Après avoir atteint une position à quelques centaines de mètres de la ville, la vitesse de vol de Xiao Yan diminua progressivement. Son corps vibra légèrement et les Ailes de Nuages ​​Pourpres sur son dos scintillèrent à quelques reprises avant de rétrécir progressivement.

Le corps du jeune homme tourna dans les airs avant que celui-ci n’atterrisse enfin fermement sur ses deux pieds. Après avoir épousseté ses vêtements, Xiao Yan leva la tête vers cette grande ville de couleur sable. Soulagé d’être enfin arrivé, Il laissa échapper un souffle et sourit. Sans doute en raison de la proximité avec le désert, l’air était extrêmement chaud et sec. La lumière flamboyante du soleil brûlait le vaste sol et faisait s’évaporer des flux d’air chaud qui vous cuisaient littéralement. Ces vagues d’air chaud s’accentuaient au fur et à mesure que le soleil s’élevait dans le ciel, causant dans toute la zone des distorsions dans les airs.

Personne n’aimant se retrouver dans des conditions aussi difficiles, le bon sens eût été de considérer cet environnement hostile. Cependant, Xiao Yan fut lui-même surpris de découvrir que le Feu Pourpre de son corps était devenu bien plus actif. Tout d’abord intrigué, il étendit la main pour capter l’air ambiant et pinça les lèvres. Un long moment plus tard, il murmura :

« Pas étonnant. Environ quatre-vingts pour cent de l’air provient des énergies de Dou Qi de terre ou de feu… »

« Héhé. C’est pour cette raison que le Désert Tager est parfait pour ceux qui pratiquent les Méthodes Qi de type Feu ou Terre. En outre, le Feu Pourpre en toi appartient à une catégorie spéciale qui a une relation particulière avec le soleil. Donc, tout naturellement, tu es encore plus sensible que les autres. » On pouvait entendre le rire léger de Yao Lao se propager depuis l’intérieur de la bague de Xiao Yan.

« Et c’est aussi la raison pour laquelle je t’ai amené jusqu’ici pour t’entraîner. Les conditions ici sont très difficiles. Il n’y a pas mieux pour s’entraîner, c’est le meilleur endroit. »

Xiao Yan hocha la tête et laissa échapper un souffle. Il tapota l’exquise longue robe d’alchimiste qui ressemblait presque à une œuvre d’art avant d’ouvrir sa foulée pour se diriger lentement vers la ville jaune.

Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, le nombre de personnes augmentait sensiblement. Beaucoup des hommes révélaient le haut de leur corps pour montrer leur teint mate et leur virilité. Quant aux femmes qui passaient occasionnellement, leur peau était également légèrement bronzée. Les femmes d’ici n’étaient pas aussi timides et réservées que celles du reste de l’empire. Leurs habits serrés faits de peau de bête ne couvraient que leur poitrine et certaines zones de leur corps. Leur tailles étroites qui se balançaient étaient directement exposées et leurs cuisses longues et élancées étaient généralement recouvertes d’une jupe courte ou d’un short serré. Elles avaient un charme sauvage particulier. Xiao Yan était ravis par la vue qui s’offrait à lui tout au long de sa marche. Il serra les lèvres et leva la tête vers cette ville de couleur sable. Aux portes de celle-ci étaient gravés en rouge deux mots gigantesques. De loin, les lettres semblaient avoir été écrites avec du sang.

« Ville du Desert… » dit doucement Xiao Yan en souriant et en se dirigeant lentement vers l’entrée de la ville.

Plus d’une dizaine de soldats en armure portaient de longues lances et criaient vers ceux qui entraient dans la ville pour qu’ils payent la taxe d’entrée. Voyant que ces soldats ignoraient la chaleur malgré l’armure qu’ils portaient de la tête aux pieds, Xiao Yan se sentit surpris. Pourquoi la défense ici était-elle encore plus importante que celle des grandes villes comme la Roche Noire ?

Les soldats qui montaient la garde sous cette intense chaleur semblaient quelque peu irrités. Ils étaient grossiers et bruyants et pressaient les gens qui souhaitaient entrer dans la ville.

