Cela n’aurait-il pas été merveilleux si la transmission de capacités du Prêtre Daoïste Horizon n’avait pas ces terribles conséquences ? Alors, Song Shuhang n’aurait pas hésité à se porter volontaire plusieurs fois !
À ce moment-là, le Prêtre Daoïste Horizon demanda : « Vous êtes-vous familiarisée avec votre Vrai Qi ? »
– « Oui, » répondit Dame Oignon avec enthousiasme. Avec la Pierre d’Illumination à l’intérieur de son corps, il ne lui avait fallu que quelques secondes pour comprendre comment manier son énergie. Elle pouvait facilement la faire tourner à l’intérieur de son dantian et la faire circuler à travers plusieurs méridiens à proximité. Mais comme elle n’avait étudié aucune technique de cultivation du Deuxième Rang, elle ne pouvait pas aller au-delà. Elle n’osait pas, craignant un emballement de son Vrai Qi et des blessures internes.
– « Dans ce cas, passons à l’étape suivante. Préparez-vous, il est temps d’accepter six années d’énergie spirituelle. » Le pratiquant prit une profonde inspiration et recommença à tourner.
Cette fois, il utilisait une posture différente. Dame Oignon ayant atteint le Deuxième Rang, il ne s’agissait plus de simplement verser de l’énergie dans ses cinq Acupoints. Il devait d’abord en injecter dans ses méridiens, puis la transférer vers son dantian. Voilà pourquoi il devait se tenir différemment.
L’esprit d’oignon resta assis, les jambes croisées, selon les instructions de Horizon. Cependant, ses mains devaient cette fois-ci être tournées vers le ciel.
Il pressa ses paumes contre les siennes et son crâne contre sa tête. Aussi, dès qu’il recommença à tourner, Dame Oignon fit de même.
Tous deux tournaient et tournaient. La scène était incroyablement bizarre.
Song Shuhang sentit ses paupières se contracter. Ce devait être parce qu’il s’était fatigué les yeux la veille, certainement pas parce qu’il les jugeait absolument ridicules ! Certainement pas !
❄️❄️❄️
Le processus de transmission de force commença. Le Prêtre Daoïste ordonna d’un ton grave : « Utilisez votre technique de cultivation et faites tourner votre Vrai Qi. Allez, suivez mon rythme. »
– « Ma technique de… méditation ? »
– « Non, de cultivation. Celle qui exige de déplacer votre Vrai Qi ! »
– « … » Dame Oignon paniqua. Elle n’avait étudié aucune technique de cultivation pour le Deuxième Rang ! La nonne bouddhiste Neuf Lanternes l’avait capturée et enfermée dans le Temple du Dragon Céleste, où elle avait étudié un ensemble de techniques basiques de renforcement corporel, la Technique basique des doigts du Temple du Dragon Céleste et une technique de méditation.
Quant à celles de Deuxième Rang, utilisées pour guider le Vrai Qi… Personne ne les lui avait jamais enseignées !
– « Ressaisissez-vous ! Faites circuler votre Vrai Qi et suivez mon rythme, je vais vous aider à percer au Premier Dantian, celui de la Queue du Dragon avec mon énergie ! »
– « En fait, Prêtre Daoïste… Je ne connais aucune technique de cultivation de Deuxième Rang. »
– « … » Mais merde !
Il avait envisagé de nombreuses possibilités, pourtant une chose aussi simple lui avait échappé !
Dame Oignon ne connaissait qu’une technique de constitution des fondations, elle n’avait eu accès à aucune technique pour diriger son Vrai Qi ! Dès lors, quelle percée ? Après avoir versé du Vrai Qi dans son corps de légume, l’énergie s’accumulerait dans sa mer de Qi jusqu’à la faire éclater. La seule percée serait celle de son bulbe !
Que faire ? Comment réagir ? C’était vraiment une question inquiétante !
Elle tenta sa chance. « Peut-être que vous pouvez m’apprendre une technique de cultivation ? »
Elle avait la Pierre d’Illumination et donc de bonnes capacités de compréhension. Elle réussirait à faire circuler son Qi dès qu’elle aurait la technique du Prêtre Daoïste sous les yeux, atteignant même un niveau de maîtrise très élevé ! … Probablement.
– « … » Pense-t-elle que c’est comme aller à l’école ? Qu’elle n’a qu’à demander pour avoir accès aux classes et à la cantine ?
Comment pourrait-il lui confier les techniques de sa Secte ? S’il voulait accepter un disciple, il devait d’abord suivre la procédure officielle et inscrire le nom de Dao de son élève dans un registre officiel. Ce n’était qu’alors qu’il commencerait son enseignement. Les conséquences seraient terribles s’il était surpris en train de transmettre à d’autres ses techniques de cultivation dans un autre cadre.
De plus, apprendre une technique n’était pas aussi simple que de passer à table ! On ne pouvait pas réussir simplement en s’y mettant.
Il fronça les sourcils.
Cela signifiait-il que le processus allait se terminer ainsi ?
