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Le conte du cultivateur regressé | A Regressor’s Tale of Cultivation | 회귀수선전
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Auteur : Thremendous

Traductrice : Moonkissed

— Kim hyung.

— Qu’y a-t-il ?

— Pourquoi ceux qu’on appelle cultivateurs sont-ils si sans-cœur ?

— … Comment le saurais-je ?

Je fronçai les sourcils en repensant à leur conduite.

Depuis les monstres croisés au tout début de la régression, qui ignoraient tout ce que nous disions…

Jusqu’à la méthode atroce de fabrication de pilules du clan Makli.

Et les cultivateurs du clan Jin qui fouillaient les morts et nous critiquaient parce que nous voulions les enterrer.

— Fouiller les corps, je peux encore le comprendre, cent fois s’il le faut.

Mais pourquoi pensent-ils qu’enterrer les morts est une perte de temps ?

Pourquoi leur manière de raisonner est-elle si différente ?

— … Peut-être que, puisqu’ils voient depuis la naissance le monde des Cinq Énergies convergeant à l’Origine, leur façon de penser diffère de la nôtre. Et ils ont passé leur vie à ne pas traiter les mortels comme des humains.

Je poussai un long soupir, frustré.

Les cultivateurs du clan Jin nous indiquèrent le prochain point de ralliement puis quittèrent le village, refermant la formation du domaine Makli et s’envolant sur leurs artefacts de vol.

Nous les suivions à présent.

— … Une différence de perspective ?

Ou bien est-ce l’arrogance inhérente aux cultivateurs ?

Ou deviennent-ils tous ainsi, tôt ou tard ?

Je me demandai s’il était juste que je devienne, moi, un cultivateur.

Guidés par les Jin, nous continuâmes à détruire un bastion du clan Makli après l’autre.

Cinq ans s’étaient écoulés depuis que j’avais quitté le palais impérial.

— Ha, regarde, Eun-hyun, c’est ta tête.

— …

Je vis mon visage placardé sur une affiche de recherche, flottant au gré des marchés.

Pas seulement le mien.

Ceux de Kim Young-hoon et d’innombrables maîtres martiaux qui le suivaient y figuraient aussi.

Le chef d’accusation : haute trahison.

— Trahison ? Quelle foutaise. Ce ne sont que les bras subalternes du clan de cultivateurs. Même s’ils publient des avis de recherche, nous pouvons nous promener librement grâce à la technique de modification faciale que tu as créée.

— Tant mieux.

Au cours de ces cinq années, j’avais mis au point une technique nommée Technique d’Inversion d’Apparence : en manipulant les muscles du visage grâce à mes connaissances médicales et à des techniques de transformation, on changeait ses traits.

Grâce à cela, nous pouvions déambuler en ville, bien que recherchés.

— Alors, où est le prochain bastion ?

— Sur les collines à l’ouest de la ville de Lianshan. L’un des fours à pilules du clan Makli s’y trouve. Cette fois, le four que nous allons détruire est particulièrement énorme, donc il y aura sans doute bien plus de cultivateurs Makli.

— Ça se tient.

— Et d’après ce que j’ai entendu, il y a aussi un nombre conséquent de maîtres au pinacle formés par le clan Makli. Pas de simples jiangshi, mais de véritables maîtres au pinacle ; il faudra être plus prudents.

Maîtres au pinacle…

Je levai les yeux vers le ciel.

Trente-cinq ans depuis la régression.

Il m’avait fallu environ dix ans pour atteindre le milieu du Pinacle après la régression ; vingt-cinq ans ont passé depuis…

Mon royaume n’avait pas bougé.

— Mon talent ne suffit-il pas pour atteindre les Trois Fleurs rassemblées au Sommet ?

Trois Fleurs rassemblées au Sommet.

Kim Young-hoon et d’autres experts de ce niveau n’avaient cessé de me donner des indices.

— La troisième couleur.

Le fil rouge signifiant l’hostilité.

Le fil bleu signifiant l’intention propre.

Au-delà, la nécessité de trouver — et voir — la troisième couleur pour atteindre ce royaume.

Mais…

— En combat, il y a moi et toi. Qu’y a-t-il d’autre au-delà ?

Il existe assurément quelque chose au-delà de toi et moi.

