C’est qui ce type ? Seize du Clan Su se tint immédiatement sur ses gardes. Son petit corps se tendit et son Vrai Fluide se condensa, transformant sa paume droite en lame. Ses yeux brillants fixaient attentivement le grand homme souriant.
Un pratiquant de Troisième Rang… De plus, il semblait l’attendre là depuis un certain temps. Était-ce une tentative d’assassinat des ennemis du Clan ?
Elle attaqua instantanément. Son petit visage se durcit et sa paume droite s’avança violemment. Technique au Sabre de la Rivière Spirituelle, Technique au Sabre Tyrannique, Sabre Impérial !
Une frappe violente et puissante.
L’essence de l’art du sabre jaillit intensément de sa personne.
Au même moment, l’homme souriant grimaça pour demander sur un ton étrange : « Seize, devine qui je suis ? » Il n’avait pas fini que l’effroi déforma ses traits. « Attends ! Seize, c’est moi… »
Hein ? Cette voix… N’est-ce pas celle de Song Shuhang ?
À l’instant critique, elle fit de son mieux pour se retenir, limitant autant que possible le Qi de sabre de sa technique. Néanmoins, dans son élan, elle l’atteignit quand même. La Technique au Sabre de la Rivière Spirituelle était extrêmement puissante, elle détruisait tout sur son passage, inarrêtable ! Il n’était pas facile d’annuler une telle frappe une fois lancée sur un ennemi.
– « Aaaaaah ! » cria pitoyablement le jeune homme. Il fut envoyé voler la tête en bas dans la pluie. Puisqu’il avait simplement voulu saluer Seize, il n’avait pas mis son kesa vert émeraude. Par conséquent, il avait dû contrer l’assaut avec ses poings. Son Vrai Fluide avait tenté de le protéger. Mais comment repousser correctement une attaque de Seize du Clan Su, la Technique au Sabre de la Rivière Spirituelle, avec une mesure prise à la hâte ?
Même si Seize avait fait de son mieux pour restreindre la force de son Qi, l’attaque était toujours aussi dévastatrice.
Il fit une jolie parabole et s’écrasa lourdement dans une flaque d’eau. Les gouttes tombaient du ciel sur son visage, mais aussi du coin de ses yeux… Son cœur était blessé à ce moment-là. Ce n’était pas ainsi que leurs retrouvailles auraient dû se passer !
Dans son imagination, il avait formulé un tel scénario :
Il s’appuyait élégamment contre un mur blanc avec des carreaux verts, sous un porche, une pluie légère tombant continuellement. Seize du Clan Su passait devant lui, un parapluie à la main. Il s’avançait soudainement et lui disait : « Seize, devine qui je suis ? » Elle avait peur, au début. Toutefois, elle finissait par lui adresser un sourire charmeur : « Shuhang, tu m’as fait peur. » Ensuite, le duo, réuni après une longue séparation, se regardait sous la pluie fine, le regard pétillant.
Il ne s’était pas attendu à une attaque aussi soudaine, et avec autant de force en plus ! À ce moment-là, il restait allongé là, sous la pluie battante, des gouttes de la taille d’un haricot frappant son visage sale.
Il avait l’impression que son cœur malheureux allait céder.
❄️❄️❄️
Sous la forte averse, Song Shuhang gisait dans sa flaque d’eau, comme un chien mouillé.
Seize du Clan Su tenaient son parapluie dans une main, l’autre toujours tendue comme une lame. Elle le regardait avec confusion.
Il se força à sourire et enleva la broche métamorphe sur sa poitrine. « Seize, c’est moi, Shuhang ! Tu m’as presque tué ! S’il te plaît, donne-moi un coup de main et aide-moi à me relever. »
Ce coup avait été plutôt douloureux. Heureusement, il avait une solide constitution. Il avait seulement mal, il n’avait subi aucune blessure.
Cependant… Seize ne se précipita pas pour l’aider. Elle le fixait, vigilante, du Qi de sabre toujours en attente sur sa main.
– « … » C’est quoi le problème ? J’ai repris mon apparence normale, pourquoi est-elle toujours aussi distante ?
