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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Crépitement…
Alors que Tess retournait dans la Dimension de Feu, Jin reprit conscience. Cependant, il n’était pas facile pour lui de contrôler son corps à cause de l’immense fatigue.
« Tu es debout, petit ?
– …Quel gâchis. Tess est-elle responsable ? »
demanda Jin après avoir réactivé la Rune de Myulta et jeté un coup d’œil autour de lui.
Pendant les quelques minutes où il était resté inconscient, le golem non identifié en forme d’éléphant, des centaines de personnes, des hommes-bêtes et des Golems Vivants avaient tous été réduits en cendres.
Tess était partie, mais les flammes bleues qui engloutissaient le champ de bataille ne s’étaient pas encore éteintes, irradiant une forte chaleur dans toute la zone.
Les trois magiciens 9 étoiles avaient l’air désemparés, ayant complètement perdu leur volonté de se battre.
« On peut dire que c’est de ton fait, puisqu’elle a emprunté tes pouvoirs. Elle a juste utilisé ses connaissances divines et son expérience pour utiliser ce pouvoir de façon plus explosive et… Non, ce n’est pas important pour l’instant. Regarde ça. »
Jin leva la tête et regarda vers le mur extérieur.
Une silhouette humaine s’y trouvait, descendant lentement vers le sol.
« Qu’est-ce que c’est censé être ? »
Tandis que Jin penchait la tête, les magiciens 9 étoiles suivirent son regard.
En voyant la silhouette floue, ils inclinèrent immédiatement la tête, arborant une expression qui semblait dire ‘Nous sommes sauvés’.
« Salutations à notre chef !
– Salutations à notre chef ! »
Les magiciens s’exclamèrent à l’unisson en posant un genou à terre.
Jin et Murakan ne purent s’empêcher d’être choqués.
« C’est… le chef de Kinzelo ? »
La rencontre avec ce mystérieux personnage était tout à fait inattendue.
Jin n’avait jamais passé beaucoup de temps à imaginer à quoi ils pouvaient ressembler, mais ce n’était pas le cas. Pour un groupe terroriste comme Kinzelo, cela ne semblait pas correspondre.
Après tout, il brillait d’une lumière éclatante.
Comme si un dieu était descendu sur terre, la silhouette floue du chef était enveloppée d’une magnifique lueur.
« C’est quoi cette lueur floue ? C’est comme si on regardait une luciole géante. »
Murakan exprima son opinion mitigée tandis que Jin haussait les épaules.
« C’est ce qu’on dirait, n’est-ce pas ? »
Malgré leur réaction, ils étaient tous les deux tendus. S’il s’agissait du chef d’un groupe terroriste avec lequel même le clan Zipfel évitait une guerre totale, alors cette personne devait certainement avoir les compétences nécessaires pour soutenir sa réputation.
« Je n’ai pas pu détecter sa présence… Hm, je suis certain qu’il s’agit d’un individu dangereux, mais il me semble qu’il n’est pas réel. Comme un esprit ou un fantôme, il n’a pas de présence réelle. »
Le chef se posa au centre de l’affrontement et resta immobile pendant un moment. Il ne jeta pas un coup d’œil vers les magiciens, mais dirigea son regard vers Jin.
Une trentaine de pas les séparaient. Un individu doué pouvait facilement couvrir cette distance et lancer une attaque en un clin d’œil.
Fwooshhh-
Murakan se plaça devant Jin et libéra son énergie spirituelle afin de pouvoir contre-attaquer immédiatement en cas d’attaque.
[Enfin, je rencontre le grand nom que Zipfel et Vermont cherchaient désespérément. Enchanté, Vamel].
La voix était grave.
[Et toi, Murakan, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu. J’ai appris que tu t’étais réveillé de ton sommeil. Oh, puisqu’il est sous ta protection, Vamel doit être un Runcandel ? J’étais curieux de savoir pourquoi un personnage aussi connu avait soudainement surgi de nulle part].
« Qu’est-ce qui ne va pas ? Vous me connaissez ? »
[Je te connais bien. Après tout, c’est moi qui t’ai sauvé la vie.]
« Kuhahaha, c’est une première. Mon sauveur ? Pour qui te prends-tu ? Tu viens d’un groupe de comédiens ? C’est absolument ridicule ! »
[Quand Temar a essayé de te tuer alors que tu perdais le contrôle, celui qui l’a arrêté n’est autre que moi. Murakan, tu ne te souviens pas de moi ?]
Temar Runcandel.
Dès que ce nom fut prononcé, les yeux de Murakan se teintèrent d’une rage meurtrière.
Il rassembla férocement son énergie spirituelle comme s’il préparait une attaque, mais l’annula rapidement en se moquant.