L’existence même du royaume des Trois Fleurs le prouve.

Ugh.

Ignorant la douleur de ma main, comme lacérée, je serrai l’épée et sentis les fils des passants autour de moi en marchant dans la rue.

Je vois les fils des autres.

Je vois mes propres fils.

Mais au-delà de cela, j’ai beau scruter, rien n’apparaît.

— L’illumination ne vient toujours pas.

Même lorsque je questionnais Kim Young-hoon sur les Trois Fleurs, ses paroles m’échappaient.

Lui, en atteignant le Pinacle autrefois, n’était pas passé par les stades précoce et médian : il avait bondi directement aux Trois Fleurs.

Lui demander comment passer du milieu du Pinacle aux Trois Fleurs n’avait pas de sens.

Bien sûr, j’ai interrogé d’autres maîtres des Trois Fleurs sur la transition : leurs réponses furent

— Plonge dans l’état d’absence de soi.
— Comprends qu’il n’y a ni toi ni moi.
— Contemple la pureté de l’art martial.

Toutes des réponses métaphysiques.

— Certains restent bloqués ici précisément parce qu’ils refusent de tomber dans l’absence de soi.

Ignorant la douleur qui me déchirait la main, j’ai manié l’épée des années durant.

J’eus beau maintenir l’unité du corps et de la lame, et risquer ma vie encore et encore…

Le miracle d’un bond soudain de royaume ne m’est jamais arrivé.

Ce n’était pas le désespoir de mes débuts au Pinacle, mais gravir plus haut demandait de nouveau un immense talent, et un effort non moins immense.

— Il y a beaucoup de maîtres au pinacle ici…

Le bastion du clan Makli, à l’ouest de Lianshan.

— S’il y a nombre de maîtres, peut-être gagnerai-je quelque chose en me mesurant à eux.

Je sentais pourtant que ce bastion découvert par les Jin ressemblait à un piège.

C’était mon jugement après avoir entendu d’un cultivateur Jin la manière dont ils l’avaient trouvé et le niveau de forces en présence.

— Le clan Makli veut capturer Kim Young-hoon et aussi piéger les Jin.

Et moi, le traître à la famille impériale.

Voilà pourquoi je pensais qu’ils nous attendaient de pied ferme.

— Mais je ne suis pas inquiet.

Je jetai un œil à Kim Young-hoon, à mes côtés.

Il écrivait un livre ces temps-ci.

Le titre : Secrets du “Registre de contemplation des cultivateurs et dépassement des arts martiaux”.

— Condenser la compréhension profonde des six volumes du Registre et l’intégrer en un livre unique, disait-il.

Comme le “Registre de transcendance de la cultivation et épuisement des arts martiaux”, le “Registre de contemplation et dépassement” et les “Écritures de contemplation et dépassement”, c’était un ouvrage si profond que je n’y comprenais rien en le feuilletant.

Mais une chose était sûre :

Kim Young-hoon avait dépassé le royaume de sa vie précédente.

Un tel homme pouvait dorénavant infliger de lourds dégâts à un cultivateur en Formation de Noyau et s’échapper vite !

— Un piège ne servira à rien.

Nous écraserions facilement leur bastion, encore une fois.

Lianshan.

Là où je suis tombé lors de ma toute première vie, avant la régression.

Ça faisait si longtemps.

C’est ici que j’ai fait du savon, ramassé des herbes, brassé de l’alcool, supplié les brigands d’épargner ma vie…

Des souvenirs misérables remontèrent.

— Allons à l’ouest.

— Oui.

Je me demandai si la fille de la famille Ju était née.

Si la maison du seigneur Geum était encore pleine de domestiques paradant avec arrogance.

Si le plaqueminier des Sung donnait toujours autant de fruits.

Après avoir contemplé un moment Lianshan, je courus vers l’ouest en suivant Kim Young-hoon.

Des souvenirs que nul autre que moi ne possède.

Des souvenirs que moi seul connais, modifiés par ma puissance de régression.

Un miracle, une capacité infiniment précieuse.

Justement pour cela, cette capacité doit disparaître.

Ces souvenirs que moi seul porterai ne cesseront de s’accumuler ; plus ils s’accumulent, plus mon esprit peinera à les supporter.

Donc, je retournerai dans le monde précédent et éliminerai ce pouvoir.

D’ici là, je m’efforcerai d’être humain.

Vivre en humain.

Absolument.

Je ne tomberai pas sur la voie du mal comme les cultivateurs Makli, je n’irai pas contre la morale humaine.

Bien sûr que non.

— Ces immondes démons, ils ne me feront pas danser moins pour autant.

Ceux qui violent la morale humaine, tant que je peux les atteindre, doivent être châtiés.

Tadat !

Arrivés au point de rendez-vous avec Kim Young-hoon, les cultivateurs Jin en robes rouges et d’autres maîtres au pinacle étaient déjà là.

— L’avis que ce bastion Makli est probablement un piège a été retenu au conseil des anciens Jin. Par conséquent, un tiers du conseil s’est déplacé en personne.

Ainsi, vous, artistes martiaux, devez vous battre de toutes vos forces.

Parmi les robes rouges, un nombre non négligeable de cultivateurs en Construction du Qi, à la conscience étendue, étaient mêlés.

— Compris. Ne vous en faites pas. Je me bats toujours à mon meilleur.

— Bien. Ouvrons la formation.

Woong—

Alors qu’un ancien Jin achevait un sceau, l’air se déforma.

Nous suivîmes les anciens dans la formation, et bientôt, comme la fois précédente, un village apparut.

Ce village faisait environ le double des domaines Makli que nous avions vus : non seulement des chaumières, mais de nombreuses demeures aux toits de tuiles.

Et puis—

— … C’était donc bien un piège.

Les cultivateurs Makli dressaient une formation et scellaient des sorts devant le village.

— Sceau !

Tous formèrent en même temps les mudras et clamèrent une incantation.

Dans le même temps, une barrière gigantesque, sans commune mesure avec celles déjà vues, enveloppa le domaine Makli.

— Eau !

Simultanément, des dizaines d’entre eux formèrent un autre sceau et lancèrent un second sort.

Shaaaaah !

Un gigantesque flot d’eau jaillit derrière eux, fonçant vers nous à l’extérieur de la barrière.

L’eau empestait les cadavres, et j’eus le pressentiment qu’une seule goutte serait désastreuse.

— Anciens, en avant !

Les cultivateurs Jin en Construction du Qi s’avancèrent et formèrent leurs sceaux.

— Flamme !

Hwarurururu !

Un mur de feu apparut.

La muraille de flammes bloqua le flot et commença à l’évaporer.

— Poussez !

Chiiii—

À mesure que les Jin avançaient, la muraille de feu bougeait avec eux.

— Mortels ! Nous allons ouvrir la voie, à vous de briser la barrière !

— Reçu !

Pang !

Kim Young-hoon s’élança en piquant un sprint.

Il bondit, marcha sur l’air, et prit la direction de la barrière.

Woong !

Il tendit la main : l’énergie s’y rassembla, et une sphère de Gang Qi jaillit de sa paume.

— Voilà donc le royaume qu’il a atteint en condensant et intégrant les six volumes des Écritures…

Le Gang Qi ne s’agglutinait pas au hasard dans l’air : il jaillissait net de son corps, sphère formée en un instant.

Je ne pouvais l’affirmer, mais il avait sans doute rejoint — et dépassé — le seuil foulé par le Kim Young-hoon d’avant.

— Le temps de préparation pour comprimer le Gang Qi est bien plus court que la dernière fois !

Avant l’assaut, je revis les Secrets du Registre que Kim m’avait remis.

— Si je transmets cette technique à Kim dans la prochaine vie…

Il dépassera encore ce royaume.

Kwaang !

Kim lança la sphère sur la barrière.

Un fracas tonitruant, un coup de vent.

Mais, cette fois, la barrière ne fit que vibrer avant de rester imperturbable.

— Comme prévu, les Makli se sont blindés !

Sans ciller, il tendit de nouveau la paume.

Une autre sphère éclata.

Kwaang !

La barrière encaissa des explosions successives.

Des fissures naquirent.

Il tendit encore la main.

Kwaang !!

D’autres lézardes.

Encore une fois.

À chaque impact, les craquelures se multipliaient.

Jusqu’au moment où—

Pakang !

Incapable de tenir plus longtemps, la barrière s’ouvrit d’un trou.

— Tous, vers l’ouverture !

