Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 322 : Bureau de la Sécurité du Territoire Occidental
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De retour dans la salle d’audience, Roland alla s’asseoir sur le siège réservé au Seigneur, surplombant les sujets rassemblés devant lui.

D’après les souvenirs de l’ancien Prince, la seule fois où il avait exercé son droit en matière de procès était peu de temps après son arrivée à Border Town. Par la suite, après s’être brouillé avec la noblesse et devant son insatisfaction face à la vie qu’il menait alors, il avait remis toutes ses responsabilités entre les mains de Barov sans jamais lui poser la moindre question à ce sujet.

Voyant que tout le monde était présent, Roland annonça le début du procès.

Il demanda d’abord à chacun d’exposer son cas, puis il posa des questions.

Rossignol l’assistant discrètement, sa tâche était plutôt facile. N’ayant pas à se demander qui était sincère et qui mentait, il ne lui était pas nécessaire de trouver le responsable.  La vérité dans cette affaire ne tarda pas à faire surface.

Khoya Harvie ne pouvait se faire à l’idée d’être privé de son titre de Chevalier. Par ailleurs, il était fatigué de faire des écritures pour l’Hôtel de Ville, c’est pourquoi il nourrissait un certain ressentiment envers les réfugiés. Profitant de l’occasion qui lui était offerte en distribuant la nourriture, il leur avait imposé une taxe et intentionnellement provoqué un conflit entre eux et les serfs. En effet, c’était parce que ces derniers ne restituaient pas tout le grain qu’ils devaient que le stock n’était pas suffisant pour qu’il puisse distribuer gratuitement le porridge.  

Mais ce qui exaspéra particulièrement Roland fut d’apprendre que cela avait duré plusieurs jours. Parce que Khoya portait le bel uniforme de l’Hôtel de Ville, la plupart des réfugiés, inquiets des possibles représailles de la part des autorités, préféraient garder le silence. Jusqu’à ce jour où un réfugié du nom de Vader avait osé protester contre les agissements du fonctionnaire, dévoilant ainsi toute l’affaire.

Ayant enfin compris ce qui s’était passé, le Prince se sentit soulagé.

Lors de sa phase de croissance, toute organisation débordait généralement de vigueur et de vitalité. Ce n’est que par la suite, lorsque la situation devenait plus stable, que la corruption et l’inflexibilité devenaient inévitables. Cela n’aurait pas dû se produire avant l’unification du Royaume de Graycastle. Si de tels problèmes survenaient dès le départ, l’organisation en question était vouée à ne pas aller très loin.

Mais de toute évidence, Khoya avait agi de son propre chef, à l’insu des autres fonctionnaires. De plus, il ne s’agissait que d’une extorsion d’argent et non de ce qu’il redoutait le plus : que des serfs se mettent à revendre une partie des céréales pour leur propre compte.  

Roland avait bien sûr sa part de responsabilité dans l’affaire. En raison du manque de main-d’œuvre, il avait confié ces Chevalier à Barov après un simple avertissement, sans formation ni contrôle.  Le résultat était là : tous n’étaient pas capables d’accepter de travailler sans se plaindre ni encore de subir la souffrance psychologique d’avoir été rétrogradé au rang de simple civil.

Roland fit venir Barov et lui demanda à voix basse :

– « Que feraient les autres seigneurs dans ce cas ? »

– « Votre Altesse, il y a deux possibilités », répondit-il respectueusement : « Soit le coupable est un noble, auquel cas il n’aura qu’à payer une amende pour être relâché sans autre châtiment, soit il s’agit d’un civil. Dans ce cas, la punition peut aller des coups de fouet à la main coupée. »

– « Mais Khoya ne fait plus partie de la noblesse », répondit le Prince, « puisque je l’ai privé de son titre. »

– « C’est exact, Votre Altesse. Dans ce cas, le Seigneur rend son verdict en fonction de son humeur. »

– « Les peines ne sont pas fixées ? »

Barov secoua la tête.

Roland fronça les sourcils. « Le fait que la décision dépend entièrement de l’humeur du Seigneur signifie que la noblesse n’a que faire de la manière dont sont traités les gens du peuple. À leurs yeux, ce ne sont même pas des gens.

– « À part couper des mains, briser des pieds, fouetter ou arracher les ongles, n’y a-t-il pas des punitions plus courantes ? La prison, par exemple… »

– « La prison ? » Demanda Barov, « Vous vous contenteriez de les enfermer ? Ce ne serait pas une punition. La prison n’est qu’un lieu de détention provisoire : tôt ou tard, les prisonniers seront traduits en justice. Si vous les enfermez, il vous faudra les nourrir ce qui, pour certaines personnes, aura plutôt l’air d’une récompense. »

« Eh bien, il semblerait que le terme général de ײpeine d’emprisonnementײ largement utilisé dans les générations futures ne soit pas en vigueur dans ce monde. »

Roland réfléchit un moment et décida de se conformer aux lois du Royaume. Il se leva et regarda les hommes assemblés devant lui :  

– « Je vais maintenant rendre mon verdict. »

« Khoya Harvie, suite à vos manquements au devoir et pour avoir extorqué de l’argent à des réfugiés, vous êtes révoqué de votre poste à l’Hôtel de Ville, condamné à travailler à la mine pendant dix ans et à payer une amende d’un montant trois fois supérieur à ce que vous avez volé. »

« Vader, pour avoir agressé un fonctionnaire municipal, vous serez condamné à dix coups de fouet. »

« Tous les autres réfugiés et serfs impliqués dans cette bagarre sont condamnés à une amende de deux Royals d’argent ou cinq coups de fouet.

