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Chapitre 45 – L’Invisible Beauté
Chapitre 44 – Le Sincère Sourire d’Une Femme Menu à suivre...


????: “Tu sais, Kenoze, les étoiles qui brillent dans les cieux ne sont pas forcément encore en vie.”

La petite fille à côté de la femme garde les yeux grand ouverts, admirant le ciel obscure au-dessus d’elle.

Kenoze: “Ah bon… ? Mais pourtant, les étoiles bribillent !”

Elle lève les deux mains et les serre ensuite, comme si elle cherchait à les attraper dans ses paumes. Toutefois, comme elle s’en doutait, cela n’arriva pas et les étoiles restent fixées dans la voûte étoilée — ou plutôt, à leur place, des centaines et des milliers années lumières d’où elle se trouve. C’est un magnifique paysage qu’elle a déjà observé plusieurs fois de ses gros yeux bleus foncés, mais jamais ne s’en lasse-t-elle.

Femme: “Vu que la lumière prend un certain temps à arriver d’un endroit à l’autre, même si l’étoile meurt, la lumière continuera d’être envoyée ici. Si la lumière prend dix ans à nous parvenir, si l’étoile qui produit cette même lumière meurt maintenant, alors dans dix ans, on ne pourra plus la voir.”

Kenoze: “Eeeeeh ?! Donc peut-être qu’Adara est déjà morte ?! On va peut-être tous mourir, maman ! Nooon !!”

La petite fille saute dans les bras de sa mère en pleurnichant, ce qui la fait rire. Sa mère lui caresse les cheveux sans arrêter de rigoler, tandis que Kenoze est sur le point de pleurer de peur.

Mère de Kenoze: “Si notre étoile vient à mourir, sa lumière disparaîtra quelques secondes ou minutes après, ne t’inquiètes pas. Cela n’arrivera pas.”

Kenoze: “C-C’est vrai… ?”

La femme aux longs cheveux bruns acquiesce.

Mère de Kenoze: “Promis, chérie.”

Kenoze: “D’accourd !”

La petite fille se sèche les larmes et admire à nouveau la voûte étoilée, cette fois-ci entre les jambes de sa mère. Même si la nuit est noire et obscure, Kenoze n’en a pas peur : c’est si beau, si calme, si reposant. De plus, à une heure si tardive, les animaux et les humains dorment déjà — enfin, une majorité d’entre eux — et elle peut se promener dehors sans avoir à les rencontrer sur son chemin. Certes, sa mère lui déconseille de se promener en ville durant la nuit, vu que certains habitants qui errent dans les rues sont parfois dangereux et ont des mauvaises intentions. Kenoze fait donc attention, mais elle n’a quand même pas peur : elle est déjà agile ! Elle n’a pas encore réussi à développer son Tempus, mais elle est certaine qu’il sera trop cool et trop fort ! Elle veut battre les “méchants pas beaux”, comme elle voit parfois dans les livres qu’elle lit. Les mots ne sont pas toujours simples à comprendre, mais elle aime beaucoup les lire et voir les héros gagner à la fin. Néanmoins, un de ces livres ne s’est pas terminé de la sorte… mais avec le protagoniste qui a fini par se faire tuer par l’antagoniste. Kenoze avait pleuré en lisant la fin, vu qu’elle adorait le “gentil” de cette histoire, mais son père l’avait rapidement conforté après. Elle fait désormais attention aux livres qu’elle lit, mais après cette histoire en particulier, elle se pose une question : est-ce que dans la vraie vie aussi, les “gentils” peuvent perdre face aux “méchants” ?

Kenoze: “Maman…”

Elle lui pose donc cette question en levant la tête, regardant celle de sa mère. Cette dernière réfléchit quelques instants avant de sourire.

Mère de Kenoze: “Parfois, ils perdent, mais au final, il y aura toujours d’autres gentils pour gagner. Jamais le mal et l’obscurité ne pourra vaincre le bien et la lumière.”

Sa mère lui conseille de lever le regard au ciel, ce que Kenoze fait sans tarder.

Mère de Kenoze: “Même si la nuit est obscure, Charon brille quand même. Les étoiles, aussi lointaines soient-elles, montrent leur éclat. La lumière pourra toujours traverser les ténèbres, mais les ténèbres ne pourront jamais recouvrir la lumière. Alors ne t’inquiète pas, Kenoze. Le bien gagne toujours au final.”

Des mots réconfortants et qui atteignent le cœur de Kenoze plus rapidement que ses oreilles. Elle ne se demande pas si cela est la vérité ou si sa maman ne fait qu’essayer de la rassurer : elle y croit dur comme fer. Kenoze est certaine que le bien vaincra toujours le mal. Que le Roi du monde fasse en sorte que la paix règne sur terre, que les vilains qui veulent détruire la société ne réussiront jamais.

