Auteur : Thremendous
Traductrice : Moonkissed
J’examinai la Soie d’Épée que j’avais éveillée.
Le domaine de la Soie d’Épée, aussi appelé Aura de l’Épée.
La matérialisation de l’aura de l’épée était un royaume dont rêvait tout épéiste.
Bien sûr, il y avait l’irréductible et supérieur Gang d’Épée, mais comme le Gang d’Épée n’était atteignable que par des maîtres ayant franchi les Trois Fleurs rassemblées au Sommet, il appartenait à la semi-légende dans le monde martial.
Le royaume de l’aura de l’épée, bien plus accessible que le Gang d’Épée, suscitait l’envie de beaucoup.
À la vue de mon aura d’épée, l’assassin parut intimidé ; son énergie fléchit.
J’en profitai et relançai le combat.
Bleu et rouge se croisèrent dans l’air.
Nos intentions s’éprouvèrent l’une l’autre.
La dague de l’assassin se précipita sur moi.
Simultanément, cinq lignes rouges s’étendirent depuis la pointe de sa lame.
Cela signifiait qu’il pouvait y avoir au moins cinq mouvements de suivi découlant de cette attaque.
Cependant, j’avais la Soie d’Épée.
Dans le monde des maîtres au pinacle, mon épée s’était transformée, ressemblant à un fil.
Aux yeux de l’assassin, mon épée devait apparaître comme un fil rouge.
La transformation de l’énergie d’épée en Soie d’Épée n’était pas seulement une question de puissance accrue.
Swoosh !
De la pointe de l’épée — désormais un fil bleu — plusieurs fils bleus se déployèrent, traçant des chemins.
Il y en avait bien plus que les trajectoires que je créais auparavant.
En tordant légèrement mon poignet pour ajuster la pointe, la position des fils bleus se déplaça à l’unisson.
Les lignes bleues prédéterminées se mirent à bouger.
Voyant cela, les yeux de l’assassin s’écarquillèrent de stupeur.
‘La dernière fois, quand j’ai combattu Kim Young-hoon, il avait eu la chance de n’avoir atteint les Trois Fleurs que récemment, et encore, en ayant sauté directement le Royaume du Pinacle.’
S’il m’avait affronté dans cet état, j’aurais été vaincu instantanément.
Je pouvais projeter bien plus de chemins, et bien plus librement.
Bien qu’ils semblassent contrer ma lame un temps, finalement les trajectoires issues de mon côté furent tellement nombreuses qu’ils commencèrent à reculer en tentant de calculer mes mouvements.
Arts du Seigneur des Montagnes.
Avançant avec la momentum d’un seigneur de montagne.
Pas Transcendant-les-Pics.
Repartant de la première posture, enchaînant sans cesse les techniques,
pour épuiser et abattre l’adversaire.
Clang, clang, clang, clang !
Pendant un moment, nos lames et sa dague s’entrechoquèrent.
L’assassin semblait vouloir se battre jusqu’au bout.
Cependant, devenu bien plus habile dans la gestion de l’aura d’épée et de l’intention, je finis par le dominer à la lutte et porter un coup.
Thud !
Ma jambe frappa la taille de l’assassin.
Il tomba sur le côté, lâcha sa dague, et son masque tomba.
— Ho, un visage familier.
L’assassin n’était autre qu’une des servantes récemment nommées auprès de l’Empereur.
En voyant le visage d’une vingtaine d’années, je m’étonnai en silence.
— Quelle aptitude d’être maître au pinacle à cet âge. Tu aurais pu atteindre les Trois Fleurs si tu avais vécu plus longtemps.
— …Mon frère était plus talentueux. Mais… à cause de l’Empereur…
— Oh, tu veux jouer sur l’émotion ?
— Tu es le Monstre aux Combats Infinis, n’est-ce pas ? Tu te méprends. Des gens meurent par ordre de l’Empereur ! Il…
Swoosh !
Je n’écoutai pas la suite et tranchai la tête de l’assassin.
— Désolé, mais cette fonction ne prête pas à l’écoute.
Un léger regret me traversa d’avoir dû éliminer un tel talent ; avec l’aide des autres, nous nettoyâmes la scène.
Malgré le vacarme d’il y a un instant, l’Empereur dans la chambre semblait dormir toujours paisiblement.
J’avais appris qu’un sort d’insonorisation avait été placé dans la chambre impériale pour l’Empereur, qui dormait à demi-sommeil.
Grâce à cela, les Gardes de l’Ombre pouvaient combattre des assassins sans se faire réprimander pour le bruit.
