine plisse les yeux et Annie ne cache pas sa surprise. Aya sourit en regardant Deshya.

Elle pensait que c’était le drône qui avait placé la chaîne de sécurité sur la porte, mais sans le voir avec une caméra, ce n’était pas vraiment possible, héhé…” pense-t-elle.

Aya lui avait dit ce qu’elle en pensait : que ce n’était justement pas une possibilité. Gaby fronce les sourcils en entendant les mots d’Hanoka.

– Hein… ? Au drône ?” lâche-t-il.

Hanoka acquiesce.

– Comment tu peux faire ça… ?” demande Daniel.

Il croise les bras et lève un sourcil. Deshya répond à sa question avant Hanoka.

– Tu accroches un bout du fil au drône, l’autre sur la poignée. Bien évidemment, le fil est mesuré en sorte qu’il ne soit pas trop grand, mais je vais expliquer pourquoi. Tu allumes le drône, tu prends la télécommande à tes côtés et tu sors sur le balcon. Tu fermes ensuite la porte-fenêtre depuis l’extérieur, mais lentement tout en contrôlant le drône pour qu’il ne soit pas forcé par la porte-fenêtre, vu que le fil est déjà attaché à la poignée et au drône. Lorsque la porte-fenêtre est bien fermée, tu descends le drône le plus bas possible en le contrôlant et ensuite…

Deshya lève un bras vers le haut.

– Tu le fais voler à toute vitesse vers le haut, ce qui tire la poignée vers le haut à son tour.

L’explication choque Annie et les suspects. Céline fronce les sourcils.

– Mais si le fil était attaché à la poignée comme ça, est-ce que le drône ne serait pas resté là-bas ?!” crie-t-elle.

– Exactement !!” lâchent Daniel et Gaby.

– Je n’ai pas fini,” avoue Deshya, les bras croisés.

Les deux hommes claquent la langue en cœur et Deshya termine son explication.

– Le fil doit être mesuré en sorte que lorsque le drône s’envole, il ne se pète pas contre le plafond. Après tout, si le drône ne s’envole pas à toute vitesse, la poignée ne se fera pas suffisamment tirée vers le haut et ça ne marchera pas. De plus, il faut que la poignée de la porte-fenêtre soit déjà presque à l’horizontal.

– Oui, mais—

– Je finis.

Justin se mord la lèvre inférieure, commençant à transpirer. Deshya décroise les bras.

– Le fil autour de la poignée n’a pas besoin d’être attaché non plus. Suffisamment serré pour que ça reste en place, mais pas trop pour que lorsque le drône s’envole vers le plafond, le fil glisse hors de la poignée directement. Avec la force exercée et l’élan du drône, la poignée se fera forcément tirée vers le haut, fermant la porte-fenêtre.

Deshya sourit.

– C’est pour cette raison que la poignée de porte n’était pas entièrement levée vers le haut. Ce n’était pas par inattention de la part de la victime, simplement car c’est là où réside l’astuce du coupable,” termine-t-elle.

– A-Ahah, c’est peut-être possible, mais après… ?” demande Céline.

– Après ?

La femme acquiesce.

– Il est impossible de s’enfuir depuis le balcon, n’est-ce pas ?

– Exactement, l’espace entre deux balcons est trop grande !” lâche Daniel.

– C’est vrai qu’il faudrait une corde ou quelque chose de très long, mais rien de ça n’a été trouvé dans nos chambres ou quelque part d’autre, n’est-ce pas ?” demande Gaby.

Hanoka approuve sa question, mais cela ne l’empêche pas de rester confiante. Elle n’y avait pas pensé avant de voir le regard amusé de Deshya, mais en y réfléchissant, la façon dont le coupable a utilisé pour passer d’un balcon à un autre n’était pas si complexe… mais y penser n’était pas chose aisée. Deshya avait compris avant elle, ce qui aurait pû la frustrer, mais elle est juste heureuse de savoir que le coupable va être attrapé.

– C’est vrai que pour passer d’un balcon à l’autre, il faudrait quelque chose d’assez long pour passer de l’un à un autre,” avoue Hanoka. Certes, nous n’avons pas trouvé de corde, mais—

– Il n’est pas impossible de s’en créer une,” la coupe Deshya.

