Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 59 – 15h13 – Boulevard Diosdado Macapagal, Tambo, Ville de Parañaque, Metro Manila
Une attaque organisée, deux mots réunis pour former un terme effrayant pour qualifier un événement dangereux de l’apocalypse. Le fait de dire que les infectés avaient fait quelque chose de ce genre donnait cependant l’impression d’être plus absurde qu’effrayant. Quiconque évoquerait une telle chose serait pris pour un fou par les gens normaux.
Néanmoins, personne ne pouvait nier ce qui se passait à Bay City en ce moment même. S’il ne s’agissait pas d’une attaque organisée, il n’y avait rien d’autre à dire.
Les [Types Armures], les infectés qui n’essaient pas de tomber dans les fossés, et les [Catapultes] qui projettent les autres infectés dans le camp comme s’il n’y avait pas de lendemain. C’était incroyable, mais c’est pourtant ce qui se passait.
Mark et Mei se déplaçaient sous le voile du [Camouflage optique]. Voler à découvert aurait certainement plusieurs conséquences. Se faire remarquer par les infectés et voir des infectés lancés dans leur direction serait la moindre des choses. Il ne serait pas surprenant que les soldats et les survivants paniqués en bas commencent à tirer sur les deux pour les avoir pris pour des infectés volants.
En regardant en bas, tout était en proie au chaos.
Le nombre d’infectés était écrasant. À l’exception de l’aéroport international Ninoy Aquino, c’était le plus grand rassemblement d’infectés dans une seule zone qu’ils avaient vu. Le nombre d’infectés n’atteignait peut-être pas un demi-million, mais il était probablement de l’ordre de cent mille ou deux mille.
Comparé au nombre de combattants à Bay City, ce nombre était écrasant.
Les militaires avaient eu raison d’ignorer l’arrivée des infectés sur le groupe et d’éliminer d’abord les infectés volants. La situation aurait pu être pire que l’état actuel si cela n’avait pas été le cas.
Néanmoins, il semblait que le nombre d’infectés volants était également élevé. La panique régnait parmi les citoyens du village de tentes et le nombre de cadavres gisant sur le sol était important. Il semblerait que ce soit à la fois pour les infectés volants et les survivants.
L’armée avait déjà subi de nombreuses pertes.
À cause des infectés volants, l’armée avait dû disperser la plupart de ses forces loin des murs. Cela avait donné l’occasion aux [Catapultes] à l’extérieur de lancer des infectés à l’intérieur des murs. Cela avait créé plus de chaos.
Les infectés étaient projetés partout par une centaine de géants presque invulnérables. C’était la plus grande faiblesse de l’armée, car ils n’étaient pas assez nombreux pour couvrir chaque centimètre carré de la colonie.
Ainsi, la situation s’était transformée en une véritable guerre entre les infectés et les citoyens de Bay City.
***
« Il n’y a aucune chance que nous soyons en mesure de faire face à cette situation dans l’immédiat. »
Mark murmura tandis que Mei et lui battaient des ailes au-dessus des infectés dans la partie sud de la colonie.
Il pensait faire place à son groupe en premier et entrer dans le village.
SSSHOOOM !
BLAM !
Un rayon de lumière s’éleva dans le ciel depuis le district nord. Il ne faisait aucun doute que même Aimee et Chaflar participaient à la bataille et protégeaient leur lieu de retour.
Comme Mark sentait la connexion de Chaflar, il semblait que le plus gros du travail pour tuer les infectés volants avait été fait par le dragon. Le dragon était déjà incapable de voler à cause de l’utilisation excessive de ses flammes.
En voyant ces faisceaux de lumière, Mark eut une bonne idée.
« Hé, hum, bos- ah non. Dois-je plutôt t’appeler Grand Frère ? »
Soudain, la voix de Jaeya résonna dans la tête de Mark.
« Tu peux m’appeler comme tu veux, quel est le problème ?
– D’accord, Grand Frère. Les femmes qui nous suivaient se sont soudainement enfuies, ce qui a poussé les zombies à nous remarquer. Il vaudrait mieux que toi et sœurette vous vous dépêchiez. Les zombies volent déjà vers nous. »
Pendant que Jaeya disait cela, la situation était déjà évidente pour Mark et Mei. Deux [Catapultes] tournaient déjà le dos aux murs du village et lançaient des infectés en direction du véhicule. De plus, les infectés avaient commencé à remarquer le groupe et à se rapprocher d’eux.