– « Qui êtes-vous ? Et pourquoi prétendez-vous être Song Shuhang ! » cracha-t-elle froidement en le pointant du doigt. Ses pupilles noires et brillantes reflétaient sa colère.
– « Quoi ? C’est vraiment moi ! Je ne suis pas un imposteur ! » Il s’assit dans sa flaque d’eau et se frappa la poitrine. « Seize, tu ne me reconnais pas ? Oh ! Je sais. Est-ce parce que j’ai l’air bizarre ? C’est à cause de la Tribulation Céleste ! Mes cheveux et mes sourcils ont été réduits en cendres, mais j’ai fait repousser les premiers avec une technique. Je n’ai toujours pas eu le temps de les couper. »
– « Vous persistez à vous moquer de moi ? Dans ce cas, ne blâmez pas d’être impolie. » Elle s’approcha de lui d’un pas léger, sa main droite libérant puissamment son essence de l’art du sabre.
On dirait que ce n’est pas à cause de mes cheveux et de mes sourcils. « Seize, je pense qu’il y a un malentendu. Dois-je vraiment prouver que je suis moi ? Mais comment ?! »
– « Peuh ! La Fée Luciole a envoyé le vrai Song Shuhang dans l’espace il y a quelques jours. Il ne peut pas être là. Parlez ! Qui êtes-vous ? Pourquoi vous êtes-vous déguisé en Song Shuhang ? Que me voulez-vous ? »
Le pauvre était abasourdi.
Il avait l’impression que son encéphalogramme s’était étalé.
Amulette de Cuivre allait causer sa perte !
– « En fait… Seize, calme-toi un peu et écoute ce que j’ai à dire. » Il agita les mains. Le fait qu’elle s’approchait lentement de lui lui mettait une pression terrible. « En fait, celui qui a été envoyé dans l’espace la deuxième fois, ce n’était pas moi… C’était l’Aîné Amulette de Cuivre ! Il a dû prendre mon apparence et il a eu la malchance de rencontrer la Fée Luciole. Elle ne s’en est pas rendu compte, c’est pour ça qu’elle a écrit dans le salon de discussion qu’elle m’a envoyé dans l’espace une deuxième fois. Mais en vérité, je suis toujours là, sur terre. »
Seize s’arrêta net, mais ses yeux noirs brillants continuèrent de le fixer d’un air menaçant.
– « Ça colle, non ? » sourit-il. « J’ai lu dans le Groupe des Neuf Provinces #1 que tu venais dans la région de Jiangnan. Par conséquent, je suis discrètement venu te faire une surprise. »
Elle baissa légèrement les yeux. Toutefois, elle secoua fermement la tête après un court instant. « C’est impossible, vous ne pouvez pas être lui. Song Shuhang a atteint le Deuxième Rang juste un peu avant le début de la course de tracteurs à manivelle. »
La personne devant elle était un pratiquant de Troisième Rang ! Son ami marchait sur le chemin de la cultivation depuis à peine quelques mois, et il serait déjà un Roi Guerrier ? De qui se foutait-on ?
– « J’ai percé avant l’aurore ! Tu devrais pouvoir le sentir, je dois encore avoir l’odeur de la Tribulation Céleste sur moi, » dit-il précipitamment.
– « Ça pue l’oignon vert. »
– « … » Il se gratta la tête. « Euh… Est-ce que tu veux jeter un œil à ma carte d’identité ? »
– « Ce genre de choses est trop facile à falsifier. » Chaque fois que des pratiquants sortaient de méditation, ils rendaient immédiatement visite au Seigneur de Grotte Loup des Neiges pour lui demander de s’occuper des papiers et des démarches administratives. Si lui pouvait le faire, d’autres cultivateurs en étaient capables. Ainsi, comment aurait-elle pu lui faire confiance sur la base d’une pièce d’identité ?
– « Qu’est-ce que je dois faire pour te prouver que je suis bien Song Shuhang ! » Il ne savait pas s’il devait rire ou pleurer. Il était vraiment perdu.