Hanoka ouvre la bouche, mais elle sourit. Les quatre suspects la regardent, de l’incompréhension plein les yeux. Seul le coupable d’entre eux n’a pas ce même regard, parce qu’il est en train de comprendre quelque chose : elles savent vraiment la technique utilisée.

– Comment ça… ?” demande Céline.

– Se créer une corde… ?” répète son cousin.

Hanoka acquiesce.

– Avec des draps, par exemple.

– D-Des draps ?!

– Vou-Vous voulez dire… ?

– Heiiiin ?!

Hanoka dépose un pied sur le mur derrière elle.

– C’est ça qui est si compliqué à comprendre. Créer une corde avec des draps, ce n’est pas le genre de chose qu’on pense en premier.

– E-Est-ce que c’est réellement possible… ?” demande Daniel, abasourdi.

Deshya se place devant Hanoka et répond à sa place.

– Vous voulez voir ?

– Voir… ?

Elle approuve, mais Hanoka leur dit qu’ils sont obligés de rester ici : le coupable pourrait en profiter pour cacher la preuve qu’il est le criminel. Deshya avoue que ce n’est donc pas forcément possible, mais qu’elle va leur prouver elle-même que la technique dont elles ont pensé fonctionne. Deshya court donc dans la chambre ouverte de Céline et Daniel, tandis qu’Hanoka explique depuis le couloir.

– Je pense que c’est assez simple à comprendre. Cet hôtel possède plusieurs couvertures et même les housses de coussins peuvent être utilisées. Les attacher ensemble peut former une corde qui est bien suffisamment longue pour passer d’un balcon à l’autre, mais encore plus—

– N’importe quoi !

Céline agite le bras devant elle. Hanoka la dévisage, mais elle ne prononce pas le moindre mot.

– C-C’est ridicule !” continue Céline.

– C’est ce que vous pensez. Ce n’est pas ridicule, je vous le promets.

Hanoka prouve une grande assurance dans sa voix et ne se laisse pas influencer par les mots des suspects. Bien qu’elle soit une nouvelle détective dans la police de Tetazo, elle est habituée aux manipulateurs et aux gens qui n’acceptent pas de croire à la vérité. Elle peut comprendre leurs suspicions à propos de leur déduction, mais c’est pour cela qu’Hanoka va leur prouver ici même, et tout de suite, qu’elles ont raison. Que le meurtre de ‘Ben Tharen’ a été commis de la façon dont elles pensent.

– On peut rien voir d’ici, à quoi ça sert de nous ‘montrer’ la façon dont on peut passer d’un balcon à l’autre ?” demande Gaby.

Hanoka tapote le mur derrière elle de son petit doigt et de son index, toujours le regard braqué sur eux quatre.

– Nous avons demandé à un policier d’utiliser les draps de la chambre de Céline et de Daniel comme corde. Deshya va simplement exécuter la technique et passer d’un balcon à l’autre, vous prouvant donc que c’est possible,” répond Hanoka.

– Ce n’est pas dangereux, j’espère… ?” s’inquiète Aya.

– Je ne suis pas assez idiote pour me mettre en danger de mort comme ça !

Deshya revient dans le couloir et gonfle les joues. Aya lui demande de le promettre et Deshya s’exécute avec confiance. Cela rassure son amie qui décide de la croire, bien qu’hésitante. Deshya lui chuchote que de toute façon, un policier se trouve à côté et va s’assurer qu’elle ne tombe pas.

C’est… Je ne suis pas rassurée, là,” pense Aya.

Cependant, Deshya se dirige vers le balcon de la chambre de la victime, ce qui étonne Annie et les quatre suspects, ainsi que Karine et les autres policiers. Hanoka sourit.

– C’est simple : le coupable créé d’abord une corde avec les draps du lit et attache un bout sur le barreau de son balcon. Ensuite, il la jette de l’autre côté, donc sur le balcon de la chambre de la victime, là où il se rend depuis le couloir tout en s’assurant que la porte de sa chambre ne soit pas fermée. Il toque donc, la victime vient lui ouvrir sans se douter qu’elle va se faire tuer et laisse le coupable entrer, vu qu’ils se connaissent. Ensuite, le meurtre est commis.

Alors qu’elle explique, l’un des quatre amis de la victime se met à rire. Hanoka tourne le regard vers lui, ennuyée par cette réaction, et Karine lui demande de se calmer tout de suite. Justin, l’homme qui était en train de rire, souffle et secoue la tête en haussant les épaules.

– La technique pour la poignée de la porte-fenêtre est bien trouvée, mais là, je n’y crois pas que vous faites une telle erreur.

Deshya revient dans le couloir et interroge Aya sur le rire qu’elle vient d’entendre. Elle lui explique simplement que c’est cet homme aux cheveux blonds qui semble ne pas être d’accord avec leur déduction à propos de la corde. Deshya hausse les épaules et ne prend même pas la peine de l’écouter, se dirigeant à nouveau vers la chambre d’à côté. Justin s’explique, remarquant qu’Hanoka ne répond rien.

– Vous ne voyez même pas le problème dans cette déduction, heiiin ?

– Hey, Justin, si tu ne te calmes pas—

– Je sais, Gaby, mais je m’en fiche. Elle se trompe, c’est clair ! Pourquoi vous ne dites rien ?

Justin s’adresse à Karine qui fronce les sourcils, peu heureuse d’être parlée sur ce ton. Toutefois, elle garde son calme et lâche un ‘Hein ?’ agressif.

– Vous n’avez pas trouvé de corde lorsque vous avez fouillé le balcon, quand vous êtes arrivées, pas vrai ?” demande Justin.

– C’est exact,” répond Hanoka.

Justin se met à ricaner à nouveau, ce qui embête Aya : elle n’aime juste pas son rire gras. On aurait dit un homme qui souhaite jouer le rôle d’un vilain dans un film des années 1960 en étant un amateur et ne comprenant pas la différence entre antagoniste et vilain. Elle ne sait pas pourquoi elle pense à cela aussi précisément, mais c’est ce qu’elle a imaginé. Justin s’avance d’un pas, ce qui provoque une réaction chez Karine qui s’apprête à lui sauter dessus pour l’arrêter, mais l’homme ne bouge pas plus.

– Alors dites-moi, mademoiselle la détective~…

Justin pointe du doigt le balcon qui se trouve devant lui, au bout de la chambre de la victime qui était son ami.

– Si la corde était attachée aux deux balcons, comment a-t-il fait pour la récupérer, hein ?!

Annie pensait justement à cela. Si la corde est attachée au balcon de la chambre d’à côté et celui de la victime, alors cela ne serait pas possible sans la laisser d’un côté. Si la corde n’est pas attachée assez fermement pour pouvoir la récupérer d’un côté, elle ne supporterait pas le poids d’un homme ou d’une femme adulte et lâcherait, emmenant donc le coupable à sa chute. Bien qu’Annie pense qu’il est possible de simplement sauter et attacher la corde improvisée au balcon de la chambre d’à côté, utilisant ensuite sa force pour remonter, cela est bien trop dangereux et risqué. Même en étant confiant de son nœud, Annie ne voit pas quiconque aller jusque là pour déguiser le meurtre en suicide. Deshya revient dans le couloir, ce qui énerve Justin qui l’attrape par la manche. Aya fronce les sourcils.

– Pourquoi tu bouges dans tous les sens, toi ?!” crie Justin.

– Calmez-vous,” lui lance Annie. Réellement.

– Vous nous parlez de déduction à la noix comme si c’était vraiment un de nous qui l’avez fait, soyez sérieux !

– On l’est.

Deshya lui répond froidement et lui retire la main de sa manche. Elle se dirige vers la chambre de la victime et s’excuse lorsqu’elle entre en collision avec un policier. Daniel la regarde et cligne des yeux.

– Qu’est-ce qu’elle fait, exactement… ?” demande-t-il.

– Je me pose la même question. Pour attacher la corde d’un côté à l’autre, il n’y a pas besoin d’autant d’aller et retour, pas vrai… ?” s’interroge sa cousine.

