Han Sen pensa que son cerveau avait grillé, ou que quelque chose l’avait possédé pour lui faire dire ce qu’il avait dit.

Il avait préparé un discours très touchant, mais d’une manière ou d’une autre, sa tête avait prononcé ces mots sans raison.

« C’est la faute de cette belle nuit » soupira Han Sen.

Ji Yanran était folle de rage, et elle lui cria dessus avec une rage foudroyante. Pourtant, elle n’avait pas encore donné sa réponse. Elle n’avait pas dit oui ou non. Heureusement pour lui, lorsqu’il la vit le lendemain, la bague était toujours à son doigt.

« Yanran, tu as dit que notre grand-père voulait me rencontrer. Quand dois-je aller le voir ? » dit Han Sen en se rapprochant d’elle, le sourire aux lèvres.

« Tu n’as pas honte. C’est toujours mon grand-père » dit Ji Yanran, avec une pointe de timidité dans ses paroles.

« C’est la même chose. De toute façon, quand est-ce qu’on part ? » demanda Han Sen.

« Nous irons le voir dans quelques jours, quand je serai libre. Mais quoi que tu fasses, ne dis pas de bêtises quand tu seras avec lui. C’est un homme traditionnel et sérieux. Il respecte ceux qui sont sérieux, tout comme lui. Par conséquent, ne sois pas toi-même. » Ji Yanran accompagna ses paroles d’un visage menaçant.

Le visage de Han Sen devint rouge. Il promit et dit : « Ne t’inquiète pas. J’ai dû être malade hier soir. Je n’ai pas l’habitude de dire ce genre de choses.»

« Par conséquent, tu me dois toujours une vraie proposition » dit Ji Yanran sur le pas de la porte. Puis elle se retourna et partit.

Han Sen soupira. Au fond de lui, il se dit : ‘J’ai été sincère hier.’

Il ne dirait pas cela à Ji Yanran, mais lorsqu’elle partit, il cria : « Alors rend-moi l’anneau, comment pourrais-je la refaire autrement !? »

« Trouves-en un autre. » Ji Yanran ne se retourna pas, mais leva le bras pour faire un signe de la main. La bague s’adaptait parfaitement à son doigt.

Elle était chère et très joli.

« Il a été fabriqué par Ekado. C’est un bijou brillant qui valait cent millions. » Le cœur de Han Sen s’effondra. Ce n’était pas l’argent qui le chagrinait, mais le fait de savoir s’il pourrait ou non trouver une bague aussi belle.

« Est-ce que je peux vraiment avoir deux bagues de fiançailles ? » Han Sen s’interrogea.

Avant qu’Han Sen ne puisse trouver une autre bague, Ji Yanran l’amena à la maison de la famille Ji.

C’était une planète pleine de mers azurées et de lacs tranquilles. Les forêts y étaient abondantes et les chaînes de montagnes parcouraient les continents comme des fils blancs. L’air était pur et l’environnement intact. Elle était tout à fait adaptée à la vie des humains.

Sur cette planète, il n’existait cependant qu’un seul bâtiment. Ce bâtiment était en bois, construit de manière à se fondre dans l’environnement naturel.

Han Sen n’avait aucune connaissance en architecture, mais Ji Yanran avait dit que la planète entière appartenait à la famille Ji. C’était dans cette maison que vivait son grand-père. C’était comme si une planète entière et exclusive avait été réservée à son grand-père. Sans permission, même les autres membres de la famille Ji n’osaient pas s’y rendre.

Han Sen connaissait la richesse de la famille Ji. Sans cette richesse, il aurait été impossible pour Ji Ruozhen de devenir président.

Alors qu’il se tenait au milieu d’un pavillon, il respira l’air brut et vierge qui passait à travers les pins en hauteur et l’herbe en contrebas. C’était incroyablement rafraîchissant, et l’atmosphère parfumée par la nature ne pouvait rivaliser avec l’air produit par l’homme.

« Mlle Yanran, le maître a demandé à rencontrer Han Sen seul. » À l’extérieur de la cour, Ji Yanran fut arrêtée.

« Han Sen, tu dois être poli avec grand-père » rappela nerveusement Ji Yanran à Han Sen.

« Ne t’inquiètes pas. » Han Sen réconforta Ji Yanran et suivit le majordome dans la cour.

