Chacun leur tour, Mia les réveilla. Thibaud, Clara, Ana et Julien étaient chacun dubitatifs face à cette merveilleuse mais troublante image. Le long silence fut brisé par Ana.
– Putain de merde, mais on est où ?! hurla-t-elle.
– On n’en sait rien, calmons-nous avant toute chose, répliqua Thibaud en aidant Clara à se relever.
– Que je me calme ?! Comment veux-tu rester calme dans une situation pareille toi ?! brailla Ana en fixant Thibaud les yeux pleins de colère
Julien ressentait dans le regard d’Ana toute sa peur et son incompréhension, plus que ça, il la comprenait. C’est la raison pour laquelle il ne cria pas pour lui parler. Il attrapa ses mains, la regarda droit dans les yeux et avec une voix ferme il lui dit :
– Maintenant, tu te calmes!
Ana haletait de peur, comment, pourquoi, où avaient-ils été emmenés ? Tant de questions se percutaient dans sa tête, mais pourtant, la simple phrase de Julien la calma. Le moment n’était pas à la panique. Il fallait tout de suite commencer à réfléchir à l’attitude à adopter. Thibaud les fit s’asseoir en cercle afin que tout le monde puisse discuter.
– À votre avis, au vu de ce que nous voyons autour de nous, où sommes-nous? demanda-t-il.
– Que ce soit la température, les arbres, les plantes, on pourrait être n’importe où. répondit Mia d’une petite voix
– Il nous faut trouver des indices sur notre localisation, dit Clara.
– Moi, je me demande surtout où se trouvent les autres et s’ils vont bien, rétorqua Mia
– Je pense qu’ils sont dans la même situation que nous, mais autre part, affirma Thibaud.
– Cela m’inquiète et s’il leur arrive quelque chose ? s’inquiéta-t-elle
– Je suis sûr qu’ils vont bien, Mia, ils doivent être eux aussi en train de chercher un moyen de rentrer, la rassura-t-il
– D’accord, si tu le dis, mais on doit trouver un moyen de les revoir ensuite.
– Moi, je pense surtout qu’on devrait s’organiser pour trouver de la nourriture et un endroit où dormir ce soir, les coupa Julien
– Je ne dormirai pas ici, je vous le dis de suite, protesta Ana.
– Ne cédons pas à la peur Ana, il faut envisager cette possibilité. Dans tous les cas, on ne sait pas où on est, donc je ne vois pas comment tu veux rentrer chez toi avant la nuit, répliqua Thibaud.
– Peu importe comment, mais trouvez un moyen et vite, bredouilla-t-elle dans sa barbe.
– En parlant de nuit, quelqu’un sait quelle heure il est ? Releva-Mia
– Ce n’est pas faux, ce serait bien de le savoir, confirma Julien qui s’allongeât, étant donné que je commence à avoir faim, je dirais qu’il n’est pas loin de midi.
– Je commence à avoir faim aussi, avoua Clara.
– Moi il y a autre chose qui me dérange aussi, dit Julien
– C’est-à-dire ? lui demanda le groupe
– Depuis que je me suis réveillé, je me sens bizarre.
– Tu n’as pas intérêt à gerber, menaças Ana.
– Pas bizarre comme ça, plus comme un trop-plein d’énergie, rétorqua Julien.
– Je vois ce que tu veux dire ça me fait la même chose, mais je pensais que c’était la peur et la fatigue, compléta Thibaud.
– Quelle est cette sensation? voulu savoir Mia
– C’est comme un moteur qui tourne dans mon cœur, soulignèrent-les garçons en même temps.
La précision et similitude des mots choisis par les garçons jetèrent au début un froid dans le groupe. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Aucune réponse concrète ne pouvait être dite. Chacun ressent les choses différemment, pourtant, à ce moment précis, Julien et Thibaud ressentaient exactement la même sensation. Celle d’un moteur qui gronde dans leur cœur. Ils ressentaient l’envie de bouger, courir, sauter, mais impossible de dire pourquoi.
– Bon, il faut que nous bougions, fit savoir Clara
– Bouger pour aller où ? demanda Ana
– Trouver de l’eau dans un premier temps, puis des vivres, lui répondit Clara.
