Auteur : Le Vent du Soir est Apaisant ()
Traductrice : Moonkissed
En peu de temps, le ciel au-dessus de cette région commença à s’assombrir progressivement.
Jusqu’à ce qu’il devienne si sombre que l’on ne pouvait plus voir sa propre main, plongeant tout dans une obscurité totale.
Le peuple du Grand Xia affichait des visages graves, fixant intensément l’entrée du Domaine de la Paix.
Le rituel ancien se déroulait avec tension, des runes mystérieuses scintillaient faiblement et des incantations résonnaient dans l’air.
En dehors de l’entrée, Ji Changhe, Youlan et les autres quatre Grands Anciens menaient la cérémonie.
La majorité des gens, cependant, s’étaient réfugiés à l’intérieur du Royaume de la Paix.
Soudain !
Un énorme jet d’eau jaillit vers le ciel, comme s’il voulait briser l’emprise des ténèbres.
Ensuite, une puissante force jaillit des profondeurs, faisant trembler la terre entière.
Dans le ciel, deux yeux écarlates, semblables à deux lunes de sang, apparaissaient, glaçant le sang de tous ceux qui les voyaient.
Les cœurs des gens battaient à tout rompre, à la fois nerveux et impatients, se demandant quelle divinité ils avaient invoquée, tout en redoutant qu’elle ne devienne hostile.
« Qui m’a réveillé… ? »
Une voix rauque et grave résonna dans le ciel, comme si elle émanait de milliers d’années de sommeil.
« Vous devrez payer le prix… »
Les mots qui suivirent firent frémir les cœurs de tous, créant une vague d’inquiétude.
Une silhouette colossale se dessina peu à peu.
Il mesurait plusieurs centaines de mètres de haut, et un simple mouvement de sa part faisait trembler montagnes et vallées.
Les montagnes environnantes, enveloppées dans l’obscurité, semblaient craindre sa puissance, émettant un grondement sourd.
Sous son imposante présence, le peuple du Grand Xia ressentait une terreur intense.
« C’est Gonggong* ! »
« Malédiction, comment avons-nous pu l’invoquer ?! »
Lorsque les gens reconnurent son visage, leur angoisse devint une certitude.
Selon les chroniques anciennes, Gonggong était une divinité aux péchés innombrables.
« Roar ! »
Gonggong leva la tête et poussa un rugissement assourdissant vers le ciel.
Ce cri, semblant provenir des profondeurs des âges, exprimait une colère et une frustration infinies, résonnant longtemps dans l’obscurité et faisant frémir le monde entier.
Lorsque les ténèbres se dissipèrent et que la lumière réapparut.
Gonggong baissa les yeux vers le Royaume de la Paix, ses yeux écarlates brillant de convoitise et d’avidité.
« Parfait, à peine réveillé, vous m’offrez tant de proies… »
À peine avait-il terminé sa phrase.
Il tendit sa main aussi massive qu’une montagne en direction du Royaume de la Paix.
Sous cette pression effroyable, les montagnes s’effondrèrent, les rivières se détournèrent, et même les animaux se recroquevillaient au sol, tremblants de peur.
« Intéressant, il existe encore une barrière que je ne peux pas briser… »
Gonggong, surpris, intensifia sa force, prêt à détruire la barrière du Royaume de la Paix.
« Allons à l’intérieur… » Ji Changhe murmura avec gravité, s’adressant doucement à ses compagnons.
Mais à peine avaient-ils bougé que deux faisceaux rouges leur barrèrent la route.
« Où pensez-vous aller ? »
« Puisque c’est vous qui m’avez réveillé, commencez par vous sacrifier. »
Aussitôt dit, il tendit sa main géante vers Ji Changhe et les autres.
Cependant, à ce moment-là.
Une plume brillante déchira l’espace, tranchant net le poignet de Gonggong. Du sang jaillit, éclaboussant la terre.
Gonggong, furieux, regarda vers l’avant.
Là, une femme apparut doucement dans le champ de vision de tous.
Elle portait une tenue ancienne et avait un visage d’une grande beauté.
Ses yeux vifs brillaient comme deux joyaux précieux, illuminant son petit visage avec une lumière de sagesse et de courage.
Elle dégageait une aura unique, mêlant la vivacité d’une jeune fille à la détermination d’une guerrière.
« C’est Jingwei ! »
« La plus jeune fille de l’Empereur Yan ! Je ne m’attendais pas à ce qu’elle aussi soit éveillée ! »
Les visages des spectateurs s’illuminèrent d’excitation, et leurs cœurs débordèrent de joie.
Jingwei, la plus jeune fille de l’empereur Yan, non seulement belle, mais également auréolée de prestigieuses réalisations, était véritablement une protectrice de la nation et du peuple !
