Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 43 – 13h 36 – Parc Central des Affaires , Bay City, Parañaque, Metro Manila
Plus d’un mois s’était écoulé depuis l’arrivée de l’apocalypse. Vingt mille personnes étaient rassemblées à Bay City, dont environ quarante pour cent étaient capables de se battre. Dans ce pourcentage, plus de la moitié appartenait à l’armée, bien qu’il soit difficile d’en connaître le nombre exact.
En raison de ce grand nombre de forces, la ville de Bay City parvenait encore à s’en sortir. Bien que la majorité de la population ne puisse pas manger et boire autant qu’elle le souhaite, elle avait au moins pu se rassasier, même si elle n’avait pas pu travailler. La gestion des menaces provenant des villes voisines était également devenue plus facile grâce aux nombreux citoyens qui avaient suivi un entraînement militaire. Même si nombre d’entre eux n’étaient toujours pas en mesure d’aller chercher des vivres en affrontant les infectés, ils avaient au moins pu contribuer à renforcer les défenses de la colonie.
La seule menace qui avait causé le plus de dégâts à Bay City était les animaux et les insectes infectés volants. Les mutants, en particulier, donnaient du fil à retordre aux habitants et aux militaires. Bien que l’on s’en occupe encore, il y avait de temps en temps des victimes. Le pire avait été atteint lorsque ces infectés volants avaient pris pour cible le village de tentes au sud, où se trouvaient la plupart des civils.
Lors de ces attaques, les tireurs d’élite de l’armée et la seule équipe de survivants spécialisée dans la lutte contre les infectés volants avaient brillé, en particulier l’équipe de survivants composée de jolies femmes, d’enfants mignons et d’animaux étranges. Cela pouvait sembler étrange à tous ceux qui en entendaient parler pour la première fois, mais ici, à Bay City, ce groupe étrange était très réputé. Bien que le groupe lui-même n’ait pas été nommé, de nombreuses personnes l’appellaient “L’équipe Fée” en raison de leurs prouesses lors de l’incident précédent à l’hôpital général de Philippine.
D’autres groupes étaient également populaires et deux d’entre eux avaient des liens étroits avec “L’équipe Fée”. En outre, ces trois groupes vivaient sur un seul étage dans l’une des habitations les plus prestigieuses de la colonie.
Outre ces groupes, certains individus avaient laissé leur nom dans la mémoire des habitants. L’un d’entre eux, appelé “Berserker fou”, était prêt à tout pour anéantir les infectés qu’il rencontrait. Son acte le plus célèbre est celui où il s’était perdu dans le massacre des infectés, au point d’éliminer un nid entier composé d’un demi-millier d’infectés à lui tout seul. Cela pouvait sembler une histoire fantastique, mais l’armée avait été témoin de cet événement.
Le seul problème avec cette personne était que, comme son nom l’indique, elle se perdait de temps en temps en tuant. Dans ces moments-là, il ne pouvait pas faire la différence entre les ennemis et les alliés qui s’approchaient de lui. Au moins, il s’attaquait en priorité aux infectés, tant que personne ne s’approchait de lui pendant ces moments-là. C’était aussi la raison pour laquelle il se déplaçait le plus souvent seul, à moins qu’il ne s’agisse d’une mission de l’armée.
Par ailleurs, des rumeurs circulaient également au sujet du “Ninja scientifique” et du “Mage de glace” cachés dans l’obscurité. On disait que ces deux-là étaient des armes secrètes de l’armée, mais personne ne pouvait le prouver. Les seuls cas où leurs capacités avaient été mises en évidence avaient été lors d’une attaque massive d’une horde de “Type Z 1- I03 : Musca Skulle” ou, au sens littéral, de mouches à crâne. Bien que personne n’ait pu voir les personnes en question, de nombreux cadavres de mouches à crâne avaient de grandes aiguilles de glace et de métal collées sur eux, causant leur mort. Certaines personnes avaient affirmé que les aiguilles métalliques avaient été tirées par une personne portant un uniforme de scientifique, mais il ne s’agissait que de rumeurs.
Avec la perte de la source principale de divertissement, ces histoires avaient circulé parmi les gens assez rapidement. C’était aussi un moyen pour eux de se rassurer et d’oublier les dangers qui les guettaient à l’extérieur, ne serait-ce qu’un court instant.
Au quartier général militaire…
« Cela fait déjà plusieurs jours que nous n’avons plus de nouvelles de la colonie du port de Real. »
Le général Miguel Perez était assis sur sa chaise dans son bureau. Dans la pièce se trouvaient plusieurs officiers militaires, dont le major Lopez et le capitaine Dela Rosa. Ils étaient actuellement en réunion pour tenter de résoudre les différents problèmes de la colonie. En ce moment, la coupure soudaine de la communication avec la colonie du port de Real faisait l’objet d’une discussion.