— Brûlez les ateliers Makli !

Les cultivateurs Jin s’y engouffrèrent en vol ; les maîtres au pinacle aussi, armes tirées.

— Crevez, démons.

Quand j’entrai à mon tour, épée en main—

Pang !

Un sifflement, et quelque chose de long fondit sur moi.

Une hallebarde.

Kaang !

J’infusai la Soie d’Épée et parai. Je distinguai le visage de celui qui la maniait.

Mes pupilles tremblèrent.

— … Chef ?

Le Chef des Gardes de l’Ombre.

Mon ancien supérieur me barrait la route.

Derrière lui, les membres des Gardes formaient une ligne, diverses armes au poing.

— … Ça fait longtemps.

— … Je ne connais pas les traîtres.

Vroom !

Le Chef balaya de sa hallebarde.

Sept fils rouges jaillirent de l’arme.

Je contrai ses fils rouges par mes fils bleus.

Nos bleus et rouges se croisèrent.

— Traître, dis-tu. Chef, sais-tu ce que fait la famille impériale ?

— … Je sais.

Vroom !

Il balaya encore.

Je parai ses lignes en esquivant, Soie d’Épée à la lame.

— Tu sais, et tu restes loyal ? Est-ce là agir en humain ?

— … Avant d’être humains, nous sommes les membres de Sa Majesté. Les membres ne pensent pas. Ils bougent quand l’ordre vient ! Comme Sa Majesté m’a ordonné de te capturer, je ne penserai pas non plus.

— Quelle obstination ! Aux yeux de l’Empereur, des mortels comme nous ne sont pas les mêmes humains que lui ! Nous ne sommes pas son peuple : du bétail qu’il élève !

Le Chef tourbillonna, sa hallebarde piqua trois fois, puis projeta une soie de qi vers moi.

Je dansai le Pas Transcendant des Pics pour esquiver ses coups, et répliquai par Peinture du Paysage, couvrant ma lame de Soie d’Épée pour contrer sa soie de qi.

— La loyauté doit se donner à qui la mérite, pas à lui. Tout ce que rapporte son service, c’est la mort des faibles !

Nos fils rouges et bleus s’enchevêtrèrent.

Puis, brisant ma garde, le Chef visa mon flanc d’un coup de genou.

— Keuk !

Touché, je pris l’air, fis une rotation et retombai.

— Il a progressé… Le Chef… il est aux Trois Fleurs.

— … Et pour toi, est-ce différent ? demanda-t-il, sombre.

— Ceux du clan Jin qui t’accompagnent, seraient-ils différents ?

— Mieux que ces démons…

— Non. Les Jin avec toi sont aussi des cultivateurs. La seule différence avec l’Impérial actuel, c’est la mesure : tous deux voient les mortels comme des insectes ! Tu te crois du côté de la justice ? Faux ! Ce n’est qu’une question d’échelle.

Eux aussi broieront le peuple de Yanguo. Ils ne sont pas différents, ils sont semblables !

— …

Whoosh, whoosh, whoosh !

À chaque balayage, le vent semblait aspiré dans sa poitrine.

Sa soie de qi tourbillonna et jaillit sur moi.

— Je ne peux pas bloquer !

Comme mon Montagne Qi, Ciel du coeur : une attaque qu’on ne stoppe pas même anticipée.

— S’il n’y a pas de différence, alors au moins je ne trahirai pas la loyauté que j’ai donnée !

Le mouvement de la hallebarde convergea en un point et transperça.

La soie de qi se renforça — et commença d’évoluer.

Paaat !

Une lumière éclatante.

Gang Qi !

— … Si c’est ta conviction.

Voyant le Gang Qi fondre sur moi, je relâchai la force de mon épée.

— Je la respecterai.

En retirant mon intention, la Soie d’Épée se dissipa, ne laissant que l’énergie pure.

Je collai ma lame à la hallebarde, pour absorber sa force.

Art de l’épée Tranche-Montagne.

Vallée des échos !

— … !

La surprise passa dans son regard.

Je pivotai, renvoyant son Gang Qi contre lui.

Flash !

L’éclair jaillit.

Quand la tempête lumineuse tomba, le Chef se tenait là, la main droite tranchée.

— … J’ai perdu. Ton escrime est toujours imprévisible, même après tant de fois.