Non loin de là, ils pouvaient voir le véhicule conduit par les femmes s’éloigner à toute allure, sans même se soucier du bruit de leur véhicule.
« Mieux vaut s’occuper des plus gros d’abord. »
Mark fronça les sourcils.
« Mei’er, essaie d’en abattre un avec ton fusil de précision.
– D’accord. »
Mei pointa son fusil de précision sur la tête de la [Catapulte] la plus proche d’eux et tira. Mark dut l’aider car le recul du tir rendait son vol instable.
BANG !
PANG !
Un impact métallique se fit entendre et la [Catapulte] chancella un peu. Cependant, à part cette légère pause et la distraction causée par le son du fusil de sniper, la [Catapulte] n’avait pas été affectée.
« Gege, aucun effet.
– La peau de ces types doit être faite de métal épais. Mark remarqua alors quelque chose. Mei’er, essaie encore une fois. Vise les genoux cette fois.
– D’accord. »
Mei acquiesça et pointa à nouveau son arme. Cette fois-ci, elle visait la même [Catapulte], mais au niveau du genou droit.
BANG !
BOUM !
Cette fois, le tir eut un impact considérable. Le sang gicla lorsque la balle pénétra dans le genou et le traversa avant d’atteindre le sol. Ses os étaient également solides, mais pas autant que sa peau. Une entaille fut créée par la balle et ses os se brisèrent sous l’effet de son poids.
La [Catapulte] tomba sur ses genoux alors que son corps perdait tout support.
« Bien. » Mark acquiesça. « Mei’er, essaie l’épaule ensuite. »
Mei accepta et le même résultat se produisit.
Mark avait remarqué que malgré la peau épaisse et impénétrable des [Catapultes], leurs mouvements n’étaient pas lents. Une peau aux propriétés métalliques aurait dû rendre leurs mouvements rigides, mais leurs pas semblaient naturels et le balancement de leurs bras était rapide et ample.
Il n’était pas étonnant que les soldats aient du mal à faire face aux [Catapultes]. La méthode standard pour tuer un infecté était de détruire son cerveau. Mais cela ne fonctionnait pas sur ces géants, à cause de la peau épaisse qui recouvrait leur tête et leur corps qui pouvait résister à l’explosion d’un lance-roquettes.
Il n’y avait pas non plus moyen de viser avec précision les bras et les jambes des [Catapultes] pour les endommager davantage à cette distance. Il serait bon que les militaires utilisent leurs chars, mais il n’y avait aucun moyen de les faire monter sur les murs.
Sachant maintenant quoi faire, Mark et Mei désactivèrent les deux [Catapultes] qui s’en prenaient à leur groupe et leur demandèrent de s’occuper des infectés restants. Mark et Mei entrèrent alors dans le village et cherchèrent le Général.
***
Mark et Mei trouvèrent le général qui menait personnellement le combat sur les murs est du village. C’était le pire endroit où se trouver, car il n’y avait pas de fossé dans cette partie pour séparer le village des infectés. C’est également dans cette zone que se trouvait le plus grand nombre d’infectés.
Les deux atterrirent près du général et désactivèrent le [Camouflage optique].
Les soldats furent surpris de les voir apparaître soudainement et braquèrent leurs armes. Cependant, les soldats autour du Général étaient des élites. Les chances qu’ils tirent dans la panique étaient plus faibles que pour les autres soldats. Ils reconnurent immédiatement les deux et baissèrent leurs armes. Cependant, la surprise se lisait sur leurs visages.
« Mark, Mei, que faites-vous ici tous les deux ? »
Le général s’exclama en essayant de cacher le stress qui se lisait sur son visage avant que Mark et Mei n’apparaissent.
« Notre équipe doit entrer. Nous avons besoin de votre permission pour ouvrir les portes. »
Mark était allé droit au but. Même s’il était possible d’appeler par radio, il serait plus facile de convaincre le général en venant en personne.
« Vous savez tous les deux que c’est ce que j’aimerais faire. Mais vous auriez dû voir le nombre d’infectés là-bas. Nous ne pouvons pas abaisser le pont et ouvrir la porte à moins que vous ne puissiez ouvrir un chemin d’accès. »
Mark sourit alors.
« Vous n’avez pas à vous inquiéter du chemin. Il suffit d’ouvrir les portes. »
Devant ce sourire en coin, le général fut convaincu.
« Vous avez un moyen ?
– Bien sûr que oui.