Kenoze: “Je veux devenir quelqu’un qui protège le bien !”

Et sans prévenir, la petite fille lâche ces mots en levant les bras haut dans le ciel, comme si elle prévient les étoiles de son vœu.

Kenoze: “Je ferai en sorte que la lumière continue de briller sur l’obscurité !!”

***********************************************************

Kenoze: “…”

Les yeux de la femme aux cheveux bruns et verts tremblent doucement avant que les paupières ne s’ouvrent pour laisser les iris voir le plafond de la chambre. Elle prend quelques instants à se réveiller, mais rapidement, elle s’étire, se lève du lit, et fait rapidement son sport durant quelques minutes. Lorsqu’elle a fini, elle s’étire à nouveau, mais cette fois-ci pour s’assurer que ses muscles ne lui font pas mal, et sort de la chambre sans faire trop de bruit. Alors qu’elle traverse le couloir en essayant d’oublier ce rêve d’enfance, elle tombe sur…

Kenoze: “… Harry ?”

Ce dernier se retourne et fixe droit vers Kenoze. Il est devant la fenêtre au fond du couloir, ses cheveux actuellement détachés.

Harry: “Kenoze. Tu te lèves tôt.”

Kenoze: “J’ai fait un rêve qui me donne autant envie de vivre que de mourir, donc je ne voulais plus dormir.”

Harry: “Un cauchemar ?”

Kenoze: “Moitié rêve, moitié cauchemar. Un moment de mon passé.”

Harry: “… Je vois.”

Il ne sait pas quoi dire de plus à tout cela et Kenoze sourit.

Kenoze: “Tu parlais avec qui, tout seul ? T’as perdu la boule après tout ce temps ?”

Harry: “Je me parlais à moi-même en observant l’extérieur.”

Kenoze: “Bah, se parler tout seul, on le fait tous.”

Elle se touche l’épaule gauche en la tournant doucement, une faible douleur à cet endroit-là. Harry la regarde sans rien dire et finit par tourner à nouveau le visage vers la fenêtre, admirant la ville de Sombra comme il avait dit qu’il faisait. Kenoze n’a pas de raison de douter de ses mots et rejoint donc la salle de bain, préférant commencer la journée en se sentant propre. Lorsqu’il est certain que Kenoze est à l’intérieur de la pièce, il soupire. Elle ne ferme pas la porte à clef et elle pourrait donc l’écouter, vu que c’est une espionne douée, alors Harry descend les escaliers tout en continuant de parler.

Harry: “Elle ne doit pas se douter de notre relation, personne ne le peut. Désolé, Maître. J’ai dû…”

La personne lui répond que cela n’a aucune importance et lui demande de confirmer un certain détail. Harry s’arrête au bas des escaliers et tourne le visage vers la cuisine, là où Oshio se trouve déjà, en train de manger son petit-déjeuner.

Harry: “Je vous le confirmerai, promis. Je surveille les actions de chacun.”

Bien.

Harry: “Je dois vous laisser pour ce matin.”

Portes-toi bien, Harry.

L’homme ferme les yeux et l’instant d’après, la “communication” s’arrête. Harry se dirige vers la salle à manger où Oshio le remarque enfin et le salue.

Oshio: “Tu vas bien, Harry ?”

Harry: “Comme un nénuphar sur un lac calme.”

Oshio: “… Je prends ça pour un oui ?”

Harry: “Oui.”

Oshio: “Je vais bien aussi, merci de m’avoir demandé !”

Harry: “Je ne te l’ai pas demandé.”

Oshio: “Oh, de rien !”

L’homme se met à rire tout seul avant de soupirer.

Oshio: “Tu ne veux jamais me demander si je vais bien en retour…”

Harry: “Je n’y ai pas pensé. J’espère que tu vas bien.”

Oshio: “Je vais bien, merci !”

Harry s’assied à côté de lui et secoue la tête.

Harry: “Tu es un homme étrange.”

Oshio: “Je me suis juste levé du bon pied, aujourd’hui. Ne fais pas attention à mes bêtises.”

Harry: “C’est tant mieux. Se sentir bien est mieux que se sentir mal, n’est-ce pas ?”

Oshio: “Bien sûr !”

Harry: “… si seulement…”

Oshio: “?”

L’homme aux cheveux rouges cligne des yeux en regardant Harry, mais celui-ci secoue à nouveau la tête.

Harry: “Pardon.”

Oshio: “… Ce n’est… pas grave.”

Oshio hausse finalement les épaules et termine de manger, laissant Harry fixer le mur devant lui silencieusement, n’allant même pas chercher une pomme, des céréales ou du pain. Comme souvent… Harry ne mange rien.

