Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 68 – 8h02 – Maison de retraite Maryhill, Extension de l’avenue Ortigas, Dolores, Taytay, Rizal
Comme Mei s’inquiètait pour lui, Mark lui parla volontiers de certaines choses qu’elle avait besoin de savoir.
Elle finit par le regarder sérieusement.
« Hmm ?? »
Mark lui répondit par un regard qui demandait ce qu’elle voulait dire.
« Promets-moi… » Mei prit la parole. « Promets-moi que tu ne feras plus de choses dangereuses comme ça. Du moins, pas tout seul. »
Elle parla avec un visage très sérieux en tenant fermement la main de Mark.
Mei n’avait pas tort. Puisque Mark était susceptible de faire d’autres choses dangereuses à l’avenir, il ne devait plus être seul.
En effet, la plupart des fois où il avait perdu connaissance, c’était lorsqu’il était seul.
La première fois, c’était lorsqu’il s’était battu avec Odelina pendant qu’elle se déchaînait. Au moment le plus dangereux, Freed avait surgi et avait sauvé la situation. Malgré tout, il était tombé inconscient à cause de ses graves blessures, alors qu’il avait reçu ses capacités de régénération en tant qu’Évolué.
La deuxième fois, il avait attiré la femme vêtue de pierre et l’infecté à tête de grenouille loin du convoi d’évacuation. C’est à ce moment-là seulement qu’il était devenu un mutateur. Si Freed n’avait pas assuré sa survie, il aurait pu devenir un mutateur raté.
Ensuite, il avait combattu la divinité du carnage. Après avoir absorbé le démon sans forme et ingéré le [Cristal physique], il était tombé inconscient. Heureusement, sa Mutation était trop puissante à ce moment-là et le miasme tourbillonnant autour de son corps continua jusqu’à ce qu’il se réveille.
C’était la quatrième fois. Si Ignis n’avait pas garanti qu’il ne serait pas consumé par les flammes qu’il avait lui-même conjurées, il ne serait pas mort, mais il aurait pu être blessé.
En entendant la demande de Mei, Mark se sentit un peu troublé. Il était heureux qu’elle se préoccupe de sa sécurité. Cependant, il ne supporterait pas que l’un d’entre eux soit blessé en l’accompagnant.
Pourtant…
« D’accord. »
Mark acquiesça.
S’il ne voulait pas les mettre en danger, il devait devenir encore plus fort. Assez fort pour qu’aucun mal ne puisse être fait, même sur une seule mèche de leurs cheveux.
Mark s’arrêta et esquissa un sourire amer.
Avant l’apocalypse, il n’était qu’une personne comme lui, pourrissant seule dans une maison sombre et fermée. Les seules choses qu’il possédait étaient ses jeux vidéo, ses animes et les idoles inaccessibles qu’il regardait sur Internet.
Qui aurait pu penser qu’un homme aussi renfermé que lui aurait la motivation de devenir plus fort aujourd’hui ? De plus, la raison en était quelques filles 3d.
Je suis devenu un hypocrite de mon passé, n’est-ce pas ?
pensa Mark.
« Gege ? »
Mei l’appela en penchant la tête d’un air mignon. Elle ne comprenait pas pourquoi Mark affichait de telles expressions.
« Ce n’est rien. » Mark sourit et décida de changer de sujet. « Au fait, qu’est-ce que c’est que cette chose ? »
Mark pointa du doigt un objet enveloppé d’un tissu posé sur une table près de la porte. Il avait été dans cette pièce la nuit dernière et ne se souvenait pas que cette chose avait été placée là. S’il n’y avait pas Mei et les petites filles qui dormaient autour de lui, ce serait la première chose qu’il remarquerait.
Comme cette chose était enveloppée d’un tissu épais, tout ce qu’il pouvait voir était qu’il s’agissait d’une chose sphérique de la taille d’un ballon de football.
Mei se leva et prit la chose que Mark désignait. Lorsqu’elle revint et s’assit sur le lit, elle déballa l’objet, révélant une balle noire. Non, ce n’était pas une balle, mais une pierre.
« Est-ce que c’est ce que je pense ? »
demanda Mark en se tournant vers Iola.
Iola acquiesça, confirmant les pensées de Mark.
Cette pierre sphérique noire n’était rien d’autre qu’une [Pierre de mutagène] de très grande taille.
En fait, Mark avait pu sentir une réaction du Psycristal sur son bras quand la pierre avait été déballée. Cependant, Mark pouvait aussi sentir que cette chose ne pouvait pas être absorbée par le Psycristal pour une certaine raison.
« N’est-ce pas trop concentré ? Où l’avez-vous trouvée ? »
demanda Mark, à la fois étonné et confus.