« Le dernier rapport que nous avons entendu de leur part est qu’une très forte tempête avait été détectée et que la colonie se trouvait sur sa trajectoire, ce qui les poussait à évacuer. »
Le secrétaire du général avait pris la parole.
« Ce n’est pas possible que leur colonie soit détruite, n’est-ce pas ? »
L’un des officiers renchérit.
« Si leur rapport est vrai, la possibilité est très élevée. D’après la dernière transmission, la tempête qui arrivait était plusieurs fois plus forte que le super typhon Yolanda de catégorie 5 qui est passé en 2013. Ils ont également dit qu’il était accompagné de coups de tonnerre. »
Le secrétaire raconta le rapport.
« Mais cette tempête est-elle vraiment vraie ? Cela fait déjà deux jours et nous n’avons pas eu la moindre goutte de pluie. Même si nous ne sommes pas sur la route de cet orage, nous devrions quand même avoir quelques gouttes, non ? »
Un autre officier fit part de ses soupçons.
« Il vaut mieux que vous ne perdiez pas votre temps avec ce genre de suppositions. Il n’y a aucune raison pour qu’ils l’inventent. De plus, c’est Sir Faustino qui gère cette colonie. Je n’en sais rien pour les autres, mais Sir Faustino est l’un des généraux les plus intègres que nous ayons dans l’armée. »
Le général Perez prit la parole d’un air sévère. Il était évident dans ses yeux qu’il respectait le général Faustino à la fois en tant que soldat et en tant que personne.
« Je suis d’accord avec le général Perez. Je connais personnellement le général Faustino et je sais qu’il ne laissera rien passer de faux dans ce rapport. Beaucoup de choses étranges se sont produites depuis le Jour Zéro. Cette tempête pourrait être l’une de ces choses étranges. »
Le major Lopez avait également pris la parole.
“Jour zéro”, c’est ainsi qu’ils appelaient le jour où le Mutagène avait conquis le monde. C’est le jour où la vie de beaucoup avait basculé. Les gens avaient été infectés et tués. Ceux qui avaient été tué étaient revenus à la vie et infectaient d’autres personnes. C’était un cycle qui avait provoqué le remords et le désespoir de beaucoup de gens.
« Nous ne savons pas ce qui se passe, mais nous devrions attendre quelques jours. Ils ont peut-être eu des problèmes avec les antennes-relais. Une tempête aussi forte peut détruire ces antennes en un instant. Il faudra un certain temps avant qu’ils ne puissent les réparer. »
Le général Perez mit fin au sujet. Quinze minutes s’écoulèrent et leur réunion devait se terminer. C’est alors qu’un soldat faisant office de messager entra et se dirigea vers le général pour lui chuchoter quelque chose.
Le général Perez fronça les sourcils en entendant le contenu du murmure.
« Qu’est-ce que ces porcs font maintenant ? »
murmura-t-il d’une voix exaspérée.
Mais alors…
WHHEEEEEEEEOOOOO !!!
Une alarme retentit, interrompant leur réunion.
***
Jour 43 – 14h 17 PM – Parc Central des Affaires , Bay City, Parañaque, Metro Manila
« Dépêchez-vous ! Mettez-vous en position au sommet des murs ! »
Un chef d’escouade hurla à ses hommes de se dépêcher.
Alors que les soldats se préparaient, plusieurs véhicules blindés arrivèrent. Le général Perez et les autres officiers sortirent des véhicules, ce qui alerta les soldats et les autres personnes se trouvant à proximité.
« Général, Messieurs, pourquoi êtes-vous tous venus ici ? »
Le chef d’escadron salua et demanda.
« Nous sommes aussi des soldats. Nous ne pouvons pas rester à l’arrière. » Le général plaisanta pour détendre l’atmosphère. « J’ai besoin d’un rapport. »
« Monsieur ! »
Un autre soldat vint faire un rapport sur la situation.
À environ un kilomètre du périmètre de Bay City, des drones équipés de caméras ou des éclaireurs étaient envoyés 24 heures sur 24 pour assurer la sécurité de la colonie. Cette fois, un drone avait découvert une horde d’infectés venant de l’est et traversant l’avenue Epifanio Delos Santos. Il s’agissait d’une horde d’humanoïdes.
« Pourquoi les tireurs d’élite sont-ils envoyés ? »
Le major Lopez ne put s’empêcher de demander en voyant l’équipe de tireurs d’élite se mettre en route.
En entendant cette question, le soldat qui faisait le rapport avait une expression inquiète sur le visage.
