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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Gu Jiaqi

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La nouvelle de la présence de Mu Feichi au bal mondain parvint bientôt aux oreilles de Qi Siyu par l’intermédiaire des organisateurs.

C’était une coïncidence que lorsque Qiao Ximin l’avait approchée pour lui faire part de sa tristesse à propos de la compétition, les deux avaient eu vent de la nouvelle en plein milieu de leur défoulement. La nouvelle de la présence du jeune commandant avait donné à Qiao Ximin un soudain regain d’espoir.

Cependant, Qi Siyu regarda l’excitation naïve de Qiao Ximin avec condescendance. « Savais-tu que… ? » demanda-t-elle rhétoriquement, « …la première danse du jeune commandant sera avec la première mondaine de première classe ? » Elle expliqua cela à Qiao Ximin avec un sourire de travers. « Pourquoi es-tu si excitée ? »

Ses mots étaient comme une tempête de grêle qui s’était abattue sur la parade de Qiao Ximin. « Je… » Qiao Ximin se figea, le sourire sur son visage se transforma en une expression insupportablement aigre tandis qu’elle se mordit les lèvres, ses mains serrant si fort la tasse de thé dans ses mains qu’elle faillit se briser.

Il n’y avait rien de plus humiliant pour Qiao Ximin que de perdre son titre de numéro un des mondains de première classe. La réalité lui fit l’effet de deux lourdes gifles sur le visage.

Non seulement sa réputation, mais aussi celle de la famille Qiao, avait été profondément affectée par cette perte.

Plus important encore, elle avait perdu sa chance de partager une danse avec le jeune commandant.

C’était un événement qui ne s’était jamais produit dans toute l’histoire du bal mondain. Personne n’avait jamais eu l’honneur de partager la première danse avec le jeune commandant. Même Qi Siyu n’avait pas eu cet honneur.

L’occasion lui avait échappé, et c’était la chose la plus difficile à intérioriser pour Qiao Ximin, encore plus à accepter et à aller de l’avant.

Comment pouvait-elle admettre son échec devant Yun Xi ? C’était impossible !

« Si cette fille n’avait pas été soutenue par le second maître Jiang, elle n’aurait pas obtenu un score aussi élevé. Qui est-elle d’ailleurs ? La fille d’un fonctionnaire quelconque. Elle n’a rien, et pourtant, elle est repartie avec le titre. C’est vraiment injuste.

– Mais que peux-tu faire ? Elle a réussi à tisser des liens avec la famille Jiang. Si quelqu’un d’aussi grand et d’aussi puissant qu’eux est prêt à la soutenir, c’est une victoire pour elle. Si tu avais ce qu’il faut, tu aurais travaillé avec le chef de la famille Huo. Les résultats auraient pu être différents. »

Qiao Ximin leva les yeux au ciel, frustrée. Elle avait entendu parler de l’intérêt de Qi Siyu pour le jeune commandant. C’était un terrain d’entente qu’elle pouvait utiliser entre elles. Qiao Ximin était certaine que Qi Siyu ne permettrait pas à une autre femme de la devancer dans l’obtention des intérêts du jeune commandant.

« Que pouvons-nous faire ? Elle a déjà attiré toute l’attention pendant le déjeuner. D’autres invités viendront pour le dîner. Si… si elle arrive à danser avec le Jeune Commandant, ce sera partout demain : les chaînes d’information, les tabloïds, et même les forums internet ! »

Qi Siyu remua soigneusement la tasse de café qu’elle tenait dans ses mains et haussa les sourcils en regardant Qiao Ximin. Les plans et les intrigues de Qiao Ximin n’étaient qu’un jeu d’enfant comparés à ceux de l’expérimentée Qi Siyu.

Qiao Ximin ne l’avait pas cherchée avec l’intention innocente de se plaindre, elle voulait son aide pour faire tomber Yun Xi. Mais Qi Siyu n’était pas idiote, et elle savait qu’il valait mieux pour elle de rester à l’écart de tout échange direct avec Yun Xi.

Qi Siyu posa la cuillère à thé et jeta un regard froid à Qiao Ximin. « Alors ce que tu veux dire, » dit-elle lentement, chaque mot ajoutant de la tension au suivant, « puisque la famille Qi est l’organisatrice cette année, tu veux que je fasse quelque chose à son sujet ? »

Cela pouvait ne pas ressembler à une menace, mais aux oreilles de Qiao Ximin, elle était parfaitement consciente qu’il s’agissait d’un avertissement de la part de Qi Siyu.

La famille du Premier Ministre avait toujours été un pilier de soutien pour la famille Qiao. Qiao Ximin pouvait provoquer n’importe qui à Jingdu, mais elle ne devait en aucun cas marcher sur les plates-bandes de Qi Siyu.

« Non, non, ce n’est pas ce que je veux dire, ce n’est pas ça…

– Ce n’est pas ce qu’elle voulait dire. » Une voix émergea de derrière la porte, et Qi Yichen poussa la porte moustiquaire et passa la tête en toute décontraction. Son arrivée avait effrayé les deux femmes sur le balcon.

Qi Siyu se retourna pour faire face à son frère qui souriait d’une oreille à l’autre avec un sourire sinistre, un sourire qui signifiait qu’il ne préparait rien de bon. « Pourquoi es-tu là ? »

« Je me demandais ce que deux femmes au cœur brisé faisaient dans cette pièce. »

« … » Qi Siyu lança un regard venimeux à Qi Yichen. Il savait où se trouvaient leurs blessures, et il connaissait le bon sel à y verser.

« Devinez quoi ? Notre jeune commandant bien-aimé ne se contentera pas d’assister au banquet de ce soir, il en fera également une cérémonie de passage à l’âge adulte pour cette fille. Toute l’élite de Jingdu est présente, tous ceux qui sont des gens importants seront là… »

Qi Yichen tira une chaise et s’assit à côté d’eux, puis il ébouriffa paresseusement sa frange sur son front. « Ce sera une cérémonie sans pareille ! »

« Une cérémonie de passage à l’âge adulte… ? » Qi Siyu fut abasourdie et grimaça à son frère avec incrédulité. « Tu plaisantes ? C’est le bal des mondains. Comment le Jeune Commandant peut-il en faire sa cérémonie de passage à l’âge adulte ? Est-ce qu’il est… »

Qi Yichen se moqua en continuant de verser une autre tasse de café pour sa sœur, et il termina la phrase pour elle, « …fou ? ».

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