Auteur : Entrail_Jl
Traductrice : Moonkissed
« Huu. »
Je pris une profonde inspiration et fixai le corps sous moi. Il était mort. Je m’en assurai.
Tuer… Cela commençait à devenir plus facile pour moi. C’était encore difficile pour l’esprit, mais plus je le faisais, plus je m’y habituais.
Je ne savais pas si c’était une bonne chose ou non.
« Je commence lentement à perdre de vue mon ancien moi… »
Peut-être que c’était le cas. Mais cela n’avait pas d’importance. Les gens évoluent en fonction des circonstances, et c’est ainsi que les circonstances m’avaient façonné….
Je ne le regrettais pas.
En fin de compte, les gens changent toujours.
Il n’y avait rien de mal à changer.
« Mais qui aurait cru… ? »
Je regardai le cadavre sous moi. Ma poitrine me démangeait un peu et mes cheveux en bataille. Les émotions brutes que je ressentais étaient encore présentes dans mon esprit. C’était difficile à avaler, mais j’en avais déjà vu beaucoup auparavant.
Il me fallut quelques secondes pour me remettre complètement.
Une partie de mon prompt rétablissement était due au fait qu’une autre pensée plus importante me taraudait l’esprit.
« On dirait qu’ils ont remarqué mes actions étranges. »
Je pensais avoir réussi à dissiper la plupart des soupçons grâce à ma conversation avec Atlas, mais il semblerait que non.
Des doutes subsistaient…
« Heureusement que j’étais attentif. »
Le véritable indice était la façon dont il m’avait appelé.
Phecda.
Cela n’avait aucun sens que le Professeur m’appelle ainsi. Mais bien sûr, cela pouvait aussi être parce qu’il avait appris mon identité. Mais quand même… me donner un tel nom plus d’une fois ?
Quelque chose n’allait pas.
Malgré tout, je chassai mes doutes et poursuivis la conversation.
Mon attention était fixée sur la carte et le « radar ». C’étaient des outils utiles. Mais le plus impressionnant dans toute cette situation était qu’il agissait et parlait comme le professeur Bucklam que je connaissais.
Il n’y avait qu’un problème.
« Nous procédons comme on l’avais prévu dans la prison »
Il n’avait jamais rien planifié. Le fait qu’il ait reconnu un tel « plan » était la plus grande révélation pour moi.
Sur ce, j’étais certain et proposai d’attacher le fil à sa cheville.
« …. »
Je n’étais pas sûr de sa force.
Cependant, il était très probablement plus fort que moi. En fait, il y avait aussi de fortes chances qu’il soit plus fort que tout mon groupe réuni.
Mais même quelqu’un comme lui…
Je l’ai quand même laissé tomber.
« … »
Serrant silencieusement les poings, je sortis le « radar » et la carte.
« Donc les points rouges représentent les membres du groupe… »
Au moment où je prononçais ces mots, un point rouge apparut sur le radar. Je le fixai pendant une bonne minute avant de le mettre de côté, de prendre la cape sur le corps de Giel et de l’enfiler.
Relevant la capuche, je jetai un dernier coup d’œil au corps avant de partir.
« … Ce n’est pas de ta faute. »
Telles furent les paroles que je prononçai avant de faire un pas en avant.
Cependant, juste au moment où je le fis, je baissai la tête pour fixer le radar qui était sur moi. Plus précisément, le point rouge.
« … »
Une pensée me traversa soudain l’esprit et je me retournai pour regarder le cadavre derrière moi.
« Ça pourrait marcher. »
***
Le Labyrinthe était vaste. Bien plus que je ne le pensais. Cependant, grâce à la carte, je pus m’y déplacer sans encombre.
Tout en avançant, je fixai le fil derrière moi.
« … Dois-je le détacher ? »
La portée du fil n’était pas infinie. Sa longueur était équivalente à la quantité de mana dont je disposais. Par conséquent, plus la distance entre moi et les autres était grande, plus j’augmentais de mana.