Xiao Yan fronça légèrement les sourcils, secoua la tête et marcha directement à travers les portes de la ville. Au sein de l’Empire Jia Ma, les alchimistes jouissaient d’une considération qui s’apparentait presque à celle accordée à la royauté. Ces taxes d’entrée collectées aux portes des villes étaient imposées par l’empire. Même si les alchimistes ne manquaient pas de ce petit peu d’argent, ils appréciaient grandement les faveurs qui leur étaient accordées.

« Eh, gamin. Tu n’as pas vu ce qui est écrit… ? » Voyant que Xiao Yan entrait directement dans la ville comme s’il n’y avait personne, un des soldats le fixa intensément du regard. Avant qu’il ne puisse déployer toutes ses réprimandes, ses yeux s’arrêtèrent sur l’exquise longue robe d’alchimiste que revêtait le jeune homme. Aussitôt, il ravala ses mots et un sourire hypocrite se dessina sur son visage :

« Monsieur, avez-vous l’intention d’entrer dans la ville ? »

« Oui. » Sans ralentir ses pas, Xiao Yan se dirigea lentement vers le soldat. Il jeta vers lui un regard indifférent, puis ses talons tremblèrent légèrement lorsque son épaule frôla le garde alors qu’il se dirigeait vers la ville.

« Gluk… » Voyant que Xiao Yan avait ignoré l’offense qui lui avait été faite, le soulagement apparut sur le visage du soldat. Il ravala sa salive et se retourna à la hâte pour saluer le jeune homme respectueusement.

« Monsieur, récemment, il y a quelques personnes serpent dans le Désert Tager qui cherchent des problèmes. Si vous avez l’intention de quitter la ville, vous devez redoubler de prudence. »

Xiao Yan ralentit ses pas et hocha la tête en entendant cette nouvelle inattendue. Il disparut ensuite lentement dans l’obscurité du passage du mur de la ville.

« Bon sang, je ne suis pas passé loin… Si mon supérieur apprenais que j’ai offensé un alchimiste de niveau deux, il me lâcherait les chiens. » En voyant la silhouette de Xiao Yan disparaître, le soldat laissa échapper un soupir de soulagement. Il essuya sa sueur froide et retourna à son poste. Sans doute grâce à cet apprentissage, il n’osa plus réprimander au hasard les nouveaux venus.

Après être lentement sorti du tunnel un peu sombre du mur de la ville, la vision de Xiao Yan s’éclaircit. Les bâtiments avaient les caractéristiques et la couleur du désert. La vision de ces nombreux bâtiments étranges était une nouveauté pour Xiao Yan.

Tout en marchant, le jeune homme balaya du regard les gens dans la rue. Un moment plus tard, il demanda quelque peu étourdi :

« Maître, où allons-nous maintenant ? Allons-nous directement dans le Désert Tager ?

« Si tu t’aventures au hasard dans le désert, même si tu ne perds pas ton chemin, tu finiras tôt ou tard par mourir de soif. » Yao Lao répondit sur le ton de l’impuissance, ce qui fit aussitôt sourire amèrement Xiao Yan.

« C’est la première fois que je me rends dans un désert… alors que dois-je préparer ? »

« Va acheter la carte la plus détaillée que tu puisses trouver du Desert Tager. Il doit y avoir dans cette ville des magasins spécialisés dans la vente de cartes. C’est très important ! En outre, il faut impérativement préparer suffisamment d’eau. Et encore une chose : aller à la pharmacie et acheter des produits qui repoussent les serpents. Les personnes serpent dans le Désert du Tager sont réputées pour leur aptitude à commander des serpents venimeux pour attaquer. Il vaut mieux donc être prudent. » Yao Lao réfléchissait intensément. » Une fois tous ces éléments préparés, nous n’aurons sans doute plus le temps d’entrer dans le Désert Tager. Nous passerons donc la nuit dans la ville. Oh, aussi, tes Pilules de Régénération d’Énergie étant épuisées, il te faut impérativement en préparer pour l’entraînement. Heureusement, tu avais collecté suffisamment d’ingrédients médicinaux dans la petite vallée de la Chaîne Montagneuse des Bêtes Démoniaques. Ce soir, je trouverai donc le temps nécessaire pour t’en affiner un lot. Demain matin, une fois toutes ces tâches accomplies, nous entrerons dans le Désert Tager. »

En entendant toutes les instructions de la bouche de Yao Lao, Xiao Yan ne put que hocher la tête, impuissant. Il soupira et arrêta négligemment un passant pour s’enquérir de la direction à prendre pour trouver des commerces qui vendaient des cartes du Désert du Tager.

