« C’est l’objet pour lequel tu as passé un accord avec le diable ?» Une fois que tout fut terminé, Isabel entra lentement, les yeux rivés sur le couteau ensanglanté dans la main de Leylin.

Elle savait depuis le début qu’il y avait quelque chose de louche chez son cousin, et qu’il cachait manifestement quelque chose. De plus, Leylin n’avait pas essayé de lui cacher quoi que ce soit à l’instant. Isabel savait donc que l’augmentation rapide de la force de Leylin était certainement liée à un démon. Cependant, même si elle le découvrait, elle n’avait pas l’intention de le divulguer.

C’était en partie à cause de leur relation depuis l’enfance. D’un autre côté, ils étaient tous dans le même bateau. Bien que les démons et les diables aient une relation totalement antagoniste et soient deux forces opposées, il n’y avait pas beaucoup de différences en ce qui concerne leurs adeptes.

Isabel était plutôt inquiète, car pactiser avec les démons signifiait généralement renoncer à son âme. De plus, les démons aimaient utiliser toutes sortes de stratagèmes pour grignoter l’âme du contractant et le rendre complètement dépravé.

On peut dire que pour ceux qui ont de l’expérience, les diables sont bien pires que les démons. Bien sûr, comme les diables respectaient encore plus strictement leur part du marché, il y avait encore plus de croyants qui priaient les diables que les démons dans le Monde des Dieux.

En voyant le regard d’Isabel, Leylin comprit ce qu’elle pensait.

« Ne t’inquiètes pas. Je n’ai pas touché à mon âme ! » Leylin lança une boule de feu de ses mains, réduisant en cendres les cadavres desséchés au sol. Bien qu’il n’y ait pas grand chose à cacher à sa cousine, il valait mieux garder certaines choses secrètes pour ses subordonnés.

« Sois prudent. La ruse des diables est célèbre, même dans le vaste multivers.» Isabel se tut après l’avertissement, ses yeux maintenant remplis d’une sorte de détermination. Une fois de retour au camp, Ronald et Robin des Bois, que l’on n’avait pas vu depuis longtemps, les accueillirent.

« Monseigneur, tout le camp a été purgé !» Robin des Bois fit un rapport respectueux. Il avait d’abord semblé qu’il avait été rétrogradé, et peu de gens lui prêtaient attention. La vérité était qu’il avait été caché dans l’ombre, aidant Leylin à gérer les véritables élites de ses forces.

« Bien ! Allons à la flotte. Les choses devraient être animées là-bas…» Le visage de Leylin s’éclaira d’un sourire.

……

Un peu plus tôt. Au bord de la mer, sur le navire des Squelettes Noirs.

Une porte de téléportation apparut, et Boruj et William en sortirent en trébuchant pathétiquement.

Sans armure de mage de haut rang, William avait été touché, même s’il s’était échappé rapidement. Une grande partie de sa belle chevelure avait déjà été brûlée et ressemblait désormais à un nid d’oiseau. Il y avait des brûlures sur tout son corps.

« Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que c’est ? » Des explosions terrifiantes étaient visibles même sur le rivage. William s’agrippe à la balustrade, hébété, en poussant des cris maniaques. Le sentiment d’avoir frôlé la mort laissait la peur dans son cœur.

« Ce devrait être les explosions, mais la puissance a augmenté d’un cran ! vos hommes vont être anéantis ! » Boruj allait parfaitement bien, mais ses sourcils se froncèrent en prenant un air dubitatif : « Pourquoi n’ai-je rien trouvé ? S’agit-il d’une nouvelle technique de dissimulation, ou des effets d’une formation de sorts à grande échelle ? »

« Quelque chose ne va pas. » Tout à coup, l’expression de Boruj changea, et un anneau sur sa main explosa, produisant une puissante barrière magique.

L’épée du mage ! Une épée magique apparut, entrant en collision avec une énorme hachette métallique volante. Un énorme fracas se fit entendre dans les airs, et les ondulations qui en résultèrent provoquèrent l’apparition de plusieurs fosses gigantesques sur le pont.

« Un ennemi ! Qui est-ce ? Où est Citamo ? Montre-toi ! » William avait lui aussi remarqué que quelque chose ne tournait pas rond. La grande explosion de tout à l’heure avait attiré leur attention, mais il n’avait rien trouvé d’étrange dans son environnement.

Le calme régnait sur le pont, et tous les pirates qui étaient restés pour le surveiller avaient disparu.

« Vous cherchez ceci ? » Une énorme tête de requin fut jetée au sol. C’était la tête d’un homme requin, que William connaissait bien.

Citamo semblait avoir souffert avant de mourir. Le sang coulait sans cesse sous son cou, et on aurait dit qu’on lui avait arraché le cou de son vivant.

Un énorme barbare apparut dans le champ de vision de William, ses pas résonnant sur le pont du navire. Il brandit un énorme sabre, les blessures sanglantes sur son corps guérissant déjà rapidement, preuve de son incroyable force vitale.

« C’est Ogde, le capitaine des Barbares ! Il a attaqué furtivement les gardes restés en arrière ! » William a immédiatement deviné quelque chose.

« Il s’avère que l’île Hygar n’était qu’une façade. Vous étiez déjà partis… Tout était un piège ! » Il faudrait deux jours pour se précipiter ici depuis le champ de bataille, mais s’il y avait un lot d’élites qui était parti plus tôt, ce serait facile à dissimuler aux autres.

