Chapitre 143 – Analyse de progression (1)
Auteur : Entrail_Jl
Traductrice : Moonkissed
Le lendemain.
Il était enfin temps de connaître les résultats des examens.
« Huu… Huu… Huu… »
Kiera était assise sur son siège, les yeux fermés. Malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à retenir sa respiration.
Elle était nerveuse.
Très nerveuse.
Après tout, elle allait voir si ses efforts avaient porté leurs fruits ou non. Le fait qu’un échec signifierait l’expulsion ne signifiait pas grand-chose pour elle.
Non, c’était un mensonge.
Cela signifiait quelque chose.
Cependant, si l’on tient compte du fait que c’était la toute première fois qu’elle essayait réellement de réussir un examen, cette préoccupation lui semblait plutôt hors de propos.
Pour une fois, elle voulait que ses efforts soient reconnus.
« Huuu… »
« Tu peux arrêter ? »
« … Euh ? »
Kiera cligna des yeux et regarda sur le côté.
Josephine, assise quelques places à sa droite, la regardait d’un air furieux.
« Qu’est-ce que tu as, tu es en chaleur ? Je n’arrive pas à me concentrer quand tu respires si fort ! »
« … ? »
« Huu ! Huu ! Huu ! Bon sang… »
« … »
Pour la première fois depuis très longtemps, Kiera ne sut que répondre.
En chaleur ?
Quand elle comprit ce qu’elle venait de dire, son expression se fana.
« Oy salop… »
« Je vais maintenant vous remettre vos copies d’examen. »
Le professeur Bridgette a ensuite remis les copies une par une.
Un silence étrange s’est soudain emparé de la classe lorsque les élèves officiers qui ont reçu leurs copies ont immédiatement tourné les pages pour regarder leurs notes.
Certains avaient l’air désespérés, tandis que d’autres étaient excités.
C’était un peu les deux.
Flip, flip, flip…
Le bruit des pages qui étaient tournées était angoissant pour Kiera.
Se léchant les lèvres, elle se frotta les mains. Sans le savoir, elles étaient devenues moites.
Et puis,
« Voilà. »
Ses copies arrivèrent enfin.
« …. »
Kiera resta assise un moment. Bien que les copies soient juste devant elle, pour une raison quelconque, son esprit était vide.
C’était juste…
« Ah, putain. »
Kiera se pinça le bras.
« … Depuis quand suis-je une telle mauviette ? »
Bon, ce n’était qu’un résultat d’examen. Ou du moins, Kiera se répétait-elle avant de prendre la première copie et de la retourner.
Score : 17/63 [27 %]
Note : E
Son corps se figea et sa main trembla.
Pendant un bref instant, son esprit se troubla. Au point que Josephine, qui avait déjà parcouru sa copie, parvint à jeter un coup d’œil.
« Wow. Merde. »
Il lui a suffi d’entendre sa voix pour se ressaisir.
Clignant des yeux, Kiera se massait la bouche.
« Bon, c’était à prévoir. »
Ce n’était pas le sujet sur lequel elle avait étudié.
C’était celui-là,
« … Euh ? »
Où était-il ?
Regardant autour d’elle, Kiera commença à paniquer. Il était juste devant moi, où diable… Et puis, son visage se déforma.
Le papier. Il était entre les mains de Josephine.
« Hé, qu’est-ce que tu… »
Elle était sur le point de le lui reprendre quand elle remarqua l’expression sur le visage de Josephine. C’était comme si elle avait vu un fantôme.
« C-ce… Quoi, non ? Hein ? »
« … ? »
Qu’est-ce que cette salope…
« Qu’est-ce que tu as fait ? »
Le regard de Josephine se tourna lentement vers Kiera.
« … C-combien as-tu vendu tes mains ? Qui dans son bon sens paierait pour ça ? »
« Hein ? Quoi… ? Donne-moi ça ! »
Kiera arracha le papier des mains de Josephine.
Puis, baissant les yeux, elle regarda la partition.
« Ah… »
Kiera ne pouvait pas vraiment dire quelle sorte d’expression elle faisait actuellement, mais elle pouvait plus ou moins deviner.
C’était probablement quelque chose de similaire à celle de Josephine, mais…
« … Hehe. »
Un rire s’échappa bientôt de ses lèvres.
Comme si une sorte de sortilège avait été jeté sur elle, tout son stress disparut à cet instant. Ses mains et son corps étaient parcourus de picotements.
Se mordant les lèvres, elle regarda à nouveau la partition.
Et encore…
Et encore…
Peut-être, une dernière fois ?