« Tu oses évoquer son nom, espèce de bâtard. Tu as peut-être l’air d’un vieux démon, mais Temar ne s’associerait jamais à des gens comme toi. Et puis, je perds le contrôle ? On dirait que tu as entendu beaucoup de choses quelque part, hein ? Mais celui qui a vraiment perdu le contrôle ce jour-là, c’est… »
[C’était Temar, et pas toi ? C’est ce que tu essayes de dire ?]
Le chef sourit calmement.
Pour être précis, on ne pouvait pas parler de sourire. Il s’agissait plutôt de la zone floue où une bouche devrait s’ouvrir en forme de croissant de lune.
[En mettant de côté le fait que tu as perdu tout souvenir de moi, le fait que tu te souviennes de ce jour est la faute de Temar. S’il l’apprenait, je n’ose imaginer à quel point il trouverait cela injuste].
« …Redis son nom, je te mets au défi. Je te tuerai et j’enverrai les autres bâtards de Kinzelo en enfer. »
La seule chose qui empêchait Murakan d’attaquer était Jin. Si Jin n’avait pas été dans un tel état, il aurait attaqué sans hésiter.
[Même à ton apogée, ce serait impossible. Mais je meurs de curiosité. As-tu vraiment un problème avec tes souvenirs ? Penses-tu vraiment que c’est Temar qui a perdu le contrôle et non toi ?]
« On dirait que tu veux mourir. »
[Ou peut-être as-tu reconstruit tes propres souvenirs de la manière qui te convient le mieux ?]
« Ferme-la… ! »
[À en juger par votre réaction, il semble que ce soit la seconde solution.]
Alors que Murakan s’apprêtait à prendre sa véritable forme…
« Murakan. »
Jin l’attrapa par l’épaule.
En écoutant la conversion, Jin était convaincu que le chef connaissait ‘très bien’ Murakan.
‘C’est quelqu’un qui connaît parfaitement tous les points faibles de Murakan.’
L’immense colère de Murakan rendait sa respiration rude et saccadée.
Jin pouvait sentir le corps de Murakan trembler de fureur et jugea qu’il était tombé dans le piège de la provocation du chef.
« Il ne fait que te provoquer. Tu ne dois pas céder.
– Comment ose-t-il, ce salaud… Que diable dit-il… »
Murakan s’exclama, se déconcentrant comme s’il avait été possédé.
« Calme-toi. Ce type est le chef de Kinzelo. Si nous fonçons sans préparation, il y a de fortes chances que nous perdions, surtout quand tu es aussi instable émotionnellement que tu l’es maintenant. »
Le Murakan habituel n’était pas particulièrement rationnel ou froid, mais Jin ne l’avait jamais vu s’effondrer à ce point pour quelques mots.
[Je comprends. Tout le monde a au moins une chose qu’il ne veut pas admettre ou reconnaître. Que tes souvenirs aient été reconstitués ou non, ton chagrin de perdre ton ami, Temar, est sincère. D’un côté, je te plains.]
« Kaaahhh !
– Murakan ! »
Twack !
Jin frappa l’arrière de la tête de Murakan avec toute sa puissance. Bien qu’il ait perdu presque toute sa force, son coup était aussi puissant qu’un coup de marteau.
Murakan tressaillit de douleur et regarda Jin.
« Petit ? Pourquoi m’as-tu frappé ? Tu es fou ?
– Pour que tu reprennes tes esprits.
– Quoi ? De quoi tu parles tout d’un coup… Oh ! »
Murakan secoua la tête.
« Bon sang, je me suis fait avoir par ce bâtard de serpent pendant une seconde. Quelle honte ! »
Le chef de Kinzelo n’utilisait pas de magie d’hypnose ou de contrôle de l’esprit. Confondre les souvenirs déjà instables de Murakan s’avérait plus efficace.
[Oh, regardez-moi ça. Si seulement tu avais pu arrêter ton déchaînement à l’époque].
Avant que la colère de Murakan ne refasse surface, Jin prit la parole en premier.
« Écoutez, ce n’est pas très agréable de vous voir déblatérer sans cesse depuis que vous êtes ici. Murakan et moi avons tué tous tes hommes. Comme vous êtes leur chef, je pense que c’est ce qui devrait vous préoccuper. Assez parlé de Temar. Et si vous commenciez à vous préoccuper de vos subordonnés que nous avons réduits en cendres, d’abord ? »
[Oui, tu as raison. J’ai agi trop impudemment car j’étais juste ravi de retrouver mon vieil ami après une si longue période].
« Si vous l’avez compris, pourquoi ne pas venir venger vos subordonnés morts ? Au lieu de bouger votre langue. »
‘Petit, tu ne m’as pas dit qu’il fallait éviter de se battre ?’
…C’est ce que les yeux de Murakan semblaient dire en regardant Jin. Bien sûr, Jin l’ignora et se contenta de cracher sur le chef.
