L'Etrange Vie d'un chat | Strange Life of a Cat | 回到过去变成猫
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Chapitre 26 : Mords-moi l’oreille si tu l’oses
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Après avoir donné des instructions, He Tao alluma une autre cigarette et s’assit à côté de Wei Ling. L’affaire étant désormais résolue, il se sentait comme libéré d’un poids qui pesait sur ses épaules. Afin de mener son opération, il avait fait en sorte de ne pas trop fumer pour éviter de sentir le tabac. Maintenant, cela n’était plus un problème.

– « Où penses-tu travailler en tant qu’agent de sécurité ? Dans un complexe résidentiel ? Une entreprise ou bien peut-être une usine ? » Demanda-t-il.

– « Une entreprise ou une usine. Ça dépendra. Après tout, l’usine n’a pas encore été construite. » Répondit Wei Ling.

– « À qui appartiendra-t-elle ? »

– « Au père de Charbon et à ses amis. J’ai décidé de les rejoindre à la dernière minute. Mais je ne suis pas très doué en science donc après y avoir investi ce qui me restait d’économies, j’ai décidé qu’être agent de sécurité me conviendrait mieux. Je pense inviter mes amis retraités de l’armée à se joindre à nous par la suite. »

He Tao demeura un moment silencieux puis pointa du doigt le chat noir qui dormait sur le toit et dit :

– « Son père ? »

– « Ouais. » Wei Ling fit tomber la cendre de sa cigarette. « Les gens dans le quartier utilisent ce genre de langage. Ils se considèrent comme la maman ou le papa de leurs animaux. »

– « Depuis quand les gens ont-ils décidé de tenir leurs animaux domestiques en si haute estime ? »

– « Je suppose qu’ils ont commencé à le faire après avoir été déçus par les humains. J’ai entendu un jour un dicton qui disait que plus on connait de gens, plus on apprécie à quel point les animaux sont adorables. »

– « À mon avis, cette façon de penser est trop extrême et pour ma part, je ne pense pas que tous les animaux soient adorables. Par exemple, celui-ci. », Wei Ling désigna Zheng Than : « Celui-ci a pas mal de caractère et n’écoute jamais. »

– « Tss », fit He Tao. Il allait rajouter des insultes mais se souvint qu’il devait toujours une faveur au chat et s’en abstint.

– « Oh, c’est vrai. Dis à ton ami de ne pas trop attirer l’attention pour le moment. J’ai entendu dire que des personnes haut-placées ont donné l’ordre de nettoyer les rues. »

– « Je lui aurais dit même si tu ne m’en avais pas parlé. C’est vraiment un dépotoir là-bas. C’est donc une bonne chose que la police soit là pour y remédier. »

Les officiers de police ayant terminé leurs tâches, He Tao arrêta là la discussion et tapota Wei Ling à l’épaule.

– « Si tu as besoin d’aide, tu sais que je suis là pour toi. J’irai visiter ton usine quand sa construction sera achevée. »

Wei Ling lui serra la main pour indiquer qu’il avait compris.

– « Quant à toi, mon frère, ne te focalise pas trop sur ta carrière. Tes réflexes ne sont plus ce qu’ils étaient. Sans le chat tout à l’heure, tu aurais été dans de beaux draps. »

Le policier gloussa.

– « Vous les gars vous êtes insupportables. Vous passez votre temps à vous attirer les ennuis, il faut donc que je monte en grade pour m’occuper de vous. Autrement, vous devrez aller supplier quelqu’un d’autre. »

Wei Ling le regarda partir. Il prit une longue bouffée de cigarette, la jeta par terre et l’écrasa. Il appela Zheng Tan :

– « Charbon, on y va. »

Le jeune félin se leva et s’étira. Il regarda autour de lui, fixa un moment le panneau d’affichage de la publicité immobilière, secoua sa fourrure et descendit. Il était temps de rentrer à la maison.

Sur le chemin, Wei Ling ralentit sa moto et fit quelques détours, comme s’il n’était sorti que pour faire un tour.

Il était trois heures de l’après-midi lorsqu’ils rentrèrent aux quartiers. Zheng Tan alla directement prendre un bain. Il gratta sa bassine pour faire comprendre à Wei Ling qu’il devait faire bouillir de l’eau.