‘Pourtant, il semble que ce sort ait été mis par l’Empereur lui-même, pas par un n’importe quel cultivateur.’
En réalité, nul dans les Gardes de l’Ombre n’ignorait que l’Empereur était un cultivateur.
Aux yeux d’un maître au pinacle, la conscience d’un cultivateur était visible.
Mais chacun gardait l’Empereur en silence, car c’était leur devoir.
‘Cependant, y a-t-il toujours eu autant de tentatives d’assassinat contre l’Empereur ?’
La création d’une Garde de l’Ombre comme la nôtre était aussi une chose relativement récente.
On m’avait dit que la fréquence des attentats s’était intensifiée ces dernières années.
En tant qu’ancien stratège en chef de l’Alliance Wulin et chef d’une organisation de renseignements, je n’en avais jamais entendu parler.
Après tout, l’administration impériale n’avait aucune raison de rendre publiques les augmentations d’attentats.
‘Pourquoi y-a-t-il eu plus d’assassinats récents contre l’Empereur ?’
Yanguo connaissait une paix sans précédent ces temps-ci.
Bien sûr, les pauvres restaient pauvres, mais la population ordinaire ne sombrait pas dans le brigandage.
Pour un niveau de civilisation proche de la Chine médiévale, c’était déjà remarquable.
De plus, dans l’État de Yanguo, les nobles inclinaient l’échine devant la puissante autorité royale du clan des cultivateurs, ce qui donnait un pouvoir central très fort.
Si une organisation insensée osait tenter d’assassiner l’Empereur…
‘Serait-ce les factions martiales ?’
Vu les relations tendues entre le gouvernement et certaines factions martiales, c’était la seule hypothèse raisonnable.
Pourtant, étrangement, dans mes vies passées en tant que stratège et chef du renseignement, je n’avais jamais eu vent d’un tel phénomène.
‘Si ce ne sont pas les factions martiales, qui enverrait donc si régulièrement des assassins sur l’Empereur ? Surtout des gens comme l’assassin d’à l’instant, qui connaissait mon alias.’
De plus, son maniement de la langue de Yanguo était fort correct.
De là, j’inferai qu’il n’était ni venu de Byeokra ni de Shengzi.
‘Ce sont des gens de Yanguo. Des Yanguois envoient des assassins pour tuer l’Empereur régulièrement.’
Bien que je souhaitasse interroger les assassins, le protocole prévoyait leur exécution immédiate avant qu’ils ne puissent parler.
‘Bon, je peux enquêter progressivement.’
En restant au palais impérial et en gagnant la confiance de l’Empereur, j’obtiendrais petit à petit des informations.
Je m’enfouis à nouveau dans l’obscurité, ordonnant mes pensées.
Après dix années de garde de l’Empereur,
j’avais constamment veillé sur lui et gagné sa confiance.
Avec cette autorité, j’accédai à nombre de données du palais. Bien sûr, pas les informations cruciales, mais suffisamment pour avoir un aperçu de l’administration.
Par exemple :
— L’an 33 du calendrier Hayeon, grâce à la grâce de Sa Majesté l’Empereur, le nombre d’orphelins et de mendiants a fortement diminué, éliminant l’afflux de bandits. Par conséquent, les louanges pour Sa Majesté ne cessent de Yanguo…
Un recensement mené par les bureaux gouvernementaux.
Le recensement relève directement des taxes et n’était accessible que via les bureaux administratifs. Même avec mon rang antérieur, je n’avais pas pu y accéder correctement.
Ce n’est qu’en étant intégré à la Garde impériale que j’eus le droit de consulter ces registres.
— Non seulement les mendiants, mais aussi le nombre de paysans pauvres a chuté.
Dans mes vies précédentes je n’avais pas fouillé ces chiffres, mais en voyant les registres, je sentis que quelque chose clochait.
— Comment le nombre d’orphelins, de mendiants et de paysans pauvres a-t-il pu diminuer ainsi ?
Ce n’était pas simplement une amélioration des conditions de vie.
Beaucoup de ces gens avaient tout bonnement disparu, effacés.
— Seraient-ils morts de faim ?
Mais les chiffres étaient trop élevés pour une famine de masse. Si tant d’individus étaient morts de faim, je l’aurais su.
‘Ce n’est pas la famine. Ils ont été [effacés].’
Il n’y avait pas non plus d’enregistrements d’attaques de bandes, et à la tête du renseignement, je n’avais jamais entendu parler de brigands qui ciblaient précisément les pauvres.
Si de tels bandits cruels avaient prospéré, j’en aurais connaissance.
Je comparai d’autres données et compilai méthodiquement le tout avec mes souvenirs d’anciennes vies.