Hanoka acquiesce, mais elle explique :

– C’est parce que nous ne sommes pas si idiotes.

Justin fronce les sourcils, sentant son cœur battre à la chamade à cause de la frustration et de l’énervement.

– Comment ça ?!

– Calmez-vous !” crie Annie.

Justin serre les poings, réaction similaire à celle de Daniel. Deshya va enfin sur le balcon et se tourne vers le couloir en montrant son pouce. Gaby se mord la lèvre inférieure.

– Elle va donc passer d’un balcon à l’autre et réussir à récupérer la corde de draps, alors… ?” se pose-t-il, parlant tout haut.

Hanoka acquiesce.

– C’est plus simple qu’on ne le croit. D’abord, il faut attacher une partie de la corde sur la barre la plus élevée du balcon de la chambre d’à côté de celle de la victime : la chambre du coupable.

Les quatre amis fixent attentivement la fille renard qui saute sur la barre du balcon et disparaît derrière le mur. Aya la regarde avec grande anxiété : tellement qu’elle court vers la chambre d’à côté pour vérifier que Deshya aille bien. Hanoka continue son explication.

– Comme vous l’avez dit, si la corde est attachée d’un côté à l’autre, alors il est impossible de la récupérer sans qu’on la remarque auparavant. Il serait aussi impossible de revenir sur le balcon pour la récupérer, même avec une sorte de longue pince, vu que défaire le nœud serait bien trop compliqué, voire long. Après tout, la méthode du crime et du déguisement du meurtre en suicide prend un certain temps. Vos alibis varient entre 25 et 30 minutes, donc lorsque le plan du drône est terminé, je suis certaine qu’il ne reste même pas 10 minutes pour passer d’un balcon à l’autre en terminant l’étape de la corde.

– La dernière étape ?” demande Annie, intriguée.

Ils entendent Aya crier, ce qui inquiète Hanoka, mais Deshya crie à son tour : pas de peur, mais de surprise. Les quatre amis vont voir ce qu’il se passe, mais Karine les empêche d’entrer dans la chambre de Daniel et de Céline. Sur le balcon là-bas… Ils peuvent voir la fille à la peau foncée enlacer celle au pull de renard.

– Elle a vraiment réussi, alors…” pense tout haut Daniel.

– Mais ça ne change en rien qu’il faut récupérer la corde, maintenant !” riposte Céline.

Deshya entend le cri de la femme aux cheveux blonds et sourit. Elle s’excuse à Aya et chipote à la barre du balcon. Son amie la regarde et ouvre grand les yeux.

C’est donc ça que c’est fait… !” pense-t-elle.

Les quatre suspects attendent impatiemment, mais lorsque Deshya sort du balcon et revient dans la chambre, tous sont choqués.

Deshya tient la corde entière dans sa main, la montrant à tous.

– Comment elle a fait… ?!” s’écrie Gaby.

– C’est pas possible, si ?” lâche Daniel.

– Q-Qu’est-ce…

Céline n’arrive même pas à terminer sa phrase. Elle se tourne vers Hanoka en fronçant les sourcils.

– Une partie de la corde est toujours du côté de l’autre balcon, n’est-ce pas ?!” crie-t-elle.

Hanoka va répondre, mais Deshya est plus rapide.

– C’est la corde entière que j’ai en main. Tout ce qu’il reste à faire, c’est la défaire et remettre les draps à leur place, sans forcément prendre son temps. La chambre est en désordre et le lit n’était pas différent parce que si la pièce était trop bien rangée, alors les draps froissés et mal mis auraient été trop suspicieux.

Deshya lâche la corde et s’arrête dans le couloir de la chambre, juste devant l’air ébahi des quatre amis.

– C’est pour ça que c’est forcément soit Céline, soit Daniel qui a commis le crime. Les draps de la chambre de Gaby et Justin sont bien trop propres pour que ce soit l’un des deux.

Les deux cousins ouvrent grand les yeux et reculent d’un pas en même temps. Deshya passe à côté d’eux et se place à côté d’Hanoka avec Aya qui accourt vers elle. Annie soupire de soulagement en voyant que Deshya va bien. Justin serre les deux poings.

