Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 36 : Les gens du fond des mers
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― Qu’est-ce que ça fait là ? bafouillai-je, Putain de merde, c’est mon oncle et Poker-Face, regardez ! Comment cette photo s’est-elle retrouvée ici avec ces cadavres ?

Pour une fois, même le Gros restait sans voix, quant à Grande-Gueule, il avait des envies de nausées. Mon cerveau tournait à plein régime : ces cadavres pouvaient-ils être liés à la disparition de Wen-Jin et des autres ? S’agissait-il des corps de l’amour perdu de mon oncle et de son groupe ? Avaient-ils trouvé quelque chose dans le tombeau sous-marin qui les avait attirés ici ?

Je pensais à mon oncle et à Poker-face. Presque tous ceux qui avaient été dans le tombeau sous-marin se trouvaient parmi nous en ce moment. Ces cadavres étaient venus dix ans plus tôt, et maintenant oncle San et Poker-face étaient ici. Que se passait-t-il donc ?

Les mystères qui s’étaient estompés dans ma mémoire revinrent à la vie et un millier de questions se bousculèrent dans ma tête. J’expliquai alors mes pensées au Gros et à Grande-Gueule.

― Pas possible, répondit Gros-lard, Attends un peu. J’ai une autre idée. Il semble que tous ceux qui sont allés au tombeau sous-marin, y compris Ning et nous, soient également venus ici. Se pourrait-il qu’il y ait une malédiction à cet endroit qui oblige tous ceux qui y sont allés à escalader les monts Changbai ?

Je savais que ce qu’il disait était absurde, mais cela me donnait quand même la chair de poule. Ce qui était clair pour moi dorénavant, c’était que le tombeau sous-marin n’était pas important après tout. La clé de l’énigme se trouvait ici, le tombeau sous-marin n’était qu’un tremplin.

Je fouillai tout ce que j’avais pu trouver sur les corps, mais aucun nouvel indice. J’ignorai qui étaient ces gens. Confus et troublé, je marchais vers le tunnel du tombeau sans même prendre une lampe de poche avec moi.

Le Gros me ramena rapidement en arrière :

― Calme-toi, bon sang, où crois-tu aller ?

Je m’assis sur le sol, à peine capable de parler :

― Je dois sortir, marmonnai-je, Je dois trouver l’oncle San et lui demander de tout expliquer, sinon je porterai le mystère avec moi jusqu’à ma mort.

― Mais nous n’avons toujours pas trouvé de traces prouvant que quelqu’un a réussi à s’échapper, dit le Gros, Qui sait ? Il s’agit peut-être d’un espace clos dont nous ne pourrons jamais nous échapper. Quelle différence cela fait-il de savoir ce qu’on a en tête quand on meurt ?

Personne ne répondit à cette pensée joyeuse. Je commençai à tousser et à cracher du sang.

― Tu n’es pas encore rétabli, jeune maître Wu, remarqua Grande-Gueule, Tu dois arrêter de penser et te reposer pour guérir. Nous avons tous besoin d’une bonne nuit de sommeil pour gagner en lucidité et réduire nos craintes.

“Comment puis-je m’endormir ? demandai-je, Il vaut mieux que je continue à penser jusqu’à ce que mon cerveau s’éteigne.

Le Gros alluma une autre cigarette, laissa échapper une brume de fumée puante et dit :

― En fait, maintenant que j’y pense, nous n’aurions pas dû suivre ce signe. Il aurait mieux valu faire ce que j’ai suggéré. Au moins, si un groupe était pris au piège, l’autre groupe pouvait encore trouver une issue. Tu sais, je pense que le signe a été laissé par ces corps ici. Peut-être qu’ils ont fait ce que j’avais suggéré – se séparer en deux groupes au tout début, et les deux gars manquants ont marché dans l’autre direction.

― Qui peut dire que l’autre direction était plus sûre ? Il pourrait y avoir quelque chose d’inconnu qui nous attend là-bas et qui est pire que l’enfer dans lequel nous nous trouvons.

― Voyez les choses de cette façon, poursuivis-je, L’existence même de ce tunnel n’est pas logique. Wang Canghai n’était pas un dieu. Il ne pouvait pas créer des règles de physique à sa guise. Ce à quoi nous sommes confrontés n’a rien à voir avec lui, et ces gens ne sont pas morts parce qu’ils étaient piégés. La raison pour laquelle nous sommes pris comme nous le sommes, c’est parce que, c’est alors que je pointais soigneusement mon doigt vers le quatrième mot que le Gros avait écrit. Sans parler, je prononçai les mots : « Il y a des fantômes dans cet endroit ».

― Tu es certain ? Qu’est-ce qu’on fait ? répondit le Gros, si doucement que ses lèvres bougeaient à peine.