****************************************************

Quelques heures plus tard, après la fin de l’entraînement de Milo et Jiax, ces deux-là se posent dans un canapé et soupirent en chœur.

Jiax: “Harry est plus dur avec nous, vu qu’le Test des Anges arrive…”

Milo: “Ahah, ça ne me dérange pas ! Il doit bien m’entraîner si je veux avoir mes chances pour devenir Prétendant au Trône. Être puissant est obligatoire pour devenir Roi, donc…”

Jiax: “J’dis pas l’contraire, mais… Bah, t’as raison.”

Elle préfère ne rien répliquer et croise les bras en fermant les yeux, profitant de sa pause. Même s’ils n’auront pas à s’entraîner à nouveau et qu’ils se sont déjà étirés, Jiax ne compte pas rien faire cette journée-ci, donc elle pense visiter un peu la ville, ce qui va probablement la fatiguer mentalement en pensant au passé. Savoir que l’endroit d’où elle vient est désormais enveloppée d’une voûte qui ne laisse personne partir, que Sombra est comme une prison dont les murs sont invisibles… Elle ne sait pas bien ce qu’elle doit en penser, ce qu’elle doit ressentir à propos de tout cela. Jiax ne voulait pas revenir ici et avait laissé son passé derrière, mais heureusement, elle n’a pas réellement besoin de le confronter. Corissu a beau être le Maire de cette ville, maintenant, elle n’a pas à aller le voir. Elle n’a pas à discuter avec lui, ni à lui demander ce qu’il s’est passé durant ces quatorze dernières années. Ils n’ont qu’à trouver la source de ce dôme, l’arrêter ou la détruire et finalement sortir de cette voûte, de cette ville qui lui rappelle le feu de la guerre.

Milo: “Tu comptes faire quoi, aujourd’hui, Jiax ?”

L’Ancient tourne le visage vers l’homme qu’elle doit protéger et ouvre les yeux.

Jiax: “J’pense visiter un peu la ville. Et toi ?”

Milo: “Soit regarder un peu les livres qu’ils ont ici ou alors je comptais aussi visiter la ville. On peut y aller ensemble, si tu veux ?”

Les yeux de Jiax s’ouvrent un peu plus grand, mais que faiblement. Elle aimerait accepter avec grande joie, mais elle ne veut pas qu’il découvre la vérité à propos de son lien à cet endroit. Certes, peu de chance que cela arrive, surtout que son prénom n’est plus le même et que son physique ne ressemble pas à celui qu’elle avait plus jeune, lorsqu’elle vivait encore à Sombra, mais…

Jiax: “… D’accord.”

Toutefois, elle accepte avec le sourire. Milo s’étire les bras avant d’avouer que cela lui fait grandement plaisir, ayant hâte de voir un peu plus de cette belle ville.

Jiax: “… J’avoue qu’elle n’est pas moche.”

La voir en paix de la sorte… lui paraît si étrange. Les feux de la guerre, les cris abominables et le stress qu’une nouvelle attaque puisse arriver… Tout cela a disparu. Même si la voûte empêche quiconque de sortir, l’endroit reste si… paisible. Elle n’a pas encore bien visité la ville, mais du peu qu’elle a pû observer… Doit-elle en être heureuse ? De plus, la guerre…

Elle s’est terminée sûrement à cause de la voûte qui emprisonne n’importe qui oserait la traverser, mais…

Même si la guerre s’est arrêtée, cela ne signifie pas que Sombra est encore libre. Aucune ville n’a été victorieuse, mais contrairement à Ember, Sombra n’est toujours pas “sauvée” aux yeux de Jiax. C’est lorsque ce dôme sera brisé qu’elle pourra considérer cet endroit comme réellement libre… Néanmoins, comment le faire ? Ils n’ont qu’environ deux mois devant eux pour trouver une solution, vu que le Test des Anges arrive pas à pas. Pour l’instant, Milo ne semble pas vouloir s’y préoccuper de trop pour se concentrer sur ses entraînements et son apprentissage sur l’Histoire. Exactement : en savoir beaucoup sur l’Histoire, celle du monde, est très important pour devenir Roi. Il faut aussi savoir gérer des conflits en tout genre, être doué en comptabilité, en connaître un minimum sur chaque ville importante, etc… etc…

Il doit tant apprendre. Milo est quelqu’un de si fort et intelligent… pense Jiax. Beaucoup de gens ne pourraient pas supporter une telle tâche. Devenir Prétendant au Trône ou encore mieux, le Roi d’Izarel, n’est pas qu’une question de force : des gens surpuissants n’auront jamais aucune chance d’espérer devenir Roi dans le futur. Il faut étudier tous les jours, avoir un cœur en or et ne jamais accepter l’abandon. Savoir faire face au passé, au présent et au futur. Elle n’imagine même pas la pression qui doit se construire sur ses épaules… Déjà que Jiax est souvent stressée de savoir si elle est suffisamment forte pour ce travail, pour protéger Milo et les autres de la faction, alors le stress de Milo doit atteindre un plafond qu’elle ne peut pas voir de ses propres yeux. Elle le respecte pour cela. Il ne possède pas une Recommandation pour rien non plus.