Wei Ling prit également une douche. Étant donné qu’ils allaient retourner à l’hôpital, mieux valait retirer toute la saleté qu’ils avaient récoltée durant leur voyage matinal. C’était moins une question d’apparence que le fait qu’ils ne voulaient pas ramener trop de bactéries là-bas. Même si Mama Jiao n’était pas dans une salle stérilisée, c’était préférable pour les autres patients.

Lorsqu’ils arrivèrent à l’hôpital, Ils entendirent Mama Jiao rire avec Li Xiaoxi, l’interne qui s’occupait d’elle.

Zheng Tan remua les oreilles. Les enfants étaient à l’école à cette heure-ci, qu’est-ce qui pouvait bien la rendre si joyeuse ?

Le chat noir comprit lorsqu’ils entrèrent dans la salle.

Sur le lit de Mama Jiao, une silhouette bleue roulait près de son bras valide. Elle se coucha sur le dos pour demander des gratouilles au ventre.

Zheng Tan : « … »

Pourquoi cet idiot était de retour si tôt ?

Le propriétaire de Général, le Professeur Tan, discutait avec Papa Jiao.

Le Professeur Tan, qui avait environ le même âge que lui, semblait extrêmement content.

– « Cette fois, durant notre voyage vers la réserve naturelle, nous avons rencontré un autre ara bleu, tout comme Général. Il appartenait à un professeur d’écologie. Cet oiseau était tout aussi intelligent, quoiqu’il n’articulât pas aussi bien que le nôtre ici présent.»

« Les deux oiseaux ont même fait un concours de chant. Bien sûr, notre Général a gagné haut la main. Cet ara n’avait aucun talent. Il ne pouvait atteindre ni les notes aigües, ni les plus basses. On aurait dit qu’il avait le hoquet lorsqu’il descendait dans les graves et avait l’air d’un poulet à l’agonie quand il essayait de monter. »

Cela fit rire tout le monde.

En entendant que l’on racontait son histoire, Général, qui était couché sur le lit de Mama Jiao, se retourna sur le ventre et croassa :

– « Hourra, Général! Hourra, Général! »

– « Chante-nous une autre chanson, Général. » Dit Li Xiaoxi.

L’oiseau bleu pencha la tête sur le côté et réfléchit un moment. Cinq secondes plus tard, il commença :

– « Oh, tendre amour ~ ~ ton sourire est comme un bonbon ~ ~ comme une fleur fleurissant au printemps ~ ~ fleurissant ~ au printemps ~ »

Tout en chantant, il penchait la tête de gauche à droite. Zheng Tan était dégoûté par ses singeries.

Ignorant Général, le chat noir sauta sur le lit de Mama Jiao et poussa le perroquet.

Voyant qu’il était monté sur le lit, la mère réarrangea les draps pour qu’il soit bien.

Avec la douce et chaude couette sous son ventre, Zheng Tan se sentit mieux.

Tout en chantant, Général s’approcha de Zheng Tan. Lorsqu’il eut achevé la dernière note, le bec toujours ouvert, il vola vers le félin dans l’intention de lui mordiller l’oreille.

Zheng Tan banda les pattes et remua les oreilles. Il jeta un regard oblique au perroquet, une lueur menaçant dans les yeux comme pour dire « mords-moi si tu l’oses. Je vais t’apprendre, moi. »

Général, qui n’avait pas vu de chat depuis un bon moment, ne pouvait s’en empêcher. Il voulait mordre les oreilles de Zheng Tan. Cependant, en voyant le regard de ce dernier, il s’arrêta net et, finalement, se détourna.

Tout le monde dans la salle ne put s’empêcher de rire à la vue de cette scène.

Li Xiaoxi regarda l’heure et dut partir pour terminer son travail. Elle reviendrait plus tard pour changer les bandages de Mama Jiao.

Wei Ling non plus ne s’attarda pas davantage.

Zheng tan s’allongea à côté de Mama Jiao en prenant bien garde de ne pas s’approcher trop près de son bras blessé et de ses autres blessures.

Le Professeur Tan et Papa Jiao parlaient des projets à l’université. Général, qui s’ennuyait, décida de s’entraîner à ouvrir des bouteilles avec celle en plastique sur la table de chevet. À chaque fois qu’il était sur le point de toucher l’une des blessures de Mama Jiao, Zheng Tan le repoussait.