C’était un peu problématique, car il y avait des choses que je devais faire.
« Tant pis. »
Finalement, j’ai choisi de le garder.
J’allais bien finir par les retrouver d’une manière ou d’une autre.
« Pouah. »
Mes pas étaient un peu lourds, mais je continuai et pris une profonde inspiration.
« Voyons voir. »
Jetant un coup d’œil au « radar », je m’arrêtai.
Boum.
Juste devant, il y avait un autre point rouge. En jouant avec, j’ai aussi vu qu’il y avait un petit bouton sur le côté. Bien que Giel ne m’ait pas expliqué en détail comment le « radar » fonctionnait, je pouvais dire qu’il s’agissait d’une sorte de signal que je pouvais utiliser pour alerter les membres à proximité.
En regardant autour de moi, j’ai pris une profonde inspiration et j’ai égalisé ma respiration.
Au loin, j’entendis le bruit sourd de métal qui s’entrechoquait.
« Comme prévu, c’est comme il l’a dit. Ils visent tous les cadets de rang inférieur. »
C’était comme Giel me l’avait dit.
« Huu. »
Prenant une autre profonde inspiration pour calmer mes nerfs, je baissai la tête pour regarder mon avant-bras.
Deux feuilles brillaient.
Contrairement à la première feuille de trèfle, le temps de recharge de la seconde était beaucoup plus court.
Environ une heure.
C’était suffisant.
Serrant la main, j’appuyai sur le bouton.
***
« A-A l’aide !! »
Le cri perçant d’un cadet retentit dans l’étroit couloir du Labyrinthe. Des pas précipités suivaient de près ceux de deux cadets qui, attaqués, tentaient d’échapper au chaos.
Malheureusement, cela ne servit à rien.
Sprint… !
« Uaakh ! »
Le cadet s’effondra sur le sol, le corps couvert de sang, les yeux grands ouverts, sous le choc. Derrière elle, une silhouette encapuchonnée se tenait debout, menaçante.
Le personnage la fixait avec un mépris total, tandis que sa tête se tournait pour regarder derrière elle, où se trouvait un dernier cadet.
« A-ha… S’il-vous-plaît… ! »
Alors que le cadet le suppliait, il continua à appuyer sur son bracelet. Il essayait probablement d’activer le bouton d’urgence.
Mais c’était un effort futile.
Le bracelet… Il ne fonctionnait pas.
Alors que le personnage encapuchonné se rapprochait, l’expression du cadet changea. Dans ses derniers instants, il tenta de lancer une attaque.
Clank !
Mais il fut habilement bloqué par le personnage encapuchonné qui leva simplement la main pour le bloquer.
« N-non… ! »
En fin de compte, tout ce que le cadet put faire fut de crier de désespoir alors qu’une main s’étendait vers son cou, le brisant d’un seul coup.
Cra Crack…
Thump !
« …. »
Le silence revint une fois de plus sur les environs.
Fixant les cadavres autour de lui, le personnage encapuchonné abaissa sa capuche pour révéler une silhouette jeune. Avec ses cheveux bruns courts et ses yeux noisette, il ne semblait pas plus âgé que les cadets qui l’entouraient.
Et il avait effectivement leur âge. Arian était membre de Ciel Inversé depuis son enfance.
Traiter avec des cadets de ce niveau ne lui posait aucun problème….
Regardant autour de lui, son expression était totalement indifférente.
Comme si ce qu’il avait fait n’était qu’une banalité. Portant son bracelet près de sa bouche, il marmonna :
« J’en ai fini ici. »
Après cela, il sortit la relique de détection.
Il voulait voir s’il y avait d’autres cadets dans les parages qu’il pouvait cibler.
« Hum ? »
Ce faisant, il fut surpris de voir un point rouge non loin de là où il se trouvait.
« … Serait-ce Giel ? »
D’après ce qu’il savait, le plus proche de lui était Giel. Aux dernières nouvelles, sa mission était de parler avec un agent infiltré.