Milo: “Tu me dis quand tu veux y aller ? Je vais prendre une douche rapide, moi.”

Il se lève en lâchant un sourire rapide vers Jiax. Cette dernière tend la main pour lui attraper la manche, mais elle s’arrête au milieu et la remet à ses côtés. Milo se retourne vers elle, ayant l’impression de l’avoir vu bouger, mais l’Ancient agite justement doucement la main.

Jiax: “Je prendrai ma douche après.”

Milo: “… Bien.”

Il acquiesce et sort du salon, laissant l’Ancient qui soupire sur le sofa.

Jiax: “… Peureuse.”

*******************************************************

La journée continue donc, arrivant enfin à sa fin : la soirée commence. Les membres de la faction de Milo mangent ensemble autour de la table de la salle à manger, avec même Harry qui est présent. Natasha parle joyeusement avec ses amis, seulement Kenoze qui est un peu plus silencieuse que les autres ce soir.

Kenoze: “…”

Oshio: “Pourquoi tu parles si peu, Keno ?”

Le serviteur en a marre du manque d’énergie de son amie et donc lui pose la question en tapotant son bras. L’espionne tire doucement de la langue.

Kenoze: “Pour une fois que je ne t’embête pas… Je te manque à ce point-là~ ?”

Oshio: “Avoir une Kenoze sans énergie, c’est bizarre. Il n’y a que quand tu es au combat que je te vois être sérieuse et silencieuse…”

Milo: “Je peux t’assurer qu’à part si elle prend le combat sérieusement, elle ose parfois blaguer en se battant.”

Kenoze: “Pas ma faute si je trouve mes meilleures blagues quand je me bats !”

Jiax: “La faute à qui, alors ?”

Kenoze: “Râlez sur les dieux, pas moi.”

Elle croise les bras, ce qui en fait rire certains. Natasha arrête de pouffer et sourit en regardant Kenoze, cette dernière acquiesçant doucement ; un geste qu’elles seules pourraient comprendre. La Kitta est appelée par Miranda qui lui demande si la nourriture lui va bien : elle a aidé Milo à cuisiner, aujourd’hui.

Natasha: “J’aime beaucoup !”

Miranda: “Parfait.”

Harry: “Je ne suis pas du genre à m’intéresser aux autres, mais Miranda, comment vas-tu faire pour tes autres travaux ? Tu appartiens à plusieurs nobles, non ?”

Étant remémorée de cela, la femme serre un poing en l’agitant vers le plafond.

Miranda: “Si ce dôme de mort n’existait pas, je n’aurais pas à m’inquiéter de tout ça !!”

Milo: “Tu vas être renvoyée par plusieurs nobles… Tu vas devenir notre cochère personnelle, Miranda !”

Miranda: “Tu rêves.”

Milo: “Est-ce si horrible de travailler pour moi ? Tu as même ton petit chat qui est ma serviteuse, tu pourrais la voir plus souvent~ !”

Miranda semble y réfléchir, mais très rapidement, elle lui donne sa réponse :

Miranda: “Mon petit chat, comme tu le dis si bien, est entre de bonnes mains, avec toi, alors je n’ai aucune raison de la surveiller de près. De plus, même si tu es quelqu’un de généreux et d’amical, j’ai besoin de plus d’argent que cela pour vivre.”

Oshio: “Pourquoi tu ne l’engages pas simplement dans la faction directement et qu’elle reste avec nous ? Comme cela, elle aurait un toit où dormir et elle n’aurait pas besoin d’autant d’argent.”

Une proposition qui paraît intéressante et l’une dont n’avait même pas pensé Natasha. Milo tourne le visage vers lui.

Milo: “J’y ai pensé et je lui ai proposé, mais…”

Miranda: “Une cochère n’a pas le droit de faire partie intégrante d’une faction comme un serviteur ou un garde du corps. Le seul moyen que j’aurai de rester avec vous de la sorte est de changer de travail, mais ce n’est pas aussi simple que cela.”

Natasha: “Ah bon ?”

Miranda acquiesce en piquant un bout de viande dans son assiette.

Miranda: “Je dois aller à la capitale et demander un changement de travail. Milo devrait aussi s’occuper de cela en donnant son accord et signer des papiers, surtout que je ne peux pas choisir n’importe quel travail. De plus, cela signifie que vous devriez trouver une autre cochère, car je n’aurai plus le droit d’exercer cette activité professionnellement, uniquement comme passion.”

