Mmm ? Une méthode de cultivation sur les arts de la lance ? Celle de Wang Yanfeng, les Neuf Chemins de la Vérité, contenait bien des techniques d’épées. Il semblerait donc qu’il y a des méthodes de cultivation qui sont dédiées à l’usage d’un certain type d’arme, avec des techniques spécifiques.
Lin Ming attrapa un feuillet de jade sur l’étagère, intitulé « Fondements de la Lance ». Il n’avait que faire du caractère peu glorieux que revêtait le mot fondement. Il déversa sa force d’âme à l’intérieur du feuillet et y découvrit un résumé du manuel.
‘La méthode Fondements de la Lance est la fondation de toutes les techniques de lance. Elle comprend l’enseignement du coup direct, du balayage large, de la dance florale, du cercle meurtrier, et d’autres techniques de lances du même acabit. Vous n’y trouverez aucune compétence martiale pour la lance. Il s’agit effectivement d’une des méthodes de cultivation les plus élémentaires du degré humain de grade bas.’
En lisant cet aperçu, Lin Ming repensa aux Neuf Chemins de la Vérité de Wang Yanfeng. Lorsqu’il l’avait utilisée au cours de leur affrontement, la véritable énergie de ce dernier s’était condensée sur la lame de son épée, sous la forme de neuf runes vertes scintillantes. Cette compétence martiale était d’une splendeur incomparable. A côté, « Fondements de la Lance » semblait bien ordinaire. Elle ne comprenait que les techniques de lance les plus basiques, d’où sa qualification de méthode de cultivation parmi les plus élémentaires du degré humain de grade bas.
Mais, du point de vue de Lin Ming, la simplicité n’avait rien de mauvais. Plus une méthode était complexe, plus le risque d’erreurs et d’imperfections augmentait. D’ailleurs, il n’était pas nécessairement avisé de passer beaucoup de temps à apprendre et maîtriser ce type de manuel, considérant qu’il allait de toute manière s’en débarrasser dans le futur. Dans ces conditions, il était bien plus intéressant pour lui d’opter pour les techniques les plus basiques. Il ne pouvait pas être mauvais d’apprendre les bases, au contraire, attendu que toutes les techniques complexes s’appuyaient sur les principes de base.
Lin Ming n’avait qu’à pratiquer ce style jusqu’à atteindre l’étape du Large Succès pour en déployer toute la puissance. De plus, son manuel de Transformation du Corps de haut niveau, les Vertus Chaotiques des Méridiens de Combat, venait compenser pour n’importe qu’elle disparité en terme de compétence martiale.
Je vais prendre celui-ci ! Se décida Lin Ming.
Il jeta un coup d’œil à l’étiquette à côté du manuel des Fondements de la Lance et découvrit qu’il n’y avait aucun nom dessus. Le terme de fondement suffisait à repousser les disciples potentiellement intéressés par la lance, déjà bien rares.
C’est parfait ainsi, j’aurai tout le loisir de l’étudier.
Maintenant qu’il avait choisi cet art de la lance, Lin Ming entreprit de trouver sa technique de déplacement.
Il jeta un œil à ce qui était disponible, les Pas Perdus, les Echelons Célestes, la Corde Suspendue au Nuage, les Sept Nuages Flottants Etoilés, la Plume de Cygne Tournoyante, et ainsi de suite. Chacune de ces techniques étaient impressionnantes, avec des noms tous plus fastueux les uns que les autres.
Par exemple, en atteignant l’étape du Large Succès de la Plume de Cygne Tournoyante, le descriptif précisait qu’il était possible d’utiliser sa véritable énergie pour voler librement dans le ciel, comme sur les plumes d’un cygne qui s’élève à travers les airs.
Quant à la technique des Sept Nuages Flottants Etoilés, il était dit qu’en atteignant l’étape du Large Succès, un pas pouvait en devenir sept ; sans que les autres ne puissent les discerner. Comme si chacun d’entre eux traversaient les sept étoiles de la Constellation du Cincle, permettant à son utilisateur de fouler les nuages, atteignant ainsi une vitesse divine à travers ces sept pas.
Pourtant, Lin Ming secoua la tête en examinant toutes ces techniques. Il déambula alentour, et finit par jeter son dévolu sur une technique de déplacement intitulée « Fondements des Déplacements ».