« Monsieur, les tireurs d’élite sont là pour prendre des précautions. Bien que cela n’ait pas encore été confirmé, les infectés que nous affrontons en ce moment ont la possibilité de s’envoler. »
Ces mots avaient fait froncer les sourcils des officiers.
***
Jour 43 – 14h25 – Résidences des fonctionnaires, Parc Central des Affaires, Bay City, Parañaque, Metro Manila
« Êtes-vous tous sûrs que nous devrions faire cela maintenant ? L’alarme est toujours en marche. »
Un homme maigre d’une vingtaine d’années s’exprima en s’asseyant sur sa chaise. À sa question, un homme de forte corpulence répondit.
« Laissez ces chiens s’occuper de ces choses. C’est à cela que servent les chiens de garde. »
Le ton de l’homme corpulent était rempli de mépris à l’égard des militaires.
« Calmez-vous tous les deux. Nous ne sommes pas ici pour nous battre entre nous. »
Un homme à lunettes les interrompit.
Ils se trouvaient dans l’un des bureaux privés de cet hôtel qui servait de résidence à des fonctionnaires de haut rang et à des hommes d’affaires de renom.
Dans le bureau, sept hommes étaient assis sur des chaises et des gardes se tenaient derrière chacun d’eux.
Le chef de file de ce groupe était un homme au visage rond et à la moustache, le sénateur Gong Estrada.
Alors que les deux hommes se taisaient, le sénateur Estrada prit enfin la parole.
« Je sais que nous avons tous des scrupules, mais nous ne sommes pas ici pour cela. Mettez-les de côté pour l’instant. Comme vous le savez tous les six, l’autorité des militaires commence à nous faire de l’ombre. »
Cette déclaration avait aiguisé le regard des six personnes assises.
« La plupart des nouveaux Évolués et Mutateurs émergeant de la population sont recrutés par les militaires alors que ceux qui viennent à nous diminuent avec le temps.
– En d’autres termes, nous devrions nous en occuper, n’est-ce pas ? »
Un homme au visage sournois prit la parole.
« C’est vrai. Mais la question qui se pose ici est de savoir pourquoi cela s’est produit en premier lieu. »
Les six autres se turent. Lorsque Bay City avait été établie en tant que colonie, ils avaient toujours le pouvoir sur l’armée, même si c’était le général Perez qui gouvernait la colonie. De ce fait, ils étaient toujours en mesure d’obtenir le soutien de la population et de recruter des gens qui venaient s’ajouter à leurs forces privées. Cependant, au fil du temps, ce pouvoir avait commencé à diminuer. Désormais, toutes les nouvelles recrues et les groupes de survivants se tournaient vers l’armée pour obtenir un soutien et une alliance.
« Tout a commencé à cause de ce groupe. »
L’homme d’une vingtaine d’années, Raver Guevarra, pritend la parole. C’était un jeune homme d’affaires que l’on pourrait qualifier de prodige des affaires dans l’ère actuelle des Philippines. Avant l’apocalypse, il était un jeune propriétaire de plusieurs restaurants et hôtels cinq étoiles. Il avait également contribué à la construction de cette colonie en apportant une grande quantité d’argent.
En réponse aux propos de Raver, l’homme corpulent, le député Diosdado Escobar, plissa les yeux.
« J’ai entendu dire que tu aimais la « fée sniper ».
– Qui ne l’aimerait pas ? Ce visage et ce corps sont irrésistibles pour n’importe qui. Sauf si tu es impotent. »
Raver regarda le député d’un air suffisant.
« Qu’essayes-tu de dire, espèce de lézard narcissique ?!
– Quoi ? Il y a un problème avec ce que j’ai dit ?! »
Le député Escobar et Raver se levèrent tous deux de leur siège. Même leurs gardes derrière eux étaient prêts à dégainer leurs armes.
« C’est reparti… »
L’homme aux lunettes, le sénateur Emilio Asucena, se gratta la tête.
BAM !
Une forte détonation les interrompit. Ils ne pouvaient s’empêcher de regarder le sénateur Estrada qui leur jetait un regard noir. Les deux hommes n’avaient pu que se rasseoir sur leurs sièges. Ils n’avaient pas peur du sénateur, mais plutôt du garde qui se trouvait derrière lui.
« Je vous ai dit à tous de mettre de côté ces échauffourées ici ! »
Le sénateur Estrada inspira profondément et se calma.
« La plupart des mérites actuels de l’armée sont dus à ce groupe, en particulier à la femme dont vous parlez tous les deux. »
Le sénateur regarda Raver.
« C’est triste à dire, mais vous ne pouvez pas avoir cette femme. Pour mettre fin à la progression actuelle de l’armée, il faut que ce groupe disparaisse. »