– Co-Comment a-t-elle fait pour…

– Du même côté.

Deshya lâche seulement ces mots-là, ce qui laisse tous ceux qui n’ont pas encore compris totalement confus. Deshya ferme les yeux et n’en dit pas plus, laissant Hanoka expliquer la suite : elle doit se calmer, vu qu’elle a eu peur en passant d’un balcon à l’autre. Bien qu’elle était convaincue qu’elle n’allait pas tomber, surtout qu’elle était actuellement tenue par une corde accrochée au balcon, mise en place par l’un des policiers, savoir que quatorze étages se trouvaient entre elle et le sol… l’a bien effrayé.

Au moins, c’est certain que c’est possible, même avec quelqu’un de plus lourd et large que moi,” pense-t-elle.

Aya lui touche l’épaule et lui demande si tout va bien, mais son attention est attirée par Hanoka qui se met à expliquer l’astuce de la corde improvisée.

– C’est comme Deshya vient de le dire. Des deux côtés.

Hanoka fait un geste de la tête vers l’arrière, montrant le balcon.

– Les deux bouts sont attachés à la même barre, celle de ce balcon.

Annie comprend enfin la façon de faire et sourit : elle n’y aurait pas pensé. Hanoka n’attend pas pour continuer son explication.

– Le coupable attache un bout de la corde improvisée à la barre du balcon de sa chambre et jette le reste de la corde de l’autre côté du balcon. Pas besoin de poids pour qu’elle reste en place, vu que la longue restante de la corde fait qu’il est certain qu’elle restera là-bas. Ensuite, après avoir commis le meurtre dans la chambre de la victime en fermant la porte derrière elle, elle va sur le balcon, attrape le bout de la corde et la fait passer en-dessous de la barre du haut pour qu’elle tient en place. Ensuite, le coupable jette le bout de la corde vers son balcon.

– Je vois… Ensuite, il retourne dans sa chambre pour attacher la fin de la corde à la même barre ?” demande Annie.

– Exactement,” acquiesce Hanoka.

Le silence règne au sein des suspects. Les deux cousins transpirent fortement et tremblotent même.

– Pour finir, le coupable retourne dans la chambre de Ben, sûrement en utilisant la carte de sa chambre pour entrer, vu que laisser la porte ouverte serait trop risqué. Tout ce qu’il reste à faire, c’est de déposer la clef sur la table de chevet, placer la chaîne de sécurité devant la porte et utiliser l’astuce avec le drône. La corde est tendue de sorte à pouvoir marcher dessus d’un balcon à l’autre, mais il est aussi possible de simplement l’utiliser pour s’accrocher de ses deux mains et passer d’une chambre à l’autre.

– J’ai marché dessus, personnellement,” avoue Deshya, ouvrant à nouveau les yeux.

– C’est de la folie…” lâche Céline.

– Je suis d’accord… Vous croyez vraiment que l’un de nous deux a fait ça ?!” demande Daniel.

Hanoka et Deshya se regardent. Après quelques instants, Hanoka lui fait un geste de la tête, alors la fille comprend ce qu’elle doit faire. Elle se bouge du mur et avance de deux pas pour se trouver au milieu du couloir, en face des quatre amis — dont deux sont des suspects de ce meurtre.

– Il y a une raison que non seulement le drône se trouvait sur le meuble de l’entrée, mais que la télécommande était tombée derrière celui-ci,” dit-elle.

– Si la télécommande était là, ça serait impossible !” lâche Gaby. S’il n’y avait pas de fil sur le drône, alors—

– Il y en avait un.

– Ah… ?

Gaby cligne des yeux et Deshya acquiesce.

– Avant que le coupable le récupère en cachant la télécommande derrière le meuble.

– Q-Quoi ?!

Deshya range ses mains dans ses poches et sa queue de renard bouge doucement derrière elle, ce qui attire l’attention d’Aya qui dévore des yeux ce mouvement mignon.