Son choix était motivé par un raisonnement simple. Toutes ces méthodes aux noms glorieux suivaient le même principe. Elles faisaient circuler la véritable énergie afin de la coordonner avec les muscles des jambes et des pieds, selon un schéma particulier. Ainsi, il était possible de modifier le comportement classique des membres inférieurs, aboutissant à une augmentation importante de la vitesse de l’utilisateur. En choisissant l’une d’entre elles, Lin Ming pouvait donc gagner en vivacité. Cependant, il aurait à l’abandonner lorsqu’il en obtiendrait une autre de haut niveau. De plus, aussi attrayants que puissent être leurs noms, toutes ces techniques avaient atterries ici car la secte n’en avait que faire. De ce fait, sachant qu’il ne voulait pas perdre son temps avec des techniques du degré humain de grade bas, Lin Ming avait de nouveau opté pour un manuel couvrant les bases.
Il était désormais temps pour lui de choisir une compétence martiale. Malheureusement, le problème était toujours le même, s’il venait à en obtenir une meilleure, la compétence martiale qu’il choisissait aujourd’hui ne lui servirait plus à grand-chose, et il aurait perdu du temps à la maîtriser. Toutefois, il manquait une véritable méthode d’attaque à Lin Ming. Il prévoyait donc de choisir une bonne compétence martiale qu’il combinerait à son art de la lance.
Néanmoins, Lin Ming avait de nombreuses exigences. Il ne voulait rien de trop sophistiqué ou pompeux ; qui soit ostentatoire mais manquant de substance. Il fallait que ce soit utilisable dans de nombreuses situations, sans avoir recours à un artifice ou une illusion pour frapper, que ça ne manque pas de puissance, et que ça fonctionne avec une lance…
Lin Ming examina ainsi presque toutes les compétences martiales, sans rien trouver qui ne correspondit à ses critères.
Il n’y avait rien d’étonnant à ce que les compétences martiales de la pièce principale du pavillon ne valent rien. La secte des Sept Profondes Vallées passait tout en revu, il n’y avait aucune raison qu’ils laissent des choses de valeurs aux maisons martiales. Les aînés en charge de ce travail de sélection étaient d’une grande perspicacité ; dans ces conditions, comment imaginer qu’une compétence martiale de valeur puisse atterrir ici ?
Alors qu’il continuait de chercher, quelque peu déçu, Lin Ming s’arrêta soudainement.
Mmm ? Pourquoi y a-t-il des feuillets de jades brisés ici ? se demanda-t-il en apercevant une kyrielle d’exemplaires en morceaux, placés en retrait, au fond d’un rayonnage.
Est-ce que ce sont également des méthodes de cultivation et des compétences martiales ? Lin Ming attrapa au hasard l’un des morceaux brisés et y déversa sa force d’âme, un résumé apparaissant dans son esprit :
‘Compétence martiale du degré humain de grade élevé. Effet inconnu. Données perdues à quatre-vingt-dix pour cent.’
Lorsqu’un feuillet, une tablette, ou une jarre en jade était brisé, la plupart des informations contenues à l’intérieur étaient perdues. Avec un montant d’informations endommagées à hauteur de quatre-vingt-dix pour cent, peu importe qu’il s’agisse d’une méthode de cultivation ou d’une compétence martiale, il n’y avait aucun moyen, même pour le plus talentueux des génies, de parvenir à l’apprendre.
Lin Ming continua de regarder ces morceaux brisés, découvrant que la plupart d’entre eux étaient du degré humain de grade élevé. Cela paraissait normal après tout ; à quoi bon conserver des feuillets brisés, par conséquent incomplets, si en plus ils étaient de grade bas ?
Mais ça ne changeait pas grand-chose, il n’y avait rien qui puisse tenir la comparaison par rapport aux Vertus Chaotiques des Méridiens de Combat du Domaine des Dieux, pas même un manuel de cultivation du degré terrestre de grade bas. Sans compter qu’il s’agissait de versions incomplètes ; quelle valeur est-ce que ça pouvait bien avoir pour Lin Ming ?
Elles ont beau être de haut niveau, les disciples talentueux ne choisissent pas ces méthodes de cultivation car elles sont tout bonnement impraticables. J’ai les Vertus Chaotiques des Méridiens de Combat, pourquoi est-ce que je perdrai mon temps à essayer de faire quelque chose d’un de ces manuels incomplets ?
