Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 18 – les Ténèbres
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La forme était particulière, avec un cou si long qu’il ressemblait presque à celui d’une girafe. J’étais sûr qu’il s’agissait d’une femme, qui se coiffait calmement et lentement. Elle me terrifiait. 

Qui était cette personne ? Quand était-elle apparue, assise sur la chaise, se regardant dans le miroir de Huo Ling et se peignant les cheveux… cette « personne » pouvait-elle être Huo Ling? 

Je fis cinq ou six pas en arrière, m’arrêtai, me ressaisis et demandai : « Qui êtes-vous ? ». 

Je n’avais pas parlé depuis que j’étais entré dans le sous-sol, et maintenant que je posais cette question, ma voix sonnait rauque et étrange à mes oreilles. Dans cette pièce silencieuse, mon croassement me parvenait toujours aussi clairement, mais cette autre personne ne répondait pas à ma question. Aucun mot ne me parvint de derrière le bureau. C’était comme si je parlais dans le vide.

Bon sang, me dis-je, essayez-vous de me faire peur ? Vous faites du bon travail. Vu la forme bizarre de ce corps – cette chose serait-elle non humaine ? Cela n’est pas être possible, nous ne sommes pas dans un ancien tombeau. C’est un bâtiment moderne, il ne peut rien y avoir de tel ici. Ce n’est pas comme s’il y avait des cercueils… attendez, attendez une seconde. Ce n’est pas vrai ! Putain. Il y a un cercueil ici ! Serait-ce un zombie du cercueil ? 

À cet instant précis, une idée me traversa l’esprit. Est-ce que c’est cette personne qui m’a envoyé les cassettes vidéo ? Aurait-elle pu m’attendre ici ? 

Après avoir lu le carnet de notes, je pensai que la personne qui avait envoyé les cassettes était Wen-Jin, mais je n’en étais pas sûr. Elle aurait pu dire à quelqu’un d’autre de me les envoyer et de me retrouver ici après mon arrivée. 

Cela semblait plausible. Ce sous-sol n’était pas un endroit qu’une personne ordinaire pouvait connaître. Quelqu’un capable de trouver un chemin jusqu’ici devait être un initié. L’expéditeur des cassettes aurait pu m’attendre dans les environs et surgir au bon moment après mon entrée. Cette pensée me rassura, je pris mon courage à deux mains et je me dis qu’il n’y avait pas lieu d’avoir peur s’il s’agissait d’une personne vivante. 

Je tendis le bras qui tenait le briquet pour voir qui c’était et fis quelques pas prudents pour m’approcher, mais la « personne » assise avait disparu. 

Je plissai les yeux dans l’obscurité, la personne n’était plus là. Était-ce mon imagination qui lui avait permis d’apparaître ? Non. Je l’avais vue, j’en étais certain. Je tendis mon bras plus haut et balayai dans toutes les directions avec mon briquet. Cependant, la rapidité de mon mouvement avait éteint ma source de lumière et je me retrouvai dans le noir complet. 

Je secouai le briquet et tentai de le rallumer, mais je n’obtins que de rapides éclairs de flamme qui duraient une demi-seconde à la fois. Il n’y avait plus de liquide. Mécontent, j’effectuai un pas en arrière en direction de l’escalier et j’entendis un bruit léger qui ressemblait à un rire féminin. Puis j’eus une sensation de froid au cou. Le plafond du sous-sol était très bas, je pouvais le toucher en levant le bras. Et même si je ne pouvais rien voir, je levai machinalement les yeux. Dans l’obscurité, je sentis une masse cotonneuse toucher mon visage. Je la touchai. C’était des cheveux mouillés et filandreux, il y avait beaucoup de cheveux. 

Depuis mon retour de la tombe sous-marine, je détestais la sensation des cheveux mouillés, et ma gorge se referma comme si j’avais avalé un rat. Rapidement, je me baissai et balançai la tête pour secouer les mèches humides qui tentaient de couvrir mon visage.

Je saisis l’une des mèches, la reniflai et sentis une odeur désagréable et familière. Je n’arrivais pas à me rappeler où je l’avais sentie auparavant, mais je savais que cela n’avait pas été une bonne expérience. J’entendis de nouveau ce murmure de rire qui venait du plafond. Immédiatement je reculai de quelques pas et m’écrasai contre le bureau. Le choc sur moi eut l’effet d’un coup de tonnerre dans le sous-sol silencieux et mon angoisse monta d’un cran. 

Je me relevai, frissonnant comme un chien humide, et le bruit disparut. Je ressenti alors un chatouillement sur ma nuque. Tenant mon briquet d’une main, je trouvai son silex et le déplaçai aussi fort que je pouvais. Une étincelle enflamma la dernière goutte de liquide et, dans cette flambée de lumière, j’aperçu une énorme bande de cheveux qui pendait du plafond. En son centre, un visage blanc et sinistre me fixait. 

Je savais qui c’était. J’avais déjà vu ça. Lorsque la lumière s’éteignit, le visage resta clairement gravé dans mon esprit : c’était la Dame Interdite du tombeau sous-marin, ou l’un de ses proches. 

Je fus pris de panique, criai et me retournai. Après un bond en arrière, je couru tout droit dans les ténèbres. Je n’avais qu’une idée en tête : m’échapper de cet endroit. 

Je n’eus pas à aller très loin avant que tout mon corps ne s’écrase contre le mur avec une puissance suicidaire. Je tombai à terre et rampai lorsque j’entendis des bruits en provenance du plafond qui me fonçaient dessus. Ma gorge était pleine de sang, mais je m’en foutais et je cherchai à tâtons l’ouverture qui m’avait permis d’entrer dans cet enfer. En étirant les bras devant moi, je trouvai la sortie et je couru dans le couloir en claquant la porte derrière moi. J’avançai, cherchant l’escalier, mais dans l’obscurité ce n’était pas facile. 

Je trébuchai ensuite sur quelque chose et m’étalai de tout mon long. « Oh, merde », gémis-je, avant d’atterrir sur le cercueil. Je le touchai, en tâtonnant, et je réalisai qu’il était différent. Son couvercle avait été ouvert. Comment cela avait-il pu bien se produire ? Cependant, je n’avais pas le temps de réfléchir, je me relevai et essayai de trouver les escaliers. 

J’entendis alors quelque chose bouger tout près de moi. Une main sortit de l’obscurité et se plaqua sur ma bouche. Un bras entoura mon corps, m’immobilisant, et un homme murmura durement : 

― Ne bouge pas. 

Je savais qu’il ne fallait pas se débattre. Je connaissais cette voix. Elle appartenait à Zhang Qilin.



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