Jiax: “Tu n’as qu’à être notre cochère sans que ce soit ton travail !”

Milo: “Encore une fois, ce n’est pas si simple. Même si c’est quelque chose de possible. Si elle veut nous emmener dans une ville contrôlée par le gouvernement, il faudra qu’elle montre sa licence. Si elle ne travaille plus comme cochère, alors elle n’en possède plus, donc cela considéré comme de la “profession illégale”.”

Miranda: “De plus, si Milo me paye pour mon travail de cochère sans que je le suis, cela sera considéré comme de l’argent noir et si le gouvernement vient à l’apprendre…”

Oshio: “Adieu les chances d’être un futur Roi.”

Milo acquiesce et Miranda mâche son bout de viande en profitant du goût et de la texture. Oshio soupire.

Oshio: “Donc c’est impossible, hein…”

Milo: “Je pourrai la payer plus pour qu’elle ait suffisamment d’argent pour vivre seule sans problème, mais je ne peux pas me permettre de trop donner non plus : on a besoin de cet argent pour les futurs investissements et tout le tralala qui arrivera lorsque je serai Prétendant au Trône.”

Miranda: “En plus, même si j’apprécie la proposition, je n’aime pas forcément travailler pour une seule personne. Quand Milo m’appellera pour que je lui sers de cochère, je serai heureuse de revoir Natasha et toutes vos bouilles, mais rester à vos côtés aussi longtemps, j’aurai l’impression qu’on a volé mes jambes.”

Oshio: “On est pas si horribles, ne t’inquiète pas !”

Miranda: “Je n’ai pas confiance en la femme à côté de toi. Je suis certaine que si ses gestes étaient connus du monde entier, elle aurait été brûlé vivante sans même utiliser de bûches, mais simplement avec les papiers de ses infractions pour harcèlement sexuel.”

Miranda: “Je n’ai pas harcelé sexuellement quiconque ! Surtout pas pour qu’on puisse remplir autant de papiers !”

Miranda: “Hm.”

Les membres de la faction se mettent à rire avec Kenoze qui soupire en mangeant la fin de son plat, se demandant si ses actions peuvent parfois être considérées comme de l’harcèlement sexuel. Elle sait qu’elle peut parfois se montrer insistante, mais jamais ne force-t-elle personne à faire quoi que ce soit… Toutefois, peut-être devra-t-elle faire attention, surtout qu’elle est fortement attirée par le physique de Natasha. Elle est une Kitta, donc cela n’aide pas le cœur de Kenoze à se calmer. Néanmoins, elle ne veut pas forcer quiconque ou rendre trop inconfortable ceux autour d’elle, donc Kenoze veut faire attention.

Et ensuite, le repas se termine sans encombre. Les membres de la faction papotent amicalement, avec Harry qui ne répond qu’aux questions sans en poser, lâchant parfois l’un ou l’autre regard vers Kenoze. Cette dernière montre un peu plus d’énergie qu’au début du repas, mais elle ne semble pas déployer tout ce qu’elle possède à l’intérieur, ce qui n’est toutefois pas si dérangeant : cela crée un peu plus de calme. Milo parle surtout avec Jiax et Natasha, tous trois parlant de la ville de Sombra, tandis que Miranda écoute les conversations en prenant parfois la parole, mais profitant juste de ce repos pour digérer. Elle n’a pas énormément mangé, mais elle n’a pas hésité à se resservir une deuxième fois…

Quelques minutes plus tard, la salle à manger qui était si vivante et remplie de discussions est désormais vide et sans lumière, tout le monde étant monté aux étages. Certains sont déjà dans leur chambre, mais Natasha prend avec Miranda, vu que cette dernière avait réellement voulu se reposer dans l’un. Vu qu’ils veulent économiser le moins d’eau, ils peuvent prendre des douches ou des bains ensemble à tout moment, surtout qu’au sein de cette faction, la gêne n’est pas toujours si présente…

Mais une personne n’est pas à l’étage, mais ouvre la porte-fenêtre en plissant les yeux.

????: “…”

Sans un mot, la personne sort de la pièce et arrive à l’extérieur, laissant son visage se faire caresser par la douce brise de la nuit. Elle avance vers la ville de Sombra avec des yeux plissés, serrant les poings en se dirigeant vers son “rendez-vous”…

**********************************************************

????: “Par là.”

Un homme parle. Derrière lui, une autre personne marche en tenant une lanterne dans la main. La lumière est faible et n’éclaire pas grand chose, mais cela est bien suffisant pour pouvoir se repérer dans la forêt duveteuse.

????: “Tu es bien certain que l’un est tombé dans le piège… ?”

L’autre personne se révèle être un homme, mais l’obscurité et la capuche qu’il a sur la tête ne permettront à personne de le reconnaître. Exceptés les cheveux sur le devant de son visage, tout le reste est bien caché sous la capuche de son vêtement. Il avance à pas lents, mais ceux-ci sont pour autant pressés.

????: “C’est certain. Il ne peut plus fuir, désormais.”

L’homme qui tient la lanterne sourit et l’autre homme serre plusieurs fois les poings en plissant les yeux.

????: “On dirait qu’un intrus est apparu à l’intérieur de mon paradis. Je suppose qu’il est temps de l’éliminer.”

L’homme sourit et ses yeux oranges sont enfin visibles.

Corissu: “Et pour éliminer un intrus, rien de mieux que d’un pieu dans le cœur.”

L’homme derrière le Maire pouffe, amusé et voyant déjà la scène qui va arriver, surtout que cela n’est pas la première fois qu’ils vont agir de la sorte. Tous deux s’avancent dans la forêt sombre et peu rassurante, mais ils n’ont pas peur. Ils savent exactement où ils se dirigent sans le besoin d’une carte ou d’un repère : ils sont juste habitués. Corissu sait le nombre exact de pas qu’il faut faire pour aller au mur du dôme depuis la lisière de la forêt, alors à quoi bon créer des repères ? Il n’a pas besoin de telles choses.

Corissu: “Un autre habitant d’Ember dans ton piège… Heureusement que nous faisons pas cela souvent.”

????: “Déjà qu’certains ont des doutes sur nous…”

Corissu: “Personne ne penserait qu’on travaille ensemble, mais vu que je suis Maire de Sombra et que j’ai vécu la guerre, je ne peux que comprendre les doutes. Toutefois, je ferai toujours en sorte qu’on ne se fasse pas repérer. Ne t’inquiètes pas.”

????: “T’sais que j’te fais confiance, Corissu.”

Corissu: “J’espère bien.”

Il est compliqué de savoir si ces derniers mots sont des menaces ou non, mais l’homme ne s’en tracasse pas le moindre du monde et continue d’avancer vers l’endroit où son piège a été posé. La lanterne dans sa main se balance de gauche à droite, mais la bougie à l’intérieur ne compte pas s’éteindre tant qu’on ne lui souffle pas dessus. Exceptés leurs pas très faibles et la douce brise qui passe entre les arbres de la forêt, rien n’est audible dans les alentours. Ils sont tous deux sur leurs alertes au cas où quelqu’un oserait les espionner, mais ils ne ressentent aucune présence. Eux-mêmes cachent la leur du mieux qu’ils peuvent. Alors qu’ils continuent de marcher, un bruit de lamentation est audible un peu plus loin. Cela ne peut signifier qu’une chose : ils arrivent à l’endroit où ils doivent se trouver. Et justement…

Homme d’Ember: “A-Ah ?”

Corissu s’arrête à quelques pas d’un homme qui plisse les yeux en voyant la lumière de la lanterne. Il regarde les deux hommes qui viennent d’arriver et il déglutit.

Homme d’Ember: “A-Aidez-moi ! J’étais en train de chasser une biche quand mon pied a été attrapé dans ce piège…”

Corissu: “Vous venez d’Ember, n’est-ce pas ? Il y a tant de chasseurs là-bas.”

Homme d’Ember: “La forêt nous offre de la viande gratuite, mais il faut la mériter. Vu que les biches se montrent plus facilement le soir, j’ai voulu… Bref, vous voulez bien m’aider ?”

Corissu: “… De l’aide.”

Le Maire ferme les yeux et soupire longuement, ce qui intrigue grandement l’homme au pied attrapé dans le piège. Celui qui est derrière Corissu, la lanterne dans la main, reste silencieux.

Corissu: “Quand nous demandions de l’aide, vous avez continué d’attaquer… Et maintenant… Demander de l’aide.”

Corissu ouvre à nouveau les yeux et sourit doucement, observant l’homme devant lui.

Corissu: “Nous allons vous aider. Aider à vous montrer le passage vers les enfers.”

D’un geste rapide, Corissu libère l’homme de son Tempus.

Le libère en lui coupant le pied, celui qui est attrapé dans le piège.

L’habitant d’Ember ouvre grand les yeux et veut hurler, mais Corissu met une main devant sa bouche, les yeux plissés et clairement enragés.

Corissu: “Je vous laisse l’occasion de fuir d’ici. Si vous nous échappez, j’accepte de vous laisser en vie. Osez hurler et je vous tue sur le coup. Je vous laisse quinze secondes d’avance, démon.”

Homme d’Ember: “Hm, hmmm, hmm !!”