– Je ne sais pas si c’est quand j’ai ouvert la porte de la chambre ou pendant la courte minute où vous étiez dans le couloir de la chambre, mais c’est certain que le coupable a récupéré le fil de fer, a sorti la télécommande qu’il cachait je-ne-sais-où et l’a posé par terre discrètement, le poussant du pied derrière le meuble.

Karine espère que ce n’est pas le cas, parce que sinon sa décision de les laisser voir le corps d’un peu plus près une dernière fois tout en étant surveillé signifierait qu’elle a presque laissé le coupable cacher les preuves de l’astuce derrière la chambre close.

– Si la télécommande a été placée là, c’est pour faire croire qu’elle est tombée et qu’on ne pouvait donc pas la voir avant, parce que la mettre sur le meuble serait bien trop suspect et on aurait compris directement que quelque chose ne va pas.

– S-S’il n’y a plus de preuve, alors comment allez-vous faire, hein ?” lâche Daniel.

– J’avoue ! Vous ne pouvez pas nous arrêter avec de telles… bêtises !” crie Céline.

Karine est d’accord avec eux deux : bien que la déduction de la part d’Hanoka et de Deshya semble la solution la plus plausible, sans preuve, cela ne sert à rien. Il n’y a aucun moyen d’arrêter l’un des deux, ni déclarer que l’astuce de la chambre close soit cela.

Cependant—

– C’est simple. La preuve est encore sur toi…

Deshya pointe du doigt l’un des deux cousins. La fille au pull renard fronce les sourcils et ouvre la bouche.

Daniel Teri !!

Et elle prononce le prénom de l’un des deux cousins. Celui dont elle est certaine d’être le coupable. Il ouvre grand les yeux en serrant les dents, reculant d’un pas. Hanoka sourit et demande à Karine de toute suite le fouiller. La femme aux courts cheveux blonds demande si elle a le droit, mais s’il refuse, il sera bien trop suspicieux. Il soupire et secoue la tête, n’acceptant pas, mais pour une seule raison.

– Pas besoin, tenez.

Il jette un fil vers la dame qui l’attrape et Daniel pose son dos contre le mur derrière lui, poussant Gaby sur le chemin.

– J’y crois pas, c’était si parfait…

Daniel se laisse tomber vers le sol et Karine offre le fil à Annie. Le coupable tourne le regard vers Deshya.

– Comment savais-tu que c’est moi, celui qui a tué Ben ? C’est Céline qui a la carte de notre chambre, ça serait le plus logique que ça soit elle, non ?” demande-t-il.

J’ai pensé à ça aussi…” avoue intérieurement Hanoka.

La queue de renard de Deshya s’arrête dans son dos.

– C’est à cause du temps. Tu ne savais pas quand Ben allait sortir de sa chambre, mais tu étais certain qu’il allait prendre un certain temps avant de venir, donc le tuer quelques minutes après que vous soyez tous dans la piscine était la meilleure solution. Si Ben regardait une vidéo pas trop longue, il aurait pû descendre vous rejoindre et cela aurait tout gâcher. De plus, si tu étais mouillée en allant dans la piscine, même en te séchant, tu aurais pû laisser des gouttes dans la chambre, ce qui aurait paru suspicieux aux policiers qui allaient forcément venir sur la scène du crime.

Daniel sourit et ferme les yeux.

– Bingo. Rah, j’y crois pas… J’ai tellement pas envie d’aller en prison…

– T’as tué Ben à cause de ce qu’il faisait à ta cousine… ?” demande Gaby, n’arrivant pas à croire que c’est lui le coupable.

– C’est vraiment ça, Dani… ?” l’interroge Céline d’une petite voix.

Daniel soupire longuement avant d’ouvrir les yeux à nouveau.

– Je le détestais pour ça, mais le tuer simplement parce qu’il était un beauf me semble exagérer. Cependant, quand il m’a appelé, totalement bourré, en croyant qu’il parlait avec un de ses autres amis, je dois avouer que j’ai perdu les pédales.

– Quel appel ?” demande Justin.

– Il a dit qu’il avait retrouvé des images nues de Céline qu’elle avait faites pour un de ses exs et qu’elle allait la forcer à répondre à ses attentes si elle ne voulait pas ses images postées sur internet. Bah, il pensait que j’étais un de ses amis, était complètement bourré et tout ça, mais c’était clair qu’il allait harceler Céline jusqu’au bout. Je la protège depuis tout petit, donc là…

– Et donc tu as tué ?