Il faisait bien plus chaud à l’intérieur et Zheng Tan commençait à somnoler. Il fut néanmoins réveillé par un coup frappé à la porte. Depuis peu, Li Xiaoxi s’occupait de la salle de Mama Jiao. Quelques docteurs également venaient régulièrement voir comment elle se portait. Li Xiaoxi, bien sûr, savait pour Zheng Tan, mais pas les autres médecins. Si jamais quelqu’un d’autre entrait, il était préférable qu’il reste hors de vue.

Général vola jusqu’à son propriétaire, une capsule de bouteille au bec. Zheng Tan sauta dans un sac à côté de Papa Jiao.

La personne avait environ la trentaine. Ses vêtements étaient orthodoxes mais pas sérieux. Elle semblait facile à approcher mais en même temps très digne. Cependant pas autant que La Buddha.

En la voyant, Papa Jiao se leva immédiatement.

– « Madame Yang, je suis surpris de vous voir ici. »

Cette femme, qui était le professeur principal de Jiao Yuan, lui enseignait aussi le chinois. Zheng Tan l’avait déjà vue plusieurs fois auparavant.

– « J’ai entendu dire que Madame Gu était blessée, c’est pourquoi j’ai décidé de venir lui rendre visite. » Madame Yang posa le panier de fruits qu’elle avait apporté avec elle.

Elle ne vivait pas dans le quartier, mais hors du campus. Cependant, elle venait de finir son travail plus tôt et avait appris que la mère de Jiao Yuan avait eu un accident. Comme elle devait accompagner un proche plus âgé pour un examen médical, elle en profitait pour lui rendre visite.

– « Ah oui, il y a eu une panne d’électricité à l’école. Sans lumière à cette période de l’année, passé quatre heures, les étudiants ne voient plus du tout le tableau noir. Il a fallu annuler la dernière heure de cours. Au magasin de fruits, j’ai rencontré des enfants venus pour rendre visite à Madame Gu. Je leur ai dit que je garderais secrète leur visite surprise. Ne leur dites pas que je vous en ai parlé. » Dit Madame Yang en souriant.

Zheng Tan : « … »

Pauvres gamins. Trahis par leur enseignante si respectée.

Madame Yang ne s’attarda pas car elle accompagnait quelqu’un. Cinq minutes après son départ, Zheng Tan entendit les bruits de pas des enfants au dehors de la salle. La porte s’entrouvrit et Jiao Yuan passa la tête dans l’entrebâillement. Il jeta un coup d’œil dans la salle et dit :

– « Mes camarades ont su pour maman et sont venus lui rendre visite. »

– « Hé bien, qu’attends-tu ? Demande-leur d’entrer. »

Papa Jiao fit celui qui n’était pas au courant et se leva pour les accueillir.

La salle était petite aussi Papa Jiao et le Professeur Tan durent sortir afin que les enfants puissent y accéder.

Zheng Tan sortit légèrement la tête du sac. Il vit les mêmes enfants que d’habitude : Lan Tianzhu, Xiong Xiong et Su an. Ils étaient accompagnés d’une fille.

Mama Jiao regarda la fille.

– « Hé bien, qui avons-nous là ? »

Elle ne connaissait pas tous les camarades de classe de Jiao Yuan, mais elle reconnaissait au moins la plupart d’entre eux. Par contre, cette fille, elle était certaine de ne l’avoir jamais rencontrée.

– « C’est une élève qui vient d’être transférée à notre école. Elle s’appelle Shi Rui. » Dit Jiao Yuan en accentuant sur son nom.

– « Pas étonnant que je ne la reconnaisse pas si elle est nouvelle. »

– « Elle s’appelle Shi Rui. » Répéta Jiao Yuan avec insistance.

– « Je sais qu’elle s’appelle Shi Rui. »

Mama Jiao ne comprenait pas pourquoi son fils répétait encore et encore le nom de la fille. Mais Papa Jiao et Professeur Tan, qui se tenaient à la porte, se regardèrent en souriant. Ils avaient compris l’allusion du jeune garçon.