Partition : 48/71 [68 %]
Note : B
« Hé hé. »
Pour la première fois de sa vie.
Kiera eut l’impression d’avoir accompli quelque chose par ses propres moyens.
Et,
c’était génial.
***
Hall Karlson.
Je me retrouvai dans les terrains d’entraînement familiers.
Les cours du matin étaient terminés et c’était maintenant l’heure des cours de l’après-midi. Les résultats de l’examen étaient un B et un A.
Une note inférieure à ce que j’attendais de moi-même.
Cependant, je n’étais pas découragé.
‘Je ne suis pas sur cette terre depuis longtemps. C’est déjà un miracle que j’aie pu obtenir de telles notes.’
Non, plutôt qu’un miracle, c’était plutôt le fruit de mon propre travail.
Oui, j’avais travaillé pour obtenir ces résultats.
« Le premier semestre est déjà terminé. Cela fait plusieurs mois que vous avez tous passé votre analyse de progression. Les examens étant terminés, il est maintenant temps de vérifier vos progrès globaux. »
La professeure Olivia J. Kelson commença à expliquer.
« Tout le monde devrait déjà connaître le processus. Étant donné que nous l’avons déjà fait auparavant, je ne pense pas qu’il soit nécessaire que je vous présente l’examen, n’est-ce pas ? »
Personne ne dit rien. De toute évidence, tout le monde connaissait déjà le processus. C’était également mon cas. Comment aurais-je pu l’oublier ? C’est là que j’ai commencé à saigner des yeux.
« Parfait. »
La professeure frappa dans ses mains.
« Puisque vous connaissez tous le processus, commençons ! »
Désignant les différents postes, elle poursuivit :
« Les groupes seront les mêmes que la dernière fois. Le professeur assistant qui vous est attribué sera également le même. »
Ma bouche se tordit légèrement.
Super…
« Allez-y. »
Suite à ses mots, les cadets se dispersèrent. J’étais le même et me dirigeai vers un homme costaud aux sourcils épais et au crâne dégarni.
Gilbert, c’était ça ?
Peu importe.
Pas la peine de s’en souvenir.
Contrairement à la dernière fois, il ne me regardait pas ouvertement avec hostilité. C’était beaucoup plus discret que la dernière fois.
Néanmoins, je pouvais encore sentir que c’était là.
« Rassemblez-vous, cadets. »
Je n’ai pas fait de scène et j’ai juste suivi.
Après avoir fait un rapide décompte, il posa le bloc et nous conduisit vers un endroit familier.
« L’ordre sera le même que la dernière fois. Notre premier test sera le test de mana. »
Dans un espace pas plus grand qu’une salle de classe, un cercle magique de taille considérable ornait le sol. Au-dessus, un bureau sur lequel se trouvaient trois orbes distinctifs.
« Comme la plupart d’entre vous connaissent déjà le processus, je ne dirai pas grand-chose. »
Il se tourna pour me regarder et je m’avançai.
« Premier test. Test de concentration de mana. Placez votre main sur l’orbe. »
Tous les yeux se tournèrent vers moi.
« … »
Sans un bruit, je suivis ses instructions et plaçai ma main sur l’orbe. Au même moment, je canalisai mon mana dans l’orbe.
Le mana commença à s’écouler de mon corps tandis qu’une lueur blanche se répandait de l’orbe.
Ce n’était pas aveuglant, mais suffisamment pour me faire plisser les yeux.
Le processus ne prit pas très longtemps.
Une fois terminé, je reçus ma note.
« Valeur de la note : 2,581. »
Ses mots furent accueillis par un silence subtil.
« … Ta note précédente : 1,716. Une amélioration de 0,865. »
Lorsque je tournai la tête pour le regarder, je faillis sourire. Son expression. On aurait dit qu’il avait avalé un insecte.
« Note : Excellent. »
J’avais envie de rire, mais je me suis retenu et je suis passé à la sphère suivante.
La sphère de pureté du mana.
« … »
Contrairement à l’examen précédent, celui-ci me rendait plutôt nerveux.
La pureté du mana n’était pas quelque chose qui pouvait être modifiée facilement. Elle indiquait le degré auquel le corps convertissait le mana présent dans l’air en mana utilisable.
Plus le mana était pur, plus un sort était puissant et efficace.
‘Mon score précédent était altéré. Je me demande quel est le mien maintenant.’
« Place ta main sur l’orbe. »
Après s’être remis du score précédent, le professeur assistant donna un petit coup de coude à l’orbe devant moi.
Je fis ce qu’il me demandait et plaçai ma main sur l’orbe.