« Lui. »
Un petit rire s’échappa de ses lèvres.
« … Il a la vie facile. »
S’il n’était pas difficile de vaincre les cadets, ce n’était pas une mince affaire. Arian aurait préféré rencontrer l’agent infiltré. Mais malheureusement, il ne le connaissait pas bien, alors Giel avait été envoyé.
« Je ne sais toujours pas pourquoi ils accordent autant d’importance à… »
Bip !
Il était sur le point de finir sa phrase quand ses yeux s’écarquillèrent légèrement. Le signal avait été utilisé.
« Que se passe-t-il… ? »
Le signal n’était utilisé qu’en cas d’urgence.
Giel, lui, avait des problèmes ?
« Se pourrait-il que nous ayons été trahis ? »
Sans réfléchir, Arian se précipita. Il n’eut pas besoin de courir très loin, avec sa vitesse, il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre Giel. Lorsqu’il le fit, ses yeux s’écarquillèrent légèrement et ses pas s’arrêtèrent.
« Que… »
Allongé sur le côté du mur se trouvait ce qui semblait être le corps de Giel. Fixant l’appareil de détection, Arian vit qu’il provenait du corps à quelques mètres de lui.
« Ce n’est pas possible… ? »
L’air choqué, il s’approcha du corps.
Parmi les membres qui s’étaient joints à lui, Giel était l’un des plus forts. Il n’était pas logique qu’il émette un signal de détresse d’urgence.
« … »
Non, ce n’était pas logique.
Peu à peu, les pas d’Arin s’arrêtèrent.
Fixant la silhouette encapuchonnée, il leva rapidement la main et un cercle magique se forma. Le processus fut rapide. En quelques secondes, le cercle se forma complètement et la température autour augmenta.
« … »
Immédiatement après, un grand feu se propagea et enveloppa complètement le corps de Giel.
Vroum !
Les flammes rugirent dans le tunnel et illuminèrent les environs. La robe d’Arian flottait dans le sillage de l’attaque.
« Je ne sais pas comment tu as réussi à vaincre Giel, ni même si tu y es parvenu, mais il est hors de question que je me laisse abattre par quelque chose comme ça. »
Bien que cela ne soit pas évident au premier abord, Arian remarqua quelques anomalies. Mais le plus important était le fait qu’il pouvait sentir la magie maléfique émaner du plus profond du corps de Giel. Elle était faible, presque imperceptible, mais il pouvait la sentir.
Les flammes persistèrent pendant plusieurs secondes avant de finalement disparaître.
Il ne restait plus que les restes carbonisés d’un corps. Un petit sourire se dessina sur les lèvres d’Arian alors qu’il avançait.
Mais juste au moment où il le faisait, il s’arrêta.
« … ! »
Regardant autour de lui, son expression se durcit.
« Qu-qu’est-ce que… ? »
Des fils.
Les environs étaient recouverts de fils fins. Presque chaque espace en était recouvert.
Le plus choquant était le fait qu’ils avaient également fait leur chemin autour de son corps.
Mais comment… ?
Comment était-ce possible ? Était-ce parce qu’il avait été trop concentré sur le cadavre qu’il ne l’avait pas remarqué ?
… Ou était-ce autre chose ?
« A- »
Avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, les fils rétrécirent rapidement.
« Hua ! »
Avec un cri, il tendit son corps et les fils se brisèrent. Son expression s’illumina.
‘Ils sont plus faibles que… !’
Il ne put rester heureux longtemps car sa vision s’assombrit peu après.
Ploc !
Et le sang gicla partout.
Tak. Tak. Tak.
Peu à peu, des pas résonnèrent au loin. Une silhouette apparut. Fixant froidement la scène qui s’offrait à lui, Julien récupéra les fils et abaissa sa main pour la poser sur le cadavre.
Sa voix indifférente résonna peu après.
« Ça fait deux… »