Jiao Yuan désigna successivement Su An, puis Shi Rui qui le fixait. Il ne savait pas pourquoi Mama Jiao ne se rendait compte de rien. Les oreilles de Su An étaient rouges.

– « Est-ce que tu comprends ?”

– « Jiao Yuan! » S’écria Shi Rui.

– « De quoi t’as peur ? Tout le monde finira bien par le savoir. T’avais pas dit que ta famille déménagerait bientôt dans les quartiers Est ? » Le garçon se fichait éperdument que la nouvelle élève le fixe du regard.

Enfin, Mama Jiao comprit son allusion si évidente. Désormais, les seuls à n’avoir aucune idée de ce dont il parlait étaient Général, qui se tenait sur l’épaule du Professeur Tan et Zheng Tan, toujours dans son sac.

Lorsque Jiao Yuan raconta les évènements de la semaine, le félin charbonneux comprit enfin.  Le papier de tournesol1 était un acide organique communément utilisé comme un indicateur d’acides et d’alcalins en chimie. Il devenait rouge lorsqu’il il était en contact avec de l’acide et bleu lorsqu’il s’agissait d’une base. On en parlait souvent dans les manuels de chimie du collège.

Le jour où Shi Rui fut transférée dans la classe, Su An était malade. Il ne se rendit donc à l’école que l’après-midi. Après le cours, il se reposait sur son bureau lorsque Lan Tianzhu et Jiao Yuan lui demandèrent s’il connaissait Shi Rui.

Il releva la tête et répondit :

– « Bien sûr que je le connais. C’est l’indicateur. »

Shi Rui se tenait derrière lui à ce moment-là. Elle n’était pas très contente car elle détestait être surnommée “l’indicateur”.

Depuis ce jour, Su An devint rouge à chaque fois qu’il entrait en contact avec elle. Ses amis le taquinaient sans relâche à ce sujet.

C’était vraiment une coïncidence que le nom de Su An sonnât comme “acide”2.

Tandis que les enfants riaient et plaisantaient, la sonnerie du téléphone de Papa Jiao retentit. Le Professeur Tan ayant décidé de partir, Général s’envola par la fenêtre et attendit son maître dehors. Il était préférable qu’il ne déambule pas dans l’hôpital.

Avant de sortir pour répondre, Papa Jiao réfléchit un moment et finalement, décida d’emporter avec lui le sac contenant Zheng Tan.

Les enfants ne pouvaient jamais garder un secret. De plus, ce jour-là, la nouvelle élève était avec eux. Mieux valait éviter les ennuis.

Arrivé au bout du couloir, il décrocha.

Zheng Tan écouta la conversation depuis le sac. La personne à l’autre bout du fil était Yuan Zi avec qui Papa Jiao était allé à l’université. Ils parlaient des problèmes concernant l’entreprise qu’ils étaient en train de créer.

L’appel terminé, le père regarda le jeune chat et dit :

– « Charbon, les trente milles yuans sur ton compte bancaire que tu as gagné grâce aux publicités, je vais les investir dans notre entreprise. Nous te verserons des dividendes. Tu seras notre actionnaire. »

Zheng Tan s’était fait beaucoup d’argent grâce aux publicités de Xiao Guo. Au début, il venait une fois par mois pour de nouvelles séances photo. Mais Xiao Guo recevait tant de réactions positives qu’il insista pour que le chat vienne toutes les deux semaines. Zheng Tan ne connaissait pas les réels résultats mais à chaque fois qu’ils se rencontraient, l’homme le regardait comme s’il était le dieu de l’argent.

Investir dans l’entreprise de Papa Jiao ne serait pas un souci, pensa-t-il. Il ne comptait pas dépenser cet argent de toute manière. Quelques temps auparavant, Xiao Guo avait parlé d’autres pubs : bientôt, il allait gagner davantage. Qu’importe si l’entreprise venait à échouer et qu’ils perdent tout l’argent.

Ce que le jeune félin ne savait pas ce jour-là, c’est que dans un avenir proche, le montant sur son compte bancaire deviendrait si important que cela en serait stupéfiant.

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NT: 1Le papier de tournsol se dit “Shi Rui” en chinois.

2“Su An” se prononce “Suan”, ce qui signifie “acide” en chinois.



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