– Bonne idée, ça serait un début déjà et on pourrait se revigorer, ajouta Thibaud.
– Le mieux serait de trouver un fleuve ou une rivière, en le remontant, on trouvera forcément une ville ou un village. expliqua Clara.
– Et si nous tombons sur des bêtes ou encore pire sur des animaux sauvages, on fait quoi ? s’inquiéta Ana.
– On court ou on se cache, rétorqua Julien, que veux-tu faire d’autres ?
– Ne pas y aller, objecta Ana.
– Dans ce cas reste seule ici laisse et nous tranquilles, fini par répondre Thibaud agacé
– Non, je vous suis, désolé, s’excusa Ana.
Le groupe commença donc à partir à la recherche de vivres, mais aussi d’indices quant à l’endroit où ils se trouvaient. L’air était chaud mais agréable, les branches épaisses des arbres les protégeaient du soleil. Durant la marche Thibaud et Clara laissaient des marques sur les arbres en avançant afin de repérer leurs chemins. Mia, Ana et Julien , eux scrutaient chaque recoin de la forêt afin de prévenir un danger ou d’une découverte quelconque. En marchant Thibaud remarquait qu’il ne connaissait pas beaucoup de plantes ou d’arbres dans cette forêt. Pas de chênes, ou de sapins pourtant très présent dans les forêts autour de la ville où ils vivaient. Pas de fougères, de pissenlits ou de marguerites pourtant très fréquents dans la région.
Ce qui le coupa de ses pensées fut Julien qui lui tapotait l’épaule. En se tournant Thibaud s’apprêta à lui demander ce qu’il voulait, mais il comprit à sa tête et à son doigt sur ses lèvres qu’il fallait se taire. Il regarda Julien lui montrer du doigt une direction en silence et à ce moment-là, son sang se glaça. Devant eux à quelques mètres seulement se trouvait un ours. Mais pas un simple ours comme on peut en voir au zoo ou dans les films, celui-ci était énorme. Du jamais-vu, l’ours faisait trois mètres de haut et presque deux de large. Ses muscles étaient saillants et son poil noir comme du jais. Il arborait une cicatrice au museau qui allait jusqu’à son œil rappelant une griffure d’un autre ours. Il les regardait sans broncher, ni bouger.
Julien et Thibaud sentirent tous deux le monteur dont ils parlaient plus tôt se mettre à rugir en eux, mais la peur les avait déjà figés.
Les babines de la bête se retroussèrent, faisant apparaître ses dents aiguisées prêtes à tout déchiqueter sur son passage. Ana qui l’aperçut ensuite poussa un hurlement strident à en déchirer les tympans, elle recula jusqu’à derrière les deux garçons tout en continuant son hurlement.
La bête poussa alors un rugissement qui retentit dans toute la forêt et se lança vers les jeunes garçons. Les filles étaient cachées juste derrière eux. Ils étaient là dernière barrière pouvant les protéger. Mais ils restaient figés sans bouger, tétanisés devant cet énorme monstre qui leur fonçait dessus. Les dernières pensées de Thibaud allèrent vers sa famille et Clara. Il s’apprêtait à fermer les yeux quand l’ours bondit sur lui. Mais soudain juste avant d’atteindre le jeune homme, une silhouette s’interposa entre les deux. Un grand bruit sourd résonna jusqu’aux oreilles du petit groupe. La bête avait été projetée plusieurs mètres plus loin. Elle leur faisait toujours face, mais Julien sentait que c’était différent, le monstre se méfiait. Non pas de lui ou de Thibaud, mais du groupe de personnes qui les avait rejoints. Il y avait devant eux un guerrier qui s’était interposé pour les protéger. Il portait une grosse armure de métal qui devait faire le poids de deux personnes. Il tenait un grand bouclier doré et une très longue épée qu’il attrapait d’une seule main malgré sa taille démesurée. Il était grand et massif avec des cheveux bruns mi-courts. Il avait une cicatrice sur la joue.
Ensuite, arriva une seconde personne. Un homme également, mais qui lui était vêtu d’une tunique blanche avec des motifs qu’ils n’avaient jamais vus. Il tenait dans sa main un bâton en bois avec un embout de métal doré. Il avait des cheveux mi-longs châtain clair et des yeux marron, sa peau était bronzée.