« Papa, nous l’avons récupéré sur le monstre que tu as vaincu. »
répondit Iola. Il était certain que c’était elle qui l’avait trouvé. Mais…
« Où ? Cette chose n’avait pas de vraie tête. »
Mark était confus. Comme les [Pierres de mutagène] se trouvaient dans les têtes des infectés mutants, il était assez inattendu qu’un objet de cette taille se trouve à l’intérieur d’un monstre sans tête. Cette chose n’aurait sûrement pas pu tenir sur l’une de ses cent têtes non plus.
« Ici, à l’intérieur ! »
intervint Miracle en pointant le côté gauche de sa poitrine.
« Le cœur, hein… »
Mark se gratta la tête. La situation devenait confuse. De plus, que pouvaient-ils faire de cette chose ? Il ne pouvait pas être transformé en [Cristal physique] vide puisqu’il ne pouvait pas être absorbé.
Sa charge de travail après leur arrivée à la base augmenta encore. Il y avait aussi l’Arbre spirituel qu’il devait planter…
L’une des choses qu’il voulait faire, c’était se détendre avant de commencer à remplir sa promesse à Freed. Cependant, il semblait que son temps libre se réduisait de plus en plus.
***
Jour 68 – 12h16 – Zone de loisirs, Maison de retraite Maryhill, Extension de l’avenue Ortigas, Dolores, Taytay, Rizal
Des soldats parcouraient les environs pour assurer la sécurité de l’endroit. Pourtant, il était inattendu qu’en dehors de la menace du supposé fantôme, il n’y ait presque rien de dangereux à mentionner.
Des infectés étaient apparus dans les environs, mais ils étaient très peu nombreux. Ils ne représentaient guère une menace pour l’instant.
Bien sûr, cela ne durerait pas très longtemps. Les infectés étaient attirés par les endroits où les gens séjournaient. Comme il s’agissait d’un groupe important, rester là plus de deux ou trois jours commencerait à attirer les infectés des régions environnantes.
Pendant que les soldats étaient occupés à sécuriser l’endroit, un pique-nique se déroulait dans la zone de loisirs derrière la maison de retraite.
Les personnes présentes n’étaient autres que les membres du groupe de Mark. Bien sûr, à part Mark, Mei, les trois petites filles et les membres principaux de l’équipe de la Fée, les autres passaient un mauvais quart d’heure. C’était encore plus gênant pour les nouveaux membres. Après tout, depuis l’épidémie, ils avaient déjà oublié l’insouciance de ce genre de choses. Tout ce qu’ils faisaient, c’était survivre à tous les dangers qui se présentaient à eux.
« Karlene, est-ce que nous pouvons vraiment nous joindre à ce groupe ? »
Analynn chuchota alors qu’elles étaient assises dans l’une des huttes de la zone de loisirs.
« C’est très bien ! Tout va bien ! Regarde Jaeya, elle est même assise avec Mark et Mei. »
Karlene dit en regardant Jaeya qui riait joyeusement tout en écoutant Théodore jouer sur ses bras. Elle montrait aussi le bébé à Mark et Mei.
« Lynn, il vaut mieux que tu profites des choses si possible. » Phillip, qui était également assis dans la même hutte, prit la parole. « Ce genre de choses est bon pour notre santé mentale. Regarde. »
Phillip pointa du doigt Edward qui nourrissait Emi. Emi, qui semblait apprécier l’atmosphère actuelle, réagissait, bien qu’un peu vaguement. Cependant, elle affichait un sourire effrayant lorsque ses yeux se posaient sur Mark.
Jusqu’à présent, personne ne pouvait comprendre ce qui lui arrivait.
***
Bien sûr, l’activité du groupe de Mark n’était pas acceptée par tout le monde. Au deuxième étage de la maison de retraite, un groupe de personnes regardait ce qui se passait dans la zone de loisirs.
« Regardez ces gens. Ne savent-ils pas que c’est la fin du monde ? Ils ont vraiment le courage de s’amuser. Ils savent vraiment comment perdre leur temps. »
Celui qui parlait n’était autre qu’Harold. Le chef des survivants qui avaient été secourus à la salle municipale de Taytay, Rizal.
Il fronçait les sourcils car il considérait que de telles activités après la fin du monde n’étaient rien d’autre qu’une perte de temps.
De plus, ils devraient déjà être en route vers la sécurité si le commandant de ces personnes n’était pas revenu blessé.
« Oui, ils perdent leur temps. Voyons s’ils peuvent encore rire comme ça si nous sommes soudainement attaqués par les infectés. »
L’un des membres de leur groupe répondit à cette question.
« Ils peuvent s’amuser comme ça puisqu’ils sont forts. »
Kate prit la parole tout en fixant Mark avec intensité. Avec son tempérament naturel, il lui était facile de recueillir des informations auprès d’autres personnes, en particulier des hommes. Bien sûr, cela ne signifiait pas qu’elle partagerait aveuglément les informations qu’elle recueillait.