– Très bien, je ne peux pas quitter ce poste pour l’instant. Monsieur Lopez, veuillez superviser leur entrée. »
Le général se tourna vers le major Lopez.
« Oui, mon général. »
Le vieux major salua.
***
Comme le temps était compté, Mark emmena le Major avec lui en utilisant son [Mouvement de brume d’ombre]. Les trois apparurent bientôt devant le mur sud, surprenant les soldats qui s’y trouvaient, mais cela n’avait pas d’importance. Tout le monde se préparait à ouvrir les portes comme demandé.
« Jaeya, tu m’entends ? »
Mark parla en fixant l’air, ce qui rendit les soldats alentour confus.
« Grand frère, clair et net !
– Quelle est la situation là-bas ?
– Ton équipe est la meilleure ! Les zombies ne peuvent même pas s’approcher des voitures ! »
Jaeya s’exclama.
« Très bien, dis à Odel de préparer tout le monde. Je vais ouvrir un chemin entre les infectés. Vous n’avez qu’à rouler et les portes s’ouvriront en même temps.
– D’accord, bien ! »
À ce signal, tout le monde dans les murs sud put voir deux véhicules et, chose étrange, un monstre chevauché par un gros homme pouvait être vu approcher la mer d’infectés à grande vitesse. La route menant directement au pont-levis et aux portes, la seule chose qui se trouvait sur le chemin était la horde.
À ce moment-là, Mark leva la main vers les infectés à l’extérieur. Un cristal flottait devant sa paume et brillait de tous ses feux.
SHOORM !
Une boule de lumière apparut et grossit de plus en plus devant le cristal.
Mark fit alors un signe de tête au Major pour qu’il commence à abaisser le pont et à ouvrir les portes.
Au bon moment…
SHOOOM !
La boule de lumière brilla de mille feux et un grand rayon de lumière fut projeté vers l’avant.
Tout le monde se couvrit les yeux à cause de la luminosité.
La lumière ne dura qu’une seconde ou deux et tout le monde se retourna vers la scène qui se déroulait devant eux.
Tout ce qu’ils voyaient, c’était des cadavres brûlés dont les corps incomplets jonchaient les côtés de la route. La route était même un peu brûlée et de la fumée se dégageait à cause de la chaleur.
Quant au milieu de la route, entre les portes et les véhicules à l’avant, il n’y avait plus rien. Il ne restait que des cendres qui commençaient à être emportées par le vent.
BAM !
Le pont-levis se connecta à l’autre côté et les véhicules passèrent en même temps. Des infectés tentèrent immédiatement de combler la brèche, mais des aiguilles jaillirent des côtés du véhicule noir. Les infectés s’arrêtèrent, leurs corps avaient commencé à se décomposer et à se transformer en liquide putride. Quelques [Catapultes] ne firent pas exception à la règle.
« Oui, on a réussi ! On a réussi ! »
La voix de Jaeya résonnait dans l’esprit de ceux à qui elle se connectait. Elle semblait apprécier le suspense. Les gars dans l’ambulance étaient sur le point de mourir de peur. Leurs cœurs étaient presque incapables de contenir leurs sentiments.
« Bon, je ne pourrai pas l’utiliser avant quelques jours, je suppose. »
Mark saisit le [Cristal mental de photokinésie] qui avait perdu tout son éclat. Il était complètement vidé de son énergie.
Néanmoins, il semblait que son objectif de faire entrer son équipe en premier avait non seulement été atteint, mais que son autre objectif s’était concrétisé.
Mark tourna la tête dans une certaine direction.
« Je t’ai trouvé. »
Il sourit.
Avec cette grande quantité d’énergie psychique libérée. Cela alerterait sûrement les infectés. Surtout les mutants et, plus important encore, celui qui était à l’origine de ce désordre.
***
Sur le toit du bâtiment derrière la horde, un homme se tenait debout. Il portait des haillons et était couvert de sang. Il ressemblait totalement à un infecté. Cependant, il avait aussi l’air différent.
Sa peau n’était pas aussi pâle que celle des infectés et ne différait pas de celle d’un humain. La couleur de ses yeux, en revanche, était d’un noir absolu. On ne pouvait pas distinguer l’iris et la pupille. Tout était noir.
Mais le plus remarquable, c’est que son corps dégageait une aura noire inquiétante qui pouvait donner l’impression à n’importe qui que cette aura pouvait l’engloutir tout entier.
Son souffle n’était pas seulement un grognement inhumain.
« Reine… Trouver… »