— … Je suis encore imparfait.

— Encore ? Impossible. Même ton mouvement d’à l’instant portait l’illumination des Trois Fleurs. C’était la plus belle technique que j’aie vue.

Il eut un sourire amer.

— J’ai passé ma vie à pratiquer pour atteindre les Trois Fleurs ; une fois là, j’ai compris que je n’étais qu’une pâle copie d’un cultivateur. À moins d’atteindre la légendaire convergence des Cinq Énergies, les arts martiaux resteront secondaires face aux cultivateurs. Hahaha, Seo Eun-hyun. Tu comprends ? Rien n’a d’importance devant eux.

— …

— Puisque rien des arts martiaux n’importe, il ne reste que le sens que je leur donne. J’ai choisi la loyauté, et l’objet de ma loyauté est l’Empereur actuel.

Il sourit tristement.

— Que toi et moi ayons des croyances différentes… n’est qu’un regret…

Kof, kof…

Il cracha du sang et s’effondra.

La vie quitta son corps.

Il était mort.

— … Pourquoi n’êtes-vous pas intervenus ?

demandai-je aux autres Gardes.

S’ils s’étaient mêlés au duel, j’y serais peut-être resté.

— … C’était la demande du Chef. Si nous entrions, le chef-député dégainerait poisons et armes cachées ; il nous a demandé de lui laisser un duel pur.

— … Vous m’appelez encore chef-député…

— Un supérieur une fois, supérieur toujours. La loyauté, une fois donnée, est éternelle.

— Oui, vous aussi, vous restez loyaux à l’Impérial actuel.

Je leur souris tristement.

— Je suis désolé.

Je devrais peut-être vous tuer aujourd’hui.

Papabat !

À peine ma phrase achevée, tous tirèrent leurs armes et chargèrent.

Chak !

Je dispersai d’abord le poison et sortis mes armes dissimulées.

Technique d’Armes Cachées du Combat Infini.

Serpent Direct.

Pying, pying !

Je lançai deux projectiles, chacun enduit d’un poison différent.

Les onze esquivèrent avec le minimum de mouvement.

Art de l’Épée Tranche-Montagne.

Peinture de Paysage.

Entrée dans la Montagne.

Crête Ondoyante.

Montagne Profonde.

Après une volée façon Peinture de paysage, je passai bas pour rompre l’équilibre, puis une estocade sinueuse pour le contrôle.

Je me ruai.

— Hah !

Mais ils évitèrent vivement et, chacun, portèrent leur arme contre moi.

Épée, sabre, cimeterre, sabre-chaîne, dague.

Des armes variées convergèrent.

Art de l’épée Tranche-Montagne.

Pierre Étrange.

Boom, boom, boom !

Je tournoyai, lame au centre d’une garde offensive-défensive totale.

En même temps, je sortis une poudre toxique et la répandis.

Technique d’Armes Cachées du Combat Infini.

Brume du Serpent Illusoire.

Au milieu du nuage, j’envoyai d’autres projectiles empoisonnés visant les Gardes.

Profitant de leur diversion pour esquiver, je…

Art de l’Épée Tranche-Montagne.

Entrée dans la Montagne.

Je me rebaissai pour viser l’équilibre.

— Ugh !

— Tch, il est bien au milieu du Pinacle…

— Dignes compétences d’un chef-député.

Crac.

Je croquai un antidote, serrai la poignée à m’en briser la main.

Ignorant la douleur qui me broyait la paume, je dis :

— Ne parlez pas. Servez-vous de vos sens de qi si vous tenez à la vie. La poudre que j’ai lâchée n’empoisonne pas par la peau.

Vite, j’enduisis un tissu de poudre paralysante, l’enveloppai autour de ma lame et préparai une autre passe.

— Ce n’est pas une technique d’épée, mais de sabre…

Mais de la même racine — donc interchangeable.

Art du Sabre Tranche-Veine.

Vent de Montagne.

Quintuple Estoc.

Pying !

Une rafale d’estocs à une vitesse folle, cinq fois trop rapides pour réagir.

— Guk, gurk…

Cinq Gardes tombèrent, frappés par ma lame enduite de paralysant.

‘Il en reste six.’

Face aux six qui chargeaient, je repris un projectile.