― Ce que nous voyons et entendons en ce moment est une illusion, et qui pourrait produire une telle chose capable d’influencer si fortement quatre personnes en même temps ? Ce que nous vivons en ce moment défie toutes les règles de la nature et de la logique. Seul un fantôme pourrait agir en ce sens, comme cet endroit l’a fait. Mais un fantôme diabolique que nous ne pouvons pas voir est un adversaire impossible à combattre. Nous devons le rendre visible et je vais te demander de sacrifier quelque chose que tu chéris, le Gros.

― Tu vas me tuer pour que mon âme négocie avec les fantômes ? Je ne le ferai pas. Si tu me tues, je me joindrai à ces fantômes et je vous mettrai dans un endroit encore plus misérable que celui dans lequel nous sommes coincés actuellement.

― Tu penses à quelles conneries là, gros lard ? Je veux juste utiliser ce talisman que tu portes toujours autour du cou.

― Qu’est-ce que tu vas en faire ? Gros-lard se couvrit la gorge des deux mains, C’est le vrai, c’est un os de pangolin. As-tu les moyens de le remplacer si tu le détruis ?

― Ne t’inquiète pas. C’est un faux, lui dis-je.

― Un faux ? Le Gros l’enleva et le regarda attentivement, Tu es sûr ?

― Bien sûr. C’est en corne de rhinocéros. Comment le sais-je ? Parce que plus on porte un objet en os de pangolin, plus sa couleur devient foncée. Regarde ta breloque. Il a déjà commencé à verdir.

― Comment vas-tu l’utiliser ? demanda-t-il en me le tendant.

― Il y a une légende qui s’appelle ‘Canalisation psychique par la combustion d’une corne de Rhinocéros’. En as-tu déjà entendu parler ?

― C’est un de ces films de Hong Kong qui sont sortis il y a quelques années ?

― Quelque chose comme ça. C’est la même idée, acquiesçai-je, Une fois que tu as brûlé ce truc, tu peux voir des fantômes sous la lueur de la flamme. Bien sûr, je n’ai jamais essayé, alors je ne sais pas si ça marche.

J’allumai notre réchaud et je mis le talisman dans la flamme. Au début, il refusa de s’enflammer, mais bientôt une odeur étrange envahit l’air et une lumière singulière déplaça la flamme du réchaud.

Je soulevai le réchaud pour éclairer la plus grande surface possible. Nous regardâmes autour de nous, mais nous ne vîmes rien d’anormal.

― Peut-être que le fantôme s’est retiré dans un autre endroit, suggéra Shunzi.

― Non. La légende dit que si un fantôme lance vraiment un sort ou une malédiction, il doit s’accrocher au dos de l’une de ses victimes.

Nous vérifiâmes le dos de chacun d’entre nous, mais il n’y avait rien à voir.

― Je t’avais dit que les légendes étaient des conneries. Tu as détruit mon talisman pour rien, grommela le Gros.

― Il semble qu’il y ait une cinquième possibilité, une possibilité qui ne peut être expliquée. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? dis Grande-Gueule, découragé.

Je soupirai. Au moment où j’allais dire quelque chose, le Gros me fit signe de me taire. Je suivis son regard et je levai les yeux : au-dessus de nous, au plafond de la chambre, se dessinait la forme noire et indistincte d’un énorme bébé.

La corne du rhinocéros brûlait plus fort et l’enfant devenait plus clair et plus distinct. Je le regardai attentivement. Cette chose m’était familière. C’était le bébé à grosse tête, l’embryon de Kunlun dans la glace que nous avions vu plus tôt. Comment était-il arrivé ici ? Aurait-il pu nous suivre ?

― Bon sang ! C’est donc cette chose qui nous joue des tours ! rugit le Gros. Puis il chargea le pistolet et leva le canon. Sa colère de ne pouvoir s’exprimer éclata immédiatement. Il arrosa le plafond de coups de feu et le monstre fut touché à plusieurs reprises, le liquide noir de son corps éclaboussant tout sur son passage. Puis il tomba directement sur le sol.

Nous reculâmes tandis que le bébé fantôme gémissait comme un nourrisson affamé. Il brandit un petit poing, renversé le réchaud et rampât vers les ténèbres à la vitesse de l’éclair.

― Ne le laissez pas s’enfuir ! Sinon, nous resterons éternellement dans son piège ! s’écria Grande-Gueule, Poursuivez-le !

Nous nous suivîmes le fantôme et, tout en courant, nous remarquâmes que les peintures murales avaient retrouvé leur couleur d’origine. Le sort était rompu.

― Nous sommes sortis ! cria le Gros, On ne va pas mourir !



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