— En tant que stratège de l’Alliance et fondateur du Gwiyeonggak, Kim Young-hoon et moi avons exterminé les factions hétérodoxes de Yanguo et instauré une justice relative.
— De plus, lorsque j’ai fondé l’organisation de renseignement, il fut étrangement facile d’éliminer rapidement d’autres organisations occultes dans des batailles secrètes.
Un point commun apparut : au fil du temps, l’éradication des factions hétérodoxes devenait plus aisée.
— Vers la fin de la vie, de nombreuses factions, comme le groupe Hoejaeng, se transformaient soudainement d’hétérodoxes en justes.
Les factions hétérodoxes sont fondamentalement illégales.
Elles naissent souvent des mendiants, orphelins et paysans pauvres se tournant vers le vol par nécessité.
À mesure qu’elles gagnent expérience, puissance et fonds, elles grossissent, s’infiltrent dans les cités et deviennent de véritables organisations clandestines.
— Peut-être que la facilité d’éliminer ces factions autrefois venait du fait…
Si les registres sont exacts, la nouvelle chair des factions — les pauvres — avait tout simplement été [effacée], ce qui réduisit la taille des groupes et facilita leur répression.
— Si c’est le cas…
Où sont passés ces pauvres « effacés » ?
En compilant ces informations, une inquiétude sourde m’envahit.
‘Le clan des cultivateurs.’
Cela semblait lié au clan des cultivateurs.
— L’augmentation récente des attentats et la création de la Garde de l’Ombre…
Tout portait à croire qu’il y avait un lien avec la disparition des pauvres.
Il y a quelques années, certains assassins, avant de mourir, avaient parfois laissé échapper quelques mots.
La plupart disaient la même chose avant de rendre l’âme :
— Savez-vous combien de gens ordinaires ont péri à cause de l’Empereur !
C’était étrange.
L’Empereur actuel, sans être un roi parfait, était un dirigeant acceptable.
Son règne n’avait pas détruit Yanguo ni causé d’hécatombes.
Dans un pays aussi paisible, pourquoi les assassins tenaient-ils de tels propos ?
— Le clan des cultivateurs. Ça a rapport.
La seule chose que je ne pus tirer au clair, malgré mes investigations, concernait précisément le clan des cultivateurs.
— Je vais devoir confier la suite de l’enquête…
à Kim Young-hoon.
La cérémonie de retraite de Kim Young-hoon, premier chef de l’Alliance Wulin, eut lieu.
Il démissionna de sa fonction sous les acclamations et les regrets de beaucoup.
Beaucoup pleuraient son départ, mais ses yeux luisaient de soulagement.
Naturellement, sa retraite signifiait qu’il avait pleinement compris le 6ᵉ volume du Sūtra de l’Observation du Dao et du Dépassement des Arts Martiaux, notamment les révélations finales.
— Tu as l’air rafraîchi, non ?
Je l’attendais dans sa chambre et lui demandai en le voyant.
— Ouah. Quelqu’un s’est faufilé ; j’ai cru à un assassin, mais c’était toi. La Garde de l’Ombre devient de plus en plus assassine.
— Nous devenons pareils à ces assassins que nous combattons. Mais maintenant que tu as démissionné, que comptes-tu faire ?
— Tu sais déjà, et tu demandes ? Ayant intégré entièrement les Écritures, je pars chercher le clan des cultivateurs pour me battre et accumuler de l’expérience. Je veux aller au-delà des Cinq Énergies.
— Hmm, as-tu achevé tout ce qui est écrit dans les Écritures ?
À ma question, Kim Young-hoon secoua la tête et répondit :
— Non, pas encore. Le Sūtra n’est pas tant un art martial qu’un système. On ne considère pas “troisième, deuxième, premier, pinacle” comme des arts en soi, mais comme des standards et stades. Le Sūtra décrit l’étape “après” les Cinq Énergies : comment atteindre ce stade, quel entraînement est correct au palier des Cinq Énergies, etc.
J’ai “compris” tout le Sūtra, mais je ne l’ai pas encore “intériorisé” pour dépasser les Cinq Énergies. Dorénavant, je compte me mesurer aux cultivateurs pour acquérir l’expérience requise et franchir ce seuil.
— Je vois.
J’hochai la tête, puis lui fis part d’une découverte.
— Travaillant au palais, j’ai remarqué quelque chose de très suspect.
Je lui exposai les informations et les conclusions que j’avais rassemblées.
— Je pense que le clan des cultivateurs, infiltré derrière le palais, se sert de la famille impériale et des bureaux gouvernementaux pour enlever ou éliminer les pauvres.