Le passant eut aussitôt l’air irrité avant de rapidement changer d’expression lorsqu’il remarqua l’insigne d’alchimiste sur la poitrine de Xiao Yan. Il répondit alors avec une extrême politesse et indiqua la direction d’une boutique. Même une fois que Xiao Yan eût terminé et exprimé ses remerciements, la personne continua de lui parler avec passion des prix approximatifs des différentes cartes.

Xiao Yan frotta ensuite l’insigne d’alchimiste sur sa poitrine en soupirant et en secouant la tête. Il fallait dire que cette position facilitait vraiment les choses. Soupirant de nouveau silencieusement, Xiao Yan traversa rapidement la rue et se dirigea vers le meilleur magasin de cartes de la Ville du Désert.

En marchant pendant un long moment à un rythme qui n’était ni rapide ni lent, le magasin de cartes « Aux Cartes Anciennes » apparut finalement aux yeux de Xiao Yan. Il scruta l’extérieur du commerce et fut légèrement surpris. La façade ne semblait pas aussi attrayante que celle des autres commerces. Elle avait en fait un côté rustique.

C’est donc quelque peu étonné que Xiao Yan entra progressivement dans le magasin. L’intérieur de la boutique n’était pas très spacieux. Deux pierres de lune émettaient une lumière qui suffisait à éclairer toute la boutique. En voyant l’intérieur du magasin, il y avait manifestement peu de gens qui venaient ici acheter des cartes. Xiao Yan se demanda alors s’il était au bon endroit.

Il s’avança lentement et laissa dériver son regard sur un vieil homme derrière un comptoir, la tête baissée sur une carte. Le vieil homme était de toute évidence très âgé. Bien que sa tête fût couverte de cheveux blancs, sa main fripée qui tenait fermement le stylo noir utilisé pour dessiner la carte était encore forte. Sans faire de bruit pour ne pas perturber le vieil homme, Xiao Yan posa son regard sur le grand nombre de cartes posées sur le comptoir. Avec curiosité, il en souleva une, la retourna encore et encore pour l’observer. Les itinéraires qui étaient clairement tracés sur la carte firent hocher de la tête le jeune homme avec un air de satisfaction.

Après avoir observé la carte pendant un certain temps, Xiao Yan fit le constat que le vieil homme n’avait toujours pas l’intention de s’interrompre. Il serra les lèvres et, d’un pas lent, arriva dans un coin de la boutique à côté d’une vieille étagère en bois.

Cette étagère était évidemment très ancienne et elle était même criblée de trous pourris. Quelques cartes jaunies étaient entassées négligemment sur le dessus. A la vue des découpes et des traces grossières, on pouvait déduire qu’il s’agissait là des restes issus de la production des cartes.

En retournant au hasard une de ces cartes jaunâtres, Xiao Yan sentit soudain une forte odeur de moisi. Il fronça légèrement les sourcils, puis souleva une autre pile de ces restes de cartes. Alors que sa main tremblait légèrement, un fragment de la taille d’une paume de main tomba sur le sol.

Sans être trop préoccupé par la pièce tombée au sol, Xiao Yan feuilleta les quelques éléments défectueux qu’il avait dans les mains puis le reposa sur l’étagère. A cet instant, son regard dériva vers le petit fragment de carte et il cligna des yeux… aussitôt, sa main se figea.

« Tiens… ? » Sa main trembla ensuite légèrement alors qu’il ramassait du bout des doigts la carte fragmentée. Il pouvait sentir son cœur battre violemment. Il ravala sa salive et plaça le fragment ancien sur sa main. Son visage exprimait la joie alors qu’il scrutait méticuleusement les lignes mystérieuses et quelque peu familières sur le fragment de carte.

Un long moment plus tard, Xiao Yan plissa lentement les yeux. Il prit une profonde inspiration et frémit en marmonnant :

« C’est bien ça… »