Deshya s’avance vers lui, les mains dans les poches.

– Est-ce que tuer est réellement de la justice ?” demande-t-elle.

Daniel hausse les épaules.

– Va savoir. Je suis d’accord que c’est horrible et au fond de moi, j’avais envie de tout avouer à la police, mais je ne regrette pas que ce connard meurt. Il y a des gens sur ce monde qui ne méritent pas de vivre et de consommer de la nourriture, de l’eau et de l’air. Le monde se porte mieux sans eux.

Deshya veut répliquer, mais Hanoka s’interpose entre eux.

– On t’écoutera autant que tu veux à la station,” lâche Karine.

Elle le force à se lever et lui menotte les mains sans penser à son confort. Céline crie le prénom de Daniel, mais ce dernier ne répond rien. Elle se met à larmoyer, ce qui attriste Aya.

– Je ne veux jamais avoir une telle mentalité…” pense-t-elle tout haut.

Deshya est entièrement d’accord avec elle.

C’est vrai que certaines personnes sont inhumaines, mais le concept de ‘mériter de vivre’…

Elle plisse les yeux, mais elle décide de ne pas y penser plus. Elle se tourne vers Hanoka et cette dernière soupire à nouveau.

– Tu avais donc raison, pour le coupable…” dit-elle. Je suis aussi déçue que surprise.

– Ce qui compte, c’est d’arrêter le coupable, non ?” sourit Deshya.

– Tu aurais dit autre chose si tu avais tort, non ?

– Mmmmh, va savoir.

Elles se mettent à pouffer et Annie vient la féliciter, mais avant que Deshya puisse répondre quoi que ce soit, Aya lui attrape fermement la main.

– Tu t’es bien amusée, maintenant, tu dois rejoindre tes amies !!

– Bien sûr, mais—

– Pas de mais !!! Tu parleras avec elles plus tard !

– Elle vient tous les jours à la station pour nous donner des détails, mais cette fois-ci, pas besoin, Deshya,” lui dit Annie avec le sourire.

Deshya acquiesce avant de se faire traîner par Aya qui se met à courir dans le couloir. Hanoka se touche la queue de cheval en regardant la femme derrière elle pleurer, son cousin emporté par la police.

– Voler une vie est un horrible acte, mais les conséquences que cela a sur son entourage est aussi terrible,” avoue la détective.

Annie approuve et les observe silencieusement, n’ayant aucun mot à leur dire. Sur cela, le mystère de la chambre close est enfin révélé.

****************************************************************

Deshya rejoint Amora, Lam et Frie, tandis qu’Aya retourne avec son père, lui qui boit sans limite avec ses amis adultes. Deshya parle de l’affaire avec ses amies à elle et quelques minutes plus tard, vont toutes les quatre dans la piscine. Bien évidemment, elle s’est changée dans les toilettes en vêtant son crâne de son bonnet, cachant ses oreilles de renard de tous. Il y a plus de monde, mais d’un miracle, personne ne vient embêter Deshya à propos de la queue duveteuse dans son dos. En réalité, personne ne vient embêter aucune des amies et elles profitent du reste de la soirée ensemble.

Après un peu plus d’une heure et demie de rigolades et taquineries, elles montent dans leur chambre respective et prennent une douche l’une après l’autre. Deshya s’habille de son pyjama renard et se sèche les cheveux avec soin avant de rejoindre son lit. Cependant, avant qu’elle ne puisse dormir.

– Je t’ai promis un massage avec mon corps !” lui dit Amora en lui sautant dessus.

Deshya l’attrape dans ses bras et tombe sur le lit en rigolant. Son rire se propage à Amora, mais cette dernière lui avoue qu’elle est sérieuse. Deshya réfléchit quelques instants, mais elle finit par accepter. Amora lui tapote l’épaule de son coude.

– T’aurais préféré que ça soit Tessa, avoue~ !