« La distribution du porridge de blé continuera à être gratuite et tous les fonds extorqués seront remboursés. » Il se tourna vers le Premier Ministre : « Vous veillerez à l’exécution des sentences et annoncerez le résultat du procès aux habitants du secteur résidentiel temporaire. »

– « À vos ordres, Votre Altesse », répondit Barov en s’inclinant.

De retour à son bureau, Roland s’appuya contre le dossier de la chaise et s’étira.

C’est alors que des mains se mirent à masser doucement ses épaules.

Le Prince ferma les yeux et profita de ce moment de détente.

Cette affaire lui avait fait prendre conscience que suite à l’augmentation de la population, les fonctions et l’autorité de l’Hôtel de Ville s’étaient développées si vite qu’il était possible qu’il soit déjà confronté à la nécessité de  mettre en place une supervision interne.

Il ne voulait pas créer une institution semblable à un parquet, mais n’avait pas non plus l’intention de créer un bureau de sécurité publique indépendant. Dans le premier cas, non seulement il aurait besoin de nombreuses personnes alphabétisées mais ceux-ci seraient également susceptibles de s’attaquer et de se rejeter la faute mutuellement, de nommer ou d’expulser les membres du comité d’administration et d’entraver la mise en œuvre de nouvelles politiques. Le second, quant à lui, affaiblirait l’autorité du Seigneur de manière déguisée. La formulation et l’interprétation des lois comme la tenue d’un procès sont des pouvoirs qui seraient bien mieux gérés s’ils pouvaient rester entre les mains du Prince.   

Ce dont il avait besoin, c’était d’un système simple mais efficace avec personnes pour en superviser l’organisation.

Roland prit l’une des mains qui lui massaient les épaules.

Rossignol sortit du brouillard et s’assit sur le bord de la table, la main du Prince toujours dans la sienne, puis, inclinant la tête, elle demanda :

– « Qu’y a-t-il ? »

Ses jambes élancées pendaient et se balançaient, son pantalon moulant et ses bottes de cuir formant une ligne parfaite.  

Roland se racla la gorge :

– « J’ai l’intention de créer un nouveau département qui supervisera l’Hôtel de Ville. Il sera également chargé de l’arrestation des personnes qui tenteraient de nuire au Territoire de l’Ouest ou de déstabiliser la communauté. Ce département n’aura de comptes à rendre qu’à moi et sera complètement indépendant de l’Hôtel de Ville ou de la Première Armée », expliqua Roland en insistant bien sur chaque mot. « Pour le moment, je l’appellerai ײBureau de Sécurité du Territoire Occidentalײ et je voudrais que vous en soyez le superviseur en chef. »

– « Moi ? », s’écria la sorcière, confuse, en clignant des yeux.

– « Tout à fait. Vous êtes la seule à pouvoir discerner le vrai du faux il serait donc inutile de tenter de vous tromper », répondit le Prince. « Qu’en pensez-vous ? Si vous le souhaitez, je peux vous faire porter de la crème glacée et en hiver, du thé, ainsi que… »

Rossignol lui pinça doucement la main :

– « C’est inutile. Puisque c’est ce que vous voulez, j’accepte votre requête. »

Roland se sentit soudainement embarrassé.

La jeune femme se mit à rire et, pour ne pas laisser s’installer ce silence, demanda :

– « Que devrais-je faire ? »

– « Le rôle d’un superviseur est très simple », répondit le Prince qui avait retrouvé ses esprits. « Je vais installer une boîte destinée aux requêtes à l’entrée de la propriété du château. Vous n’aurez qu’à prendre connaissance des lettres qui y seront déposées. »

La solution la moins onéreuse pour résoudre ce problème serait bien sûr de mobiliser le peuple afin qu’il se montre vigilant et de laisser l’Hôtel de Ville se gérer lui-même, tout comme lorsqu’ils avaient attrapé des espions l’année précédente.

Cette méthode futuriste n’était pas facile à mettre en place. Qu’il s’agisse de la personne désignée coupable ou du rapporteur lui-même, les vérifications demanderaient beaucoup d’efforts.  Il pourrait également se produire que des rapports soient faux ou que la situation soit vraie mais le rapport falsifié, ceci sans parler des complots délibérés. Mais grâce à Rossignol, ce ne serait plus un problème. Il lui serait très facile d’obtenir les informations nécessaires en interrogeant personnellement les personnes concernées. Tout rapport authentique serait récompensé tandis que les fausses accusations et les faux rapports seraient punis. Dans ces conditions, ce système pourrait s’avérer particulièrement efficace.  

« Quant au maintien de la stabilité du Territoire de l’Ouest et à l’élimination des menaces et des dangers cachés, le mieux serait de bénéficier d’un système de renseignement interne. Je vais vous procurer de l’aide afin que vous puissiez avoir L’œil sur la totalité du territoire. »

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