Cependant, il n’avait même pas encore transmis quatre années de puissance. Il était encore dans une situation très dangereuse. La Tribulation Céleste qui le menaçait pouvait encore s’abattre avec un si faible écart. Il devait céder au moins dix ans d’accumulation pour être tranquille.
Sur ce, il arrêta lentement de tourner. Ses yeux se posèrent sur Yu Jiaojiao et sur Song Shuhang.
– « Amis Daoïstes, écoutez-moi un instant. Il me reste encore plus de six ans de puissance de haute qualité. Que diriez-vous de la partager entre vous deux ? C’est gratuit ! ».
– « Prêtre Daoïste, je viens juste de percer. Je n’en ai pas vraiment besoin pour le moment ! » dit le Roi Guerrier en se forçant à sourire. Dans sa situation, accepter n’était pas une bonne idée. Sinon, il l’aurait fait. Après tout, le Prêtre Daoïste Horizon avait été influencé par sa Tribulation Céleste parce qu’il avait voulu l’aider…
– « Moi non plus. » Le monstre-poisson secoua vigoureusement la tête.
Dame Oignon cria : « Moi ! Donnez-moi ça ! »
Mais il soupira. « Même si vous êtes volontaire, vous n’avez étudié aucune technique de cultivation de Deuxième Rang. Si je vous transmets plus de force, votre dantian explosera. »
Le cœur de la plante se serra. Cela avait été si merveilleux de percer. Et elle devait arrêter ? Il y avait encore six ans de puissance qui l’attendaient !
En la regardant, Song Shuhang expira doucement. S’il avait eu avec lui une technique de cultivation n’appartenant qu’à lui, cela ne l’aurait pas dérangé de la partager avec elle. Après tout, il lui devait plusieurs pousses d’oignons verts. De plus, et peut-être parce qu’elle avait fondu dans son bain médicinal dans le cercueil doré, il se sentait plus proche d’elle depuis leur retour sur Terre. Un peu comme s’ils étaient liés par le sang, comme si elle était sa fille… Ou peut-être pas, mais c’était un sentiment similaire. La savoir en pleine forme lui faisait chaud au cœur.
Malheureusement, la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines lui avait été confiée par le Vénérable Blanc, elle ne lui appartenait pas. S’il voulait la transmettre à quelqu’un, il devait d’abord lui demander la permission. C’était l’une des règles fondamentales du monde des pratiquants. À l’époque, lorsque le Maître Praticien avait initié Song Shuhang, il lui avait longuement expliqué toutes les règles à suivre.
De plus, il fallait les cristaux de bêtes spirituelles pour la pratiquer, et le Roi Guerrier n’avait plus de lot complet à sa disposition.
De son côté, Yu Jiaojiao maîtrisait plusieurs techniques familiales. Son père était un Véritable Monarque qui avait des chances de devenir un Vénérable de Septième Rang. Il était également un vieil ami du Vénérable Blanc. Cependant, sa technique de cultivation était adaptée à sa nature de dragon aquatique, et nul ne pouvait l’apprendre à moins d’être de sa race. Et puis, on ne pouvait transmettre si aisément une technique de cultivation.
Le Prêtre Daoïste Horizon soupira. N’avait-il donc pas d’autre choix que de sceller sa force ?
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En voyant la détresse sur le visage de Horizon, et l’air larmoyant de Dame Oignon, Song Shuhang pensa à quelque chose.
En plus de la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines, il avait une autre technique de cultivation à sa disposition. Elle était puissante et pouvait permettre au cultivateur d’atteindre le Domaine du Véritable Monarque, le Sixième Rang !
Il ne songeait pas à la technique à l’épée trouvée dans la pièce secrète de la famille Chu. Il ne correspondait pas à cette technique et il n’avait pas pu la saisir.
Celle à laquelle il réfléchissait était le Tome des Larmes Sans Fin qu’il avait découvert au Pavillon de l’Eau Cristalline. Cette technique de cultivation avait été créée par la Sœur Aînée Ye Si et par son professeur.
Il l’avait lu une fois et avait été influencé au point de pleurer tragiquement. Cependant, le Tome des Larmes Sans Fin ne lui appartenait pas non plus. Il était à Ye Si.
Après avoir pesé le pour et le contre, il sortit le jeton en bois que le Maître de Pavillon Chu lui avait donné. Il pouvait s’en servir pour entrer en contact avec la Sœur Aînée. Il y versa son Vrai Qi et une voix féminine se fit entendre après un court laps de temps.
– « Bonjour ? Shuhang ? Snif, snif, snif ! » On pouvait sentir une touche de bonheur entre les sanglots.
– « Oui, c’est moi. Ye Si, pourquoi pleurez-vous ? »
– « Snif, snif, snif ! Hier, une de vos amies et un chiot appelé Doudou sont venus au Pavillon de l’Eau Cristalline. Cette amie m’a l’air très gentille, j’ai l’impression de la connaître depuis toujours. