Auteur : Entrail_Jl
Traductrice : Moonkissed
Gribouillage-
Le bruit des crayons qui griffonnaient résonnait dans la classe. Dans la classe par ailleurs silencieuse, les cadets étaient concentrés sur les papiers devant eux.
Certains se grattant la tête, perplexes, tandis que d’autres étaient pleinement concentrés sur le papier.
J’étais moi aussi concentré, alors que je remplissais les questions devant moi.
Flip
En tournant la page, mes yeux se sont arrêtés sur la question suivante.
[Décris la faiblesse de ce monstre]
« …. »
Je fis une pause d’une seconde et fronçai les sourcils. Non pas parce que la question était difficile, mais parce qu’elle était un peu trop facile.
« N’est-ce pas le monstre boss du Labyrinthe ? »
[[Béhémoth glacial]]
Fixant l’image devant moi, je ne savais que dire. Était-ce fait exprès ? Finalement, je répondis par la seule réponse que je connaissais.
« La défense. »
C’était la faiblesse du monstre. Je l’avais tué en utilisant une méthode différente, mais c’était la réponse. Si l’on regardait en arrière la rediffusion de l’événement, on remarquerait que la défense était la seule zone ciblée par les cadets.
C’était la raison.
« … Ça se passe bien. »
Flip…
En passant à la page suivante, j’ai continué à répondre aux quelques questions suivantes.
Il n’y avait plus de questions gratuites comme celle sur les mammouths, mais j’ai pu répondre à toutes les autres. Au final, toutes ces heures d’étude ont porté leurs fruits.
Avant même que je m’en rende compte, le temps était écoulé et c’était la fin du test. La voix du professeur a marqué la fin de l’examen.
« C’est la fin de l’examen. Veuillez remettre ce que vous avez écrit. »
Après plusieurs gémissements, les copies ont toutes été placées sur le podium où se trouvait le professeur.
« … J’ai fini. J’ai fini. »
Au fur et à mesure, une Kiera apathique a remis sa copie.
C’était probablement l’enfer pour elle.
« Wow, parfait ! Je vais noter cela au cours des prochains jours. J’espère que vous avez tous bien travaillé. »
Après avoir joyeusement empilé les copies, elle a poursuivi en parlant du voyage.
« Pour en revenir aux nouvelles du voyage. Nous partirons la semaine prochaine, alors faites vos bagages et rassemblez tout le matériel nécessaire avant notre départ. Nous serons là-bas pendant environ une semaine, voire plus. Cela dépendra du temps qu’il nous faudra pour résoudre le problème. »
Le professeur Bridgette a ensuite donné quelques détails supplémentaires concernant le voyage.
Le lieu du voyage était « Ellnor ».
Il s’agissait d’une petite ville située à la périphérie de la frontière de l’Empire avec l’Empire d’Aetheria. Il n’y avait pas de conflits notables entre les deux Empires. En fait, on pouvait même considérer qu’ils étaient sur un pied d’égalité.
Situé en son centre, l’Empire de Nurs Ancifa était entouré par les trois Empires.
Parce qu’il était le plus fort, il était généralement considéré comme une entité dangereuse. C’était pour cette raison que l’Empire essayait de maintenir une forme de « relation » avec l’Empire Aetheria.
Ellnor était situé près de la frontière. Juste à côté d’une grande crête qui séparait les deux Empires.
Actuellement, il y avait un petit problème à Ellnor.
Le professeur n’avait pas encore révélé de quel problème il s’agissait. Cependant, étant donné que nous avions été envoyés, ce n’était pas quelque chose que nous ne devrions pas être en mesure de gérer.
« … Ouais, des conneries. »
Je pouvais dire qu’un problème allait survenir.
Appelez ça de l’instinct.
« Quoi qu’il en soit, assurez-vous que vous êtes tous prêts pour le voyage à venir. Oh, et avant que j’oublie, assurez-vous de bien réviser pour la deuxième partie de l’examen qui aura lieu la veille du voyage. »
La professeure Bridgette est partie peu après.
« …. »
Je suis resté assis en silence pendant que toute la classe fixait la porte d’un regard vide. Le silence a été rapidement rompu par Kiera qui s’est affaissée sur sa chaise avec un regard perdu.
« … Deuxième partie ? Ce n’était que la première partie ? »
Elle se mit à rire d’un rire creux.
« C’est moi. Je suis le problème. »
« Au moins, tu le sais. »
À côté d’elle, Josephine se mit à rire. Kiera tourna la tête pour la regarder, mais ce n’était pas intimidant.
« La prochaine fois. Quand tu nous verras étudier, pourquoi tu n’étudierais pas ? »
« Ha… Merde. »
Je rangeai mes affaires tout en détournant mon attention d’elles.