– J’aime bien de ta part aussi, mais je ne peux pas le nier…

– Tu la trompes déjà ?!

– De quoi tu parles ?!!

– Ahlala, tu méritais un harem, mais quand même.

– J’en veux pas…

– Hihi !

Elles se mettent à rire ensemble à nouveau, l’une dans les bras de l’autre.

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Un pas doux. Il retentit dans la pénombre. Un autre pas, aussi calme que l’autre. Des chaussures confortables sur les pieds, la personne descend les marches une par une, sans se presser. L’obscurité l’empêche de voir le bout, ni le début, mais elle continue. Elle sait où elle va. Bien qu’il est minuit passé, elle n’a pas encore changé ses vêtements. Cette femme continue, ses cheveux détachés et se balancant tranquillement dans son dos. La soirée a été plaisante, mais désormais, elle doit vérifier son état avant d’aller dormir. Un autre pas, un autre pas, encore un autre pas. Elle voit enfin le bout des escaliers : une porte métallique, d’un gris déprimant. La poignée est rouillée, mais il est toujours possible de la baisser sans utiliser trop de force. La femme s’arrête devant et se craque l’épaule avant d’ouvrir la porte avec douceur. Elle entre dans la grande pièce, illuminée par des machines et une faible lumière qui clignote parfois. Devant un bureau éclairée par des écrans d’ordinateurs, une personne se retourne et regarde la femme qui vient d’arriver. Elles se saluent et parlent quelques instants avant que la femme se tourne vers ce qui l’intéresse réellement.

Une personne couchée dans un lit poussiéreux, des tuyaux le parcourant de plusieurs côtés.

Sa respiration se fait voir dans le masque transparent qu’elle a sur la bouche, un tuyau partant de là aussi, se dirigeant vers l’une des machines de la pièce.

– Quelle est sa condition ?” demande la femme.

– Toujours la même,” répond l’autre personne.

– Aucun changement ?

– Absolument aucun.

– Estimation de son réveil ?

– Toujours impossible à déterminer.

– Aucun traitement possible ?

– La patience.

– Je vois, merci.

– Sans souci.

La femme soupire, déçue, mais c’est un résultat dont elle s’est attendue. Elle attrape une de ses mèches et se met à la frotter, commençant à devenir impatiente à son tour. Cependant, elle sait que seul le temps peut lui permettre d’avoir son retour à la conscience. La femme s’assied sur la chaise délabrée qui l’attendait à côté du lit et croise les jambes.

– Combien de temps vas-tu me faire encore attendre…

La femme regarde la personne alongée sur le lit de ses beaux yeux bleus. Elle ne montre pas de fatigue sur son regard, ni d’ennui : seulement de l’impatience. Ses longs cheveux coulent depuis son crâne, mais ils sont moins longs que ceux blancs et noirs de la personne en face d’elle. Leur couleur ne sont pas identiques non plus, vu que ceux de la femme sont bien plus féminins.

D’un beau rose.

– Tu sais, j’ai rencontré une adorable renarde, aujourd’hui~,” lâche Hanoka, s’adressant à la personne inconsciente sur le lit.

Elle sourit, pensant à la soirée qu’elle vient de vivre à l’hôtel.

– Elle a compris la méthode du meurtre avant moi, je suis déçue, mais impressionnée par ses capacités. Néanmoins, ça ne m’étonne pas. Tu sais très bien pourquoi, n’est-ce pas ?

Hanoka joue avec une autre mèche de ses cheveux, toujours un sourire calme sur le visage.

– C’est vraiment une magnifique et mignonne renarde, j’ai hâte de la revoir~ ! Elle est plus intelligente que ce que je pensais, mais elle mérite encore de l’entraînement pour devenir une vraie détective ou quelqu’un qui peut être considéré comme un réel génie… Cependant, j’ai confiance en elle.

Hanoka attrape la main de la personne sur le lit et arrête de sourire.

– Allez, s’il te plaît. Réveille-toi, qu’on puisse dominer nos ennemis.

Hanoka cligne lentement des yeux et le bleu de ceux-ci est remplacé par la silhouette de la personne inconsciente.

– S’il te plaît, ‘Papa’.



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