Lin Ming n’était pas vraiment préoccupé par tout cela, et alors qu’il s’apprêtait à abandonner ses recherches, il aperçut quelque chose du coin de l’œil. Intrigué, il s’en saisit. C’était un feuillet en jade d’une compétence martiale, intitulée le Poing Briseur d’Os qui Fracture le Corps. Il manquait la partie introductive de cette compétence martiale, dont le grade, par conséquent, était inconnu. Cependant, l’aîné en charge d’évaluer les feuillets de jade l’avait catégorisé en tant que compétence martiale du degré terrestre de grade bas.
Comparé à la Plume du Cygne Tournoyante, ou la Corde Suspendue au Nuage, le Poing Briseur d’Os qui Déchire le Corps portait un nom bien vulgaire. Mais Lin Ming n’était pas dupe, il savait bien que c’était les créateurs de ces techniques qui choisissaient leurs noms. Certains d’entre eux, parmi les plus faibles, se retrouvaient bloqués à un certain niveau de cultivation. N’ayant alors plus rien d’autre de mieux à faire que de se creuser les méninges pour tenter de trouver le nom le plus charmant possible pour la méthode de cultivation ou la compétence martiale qu’ils avaient inventée ; et ce, sans considération aucune pour les capacités de ladite méthode ou compétence.
La grandeur du nom ne faisait en rien la superbe de la méthode de cultivation ou de la compétence martiale. Ce Poing Briseur d’Os qui Déchire le Corps avait le mérite d’être parfaitement honnête avec ses mots simples et vulgaires.
Ce n’était cependant pas pour son nom que Lin Ming avait remarqué ce manuel, mais pour l’effet de cette compétence martiale sur le corps de l’ennemi.
‘La peau restera comme intacte, sans signe de blessure, mais l’intérieur du corps sera anéanti ; d’où le nom du Poing Briseur d’Os qui Déchire le Corps.’ Pouvait-on lire à l’intérieur, en guise de descriptif.
Aucune blessure apparente, mais le corps anéanti ! Se répéta Lin Ming.
Il se remémora soudainement le concept de rigidité molle décrit dans les Vertus Chaotiques des Méridiens de Combats, l’étape de l’Entraînement Musculaire ‘Fluidité de la Soie’.
Fluidité de la Soie signifiait un contrôle total de sa propre force, cet état correspondant au Large Succès de la première étape de la Transformation du Corps des Vertus Chaotiques des Méridiens de Combats. Une fois atteint, il permettait à un artiste martial de réduire l’intérieur d’un Arbre de Fer en miette avec son poing, tout en laissant l’écorce intacte.
Les mémoires de l’aîné ayant des parts d’ombres, le concept de Fluidité de la Soie était resté un peu flou pour Lin Ming. Il n’avait, par conséquent, pas encore atteint la limite absolue de la Première Etape.
Hum, il semblerait que le Poing Briseur d’Os qui Déchire le Corps partage des similitudes avec Fluidité de la Soie des Vertus Chaotiques des Méridiens de Combats. Comme on dit, toutes les choses vivantes sont connectés entre-elles, peut-être que le Poing Briseur d’Os qui Déchire le Corps partage le même principe fondateur que Fluidité de la Soie.
Lin Ming continua d’examiner la compétence martiale. Il avait beau manquer de nombreuses parties, celles qui étaient toujours présentes lui offrirent de nombreux éclaircissements.
‘Laissez la véritable énergie vibrer le long du poing. Si la fréquence de vibration est constante, il y aura un effet de résonnance, et la vibration pourra être transférée à l’intérieur du corps de l’adversaire, anéantissant son organisme.’
C’est donc cela ! L’aîné qui a créé ce Poing Briseur d’Os qui Déchire le Corps devait avoir une grande compréhension de la relation entre la véritable énergie et de ses applications avec la force physique !
Les méthodes de cultivation du Domaine des Dieux ont beau être sans égales, je ne pense pas pour autant que les habitants du Continent du Grand Dévers ne puissent pas rêver de les égaler, voir même de les dépasser. Le Continent du Grand Dévers à son histoire et son héritage propres, vieux de plus de dix mille ans. Tous ces millénaires ont forcément vu défiler une kyrielle d’artistes martiaux et de génies au talent hors-pair. Il n’y a rien d’étonnant à ce que certains d’entre eux aient pu atteindre le niveau du Domaine des Dieux, au moins sur certains points. J’en suis convaincu ! Réfléchissant de la sorte, Lin Ming prit ce manuel de compétence martiale, complétant ainsi son lot d’une méthode de cultivation et de deux compétences martiales.
