Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

Cela n’aurait pas été si grave si elle n’en avait pas parlé. Maintenant qu’elle l’avait fait, Qiao Weimin jeta l’objet dans sa main.

« Tu parles encore de la Corporation Cheng Feng ! »

Un éclat de verre vola et frôla le bras de Qiao Chen, causant une petite blessure et du sang en suintant.

Elle poussa un cri de douleur.

Dans le passé, toute la famille s’inquiétait énormément pour elle, même lorsqu’elle se plaignait simplement de maux et de douleurs.

Mais aujourd’hui, l’atmosphère à la maison était inhabituellement sombre et lourde.

Personne ne se souciait vraiment d’elle.

C’était la première fois que Qiao Chen était négligée de la sorte. Elle se tenait le coude et ne pouvait s’empêcher de penser à Qiao Nian.

C’était ainsi que Qiao Nian vivait dans le passé. Qu’elle ait été blessée ou qu’elle ait perdu tout appétit après une transfusion sanguine, personne ne se souciait d’elle.

Tout à coup, Qiao Chen ressentit un sentiment aigu de solitude et d’insignifiance.

Mais maintenant, elle était encore plus curieuse de savoir ce qui se passait !

« Maman, qu’est-ce qui se passe avec papa ? » Ses yeux étaient rouges et brillaient de larmes. Elle se tourna vers He Yujuan. « Grand-mère, qu’est-ce qui se passe avec papa ? »

He Yujuan avait un visage carré. Elle avait l’air plutôt convenable quand elle était plus jeune, mais avec l’âge, sa mâchoire proéminente était devenue extrêmement évidente. Sans le collagène de sa peau, on aurait dit que la peau de son visage était collée sur sa structure osseuse, malgré tous les soins qu’elle avait pris pour la protéger et la rajeunir. Ainsi, les angles de son visage lui donnaient un air extrêmement dur et méchant.

S’agrippant à sa canne avec colère, elle hurla : « Qu’est-ce que ça peut être d’autre ? La Corporation Cheng Feng a dû perdre la tête. Ils ont soudainement appelé ton père pour lui dire qu’ils ne travailleraient plus ensemble. Ils ne travailleront plus avec nous à l’avenir ! »

Qiao Chen écarquilla les yeux, incrédule. « …Comment cela se fait-il ? »

Elle dit d’urgence : « Mais nous avons déjà signé l’accord avec eux, ils ne peuvent pas aller à l’encontre de cet accord… »

Sans le soutien de la Corporation Cheng Feng, la Famille Qiao était comme un tigre sans dents. Qui les craindrait ?

Qiao Weimin reconnut enfin sa présence. Il leva des yeux injectés de sang et s’empara de ses cheveux. « La présidente Yuan a dit qu’ils étaient prêts à payer la pénalité pour la rupture du contrat, mais la collaboration est rompue quoi qu’il arrive. »

Il s’était rendu directement à la Corporation Cheng Feng après l’appel, mais les agents de sécurité ne l’avaient même pas laissé passer l’entrée.

Il appela Su Mo, mais ce dernier ne décrocha pas non plus.

Su Mo lui envoya simplement un message froid et sec lui disant de réfléchir au nombre de péchés qu’il avait commis et aux personnes qu’il avait offensées au point qu’elles avaient changé d’avis. Ils voulaient terminer le dernier projet de collaboration avant d’arrêter pour de bon, mais maintenant, ils ne voulaient même pas lui donner le dernier projet sur lequel travailler.

Jusqu’à présent, il n’avait toujours pas compris ce qui s’était passé.

Qui avaient-ils pu offenser ?

… L’ancienne présidente de la Corporation Cheng Feng, Yuan Yongqin ?

Pour être honnête, en dehors des occasions où ils s’étaient rencontrés pour discuter du projet et de la logistique, il n’avait guère eu l’occasion de la rencontrer en personne.

Comment aurait-il pu l’offenser ?

Qiao Chen fut frappée de plein fouet. Elle sentit son esprit s’agiter et dit sans réfléchir : « Papa, va t’excuser auprès d’eux. Nous devrions nous battre pour cela. Ils nous ont tellement aidés par le passé, ils ne peuvent pas nous faire ça maintenant. »

Si la famille Qiao faisait faillite, que ferait-elle à l’avenir ?

Elle ne voulait pas devenir une personne ordinaire.

« Ils ont dit que nous avions offensé quelqu’un. » Qiao Weimin se gratta la tête. Ses yeux étaient très rouges.

« Qui avons-nous offensé ? »

Qiao Chen posa cette question, mais au fond de son cœur, elle se souvint de la façon dont elle s’était mise en travers du chemin de Qiao Nian ce soir, et de ce que Qiao Nian lui avait répondu.

On aurait dit que Qiao Nian ne voulait plus leur donner l’occasion de l’ennuyer.

Elle se souvint de l’agacement et de la frustration dans le regard de Qiao Nian. Il semblait que Qiao Nian l’avait tolérée au mieux de ses capacités et que c’était sa limite.

Alors, pouvait-il s’agir de Qiao Nian ?