La souffrance est trop grande pour qu’il ne puisse pas se plaindre et se tordre de douleur, mais les menaces de l’homme devant lui font qu’il fait de son mieux pour retenir les hurlements en lui : il a une chance, bien qu’infiniment petite, de pouvoir échapper à la mort. Il ferme donc la bouche en serrant violemment les lèvres, fixant les deux hommes devant lui.

Corissu: “Cours, démon.”

Et le Maire le pousse, le lâchant donc dans la nature. L’habitant d’Ember ne sait pas réellement ce qu’il se passe, mais il comprend bien qu’il a été piégé : la raison pour laquelle certains villageois de sa ville ont disparu devient désormais claire. Toutefois, si ces deux hommes veulent en réalité sa mort… Est-ce que ça signifie que c’est trop tard pour lui ? Est-il à l’intérieur du “dôme” dont a parlé le Maire d’Ember ? Celui qui ne permet à personne de revenir à l’extérieur… ? Si c’est le cas, est-ce que fuir sert à quelque chose ? Il peut peut-être se cacher, mais vu l’Aura qu’il a ressenti depuis l’homme aux cheveux verts, ce n’est clairement pas quelqu’un de faible ; bien plus fort que lui, en tout cas. Cet habitant se demande s’il peut cacher suffisamment sa présence pour échapper à ces deux hommes… mais plus il y pense, plus il comprend que c’est ici que tout se termine pour lui. Il ne se voit pas gagner contre eux en combat et fuir ne lui servira pas bien longtemps. Néanmoins, s’il ose crier, que va-t-il se passer… ? Ne va-t-il pas se faire tuer en un instant ? Même s’il arrive à prévenir quiconque dans les environs — ce qui a peu de chance d’arriver —, il ne survivra jamais. Il ne connaît pas l’identité des deux hommes qui sont arrivés devant lui, donc il ne peut même pas hurler leur prénom avant de mourir, espérant que quiconque comprendrait qui sont ses agresseurs. Toutefois, cela n’est pas une option.

Alors qu’il court comme il peut, un grand frisson lui traverse le dos. Il tourne à peine le dos qu’il remarque que l’homme qui tenait la lanterne fonce vers lui, souriant. Ce n’est pas un sourire amical ou rassurant, mais l’un de folie, qui ne cache pas la noirceur du cœur de l’homme.

Homme d’Ember: “E-Eeek !”

Lâchant un cri de peur, la cible continue de courir, comme un animal qui tente de fuir le prédateur. Toutefois, avec une jambe en moins et aucun vrai entraînement, jamais ne pourra-t-il s’échapper. Seule la mort peut l’attendre, dans cette forêt. Ici… sa vie s’arrêtera.

Toutefois, cela aurait été vrai à une seule condition.

Chapitre 45 : L’Invisible
                    Beauté

????: “!!!!”

L’homme au sourire fou tranche devant lui la lame qu’il garde sur lui, mais celle-ci n’arrive pas à laisser une traînée rougeâtre devant lui… ne coupant que l’air dans sa lancée. Il freine et se retourne, mais il ne voit rien, ni ne ressent personne… excepté l’habitant d’Ember qui s’enfuit à toute vitesse.

????: “Corissu ! Par—”

Corissu: “Je sais.”

Même le Maire n’a pas compris ce qu’il s’est passé, mais ce dont ils peuvent être tous deux certains, c’est que leur cible a réussi à s’échapper. Cependant, cela n’était pas grâce à ses propres capacités… mais celles de quelqu’un d’autre. Une personne… invisible.

Corissu: “Vous nous échapperez point.”

Il court en direction de l’homme dont il arrive toujours à ressentir la présence et crée des fils de glace qu’il envoie en direction de l’habitant d’Ember. Néanmoins, les fils se font désintégrer en plein air, sans pourtant n’avoir rien touché.

Corissu: “?!”

Le Maire ne comprend pas, mais il pense qu’il a dû ne pas faire attention et les envoyer contre une branche. Ainsi, il envoie à nouveau ses fils, surtout que la présence de l’homme devient de plus en plus faible… mais à nouveau, les fils se désintègrent en plein air. Corissu freine, comprenant qu’il ne pourra jamais les rattraper, et serre les poings. Rapidement, l’autre homme qui l’accompagne s’approche de lui et grince des dents.

????: “Pourquoi t’les poursuis pas ?! Y doit y avoir une traînée d’sang derrière, nan ?”

Corissu: “L’obscurité est trop forte et même si on arrivait à les suivre, il faudrait qu’on prenne notre temps, ce qu’on a pas. Je ne sais pas qui a sauvé cet homme, mais… Ce n’est pas une personne faible.”

????: “T’crois qu’c’est quelqu’un des nouveaux… ?”