Han Sen pensait voir la maison en entrant dans la cour, mais au lieu de cela, il vit un lac. Sa surface était comme un miroir, avec un pavillon en son centre. Ils ne faisaient qu’un.

Le seul moyen d’accéder au pavillon était de traverser un pont, et en l’empruntant, il avait l’impression de pénétrer dans un tableau sublime.

« On dirait que ce grand-père est un homme élégant, ce qui n’est pas mon cas, semble-t-il. » Même s’il trouvait l’endroit magnifique, Han Sen ne souhaitait pas y vivre. La technologie et les métropoles lui convenaient bien mieux.

« Monsieur, Monsieur Han est ici. » Le majordome conduisit Han Sen jusqu’au pavillon et parla poliment.

« Salutations, Grand-père. » Han Sen s’approcha et s’inclina, parlant d’un ton doux et poli. Ce faisant, il vérifia le légendaire demi-dieu.

Ji Yanwu était le centre de la famille Ji. Il faisait partie de l’élite des demi-dieux et était très célèbre au sein de l’Alliance. C’est à lui que l’on devait la réputation de la famille Ji à l’époque actuelle.

Il était si respecté que même Ji Ruozhen n’en parlait pas en vain. C’était un personnage remarquable et important de la famille Ji.

Cependant, il ne ressemblait pas à ce que Han Sen avait imaginé. C’était un vieil homme terre-à-terre. Sa barbe était blanche, mais elle était bien entretenue. Il n’utilisait pas de technologie pour se teindre les cheveux en noir, et on pouvait même voir les rides sur sa peau.

Il avait pourtant l’air très sérieux. Ses yeux s’arrêtèrent sur Han Sen, mais il était impossible de deviner ses émotions et ses pensées. Cela dit, il n’y avait rien de snob à ressentir en sa présence. Tout ce que l’on ressentait en sa présence, c’était le besoin de le vénérer. On se sentait obligé d’écouter tout ce qu’il disait.

« Assieds-toi. » Grand-père Ji désigna le coussin devant lui. Il parla d’une voix calme.

Han Sen était soulagé de ne pas l’entendre dire qu’il l’appelait « grand-père ». Han Sen se sentait plus confiant, et il s’assit là où on le lui avait demandé.

« Es-tu prêt à épouser Yanran ? »

Han Sen venait à peine de s’asseoir qu’une telle question avait déjà été posée. Ce fut un véritable choc. Grand-Père Ji regarda Han Sen, et ses yeux clairs semblaient pouvoir lire dans l’esprit d’une personne. Han Sen avait l’impression d’être nu en public, ce qui le rendait un peu nerveux.

« Oui, Grand-Père. Je vais l’épouser et je suis venu vous demander la permission de le faire » dit Han Sen sans hésiter.

Le grand-père Ji regarda Han Sen, puis détourna son regard en forme de scanner. Puis il dit brièvement : « C’est bien. Vous êtes encore tous les deux au service de l’armée. Il n’y a pas d’urgence à se marier. Choisissez une date et amenez votre mère à Ruozhen pour que vous puissiez discuter de l’événement. »

Han Sen pensait qu’il devrait en dire et en faire beaucoup plus, mais déjà, la conversation avait pris fin. Il n’avait presque pas parlé et déjà, le grand-père Ji lui avait demandé de rentrer et de faire les préparatifs nécessaires. Il avait l’impression d’avoir perdu son temps tout à l’heure, en pensant à toutes les façons d’aborder et d’expliquer les choses à l’homme.

Après que Han Sen ait été conduit par le majordome, un homme et une femme s’approchèrent par derrière. C’était Ji Ruozhen et sa femme.

« Père, que pensez-vous de cet enfant ? » demanda Ji Ruozhen.

Même si Ji Yanran était leur fille, ils écoutaient toujours l’opinion du grand-père Ji.

« Il est puissant. Il est calme. Avec le temps, il peut devenir quelqu’un » dit le grand-père Ji.

Madame Ji soupire et dit : « Il est dommage qu’il ne soit pas issu d’une famille plus prestigieuse. »

Bien que Han Sen ait pu obtenir tout ce qu’il voulait dans le Second Sanctuaire de Dieu, parmi les riches familles de l’Alliance, son influence était limitée. Il n’était qu’un jeune homme intelligent, sans aucune richesse préalable.

« Il n’y a rien de mal à ne pas avoir d’antécédents remarquables. Il en recevra après avoir rejoint notre famille » déclara le grand-père Ji.