Les lèvres de William se plissèrent amèrement. La plupart des pouvoirs de sa famille avaient été détruits, et il risquait même d’être en grand danger. Cela porterait également un coup dur à son statut.

« Sans une trahison, ce plan n’aurait jamais fonctionné. Qui était-ce ? » William rugit intérieurement.

« Faites attention ! Je ne pourrai peut-être plus te protéger d’ici peu ! » La voix de Boruj retentit, ce qui rendit William encore plus amer.

« Hehe… Jeune maître de l’archipel de la Baltique, nous nous rencontrons enfin ! » Une femme renard séduisante sortit de derrière Ogde, accompagnée de dizaines de guerriers barbares de rang supérieur à 5.

« Qu’en est-il de ces Requins-Tigres ? Pourquoi ne sont-ils pas ici ? » William refusait de croire que l’ensemble des Pirates Requins-Tigres avaient été anéantis. Après tout, c’était un groupe de grande envergure comparable aux Squelettes Noirs, et qui possédait même un énorme groupe de Requins-Tigres. Dans les mers, ils seraient sans aucun doute le roi.

« Tu parles de ces petits poissons ? Je crains qu’ils n’aient sombré au fond de la mer. Quelqu’un nous a fourni les Larmes de Requin-Tigre, et les effets sont plutôt bons ! » Madame Tillen sortit un flacon de cristal exquis et le secoua, l’air innocent et coquet d’une petite fille qui vient de recevoir un jouet adoré.

William la fixa d’un regard vide, commençant à perdre le fil de ses yeux.

« Attention ! C’est un sort d’envoûtement d’un détenteur de lignée ! »

Calme ! Un énorme son retentit à l’oreille de William, lui permettant de reprendre ses esprits, n’osant plus regarder la femme renard.

« Boruj, sorcier de haut rang Boruj. Je vais te couper la tête et m’en servir comme coupe à vin !» Le chef des barbares souffla brutalement, ses yeux devenant rouges comme s’il avait vu un ennemi.

En tant que mage principal du marquis Louis, Boruj avait travaillé dur lors de son expansion dans les mers extérieures. Le nombre de pirates barbares qui étaient morts de sa main était incalculable, et la relation entre eux était totalement irréconciliable.

Ogde grogna, son sabre émettant des étincelles qui volèrent sur quelques mètres. D’un air nonchalant, il taillada Boruj.

Lorsque la lumière jaillit, même le pont qui avait été remodelé et recouvert d’une couche de magie sembla être transpercé par quelque chose d’impitoyable, révélant d’énormes ‘bleus’.

Boruj prit un air solennel et sérieux après avoir assisté à la terrifiante attaque du barbare, et l’emplacement de sort dans sa mémoire s’ouvrit.

Main Arcane ! Une énorme paume magique s’étira, heurtant la lame pour former une explosion terrifiante.

Une fois les ondulations passées, la lumière tranchante du sabre coupa l’énorme paume en plusieurs fragments, sa propre radiance diminuant. Cependant, elle se dirigeait toujours vers Boruj.

Boruj fronça les sourcils et pointa du doigt le sol. « Mur de fer ! » Un épais mur métallique apparut, bloquant la lame. Malgré tout, il y avait maintenant de terrifiantes traces de blessures sur lui.

« Ça ne peut plus durer ! » Boruj regarda les guerriers barbares d’élite qui l’entouraient, en particulier Tillen qui pouvait utiliser la magie et quelques prêtres barbares, et pensait déjà à battre en retraite.

D’un revers de manche, un parchemin complexe tomba dans sa main. En le regardant, une rare expression de chagrin apparut, mais il continua à le déchirer.

Un brouillard vert foncé se répandit au-dessus du pont, et les guerriers barbares touchés s’effondrèrent immédiatement, leurs corps se tordant inconsciemment.

“Attention, c’est un sort de Nuage de Mort !” La voix de Madame Tillen retentit. Ensuite, quelques rugissements se firent entendre depuis la brume, apportant avec eux une certaine horreur.

Quelques énormes monstres vert foncé surgirent de la brume. Ils ressemblaient à des lézards géants dotés d’ailes charnues sur le dos. Leur corps était recouvert d’une couche d’écailles et ils crachaient des paquets de fluides corrosifs.

Invocation de monstre de haut niveau ! Alors que ces quelques wyvernes commençaient à inquiéter Ogde, une autre wyverne à deux pattes encore plus énorme déploya ses ailes et s’envola avec deux personnes à sa suite.

« Ah…» Voyant la wyvern éviter avec agilité les attaques à distance des archers, Ogde tonna, brisant le cou d’une wyvern devant lui.

« Maître, pourquoi ne nous téléportons-nous pas ? » Alors qu’il se trouvait sur le dos étendu de la wyverne à deux pattes, William s’agrippa à une écaille et s’enquit de la situation.

« Je n’ai mémorisé qu’un seul sort de téléportation. Après ça, je vais devoir utiliser des parchemins… »

Boruj eut un sourire en coin : « Je ne sais pas si l’ennemi va encore nous poursuivre, alors nous devons économiser nos forces ! »

« Bon sang ! Merde !» En repensant à l’échec de cette fois, les muscles faciaux de William commencèrent à se contorsionner.

« Ce Leylin et ces barbares ! Un jour… un jour… Toute l’humiliation que j’ai subie vous sera rendue ! »

«J’ai bien peur que vous n’ayez pas cette opportunité !»