Une lueur familière émergea de la surface de l’orbe. Elle ne dura pas plus de quelques secondes avant que la voix de l’assistant ne retentisse à nouveau.
« Pureté du mana ; standard. »
Standard…
‘Donc ça s’est vraiment amélioré.’
J’avais eu une sorte de pressentiment depuis Ellnor. Je l’avais senti dans mon flux de mana, et dans la subtile augmentation de puissance de mes sorts, bien que je n’aie pas progressé dans les classements d’une autre manière.
La vraie question était :
« Comment ? »
La voix du professeur assistant me fit sortir de mes pensées.
Quand je me retournai pour le regarder, il avait un regard incrédule.
« … Comment as-tu réussi à améliorer ta pureté et ta quantité en même temps ? »
Il n’était pas le seul à me regarder bizarrement. Presque tous les autres cadets présents me jetaient le même regard.
Je ne pouvais pas leur en vouloir.
Après tout, il était difficile d’améliorer la pureté de son mana tout en améliorant sa quantité.
« As-tu mangé une sorte de médicament ? Un… »
Sans lui prêter attention, je posai ma main sur le dernier orbe et canalisai mon mana.
C’était simplement ma façon de dire : « Occupe-toi de tes affaires. »
***
L’examen physique vint ensuite. Contrairement au test précédent, je n’avais pas beaucoup progressé dans ce domaine, mais il y avait tout de même des améliorations.
Ayant intégré un os dans mon corps, il était naturel que ma condition physique augmente de quelques degrés.
Sans compter que je m’entraînais tous les jours.
Pour moi, de telles améliorations étaient prévisibles.
« … Je ne suis pas le seul à avoir beaucoup progressé. »
« Quel monstre. Je n’arrive pas à croire qu’il ait obtenu un score physique de 3,671. Cela ne signifie-t-il pas qu’il est sur le point d’atteindre le niveau 4 ? C’est au niveau de nos professeurs… »
« Aoife aussi. Elle a obtenu un score physique de 3,553. Et ce n’est même pas son point fort. Evelyn et Kiera se sont aussi nettement améliorées.
Pourquoi avons-nous dû être dans la même année que ces monstres ?
On pouvait s’attendre à de tels résultats de leur part.
Je n’étais pas le seul à m’entraîner comme un fou tous les jours.
De plus, à l’exception peut-être de Leon, les autres avaient accès à de bien meilleures ressources que moi.
Il était inutile de me comparer à eux.
« Julien. »
Je ne sortis de mes pensées que lorsque mon nom fut appelé. Levant les yeux, je me dirigeai vers l’avant et pris place.
Clank…
Un bracelet noir s’enclencha sur mon poignet.
C’était l’heure du dernier test. Le test d’examen mental. Je pouvais encore en rappeler les détails exacts.
C’était le seul test que je ne pourrais jamais oublier.
J’étais sur le point de me préparer mentalement à la douleur à venir lorsqu’une main se pressa contre mon épaule.
« Laisse-moi te prévenir. »
C’était le professeur Kelson.
Elle me regardait avec un air sérieux.
« … Reste calme, cadet. Je ne veux pas que tu deviennes aveugle comme la dernière fois. Si quelque chose de similaire à la dernière fois se produit, j’arrêterai les examens et je te recalerai sur-le-champ. »
Sa voix était ferme.
Je pouvais dire d’un seul coup d’œil qu’elle était extrêmement sérieuse.
« D’accord. »
Mais ça allait.
‘Mon corps devrait pouvoir tenir cette fois-ci.’
Auparavant, c’était mon corps qui me faisait reculer. Les choses étaient différentes maintenant. J’étais sûr qu’il pourrait tenir plus longtemps.
La vraie question était de savoir si je pouvais supporter la douleur.
La douleur…
Oui, la douleur.
Je ne ressentais plus aucune douleur.
Je fermai les yeux et laissai l’obscurité envahir ma vision.
Dans l’obscurité, plus d’une douzaine de silhouettes apparurent.
Chaque silhouette portait une douleur différente.
Une douleur que je connaissais et que je ne connaissais que trop bien.
De la douleur de brûler vif à la douleur d’être torturé tous les jours et soumis à un lavage de cerveau.
En moi, je portais de telles douleurs.
Ce test,
je n’étais pas le même que la dernière fois.
« …. »
En ouvrant les yeux, je réalisai que mon environnement était calme.
Tous les yeux étaient rivés sur moi.
Que ce soit celui du professeur ou celui des cadets des différentes régions
À ce moment-là, j’étais le centre de l’attention.
Très bien.
Je vais vous montrer.
Notre douleur.
J’ai regardé le professeur.
« Commencez. »