Il fit également des gestes assez grossiers, l’incitant à attaquer.
« Qu’attends-tu ? Si vous avez pu arrêter Temar, le premier patriarche des Runcandels, vous devez être un sacré combattant. Si ce n’est pas un mensonge, vous pourriez vous débarrasser de tout le monde ici d’un seul coup, n’est-ce pas ? »
[Quel personnage intéressant.]
« C’est vous qui êtes intéressant, vous restez assis sans rien faire. Comme l’a dit Murakan, je me demande si vous faites partie d’une troupe de comédiens. Avez-vous déjà rencontré Temar ? Oui, je l’ai rencontré. Ce n’est pas quelqu’un que vous pourriez affronter. Vous étiez plein de bravoure tout à l’heure, mais maintenant, qu’est-ce qui ne va pas ? Vous avez trop peur de vous battre ? »
Les provocations enfantines de Jin étaient un pari.
‘Les vrais puissants ne s’embarrassent pas de mots. S’ils ont quelque chose à dire, ils le font après avoir maîtrisé leurs adversaires.’
Tous les êtres d’une puissance transcendante que Jin avait rencontrés étaient ainsi.
Cyron, Talaris, Luna, Owal, Misha, etc. Pour eux, la conversation était une procédure qui n’avait lieu qu’après avoir à moitié tué leurs adversaires ou les avoir complètement soumis par l’intimidation.
D’un autre côté, la provocation était également utilisée lorsque vous n’avez pas assez de pouvoir, ou lorsque vous avez besoin de recourir à des astuces bon marché.
En ce sens, la méthode utilisée par le chef de Kinzelo n’avait rien à voir avec celle des vrais forts.
Il agissait comme s’il ne se battrait que si Murakan faisait le premier pas. Comme s’il avait préparé un piège.
« Bon, vu que vous avez décidé à votre guise des souvenirs de Murakan pendant tout ce temps, on dirait que c’est une séance de psychologie de merde. Cette fois, je vais essayer de deviner ce qui se passe dans votre tête. Vous êtes venu ici pour sauver ces trois-là et mettre en place une sorte de piège caché, mais comme il semble que nous ne tomberons pas dans le panneau, vous commencez à être un peu frustré. »
[Hahaha…]
« Espèce de salaud, qu’y a-t-il de si drôle ? J’ai tort ? Comment osez-vous essayer de nous piéger sans avoir la moindre force ? Répondez-moi. »
Il l’avait provoqué à ce point, mais le chef ne lança aucune attaque.
Il se contenta de rester immobile et de fixer Jin. Naturellement, Jin avait l’impression qu’il prenait de plus en plus d’avance sur lui.
Le visage flou du chef rendait son expression indéchiffrable. Il avait l’air d’avoir honte, mais aussi d’apprécier la situation.
[Tu m’as eu. C’est comme tu le dis, Jin Runcandel. Tu as presque tout compris. Je ne suis pas en état de vous affronter pour l’instant. Comme tu peux le voir, ce corps n’a même pas d’os].
« Attendez encore quelques minutes. Laissez-moi réfléchir au piège que vous avez tendu et je vous détruirai moi-même. »
[N’ai-je pas dit que tu n’avais pas tout compris ?]
Clic clac clac !
Soudain, des morceaux de métal s’assemblèrent devant le chef. Ils surgirent de nulle part et formèrent bientôt une épée.
‘Ce n’est pas une épée d’aura… mais une véritable épée ?’
Fwoosh !
L’endroit vers lequel se dirigeait l’épée du chef n’était autre que les mages.
« C-Chef… Ack ! »
Tranche !
L’épée combla instantanément la distance et sépara la tête de Susan Rilistar de son corps.
Sa tête tomba au sol, incapable de prononcer le moindre mot tout en regardant le chef avec des yeux pleins de ressentiment.
Il planta ensuite l’épée en plein dans la poitrine de Chukon et la tordit. Même en tant que maître de la défense, il était incapable de bloquer l’attaque de son maître dans cette situation.
[Désolé, je ne peux pas te sauver non plus]
Chukon tomba en avant et mourut.
Comme auparavant, des morceaux de métal apparurent de nulle part. Au lieu d’une épée, ils formèrent cette fois une ‘porte’.
La porte s’ouvrit pour révéler un espace sombre, par lequel le chef avait l’intention de s’échapper avec Joe.
Joe était quelqu’un que le chef ne pouvait pas encore se permettre de perdre. Joe le savait bien, et il pensait que s’il parvenait à survivre, le chef viendrait le sauver.
[J’espère que la prochaine fois, la rencontre sera plus agréable.]
La porte se referma derrière le chef lorsqu’il entra, et les morceaux de métal qui formaient la porte disparurent instantanément comme de la fumée dispersée.
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