— Hmm.
— Mais étant garde, il m’est difficile de quitter la capitale librement pour enquêter ; et si je pars, je ne peux pas sonder aisément le clan des cultivateurs. J’aimerais donc que tu ailles, Young-hoon Hyung, récolter des informations à leur sujet.
— C’est une piste valable. Mais honnêtement, je ne sais pas trop où trouver les cultivateurs.
— Ne t’en fais pas. Je te donnerai les renseignements.
Ayant travaillé au palais, je connaissais plusieurs lieux de résidence des cultivateurs que j’ignorais auparavant.
— Je te fournirai ces informations ; j’aimerais que tu ailles tracer ce que manigance le clan.
— Très bien, j’irai voir ce qu’ils mijotent.
Je décidai de démêler à fond les manigances du clan des cultivateurs par l’intermédiaire de Kim Young-hoon.
— Récemment, le nombre d’assassinats a un peu diminué.
Pendant près de dix ans, les assassins étaient presque incessants ; récemment leur fréquence baissa progressivement.
De plus, le niveau des assassins envoyés chuta du pinacle au premier ordre.
— Les assassins de premier ordre ne sont plus que cibles d’entraînement pour les recrues.
Réfléchissant, il était impossible pour la partie adverse de produire indéfiniment des maîtres au pinacle.
En envoyant des têtes de liste à répétition et en les perdant, ils finiraient par manquer de tueurs de haut calibre.
Après quinze ans chez les Ombres, mon grade avait progressé ; je devins vice-chef. Si le chef prenait sa retraite pour cause d’âge, je devrais être le suivant.
— Mais si on continue à recevoir des assassins de bas étage, notre Garde deviendra superflue…
C’est alors que je perçus quelque chose au loin.
Un assassin.
— À quel niveau est-il… Si c’est du premier ordre, nos recrues s’en chargeront.
Pensant cela, j’entrai dans le monde des maîtres au pinacle pour jauger son niveau.
— !
Une lueur rouge emplit l’espace, stable et circulaire.
La forme ronde de la conscience de l’assassin approchait lentement.
— Un cultivateur ! Ces fous…
Ces fous, voyant la baisse des maîtres au pinacle, avaient carrément envoyé un cultivateur pour assassiner !
Tout de suite, la Garde de l’Ombre se rassembla devant la chambre impériale, ayant reconnu le domaine du cultivateur.
— C’est un cultivateur, préparez-vous !
Le chef leva sa hallebarde d’une voix tendue.
Malgré leur appellation d’assassin, la discrétion et les méthodes de perception du cultivateur étaient maladroites selon les critères des arts martiaux.
Ils avaient appris ces techniques de façon sommaire.
Pourtant, je me crispai davantage : comment avaient-ils infiltré le palais avec tant de négligence ?
Ayant pris connaissance de nous, le cultivateur cessa sa dissimulation.
— Hmm, tous maîtres au pinacle ? Pénible. Les maîtres au pinacle semblent indifférents aux techniques d’invisibilité. Est-ce à cause de cette vision agaçante ?
Sans hésiter, le cultivateur abandonna son invisibilité et sortit au grand jour.
— Avec vos yeux, vous devriez voir que je suis cultivateur. Si vous tenez à la vie, partez.
Personne ne répondit.
— Tsk, vous croyez pouvoir m’affronter ? Compter sur vos nombres ? Vous mourrez comme des chiens. Dernier avertissement : au mieux, la limite des maîtres au pinacle se situe face à un cultivateur du Raffinage du Qi 1ʳᵉ étoile. Moi, je suis grand cultivateur 2ᵉ étoile.
L’air tourna lorsqu’il sortit un talisman.
— Tout comme il y a un abîme entre premier ordre et pinacle, il y a un gouffre entre un cultivateur 1ʳᵉ étoile et 2ᵉ étoile. Si vous ne partez pas…
Nous ne le laissâmes pas continuer et chargâmes.
Mon arme lancée heurta une barrière invisible devant le cultivateur : il jetait des sorts défensifs.
Alors que nous l’attaquions, il dispersa des talismans dans les airs ; ils se muèrent en brillants dagues blanches volant vers nous.
— Imbéciles. J’ai plusieurs talismans pour soutenir mon assassinat aujourd’hui.
Quand il dispersa les talismans, une forte répulsion se fit sentir.
Le chef et moi, seuls, tranchâmes la répulsion avec nos armes infusées d’énergie et tinrent bon, tandis que le reste fut repoussé.
— Hmm, es-tu le plus fort du groupe ?