– Talya lance un sort de force à Ylios, je m’occupe de soigner Barel. Ylios finis-en avec ce monstre!
Une jeune fille sortit soudain des feuillages derrière eux. De petite de taille, elle portait une robe bleue avec des manches blanches. Elle avait des cheveux bleu ciel et le teint beige avec des joues rosées. Elle s’arma d’un bâton dont le bout était ornée d’un pierre précieuse cylindrique couleur azur.
-fortitudo boost! cria-t-elle
-Sanatio! hurla le deuxième homme
Un bruit se fit entendre dans les feuillages au dessus de l’ours. Un homme armé d’une énorme épée en déboula.
-Gladius VULNUS! hurla-t-il a son tour
La longue épée décapita l’animal. Sa tête tomba sur le sol et roula jusqu’au pied du premier guerrier. Un flot rouge écarlate tapissa le sol. L’homme au bâton fit volte-face et se rapprocha de Thibaud.
– Vous allez bien? Pas de blessés? les interrogea-t-il
– Heu..non non ça va , bafouilla Thibaud
– Tout le monde se rassemble, Ylios inspecte l’ours et récupère ce qui est récupérable. Oublie surtout pas de lui couper les oreilles.
-Très bien, répondit l’intéressé
Les autres membres du groupe se réunirent autour d’eux.
-Bonjour à tous, nous sommes un groupe d’aventuriers de la capitale du royaume de Salam. Mon nom est Gildart je suis le chef du groupe, se présenta l’homme en tunique. Je vous présente Talya, Barel et là bas Ylios, continua-t-il en montrant chaque membre.
-Enchanté, dit la jeune fille
-Salut à tous, ajouta le guerrier
Les regards se tournèrent ensuite vers la quatrième personne qui ne dénia pas lever la tête.
-laissez tomber avec lui c’est une tête brûlée, Expliqua Barel
– Bonjour à vous, bredouilla Julien, je me présente Julien et voici mes amis, Thibaud, Mia, Clara et ana.
– Et d’ou venez vous? demanda Glidart
– Nous sommes perdus, nous venons d’un royaume très lointain, expliqua rapidement Thibaud, un royaume qui n’est visiblement pas de ce monde je pense….
– Que voulez vous dire au juste? Et puis c’est quoi ces vêtements étranges que vous portez? interrogea la jeune magicienne
-Et bien enfait nous ne venons pas d’ici, et nous ne comprenons pas où nous sommes, expliqua Mia
-Vous nous avez sauvés, nous avons une dette envers vous. Cependant nous avons d’abord beaucoup de questions à vous poser, affirma Thibaud
-La nuit approche, allons nous mettre à l’abris et nous parlerons de tout ceci à ce moment là, déclara le chef.
Il prit le devant et fit se rassembler tout le monde. Il ordonna à chacun de ses compagnons de récupérer des ressources tel que du bois sec, des fruits et légumes qui auraient pousse. Il dirigea ensuite le petit groupe vers une grotte située un peu plus loin dans la forêt. Les vivres réunis chacun avait sa mission. Glidart menait son équipe parfaitement et répartissait les tâches en fonction de chacun se dit Thibaud. Il demanda donc à Gildart en quoi son groupe et lui pouvaient lui être utile afin de préparer le repas. Il leur proposa donc que chacun choisisse d’aider celui qu’il souhaite. Le dîner fut donc très rapidement prêt et tous se réunirent autour du feu afin de pouvoir discuter et poser les questions importantes.
-Tout d’abord représentons nous une seconde fois. Je suis Gildart le chef de ce groupe d’aventuriers. Je suis rang or et je suis un prêtre .
-Je me nomme Talya, je suis une magicienne de rang argent mais je devrais bientôt passer rang or
-Mon nom est Barel, je suis un combattant de rang or .
Les regards se tournèrent ensuite vers Ylios qui se tenait à l’écart en aiguisant son épée au lieu de manger. Gildart lui donna un regard noir qui le fit frissonner.
-Je me nomme Ylios; dit-il rapidement, je suis un assassin de rang argent mais comme Talya je passerai sous peu rang or.