Technique d’Armes Cachées du Combat Infini.

Serpent Rouge.

Je jetai trois projectiles sur le manieur de doubles épées, chacun cadencé différemment.

Le premier visant le front,

Le deuxième, aussitôt, la cheville.

Le troisième, l’abdomen.

La trajectoire des projectiles imitait un serpent rouge.

Ting !

Ses lames dévièrent deux projectiles, pas le troisième.

Je fondis sur lui, Pas Transcendant à l’appui, et Pics-Transcendants—

Chak !

La poitrine légèrement fendue, il s’écroula, paralysé.

— Vous allez continuer ?

demandai-je aux autres.

— Dignes compétences d’un chef-député.

— Vieux briscard.

— La différence d’expérience au combat est infranchissable…

Ils me sourirent, armés d’une lance, d’une faucille-lune, de doubles grandes lames, d’un bâton, d’une épée.

— Si tous les cultivateurs se valent, au moins soyons bons envers celui auquel nous sommes loyaux, dirent-ils, approuvant la vision du Chef.

Je souris, amer.

— C’est vrai.

Même si les Jin reprenaient l’Impérial, le sort des mortels comme nous ne changerait peut-être pas.

Mais peut-être — un peu.

Avec cet espoir mince, je poursuivis.

— Venez, tous.

Un bâton s’abattit.

Une lance me piqua.

Une lame de lune trancha depuis l’autre côté du bâton.

Le manieur des doubles fendoirs, depuis l’opposé de la lance.

Un autre bondit, l’épée verticale.

Entre-temps, d’innombrables fils me visaient.

Rouges et bleus traçaient des orbites autour de moi.

Mon cerveau semblait prêt à brûler.

Comment me tirer de là ?

Comment !

Juste alors, au milieu de cette nuée de trajectoires, j’aperçus soudain — une troisième couleur.

Puk !

La lance m’érafla la taille.

L’énergie de la hampe me déchira le flanc.

Technique d’Armes Cachées du Combat Infini.

Serpent à Trois Têtes.

Pying !

Je posai trois projectiles sur mes doigts, chacun enduit de paralysant, et en lançai un vers le lancier.

Il perça aisément sa trajectoire et se ficha à son épaule.

Le bâton tourna vers ma tête.

Je lançai un projectile pour briser sa trajectoire, puis un autre, le dernier, sur le porteur du bâton.

Encore une fois, il perça aisément et se planta dans la cuisse.

Deux neutralisés.

Trois restants.

Je voyais quelque chose.

Entre leurs fils et les miens.

Une troisième couleur, ni rouge ni bleu.

Shuk !

Les doubles fendoirs balayèrent de droite à gauche, en bas.

Je me cambrai pour passer — mais une longue entaille s’ouvrit du front à la joue, entaillé par l’énergie.

La lame de lune visait ma taille.

Si je montais, je devenais cible du bondissant ; si je descendais, je me faisais hacher par les doubles lames, déjà prêtes.

Pourtant, au milieu des rouges et des bleus…

Dans ce duel à mort, je fixai la troisième couleur naissante.

Art de l’Épée Tranche-Montagne,

Vallée des échos.

Lac Céleste.

Avec Vallée des échos, je torsadai et déviai la trajectoire de l’épéiste plongeant, et avec Lac Céleste, je stoppai un instant le mouvement du porteur de la lame de lune.

Entre-temps, le manieur des doubles fendoirs, qui avait achevé sa préparation, revint à la charge.

En un éclair, je lançai des projectiles paralysants vers les bras et jambes des deux autres.

Puis j’allongeai ma lame vers le manieur de doubles lames.

Art de l’Épée Tranche-Montagne.

Vallée des échos !

Entre le bleu et le rouge.

La couleur apparue était… violette.

Leurs fils et les miens.

Cette couleur pourpre, dont l’origine se confondait, me montra une voie nouvelle entre lui et moi.

Je suivis cette voie, contrant son mouvement par Vallée des échos.

Kaang !

Ma lame trancha net ses fendoirs.

Alors qu’il allait tirer une dague, j’avais déjà lancé mon projectile.

Ke, keuk— C’était ce mouvement-là. Comme face au Chef.

