Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour ▋▋ – ▋▋h▋▋▋▋- Royaume sous-marin du Pacifique, Océan Pacifique
Inconnues de l’homme, plusieurs civilisations avaient existé sous les vastes océans de la Terre. Des royaumes occupés non pas par des humains mais par des créatures que l’homme jugeait n’exister que dans les fantasmes. Ces royaumes étaient habités non seulement par des êtres mi-humains mi-poissons, mais aussi par d’autres créatures fantastiques et effrayantes de la mer. Cependant, pour la plupart, ces royaumes étaient occupés et gouvernés par des êtres appelés les Ondines.
Les Ondines, communément appelés Sirènes, avaient vécu sous la mer pendant des générations. Il était même possible qu’ils aient existé avant même que les hommes ne marchent sur la terre. Se cachant des habitants de la terre assoiffés de conflits et avides, les royaumes Ondines vivaient paisiblement sous les océans de la Terre.
Jusqu’à ce que…
Les animaux infectés et évolués apparurent sous ces eaux paisibles.
Alors que les météoroïdes explosaient dans l’atmosphère terrestre, les avions volant dans le ciel s’écrasèrent car leurs passagers et leur équipage furent soudainement exposés à des mutagènes que leur corps ne pouvait supporter. Transformés en monstres sauvages, ils s’étaient répandus sur la Terre, infectant et modifiant tous les êtres vivants. Même les océans n’avaient pas été épargnés.
Compte tenu de la proportion d’eau sur Terre, il n’était pas faux de dire qu’un plus grand nombre d’avions s’étaient écrasés dans les océans que sur la terre ferme. De ce fait, les infectés des océans étaient plus puissants et plus avancés que ceux qui semaient la terreur sur terre. En fait, en raison de la contamination des eaux par le mutagène, certaines créatures marines avaient développé des membres qui leur avaient permis d’aller sur la terre ferme.
L’endroit le plus touché fut cependant le royaume des Sirènes.
L’un de ces royaumes se trouvait dans le sud de l’océan Pacifique, près de la mer des Philippines. De magnifiques structures faites de coraux colorés et de pierres qui semblaient avoir été façonnées par le temps plutôt que par les mains des Sirènes. Des coraux étranges, qui n’avaient pas encore été découverts par l’homme, illuminaient l’ensemble. La structure la plus importante était le grand château au centre du royaume.
La ville sous la mer n’était pas très grande, on pourrait la comparer à un petit lotissement que l’humanité avait sur ses terres. Ce petit mais beau royaume était recouvert d’un dôme transparent, une barrière faite d’énergie magique. Cette barrière empêchait le royaume d’être vu par les yeux des indignes et préservait la paix et la tranquillité de ce royaume.
Cependant, cette paix ne pouvait pas être vue en ce moment.
« Père, ce que j’ai entendu est-il vrai ? »
Une belle sirène ornée de pierres et de coquillages colorés demanda au roi qui était assis sur son trône de corail et portait sa couronne de corail ornée de pierres précieuses. Cette belle sirène était la princesse de ce royaume, Milliel. Elle avait une queue aux écailles orangées et une queue ondulée comme celle d’un poisson rouge.
Son père, Farlierl, le roi, était assis sur son trône, le visage sévère. Sa longue barbe qui dansait au rythme de l’eau ne parvenait pas à cacher cette expression.
« Princesse, il vaut mieux ne pas interrompre sa majesté pendant qu’elle réfléchit. »
Un bel homme réprimanda la princesse. Il était le général du roi et rapportait les terribles circonstances auxquelles ils étaient confrontés.
Pendant qu’ils parlaient, leurs braves guerriers se battaient à l’extérieur de leur barrière. Cette barrière, qui était censée cacher leur précieux royaume, fonctionnait toujours et pourtant, leur royaume était assiégé par des monstres.
« Rumiel, es-tu sûr que ce que nous combattons n’est pas une créature maléfique ? »
Le roi prit la parole d’une voix très sévère.
« Oui, Votre Majesté. D’après leur apparence, ils étaient censés être humains, mais en même temps, ils ne l’étaient pas. Je peux assurer qu’ils étaient humains puisqu’ils sont tous sortis de ce vaisseau humain capable de traverser le ciel qui est tombé sur les récifs de l’est.
– Ces maudits humains. »
Le roi Farlierl se leva de son trône en jurant d’un ton furieux. Il était évident qu’il avait une profonde rancune envers les humains.
« Père, calmez-vous, je vous prie. Ce que dit le général Rumiel, c’est que les ennemis auraient dû être humains auparavant, mais qu’ils ne le sont plus aujourd’hui.