Alors que je faisais mes bagages, une ombre se projeta sur la zone où je me trouvais. Surpris, je levai les yeux et vis Kiera debout devant moi. Quand était-elle arrivée ?
Son visage était tout tordu. Comme si elle était constipée.
« Quoi ? »
Je fronçai les sourcils.
Elle n’était pas là pour se battre parce que je m’étais moqué d’elle, n’est-ce pas ?
« Tu… »
D’une voix rauque, Kiera jouait avec ses doigts. On aurait vraiment dit qu’elle avait du mal à parler.
J’attendis quelques bonnes secondes qu’elle parle.
Cependant, voyant qu’elle ne disait toujours rien, je pris mes affaires et me levai. Ce n’est qu’alors qu’elle réagit en s’agrippant à la manche de ma chemise.
« Attends. »
« Quoi ? »
« Que… »
Kiera détourna le regard.
Je fronçai à nouveau les sourcils. Qu’est-ce qu’elle a ?
Ses mots suivants sortirent dans un murmure, mais je pus encore les comprendre. C’est parce que je les compris que j’eus du mal à saisir la situation.
« Étudier… Aide-moi. »
« … »
Tellement que tout ce que je pus faire fut de la fixer des yeux écarquillés.
« Quoi ? »
« … »
« Pourquoi me regardes-tu comme ça ? »
« … »
« Ah, et puis merde. Peu importe. Tant pis. Fais comme si je n’avais pas… »
« Pourquoi ? »
Kiera s’arrêta pour me regarder. Elle noua grossièrement ses cheveux platine derrière elle tout en lâchant ma manche.
« … Je n’ai personne d’autre à qui demander. »
Je clignai des yeux.
« Quoi ? »
« Tu m’as déjà entendu. »
« … »
Je me suis de nouveau retrouvé dans le silence. Finalement, mes yeux sont tombés sur Josephine au loin, mais juste au moment où j’allais la suggérer, Kiera m’a coupé la parole.
« Cette idiote est plus bête que moi. Et je ne la supporte pas. »
Mais tu me supportes… ?
« Je suis occupé. »
Au final, je l’ai quand même rejetée.
« Occupé à quoi ? Tu n’as pas d’amis non plus. »
« …. »
Je n’avais pas de mots à dire à cela. Je voulais réfuter ses paroles, mais alors que j’ouvrais la bouche pour le faire, je me suis retrouvé complètement à court de mots.
« Tu vois ? Tu n’as pas d’amis. »
« … Et toi ? »
« Je… »
C’était à son tour d’être à court de mots. Finalement, elle a de nouveau changé de sujet.
« Peu importe. Apprends-moi juste. »
« Qu’est-ce que j’y gagne… ? »
La prochaine série d’examens était dans une semaine. Compte tenu de mes blessures et de l’impossibilité de m’entraîner, je pouvais l’aider à étudier.
Mais il fallait que cela en vaille la peine.
« … Je te laisse tenir ma main ? »
Je me suis écarté pour partir, mais elle m’a de nouveau tiré par la manche.
« Non, attends… ! »
Je m’arrêtai et la regardai à nouveau. Son visage se tordit et, finalement, elle marmonna :
« De l’argent ? Est-ce que ça te va ? »
« Retrouve-moi à six heures tous les matins dans la salle d’étude du dortoir. Je t’aiderai à ce moment-là. Mes honoraires sont de 100 Rend de l’heure. Ne sois pas en retard. Je te facturerai chaque minute de retard. »
Je partis après avoir énoncé mes conditions.
Kiera resta stupéfaite pendant plusieurs secondes avant de crier de derrière.
« Attends, attends ! C’est un putain de vol ! Hé… ! »
***
— Il n’y a rien d’étrange chez lui.
Une voix familière résonna dans le dispositif de communication entre les mains d’Aoife.
— Il semble avoir un peu changé de quand il était jeune, mais ne changeons-nous pas tous après avoir atteint un certain âge ? Tu as certainement beaucoup changée une fois que tu as atteint l’adolescence. Uagh… Rien que de penser à ce que j’ai dû endurer.
En écoutant sa voix, ses lèvres se retroussèrent en une légère moue. C’était principalement parce que c’était un message vocal et qu’elle ne pouvait pas répondre.
‘…. Quel changement ? Je suis la même.’
— C’est tout ce que j’ai pu trouver. Je ne sais pas pourquoi il t’intéresse, mais c’est tout ce que j’ai pu trouver pour toi. Si tu as autre chose à me demander, tu peux venir me voir au bureau. Tu sais où me trouver.
Le message vocal s’arrêta là.
« … »
Aoife resta seule, le front plissé. Elle n’était pas satisfaite de ce que son oncle lui avait dit. En fait, Aoife était encore plus certaine qu’il se passait quelque chose.
« Il n’est pas du genre à répondre comme ça. »
Atlas. Son oncle. Il était généralement très minutieux dans ses recherches.
