Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 16 – les Traces de Huo Ling
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Pourquoi y aurait-il un cercueil sous une maison de retraite militaire ? Et qui était à l’intérieur ? Pourrait-il s’agir d’un officier décédé ici à l’époque ? Il était sculpté dans de la pierre noire, dans un style utilisé il y a plus d’un demi-millénaire, et il était si imposant qu’il devait contenir quelqu’un d’important. 

Je m’approchai et le touchai. Elle était gravée d’un petit motif couvert de couches de poussière. A l’aide de mon briquet, je vis des marques de burin sur le couvercle du cercueil et une fissure où un pied-de-biche avait été inséré pour l’ouvrir. Quelqu’un était venu ici avant moi. 

Comment un cercueil ancien avait-il pu se retrouver dans la cave d’un bâtiment du vingtième siècle ? Quelle magie avait pu l’amener jusqu’ici ? Mon esprit était plus agité que je ne pouvais le supporter. Chaque fois que je pensais approcher des réponses, je découvrais des questions encore plus insolubles.

Je tirai sur le couvercle et fus soulagé de ne pas pouvoir l’ouvrir. J’avais besoin de compagnons et d’outils, je ne voulais vraiment pas affronter cela seul. Je contournai le cercueil jusqu’à l’autre extrémité du sous-sol. Il y avait une petite porte en fer. Je la poussai et découvrais un autre couloir. 

Je ne fis que quelques pas avant de réaliser que la structure était exactement la même qu’au troisième étage. Il y avait un couloir avec des pièces des deux côtés. La seule chose qui changeait était qu’il semblait s’étendre à l’infini. Les chambres ne disposaient pas de portes et accédaient directement au couloir. 

En entrant dans la première pièce, j’aperçus deux bureaux placés côte à côte contre le mur avec des classeurs et des papiers éparpillés. 

Que faisait une pièce de bureau en sous-sol ? Les choses devenaient de plus en plus bizarres. Déconcerté, j’avançai vers le bureau le plus proche dans l’espoir de trouver un indice. Mais tout d’un coup je m’arrêtai et fus parcouru de sueurs froides. J’avais déjà vu cette pièce. C’était la pièce où Huo Ling se trouvait dans la cassette vidéo.

Le bureau, le plancher, le mur étaient exactement les mêmes. Je m’approchai du bureau et remarquai le miroir qu’elle tenait pour se coiffer. Il était toujours à la même place. 

Lorsque j’avais vu Huo Ling dans la vidéo, je pensais qu’elle se trouvait dans la maison de quelqu’un, et non dans le sous-sol d’une maison de retraite. Cependant, j’étais là, à regarder l’endroit où elle avait été filmée. De toute évidence, tout était vrai. Le contenu des cassettes était réel. 

Huo Ling s’était réellement filmée alors qu’elle se coiffait à plusieurs reprises, et « je » – « j’ » aurais très bien pu ramper dans le hall d’entrée au-dessus de l’endroit où je me trouvais. 

Pendant un instant, je la vis devant moi, comme si mon monde et le sien s’étaient soudain superposés, et que des scènes de la vidéo défilaient devant mes yeux. Mais que s’était-il donc passé ici ? Une femme secrètement cachée dans le sous-sol d’une maison de retraite qui n’arrêtait pas de se peigner, quelqu’un qui me ressemblait et qui rampait sur le sol du hall d’entrée en ayant l’air d’un infirme, toutes ces choses s’étaient réellement produites et avaient été enregistrées sur une bande vidéo. Mais pourquoi ? Que s’était-il passé ici, au-delà du champ de la caméra ? 

Mon cerveau s’engourdissait et je commençai à avoir des vertiges. Il était clair que l’intention de la personne qui m’avait envoyé les cassettes était de me conduire dans cette pièce, mais je me posais encore plus de questions qu’auparavant. J’avais l’impression de résoudre un puzzle sans le moindre indice, sans point de départ pour assembler les pièces. 

Une fois de plus, je respirai profondément et je me calmai. Ensuite, j’examinai l’endroit avec mon briquet, essayant de trouver quelques indices. 