– Oui, je suis d’accord avec la princesse, Votre Majesté. Il semble qu’il y ait un autre facteur en jeu dans cette situation. Tout d’abord, les humains ne devraient pas être capables de traverser notre océan à une telle profondeur sans ces équipements qu’ils appellent des engins de plongée. Sans compter que nos ennemis actuels étaient capables de se déplacer sur l’eau à une vitesse comparable à la nôtre. »
En entendant cela, le roi se calma quelque peu et s’assit à nouveau.
« Qu’en est-il des pertes ?
– Votre Majesté, il y en a eu beaucoup, malheureusement. Certains ont été blessés par les griffures et les ruses étranges de nos ennemis, mais la plupart ont été mordus. Pour une raison ou une autre, ceux qui ont été mordus n’ont pas pu continuer le combat et nous n’avons pas eu d’autre choix que de les renvoyer dans la zone de soins. »
Alors que les trois hommes se trouvaient dans la salle du trône du château avec quelques soldats qui gardaient le roi et la princesse, des cris se firent soudain entendre à l’extérieur.
« Votre Majesté ! Votre Majesté ! »
Une sirène aux cheveux verdâtres et portant un cercle de coquillages fit irruption dans la salle du trône. Bien sûr, elle fut interceptée par les soldats munis de leurs lances faites de pierre et de coquillages tranchants.
« Laissez-la passer. »
Le roi ordonna aux soldats de reprendre leur position initiale tandis que la sirène qui venait d’entrer se précipitait devant le roi.
« Erithiel, que se passe-t-il ?
– Votre majesté, la ville est en plein chaos !
– Quoi ?! »
Tout le monde dans la salle du trône s’exclama, à la fois choqué et confus.
« Les ennemis ont-ils réussi à passer ? Ce n’est pas possible. Je jure au nom de Poséidon que nous devrions pouvoir bloquer les ennemis au moins pendant plusieurs jours. »
Erithiel se tourna vers le général.
« Général, ce ne sont pas les ennemis à l’extérieur de la barrière. Les soldats envoyés dans la zone de soins, ceux qui ont été mordus. Ils sont devenus fous. Ils ont quitté la zone de guérison et ont commencé à attaquer et à mordre notre peuple. Ceux qui ont été mordus ont également commencé à se comporter de la même manière et la situation s’est répandue. »
L’atmosphère dans la salle du trône s’était figée. Le général Rumiel brisa la glace avec une expression résolue.
« Votre Majesté, Princesse. Si la déclaration d’Erithiel est vraie, même Votre Majesté et la princesse Milliel sont en danger. Il vaut mieux que Votre Majesté prenne la princesse et s’échappe. Réfugiez-vous dans d’autres royaumes avec lesquels nous sommes amis. Si la situation se calme, je partirai personnellement à la recherche de votre Majesté. »
Le roi et la princesse n’étant pas d’accord, le général retira sa proposition. Après tout, qu’il s’agisse des humains ou des sirènes, le devoir des dirigeants devrait être de superviser leur peuple.
Cependant, la situation ne s’améliora pas. Elle avait même empiré quelques jours plus tard.
On identifia l’état des sirènes devenues folles comme une maladie incurable qui s’était répandue dans tout le royaume. Les survivants du royaume, menés par la famille royale dont il ne restait que deux membres, le roi Farlierl et la princesse Milliel, se mirent en route pour abandonner leur royaume. Suivant la suggestion du général Rumiel, leur convois se mit en route en direction du royaume le plus proche, dans la mer des Philippines.
Le voyage fut semé d’embûches car de nombreux ennemis les poursuivaient. Bien qu’ils aient réussi à s’échapper, leur nombre s’était considérablement réduit. Pour leur permettre de s’échapper, le général Rumiel resta en arrière et retarda les ennemis avec ses troupes. C’est la dernière fois qu’ils entendirent parler de ce jeune et courageux général.
En se cachant dans les formations rocheuses, les coraux et les crevasses près du fond de l’océan, il fallut des jours à leur pauvre groupe pour atteindre le prochain royaume qui pouvait être atteint quelques heures auparavant. Non seulement ils avaient été retardés par la dissimulation, mais ils avaient aussi rencontré d’étranges créatures marines qui essayaient de manger tout le monde.
Leur nombre diminua encore plus et lorsqu’ils atteignirent enfin le royaume suivant, ils étaient encore moins nombreux que lorsqu’ils avaient quitté leur royaume.
En atteignant le royaume suivant, ils furent confrontés à une dure réalité.
Le royaume Sirènes qu’ils tentaient d’atteindre était déjà détruit depuis longtemps. À leur arrivée, la cause de la destruction les avait pris pour cible.
Une gigantesque baleine aux nageoires en forme de pieds palmés avec des doigts.
Malgré son grand corps, elle pouvait nager très vite. Avec les autres, ils s’enfuirent sans savoir où aller. Le prochain royaume à proximité devait être atteint en plusieurs jours et il n’y avait aucune assurance que ce royaume soit encore là.
Il ne fallut pas longtemps pour qu’ils soient acculés.