Seize baissa légèrement la tête, les yeux brillants. En fait, après avoir discuté un peu avec lui, elle le savait déjà. Du plus profond de son cœur, elle avait la certitude qu’il s’agissait bien du vrai Shuhang. L’aura de son corps avait changé – et il était devenu plus grand, avec l’augmentation de sa cultivation – mais pas sa personnalité. Elle n’avait besoin que de discuter un peu avec lui pour le reconnaître.
Cependant, elle décida quand même de le tester une dernière fois.
– « Dans ce cas, je vais vous poser une question. » Elle avança avec son parapluie, le protégeant de la pluie.
– « Oui ? »
– « Le jour où l’homme de la Secte de Production Immortelle nous poursuivait… Qu’est-ce que vous m’avez donné à manger après que nous ayons trouvé un endroit où nous cacher ? »
Seules deux personnes le savaient. Elle et lui.
– « Tu veux parler de cette pilule de jeûne ? » dit-il, un peu embarrassé. Elle s’en souvient encore ?
Seize sourit. Des fossettes apparurent sur son visage.
Elle tendit la main et l’aida à se lever.
Une fois Song Shuhang debout, elle serra les dents. Il était un peu plus grand que quelques mois auparavant. Il était passé de 1m75 à 1m82.
De son côté, Seize n’avait pas du tout grandi. Elle ne mesurait qu’environ 1m50…
Avec cette différence de 30 cm, elle atteindrait tout au plus la poitrine du jeune homme s’ils s’enlaçaient…
N’avais-tu rien de mieux à faire que de grandir ?! 1m75, ça ne suffisait pas ? Tu es si grand maintenant ! Ne vas-tu pas te transformer en géant de deux mètres de haut si tu continues ?!
Song Shuhang remarqua qu’elle s’était soudainement mise en colère. Il se gratta la tête, confus. Qu’avait-il encore bien pu faire ?
Seize soupira légèrement.
Elle tendit la main et la colla sur le torse de son ami. Du Vrai Qi fluide monta de sa paume et recouvrit le corps de Shuhang.
Ses vêtements et ses cheveux trempés séchèrent immédiatement.
On peut aussi se servir du Vrai Qi comme ça ? Song Shuhang analysa soigneusement le processus.
Comme si elle lisait en lui, elle lui expliqua avec douceur : « Tant qu’on a un Vrai Qi de type feu, c’est très facile. »
Cette astuce était assez pratique. Mais en l’absence de Vrai Qi de feu, il fallait s’appuyer sur quelque chose comme une technique pour nettoyer les vêtements.
– « Type feu ? J’ai un double type : la foudre et le feu. »
– « Tant qu’il y a du feu, c’est bon. C’est aussi une des méthodes pour entraîner sa capacité à contrôler le Vrai Qi. Sept me l’avait enseigné pour cela. Je t’apprendrai à utiliser ton Vrai Qi pour faire évaporer l’eau sur tes cheveux et sur tes vêtements. Tu pourras également en profiter pour travailler ton contrôle du Vrai Qi. »
– « Merci. Seize, est-ce que tu voulais aller quelque part ? »
Elle resta silencieuse. Comme elle avait cru qu’il était toujours dans l’espace, elle avait pensé se promener dans la Cité Universitaire de Jiangnan et jeter un œil à l’endroit où ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Ensuite, elle irait se frotter à sa propre Tribulation.
Elle ne s’était pas attendu à ce qu’il vînt à sa rencontre et lui fît une surprise – se faisant presque tuer au passage.
Où aller ensuite ?
Elle baissa la tête et remarqua qu’elle portait toujours ses vêtements rouges. Le Roi Chanceux Dharma était venu la chercher et elle était sortie précipitamment. Elle n’avait pas eu le temps de se changer.
Bref, elle dit : « Je veux aller dans un magasin de vêtements. »
– « Un magasin de vêtements ? » Ses yeux s’illuminèrent soudainement. « Seize, viens avec moi. Il se trouve que je voulais justement t’offrir des habits. Ils t’iront parfaitement ! »