La dernière fois qu’elle lui avait demandé de faire quelque chose comme ça, il lui avait remis un dossier complet avec toutes sortes de détails.
« C’est bizarre. »
Mais en même temps, elle ne comprenait pas pourquoi son oncle, parmi tous les gens, lui mentirait.
Y avait-il une sorte de secret qu’elle n’était pas censée connaître ? Quelque chose que seuls quelques membres de la famille royale savaient ?
« Hmm. »
Plus Aoife y pensait, plus elle trouvait la situation étrange.
« Aoife ! Tu viens ? Le prochain cours va commencer ! »
« Ah… !? Oui. »
Finalement, cependant, elle ne put réfléchir plus longtemps car quelqu’un l’appela. Rangeant rapidement l’appareil de communication, Aoife s’éclaircit la gorge et suivit.
Tout en marchant, sa main ne cessa de tripoter l’appareil de communication.
Il se passait quelque chose.
Mais pour l’instant…
Aoife prit une profonde inspiration.
« Je vais y aller doucement. »
***
C’était tôt le matin du jour suivant.
« Huaam. »
Bâillant, Kiera regarda l’heure. Il était exactement 5 h 30 du matin. Aujourd’hui, c’était samedi et il n’y avait donc pas de cours.
C’était censé être son jour de congé, mais…
« Merde. »
Le regret avait déjà fait son chemin dans l’esprit de Kiera.
« Mais qu’est-ce que je fous ? »
En ébouriffant ses cheveux, Kiera s’habilla de vêtements décontractés. Une chemise blanche en coton, un jean et un chapeau blanc. C’était ainsi qu’elle s’habillait habituellement le week-end.
En sortant de sa chambre, elle fit une dernière vérification des lieux avant de descendre au rez-de-chaussée.
« Il a dit qu’il m’attendrait là-bas… »
En effet, dès que Kiera descendit, elle le vit assis seul sur l’une des tables avec plusieurs livres ouverts et une petite pile de papiers à sa droite.
À en juger par la tasse de café vide à côté de lui et les nombreux livres ouverts, il semblait être là bien avant l’heure convenue.
« Espèce de taré. »
Plus elle passait de temps avec lui, plus Julien lui semblait fou.
Il était tout simplement…
Inhumain.
S’il n’étudiait pas, il s’entraînait, et s’il ne s’entraînait pas, il étudiait. Dans l’esprit de Kiera, cela commençait à avoir un sens que quelqu’un comme lui puisse rester au sommet.
Même Leon et Aoife n’étaient pas aussi fous que lui.
« Hé, je suis là. »
L’appelant, Kiera s’assit sur le siège en face de lui.
« … Qu’est-ce que je fais ? »
Tout en posant la question, elle posa sur la table le livre qu’elle avait apporté de son dortoir ; [Théorie de la magie]
Flip —
En l’ouvrant, elle s’arrêta sur la dernière page où elle en était.
« Je… »
« Non. »
Kiera s’arrêta à mi-chemin de sa phrase. Clignant des yeux, elle leva les yeux vers les yeux noisette de Julien. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, il pointa les piles de papiers à sa droite.
« Tu fais ça. »
« … »
Kiera ferma son livre sans dire un mot. Elle se leva ensuite et se retourna. Ouais, j’emmerde tout ça… Mais juste au moment où elle était sur le point de partir, la voix froide de Julien résonna derrière elle.
« C’est toi qui m’as demandé de t’aider. »
« Euh, ouais, mais… »
« Tu veux réussir ou pas ? »
« … »
Le visage de Kiera se crispa. Réussir… Elle voulait réussir. Non, elle devait réussir. C’était une exigence que son père lui avait imposée pour qu’elle reste. Si elle ne réussissait pas, elle devrait quitter l’Académie.
‘Je ne peux pas accepter ça.’
Ce n’était pas qu’elle aimait l’Académie. Cependant, c’était moins étouffant que chez elle. Il n’était pas question qu’elle y retourne.
« Ugh. »
Finalement, bien qu’elle ne veuille pas être là, elle se rassit.
Prenant une profonde inspiration, elle prit l’une des feuilles. Il y en avait plus d’une centaine.
« Je ne pourrai jamais toutes les finir… »
Alors qu’elle gémissait, ses yeux s’arrêtèrent sur la première question.
« Hein ? »
Un son étrange sortit de sa bouche au moment où elle fixa le papier. Clignant plusieurs fois des yeux pour s’assurer qu’elle voyait bien, elle releva la tête.
Sans hésiter, elle attrapa une autre feuille.
« Ceci… »
Ses yeux s’écarquillèrent à nouveau.
Ouvrant la bouche, Kiera se retrouva sans voix. Mais finalement, saisissant une autre feuille, elle parvint à dire :
« … As-tu écrit toutes les questions toi-même ? »