« Milliel, ma précieuse fille, tu dois vivre.
– Mais père !
– Après la mort de ta mère à cause des humains, tu es ce que j’ai de plus précieux. Peux-tu au moins accepter ma dernière volonté ? »
Des gouttes laiteuses quittèrent l’œil de Milliel et se transformèrent en perles qui dérivèrent au fond de la mer. Le chagrin pur qu’elle exprimait en acquiesçant se transforma en pierres précieuses.
Avec quelques gardes et les derniers survivants, Milliel s’enfuit par l’ouverture que son père avait pratiquée. Elle n’était pas censée regarder en arrière, mais c’était plus fort qu’elle. Ce fut sa plus grande erreur qui grava un souvenir douloureux dont elle se souviendrait à jamais, la scène de son père avalé tout entier par cette baleine.
Ensuite, la catastrophe avait commencé.
Elle avait tout vu lorsque la baleine s’était soudain dotée de membres et avait commencé à marcher au fond de l’océan. Pendant ce temps, l’eau de mer avait commencé à devenir turbulente et chaotique. Leur groupe n’avait pas pu s’échapper et avait été emporté par le fort courant. Ils avaient tous été séparés.
Incapable de contrôler son corps, elle fut projetée sur des rochers, des coraux et même d’autres créatures marines emportées par le courant. Elle accumula des blessures sur son corps qui l’empêchaient de dormir alors qu’elle se remémorait les derniers moments passés avec son père.
Finalement, lorsque son esprit n’en put plus, elle perdit connaissance.
***
Jour 42 – 18h33 – Base dans les montagnes, Mont Malabito, General Nakar, Quezon
« PÈRE ! »
Milliel se réveilla en hurlant. Il semble qu’elle ait fait un cauchemar.
Elle était restée hébétée pendant un certain temps quand elle avait finalement réalisé. Des perles tombèrent dans l’eau dans laquelle elle était immergée alors que ses larmes se transformaient en pierres précieuses.
Avec un sourire triste, elle murmura.
« Je suis vivante. Père, j’ai exaucé votre souhait, n’est-ce pas ? »
Il fallut un certain temps avant qu’elle ne parvienne à se calmer. C’est alors qu’elle remarqua qu’elle n’était pas dans l’océan, mais dans un endroit étrange. Son corps était à moitié immergé dans l’eau à l’intérieur d’un grand bassin. Elle ne savait pas ce qui s’était passé, ni où se trouvait cet endroit, ni pourquoi elle s’y trouvait.
La seule chose qu’elle pouvait dire, c’est que l’eau dans laquelle elle était immergée lui procurait une sensation très agréable.
Elle regarda autour d’elle et vit des murs en pierre et une porte en métal. Même le plafond était fait de pierres.
« Un… donjon ? »
Elle commença à être effrayée par cette idée. Et si elle était capturée ? Elle était sur le point de pleurer pour une autre raison lorsque la porte s’ouvrit.
Ses yeux s’écarquillèrent. À l’extérieur de la porte, un homme portant des vêtements étranges se tenait debout. Oui, debout. C’est parce qu’il avait des pieds.
« HUMAIN ! »
Milliel tenta de s’échapper. Mais comme elle se trouvait dans un bassin, elle fut projetée sur le sol sec. Néanmoins, elle utilisa ses bras pour essayer de s’enfuir. Elle rampa sur le sol, provoquant l’ouverture de ses blessures encore en cours de cicatrisation. Le sol était teinté de son sang alors qu’elle tentait de s’échapper. Malheureusement, le plus loin qu’elle pouvait aller était le coin le plus éloigné de la pièce.
Là, elle se recroquevilla en s’appuyant sur le mur et en baissant la tête. Elle avait même peur de regarder l’humain qui entrait dans la pièce. Malgré la douleur que son corps ressentait à cause de ses blessures, sa peur envahissait son esprit.
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Milliel pouvait entendre l’humain parler, mais bien sûr, il n’y avait aucun moyen pour elle de le comprendre. Elle ne savait pas, l’humain était en train de se gratter la tête ne sachant pas quoi faire en réalisant la barrière de la langue entre eux.
Puis, elle sentit deux mains s’enrouler autour de son corps, ce qui la fit tressaillir. Elle essaya de se débattre mais l’humain était fort. Alors qu’elle pensait être en danger, elle se sentit à nouveau immergée dans l’eau. Elle fut délicatement placée dans le bassin, ce qui rendit l’eau un peu sale, mais le fait d’être immergée dans l’eau la fit se sentir mieux.
Les bras la lâchèrent sans rien lui faire de mal. Au contraire, elle ressentait même une étrange sensation de chaleur et de confort lorsqu’elle était enveloppée par ces bras. Elle put enfin regarder l’humain en face d’elle. Il avait l’air très troublé et parlait à une étrange créature sur son épaule.