C’était la raison pour laquelle ces gens se comportaient ainsi. C’était parce qu’ils ne connaissaient pas la véritable force du groupe d’en bas. Ils pensaient que la majeure partie de leur force provenait de ces véhicules étranges et des trois monstres.
Prince, quant à lui, fixait silencieusement les femmes en contrebas comme un chien en chaleur.
Sur le côté, quelqu’un les regardait pourtant comme des idiots.
Ce n’était rien d’autre que Case.
Comparés à ces idiots bornés, les gens insouciants d’en bas étaient plus fiables.
Il décida donc de partir les mains dans les poches.
« Case, tu t’en vas encore ? »
Kaira le remarqua immédiatement, même si les autres l’ignoraient.
En entendant la voix de Kaira, les autres remarquèrent que Case s’était déjà retourné pour partir.
« Case, tu t’éclipses encore ? »
Harold interrogea avec un froncement de sourcils.
Case tourne la tête et regarde Harold de son œil droit.
« Tu as dit qu’ils ne faisaient que perdre du temps, n’est-ce pas ? Alors, il vaut mieux que je parte plutôt que de perdre mon temps à regarder les autres perdre le leur. »
Case se retourna alors en évitant le regard furieux d’Harold.
Kaira les regarda alternativement avant de poursuivre Case d’un air inquiet.
Bien sûr, après que les deux soient partis, Harold était furieux.
« Laisse-les partir », dit Kate avec son ton séducteur habituel. « Contrairement à nous, ils n’ont pas de pouvoirs. Ils sont plus angoissés par les choses. »
Harold respira profondément.
« C’est vrai. » Harold acquiesça. « Laissons ces deux-là tranquilles. Nous n’avons pas besoin de faibles. »
***
« De faibles… Hein… »
Case ricana.
Bien qu’il soit déjà au premier étage, il pouvait entendre les gens au-dessus.
« Case, tu es encore rebelle ! »
s’exclama Kaira, inquiète.
Il en avait toujours été ainsi. Tout le monde suivait les instructions d’Harold puisqu’il était le chef. Tout le monde sauf Case.
Elle avait aussi remarqué qu’il était exceptionnellement grincheux depuis ce matin.
Case se tourna alors vers Kaira.
« Dis-moi. Si tu dois choisir. Veux-tu venir avec moi ou rester avec eux ? »
Kaira fut déconcertée par cette question soudaine.
« Pourquoi me demandes-tu cela ? Veux-tu partir ? »
demanda Kaira, paniquée.
Au lieu de répondre à cette question, Case tourna le dos à Kaira et parla.
« Hier soir… Ce pervers narcissique t’a encore touchée, n’est-ce pas ? »
Les yeux de Kaira s’écarquillèrent.
« Comment as-tu…
– Bien sûr, je le saurai. C’est déjà arrivé plusieurs fois. Il fait cela à toutes les femmes de notre groupe lorsqu’il est inquiet. Avec ce qui s’est passé hier soir, ce salaud est prêt à le faire. Heureusement qu’il n’a pas le courage d’en faire plus, sinon il s’attirerait les foudres d’Harold. C’est un lâche stupide après tout. Je suis reconnaissant à Harold d’avoir établi de telles règles. »
Case leva la tête.
« Pourtant, tu ne m’as même pas demandé de l’aide. »
Des larmes coulèrent des yeux de Kaira.
« Je suis désolée… Je ne veux pas que tu aies des problèmes. C’est quelqu’un qui a des pouvoirs. Nous sommes des gens normaux.
– Il n’y a plus de raison de rester avec ces idiots. Je vais partir. Veux-tu venir avec moi ? Tu n’as plus besoin de subir ces choses horribles. »
Case parla avec une lueur sinistre dans les yeux.
« Mais… Sir Harold ne nous pardonnera pas.
– Ne t’inquiète pas pour ça. » Case saisit la main de Kaira. « Leur existence nous est déjà inutile. J’ai déjà parlé au commandant des soldats hier soir, tu te souviens ? Cette personne est bien meilleure… Non, il est incomparable à ce tyran. »
« Je vais essayer de le convaincre de nous laisser les rejoindre. »
Case ajouta ce qui fit hocher la tête à Kaira.
Recevant son affirmation, Case baissa les yeux. Il avait une expression assez coupable.
« En fait, je suis désolé. Je t’ai laissé souffrir comme ça. Même si je le savais, je n’ai rien fait. Ne t’inquiète pas, je vais personnellement effacer ce bâtard après avoir déchiré son précieux visage.
– Case, qu’est-ce que tu dis ? »
demanda Kaira mais Case ne répondit pas. Il l’entraîna à l’écart. Ils se dirigèrent vers la zone de loisirs.