Corissu: “Impossible, ils ne sont pas censés savoir ce qu’il se passe dans la ville, donc jamais ils n’auraient pû… C’est probablement quelqu’un qui habite la ville depuis un petit temps.”

????: “Anura ou Katherine… ?!”

Corissu: “… Impossible à dire. Je ne vois pas Katherine en avoir quelque chose à faire et Anura… C’est possible, mais je ne pense pas. N’y pensons pas ce soir, on retourne chez nous et on se prépare.”

????: “Se préparer… ?”

Corissu serre fortement la main qui tient la lanterne et fronce les sourcils.

Corissu: “La personne connaît nos identités… Si elle vient à la révéler à tous, il va falloir qu’on se défende. Il faut qu’on se prépare au pire.”

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De son côté, Natasha discute tranquillement avec Miranda dans le lit. Elles ne dorment toujours pas, mais la femme aux cheveux blonds a avoué à la Kitta qu’elle compte bien fermer les yeux et laisser son matelas la bercer. Natasha a dit qu’elle attendait juste “quelque chose”, mais qu’elle dormirait après. Miranda a accepté, bien que curieuse. Justement…

On vient toquer à la porte de leur chambre.

Natasha se lève de son lit et dit à Miranda qu’elle revient bientôt. La cochère acquiesce et attend donc le retour de la Kitta pour s’endormir. Natasha sort de la chambre et se retourne vers la femme.

Natasha: “Alors ?”

Kenoze: “Tu avais raison de me demander de vérifier l’arbre aux fils barbelés que tu as vu. Deux hommes ont voulu tuer un autre homme.”

Natasha: “Vraiment ? Qui ?”

La Kitta faisant semblant d’être surprise : elle savait déjà auparavant que cela allait arriver, bien évidemment. Elle avait demandé à Kenoze auparavant d’aller vérifier les lieux ce soir au cas où, vu qu’elle avait un mauvais pressentiment. Encore une fois, Natasha avait utilisé l’excuse de son instinct, mais elle a le droit : elle est une Kitta, après tout. Elle aurait aimé que son instinct soit réellement si utile, mais cela n’était malheureusement pas le cas…

Kenoze: “L’un des deux était Corissu, le Maire de Sombra.”

Natasha plisse les yeux : elle s’en était doutée, vu qu’il a osé les tuer dans son ancienne “vie”. Cela l’aurait bien plus étonné si cela n’était pas arrivé… Toutefois, elle en reste perturbée : le Maire de la ville est donc l’une des deux personnes qui osent tuer l’habitant d’Ember… Il est donc forcément leur ennemi.

Kenoze: “Pour l’autre homme…”

Kenoze: “Je l’ai rapidement vu grâce à la lanterne qu’il avait dans les mains, mais il avait des cheveux noirs et des mèches rouges.”

Natasha ouvre grand les yeux, cela lentement. Kenoze se frotte la nuque.

Kenoze: “J’sais pas qui c’est, mais je ne pense pas que le Maire de Sombra soit quelqu’un de très bien, du coup… J’ai caché l’homme dans une des chambres vides et je vais rester avec lui. J’ai pû un peu le guérir, mais il a un pied coupé, je ne peux rien y faire.”

Natasha: “… Ils ne t’ont pas vu ?”

Kenoze secoue la tête et sourit ensuite.

Kenoze: “Je suis une espionne, ma spécialité est de ne pas me faire remarquer. Peu de chance qu’ils ont pu ressentir ma présence et impossible qu’ils savent que c’est moi. Toutefois, il est possible qu’ils viennent vérifier ici un jour, donc il va falloir qu’on s’y prépare.”

Natasha: “… Merci, Kenoze. Je ne pensais pas que ça serait si…”

Kenoze: “Tu m’étonnes. T’as un instinct de taré, tu sais !”

Kenoze lui tapote dans le dos en rigolant avant de se retourner.

Kenoze: “T’es à peine arrivée que t’es déjà un atout pour nous. Tu me rends jalouse, t’sais ?”

L’espionne lève la main et la secoue en s’avançant dans le couloir et Natasha lui souhaite bonne nuit. Avant de retourner dans sa chambre, la Kitta grince des dents.

Cheveux noirs… mèches rouges… C’est donc lui…

Elle n’y avait pas pensé, surtout qu’elle ne lui a presque pas parlé, mais celui qui aide Corissu à tuer les habitants d’Ember… Il va falloir qu’elle s’assure qu’il ne fasse aucune bêtise avant l’arrivée de Vix, surtout qu’il est un allié à Corissu, l’ennemi qu’ils vont devoir vaincre pour détruire ce dôme.

Les deux ennemis à l’intérieur de Sombra sont donc Corissu… et Ford.



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Chapitre 44 – Le Sincère Sourire d’Une Femme Menu à suivre...