Dans ce sous-sol caché de cette mystérieuse maison de retraite vivait une femme étrange dont le comportement frisait la folie. Elle devait certainement avoir laissé des traces de sa présence derrière elle. Si je trouvais quelque chose qui prouvait qu’elle était venue ici, je pourrais peut-être comprendre pourquoi. 

Je débutai ma recherche par les murs à proximité, examinant minutieusement tout ce que je pouvais voir. Il y avait une tringle pour suspendre des vêtements et une grande armoire vide, peut-être là où Huo Ling changeait de tenue. Une ouverture dans le mur menait à la chambre voisine, complètement vide. 

J’examinai ensuite les deux bureaux. Les papiers qui s’y trouvaient étaient des choses insignifiantes, comme des factures d’électricité et des listes de numéros aléatoires, peut-être d’anciens numéros de téléphone. Il y avait des cahiers couverts de poussière dans un tiroir. En ouvrant l’un d’eux, je vis trois lignes sur une page :

 

Arrière-salle : 2-3. 

Numéro : 0.12-053 

Catégorie : 20,939, 45 

Je tournai la page et il y avait une image : un croquis mal dessiné d’un renard avec une bouche gigantesque et un corps humain, des lignes tracées autour de lui, et après avoir regardé fixement, je compris qu’elles étaient censées représenter un paysage autour d’un temple. 

En tournant les trente ou quarante pages suivantes, je ne trouvai que le même dessin. Était-ce une nouvelle preuve de la folie de Huo Ling ? Dans le carnet suivant, c’était la même chose. À part cela, le tiroir ne contenait qu’un paquet de tissu. S’il y avait eu des informations utiles, elles avaient disparu. 

Mais je ne voulais pas abandonner. Je ne croyais pas que tout avait pu être emporté sans qu’il ne reste la moindre trace. Je m’assis à l’endroit où Huo Ling se coiffait et je tirai sur le plus grand tiroir du bureau. Il était fermé à clé, mais sa lourdeur trahissait la présence de quelque chose à l’intérieur. 

Je retirai l’une des tringles du mur et l’utilisai sur le tiroir. Je tirai fort et l’ouvrit. « Oui ! » criai-je dans la vide obscurité. Le tiroir était rempli d’objets ayant manifestement appartenu à une femme : un peigne, un poudrier, des épingles à cheveux et des magazines de cinéma datant des années 1990, ainsi que des enveloppes inutilisées, toutes vides, et un album photo dont toutes les images avaient été retirées. 

Huo Ling était donc venue ici, ou une femme qui lui ressemblait, cependant je ne savais toujours pas pourquoi. Je frissonnai de froid et de frustration, il devait bien y avoir un indice quelque part qui me permettrait de comprendre ce qui s’était passé. Je me levai pour examiner le deuxième bureau. 

Le tiroir du milieu était également fermé à clé, j’utilisai donc ma fidèle tringle et je le forçai. Il y avait une enveloppe en papier kraft, gonflée par quelque chose à l’intérieur. Je la saisis et je sortis un autre vieux carnet de notes. Celui-ci contenait une écriture claire et lisible qui me paraissait familière. Avec avidité, j’ai commencé à lire : 

« Je ne sais pas lequel d’entre vous trois lit ceci, mais qui que vous soyez, vous serez probablement déjà impliqué dans cette affaire au moment où vous trouverez cette lettre. Nous avons envoyé les bandes vidéo comme dernier espoir d’obtenir de l’aide. Une fois distribuées, celui qui les recevra ne pourra plus me contacter. Soit je serai morte, soit il m’aura trouvé et j’aurai quitté cette ville. Dans les deux cas, cela signifie que je vais bientôt quitter ce monde. J’espère donc que les cassettes vidéo vous guideront jusqu’à cet endroit et vous mèneront à mon carnet de notes. 

C’est le compte rendu de plus de dix ans de recherches et d’expériences. Je vous le laisse, vous y trouverez ce que vous cherchez à savoir. 

Néanmoins, je dois vous avertir que son contenu renferme un terrible secret. J’ai juré un jour de l’emporter dans la tombe, mais je n’ai pas pu tenir ma promesse. Après avoir lu ce secret, votre avenir sera en jeu et vous devrez être très prudent. 

Chen Wen-Jin 

Septembre 1995 »



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