-Excusez nous mais nous ne comprenons pas ce que vous insinuez par prêtre assassin ou encore magicien, même le terme aventurier est assez flou à nos yeux… affirma Thibaud
-Très bien présentez vous et je vous expliquerai ensuite ce que ça veut dire, répondit Talya en souriant.
-Ils ne savent même pas ça pfff, bredouilla Ylios
Agacé de son comportement thibaud entama les présentations. Chacun leur tour ils donnèrent simplement leurs nom et leurs âges.
-Très bien, enchanté à tous, je vais vous expliquer. Un aventurier est quelqu’un qui possède un certain pouvoir et qui se spécialise dans un type, Par exemple un prêtre est un combattant soutient capable de faire de gros dégâts avec son bâton mais aussi d’accorder des buffs a sers alliés.
-Des bufffs? demanda Julien
– C’est une capacité qui permet d’améliorer les pouvoir ou caractéristiques de quelqu’un d’autre. répondit Gildart
-les Tank sont capable de subir beaucoup de dégâts sans broncher, de riposter avec des violents coups d’épée par exemple. Après chacun découvre et trouve son style. Il y a des tank qui combattent à la main par exemple. expliqua Talya
-D’accord je comprends vous êtes des combattants qui forment un groupe et font des expéditions pour gagner votre vie, et les rangs alors ça veut dire quoi?
-Exacte, les rangs définissent notre niveau et permet d’accéder à des quêtes plus dangereuses mais rapportant beaucoup plus. Certaines quêtes sont même à faire obligatoirement à plusieurs. Les différents rangs sont fer, argent, or, émeraude, diamant et enfin maître. expliqua Barel
-C’est assez logique ça ressemble à ce qu’on peut lire dans nos histoires ou voir dans nos jeux vidéos, affirma Julien à son groupe
-Dans vos quoi? demanda Girldart surpris
-Rien, quelque chose que nous trouvions dans notre monde
-Votre monde? interrogea Talya
-De ce que vous dite, nous ne venons visiblement pas de votre monde, rien de ce que vous expliquez ne ressemble a ce que nous connaissons, par exemple la magie n’existe pas dans notre monde, répondit Mia
-La magie n’existe pas dans votre monde? demanda soudainement Ylios.
-Pas du tout, répondit Julien
Ylios scruta Julien et Thibaud du regard. Talya fit de même en se rapprochant. Les deux garçons troublés se regardèrent sans comprendre ce qui se passait.
-Comment quelqu’un qui vivait dans un monde sans magie peut-il en posséder autant? demanda Talya
-Qu’est-ce que vous voulez dire par la? demanda Clara
-Vous deux, dit Ylios en montrant Thibaud et Julien, vous avez pourtant des capacités d’aventuriers on le ressent, vous ne vous êtes juste pas éveillés. Est-ce que vous ressentez comme un trop plein d’énergie provenant de votre cœur?
-Si!! crièrent les deux garçons surpris que quelqu’un les comprennent.
Ylios recula d’un pas surpris de leur réaction, il regarda Talya soupira et retourna pouponner son épée .
-Je peux vous aidez à contrôler vos pouvoirs si vous le souhaitez, ce sera plus simple pour avancer dans la forêt.
Les yeux des garçons s’illuminaient déjà faisant comprendre leur approbation à Talya. Ils n’avaient qu’une envie développer des pouvoirs magiques comme dans leurs dessins animés ou films préférés.
-Et nous?! coupa Ana
-Oui nous aussi on veut pouvoir utiliser des pouvoirs! ajouta Mia
-Bande d’égoïstes, nous aussi on veut se battre contre les monstres! réprimanda aussi Clara
-Oui Oui évidemment, tous les êtres vivants possèdent des pouvoirs, la seule chose qui nous différencie est notre capacité à les développer plus ou moins vite. Le fait que Julien et Thibaud les ressentent déjà prouve qu’ils sont amenés à devenir très puissant. Mais cela ne veut pas dire qu’avec un peu d’huile de coude vous ne les rattraperais pas, répondit Talya
-Parfait alors allons nous coucher et demain on s’y met, se pavana Ana