Lorsqu’ils la virent apparaître, l’angoisse qui les oppressait se dissipa entièrement.
Ils étaient certains qu’elle se tiendrait du côté des descendants de Yan et Huang.
« Sale fille de l’empereur Yan, tu n’es donc pas tombée ! »
Les yeux de Gonggong se remplirent de colère, son visage exprimant une fureur immense.
Utilisant ses pouvoirs, il fit repousser sa main coupée et recula prudemment d’une grande distance, la méfiance dans ses mouvements.
« Incorrigible, aujourd’hui je détruirai ta divinité et anéantirai ton âme divine. »
Les yeux de Jingwei luisaient de meurtrière intention, tandis que plusieurs plumes sacrées flottaient autour d’elle, l’accompagnant alors qu’elle avançait pas à pas vers Gonggong.
« Je reviendrai ! »
Crachant ces mots entre ses dents, Gonggong disparut soudainement.
Voyant que Jingwei s’apprêtait à le poursuivre, les descendants du Grand Xia crièrent :
« Maîtresse Jingwei, ne vous occupez pas de Gonggong, allez aider Shi Yan ! »
« Il ne tiendra plus longtemps, je vous en supplie, allez-y ! »
Entendant cela, Jingwei tourna son regard vers le sommet de l’Everest.
Elle se transforma immédiatement en une lueur éclatante et fonça dans cette direction, sans la moindre hésitation.
Derrière elle, deux autres silhouettes la suivaient de près. L’une avait l’apparence d’un humain ordinaire, tandis que l’autre, haute de cent mètres, ressemblait à un géant qui touchait le ciel et la terre.
…
Au sommet de l’Everest, la bataille faisait rage.
Shi Yan était couvert de sang, ses blessures imprégnées d’une énergie divine destructrice, qui rongeait son corps et l’empêchait de guérir rapidement.
Même avec une source inépuisable de pouvoir terrestre pour le soutenir, il ne pouvait pas résister indéfiniment contre l’attaque coordonnée de douze dieux.
Ces êtres avaient tous été les favoris du ciel, dominant une époque chacun à leur manière, et nul ne pouvait les sous-estimer.
« Petit du Grand Xia, combien de temps penses-tu pouvoir encore tenir ? »
« Ton père, lui-même, avait perdu espoir face au cataclysme, et toi, tu penses pouvoir l’arrêter ? Éradiquer les dieux ? »
« Crois-tu vraiment qu’avec une force temporaire, empruntée à un cercueil, tu pourras rivaliser avec nous ? »
Les dieux parlaient d’une voix glaciale, leurs corps débordant d’énergie divine en préparation d’une nouvelle offensive.
« Meurs donc ! Ton nom sera gravé sur le monument des héros ! »
L’un des dieux attaqua en premier, portant un coup chargé de l’énergie apocalyptique.
« Siff ! »
Soudain.
Une flèche déchira le vide et traversa directement la poitrine du dieu !
Voyant cela, Shi Yan n’hésita pas un instant et activa le disque solaire pour contre-attaquer.
En un instant, une lumière dorée s’abattit sur le dieu, pulvérisant son corps.
Son âme tenta de fuir, mais une autre flèche la déchira en morceaux !
Ce retournement de situation soudain plongea le sommet de l’Everest dans un silence total.
Les onze dieux restants, pris de panique, tournèrent leur regard vers l’arrière.
Ils virent alors trois silhouettes se tenir debout sur le sommet, les regardant froidement.
Une était semblable à une jeune fille, belle et mystérieuse.
La seconde portait une tenue en peau de bête serrée, sa peau cuivrée, sa stature imposante et élancée, ses épaules larges et sa taille fine, révélant une puissance inépuisable.
Ses cheveux noirs étaient noués négligemment derrière sa tête.
Il tenait fermement dans ses mains un grand arc rouge, dont le corps émanait une aura mystérieuse et une force sans égale.
Le dernier géant, haut de cent mètres, avait un front large et des sourcils épais, ses yeux flamboyaient comme des flammes ardentes.
Ses cheveux, semblables à des flammes sauvages, flottaient dans le vent, rougeoyants sous les rayons du soleil. Sa peau cuivrée, luisante de sueur, brillait sous la lumière du jour.
Il était torse nu, révélant des muscles robustes, comme s’ils contenaient une force infinie.
Il portait une simple jupe en peau de bête, une corde épaisse autour de la taille, à laquelle pendait une gourde et une hache en pierre.
Dans sa main, il tenait un énorme bâton de bois de pêcher, dont le corps était couvert de motifs mystérieux, émanant une ancienne puissance.
Note : Gonggong est un Dieu des eaux de la mythologie chinoise. Jingwei est un oiseau du ressentiment, déesse de la mythologie chinoise.