— …

— Vous auriez pu nous tuer tous. Ce serait allé plus vite, moins douloureux. Pourquoi avoir choisi un chemin si difficile ? Même sans nous tuer, vous auriez pu nous neutraliser en nous tranchant un bras ou une jambe !

Je répondis brièvement au manieur des doubles lames, à terre.

— Vous m’avez appelé chef-député.

— Keuk. Un homme curieux.

— …

— Ce mouvement, à l’instant. On eût dit celui du Chef. Une attaque surgissant soudain, brisant des trajectoires. Je n’ai pas vu de fil rouge, mais subitement, la capacité de percer… Avez-vous acquis une nouvelle perspective ? Avez-vous atteint les Trois Fleurs ?

Je secouai la tête, amer.

— Non. Désolé, je n’ai pas atteint ce royaume.

— Alors ?

— J’en perçois le bord. J’y entre lentement.

La troisième couleur.

Le fil violet apparaissait parfois, parfois non.

Il n’était pas constant.

Pour le voir sans faille,

Il me faudrait continuer à livrer des combats à la vie à la mort.

Juste alors—

Quelqu’un s’approcha.

Quelqu’un de familier.

Du temps des Gardes de l’Ombre, quelqu’un que j’avais gardé à quelques reprises, rendant mon travail plus pénible.

Le Prince héritier.

Makli Hyun.

— Impressionnant. Les compétences du chef-député vont donc jusque-là. Je comprends pourquoi mon père m’a envoyé.

— Ça faisait longtemps, Altesse. Si vous observiez depuis tout à l’heure, pourquoi ne pas être intervenu ?

— Pourquoi le ferais-je ? Ce ne serait pas amusant. Et ne m’appelle pas “Altesse”. Aujourd’hui, je représente une branche du clan Makli, pas la famille impériale.

— Amusant ? Vous réalisez que tout le corps des Gardes de l’Ombre aurait pu mourir sous ma main ? Ça vous amuse, Altesse ?

— Ne m’appelle pas Altesse… Bon, puisque tu insistes, je vais te dire une chose. Sais-tu pourquoi je suis devenu prince héritier ?

Le Prince déploya son domaine.

Ses fils rouges commencèrent à engloutir l’espace.

— J’ai atteint jeune le 4ᵉ Étoile du Raffinement du Qi, comme mon père ! Les Trois Fleurs, ou peu importe, à peine peuvent-ils rivaliser avec les 1ʳᵉ, 2ᵉ, 3ᵉ Étoiles. Penses-tu que toi, qui n’es même pas aux Trois Fleurs, tu peux me vaincre ?

— Je redemande : trouvez-vous cela amusant ?

— Tch, pas amusant. Basta. Viens.

Toujours ce pénible qui, lorsque je gardais l’Empereur, s’amusait à nous mettre des bâtons dans les roues.

Il remettait sans cesse en question notre utilité, d’un ton arrogant.

Mais il avait les moyens de l’être.

Il était fort.

Assez pour que même un groupe de maîtres au pinacle ne puisse le tenir.

Même des maîtres ordinaires des Trois Fleurs risqueraient leur vie contre lui.

Moi, je n’étais pas aux Trois Fleurs : j’en frôlais à peine la lisière.

L’affronter, c’était choisir la mort.

Mais pourquoi donc…

Un sourire me montait aux lèvres.

— Ah, oui.

Parce que même si je meurs, ça va.

J’ai saisi le fil de l’illumination ; que m’importe de mourir l’instant d’après !

— Prenez soin de vous, Gardes de l’Ombre. Je vais mourir maintenant.

J’ai obtenu la Voie au matin.

Je puis mourir le soir.

Pour incarner cette illumination.

Je mourrai aujourd’hui.

Je courus vers le fils de l’Empereur, épée en main.

En voyant le fin fil violet, je sentis que je pouvais tenter ce que je n’avais jamais osé, malgré tant de régressions.

Je brandis l’épée.

L’art qui hantait ma tête sans jamais se laisser comprendre.

Le Registre de transcendance de la cultivation et d’épuisement des arts martiaux !

En entrant dans la conscience rouge du Prince, j’exécutai l’art que je désirais depuis si longtemps.

— Registre de transcendance de la cultivation et d’épuisement des arts martiaux.

L’instant d’après, la silhouette de Seo Eun-hyun se dissipa comme un fantôme.



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