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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Gu Jiaqi

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Yun Xi fit une pause. Il lui avait fallu un moment pour comprendre le sens des paroles de Mu Feichi. Une fois qu’elle eut repris ses esprits, elle répondit : « Quelles conditions penses-tu que je doive proposer ? » Elle arborait un sourire innocent.

Un divorce entre Liang Xiugin et Yun Yuanfeng n’était pas son but. Un divorce leur apporterait de la souffrance à tous les deux, mais ce n’était pas suffisant pour Yun Xi.

Elle s’était juré de rendre à ses parents toute l’angoisse et la douleur qu’ils lui avaient infligées dans cette vie et dans les précédentes.

« Je ne sais pas. Mais au moins, tu as fait un pas de plus vers ton but, même si cela ne semble pas suffisant. »

Yun Xi acquiesça. « Yun Yuanfeng veut divorcer, mais Liang Xiugin ne le veut pas. Elle ne veut pas non plus aller en prison. De plus, ce n’est pas la seule chose qu’elle veut. Elle veut aussi régler le problème avec le directeur de Yun Ziling pour que cette dernière puisse poursuivre ses études. » Yun Xi fit une pause et continua.

« Mais la vie ne se déroule pas toujours comme on le voudrait, n’est-ce pas ? Surtout si vous avez fait quelque chose de mal, vous ne devriez pas vous en tirer comme ça. Je l’ai déjà aidée auparavant, et elle pense qu’elle peut m’utiliser comme carte maîtresse pour s’en sortir. Je ne l’aiderai plus aussi facilement. »

Elle avait toujours accepté de donner un coup de main à Liang Xiugin, non par faiblesse ou parce qu’elle voulait s’attirer plus de problèmes.

Yun Xi avait sa propre réputation en jeu. Elle devait aider son parent biologique afin de protéger son image publique. De plus, elle trouvait amusant de faire tourner Liang Xiugin en bourrique. Si elle finissait par pousser Liang Xiugin dans ses derniers retranchements, Yun Xi s’en trouverait également satisfaite.

Elle se sentait comme un prédateur qui jouait avec sa proie. Ce n’était pas amusant de simplement dévorer l’animal. Le véritable divertissement venait de la chasse et de la réalisation éventuelle de la proie qu’elle n’échapperait jamais à son destin d’être mangée malgré ses nombreuses tentatives.

Elle voulait que Liang Xiugin se retrouve dans un état inéluctable, un état où tout espoir lui avait été ôté et où il n’y avait aucun moyen de s’en sortir. Elle voulait que Liang Xiugin souffre au fond d’un gouffre.

Bien sûr, la fin que Liang Xiugin devait connaître ne serait pas aussi facile qu’une simple lutte pour la survie.

Mu Feichi réfléchit profondément à ce que Yun Xi avait dit et donna son interprétation de ses paroles, « Si je pouvais utiliser une métaphore : ce serait comme si quelqu’un courait à travers une forêt, perdu et sans aucun sens de l’orientation pendant un long moment, et que lorsqu’il trouvait enfin une clairière, c’était au bord d’une falaise. »

Cette métaphore d’une précision saisissante fit hausser les sourcils de Yun Xi en signe de surprise.

« La mort serait la solution de facilité. La vraie douleur vient quand elle n’a plus d’options et de choix même quand quelqu’un l’aide. Je suis sûre que Yun Yuanfeng est déterminé à divorcer pour satisfaire sa maîtresse, et je sais que Liang Xiugin va piquer une colère à l’école si elle ne me trouve pas maintenant. J’ai donc dit aux gardes que je serai en voyage d’étude avec mes professeurs et que je ne serai même pas à Jingdu. Qui sait ? Elle pourrait même chercher mon oncle pour savoir où je me trouve. Je parie qu’elle ne sait pas que mon oncle a déménagé. Je parie qu’elle ne sait rien de lui, pas même sa promotion.

– C’est elle qui a causé tout ça. Tu n’as pas besoin d’en prendre la responsabilité.

– Je ne serai jamais responsable d’elle. Je m’inquiète pour mon oncle. Mon oncle est le seul membre de ma famille qui ait jamais éprouvé de la sympathie pour moi. J’ai du mal à croire que c’est ce que ma famille est devenue.

– Elle ne peut blâmer personne pour ses choix personnels. »

Yun Xi rit amèrement, appuya son menton sur le dos de sa main, et leva les yeux vers Mu Feichi. Les mots se bousculaient dans son esprit, mais elle n’était pas sûre de vouloir les prononcer. « Le jour venu », hésita-t-elle avant de poursuivre, « quand je ferai quelque chose d’horrible à ma mère, auras-tu peur de moi ? Je ne suis plus aussi gentille qu’avant. »

« Tant que tu penses que c’est bien, alors tu devrais le faire. La seule chose qui m’importe, c’est notre vie et notre mort. Tout le reste est sans importance. »

C’était la vérité. Mu Feichi ne se souciait guère d’autre chose que de leur vie, et il considérait tous les autres problèmes comme de petites choses qui pouvaient être résolues d’une manière ou d’une autre.

Dans son esprit, tant que le problème pouvait être résolu, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.

Cependant, les mots de Mu Feichi avaient laissé un sentiment étrange à Yun Xi. Elle s’était sentie étouffée et incapable de dire un mot de plus.

Il l’avait parfaitement comprise, et il était le seul homme à l’avoir fait. Mu Feichi l’avait vue et avait validé ses émotions sans aucun problème.

Il était le seul homme pour elle. Il la comprenait et ne lui causerait pas de problèmes. C’était le genre d’homme dont elle avait besoin et seul Mu Feichi pouvait être celui-là…

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