De nouveau, il sortit un talisman.
Des flammes apparurent au-dessus de sa main.
— Si ça touche, on deviendra cendres !
Mon instinct de survie me poussa à reculer hors de l’influence du cultivateur.
Je ne pouvais prédire ses attaques dans son domaine : le rouge qui y régnait empêchait de lire ses intentions.
Inversement, si je me retirais trop loin, je serais désavantagé face à un cultivateur expert en attaques à distance.
‘Il nous force à combattre dans un terrain qui lui convient.’
Le fossé entre martiaux et cultivateurs était immense.
La boule de feu heurta un pilier près de moi mais ne se propagea pas : le cultivateur n’avait pas intérêt à faire monter le conflit.
Je signalai à quelques Ombres rapides d’échapper au périmètre et d’aller chercher des renforts.
— Où crois-tu aller ? Tu ne fuiras pas.
Une ombre noire jaillit lorsque le cultivateur agita un talisman brillant, érigant une barrière qui nous enferma.
— Même le son ne sortira pas de cette barrière. Après vous avoir tués, je m’occuperai de la branche Makli.
Il sortit des dizaines de talismans.
— Merde. Quelle situation de merde.
Sans ces talismans, le chef et moi aurions peut-être pu l’abattre d’une attaque combinée.
Mais avec eux, il démontrait une puissance bien supérieure à son habileté réelle.
— Si seulement j’avais atteint les Trois Fleurs.
Avec la force des Trois Fleurs, j’aurais pu briser ses sorts défensifs et le fendre en deux.
— …Mais peut-être.
— Chef, j’ai un plan.
— Quel plan ?
— Créez-moi un moment pour m’approcher du cultivateur. Un seul instant. J’essaierai de lui infliger une blessure fatale.
— Je te fais confiance.
Le chef hocha la tête et chargea le cultivateur avec sa hallebarde, me ménageant l’occasion.
Je pris de mon flacon un poison et l’appliquai sur ma lame.
— Si je peux percer sa défense et l’effleurer…
Nous gagnerions.
Je m’engageai vers le cultivateur.
Les talismans se muèrent encore en dagues blanches visant nos fronts.
La hallebarde du chef fit dévier celles dirigées vers moi.
Le cultivateur lança ensuite un sort de feu.
— Aaah !
Un recrue, maniant deux épées, croisa ses lames et détourna le sort, modifiant sa trajectoire.
Je me trouvai alors à trois mètres du cultivateur.
— J’entre dans le domaine du cultivateur.
Je ne pouvais garantir ma vie à l’intérieur : impossible de voir son intention dans ce rouge omniprésent.
— Hmph.
Un vent violent souffla et me repoussa.
Par les formes initiales de l’Escrime Tranche-Montagne, je taillai les faiblesses du vent et pénétrai dans la conscience du cultivateur.
Je n’y voyais rien.
Alors.
L’expérience de ma vie passée — la maximisation de tous les sens : forme spatiale, audition, toucher, odorat — me permit de calculer indirectement les attaques ennemies.
— Gauche… droite.
Je ressentis des vibrations de l’air de part et d’autre.
Quelque chose arrivait.
— Chef, maintenant !
— Capturez-le !
Un garde stoppa le sort à droite tandis que le chef brisa celui de gauche de son hallebarde.
Et.
— Devant !
Je perçus un changement directement en face.
Température et humidité différèrent.
Dans le domaine du cultivateur, de la glace blanche se matérialisa et prit la forme d’une flèche.
Escrime Tranche-Montagne, Entrée en Montagne.
Je passai en posture basse pour l’éviter de justesse, puis lançai mon attaque.
Mais juste devant se dressait son sort défensif.
Comme prévu, même mon attaque surprise sembla l’ennuyer.
Son calme était total.
— Je vais t’enlever cette expression de dédain.
Je esquissai un rictus et injectai plusieurs mouvements dans mon assaut.
Escrime Tranche-Montagne, Qi Montagne, Ciel du Cœur.
Le flux de la Soie d’Épée s’accéléra et se renforça.
Tous les méridiens de mon corps s’ouvrirent un instant, amplifiant la Soie d’Épée.
Puis.
— Je vais étreindre toute l’énergie qui me reste !
Concentré sur les voies énergétiques, je puisai et versai toute mon énergie dans mon épée.
L’absurde puissance des racines de bambou jaune centenaires infusa ma lame.
La Soie d’Épée évolua en un instant.
Flash !
Gang d’Épée !
Pour un battement, moins d’une seconde, la lumière sur mon épée perça le sort défensif du cultivateur comme si ce n’était que du tofu.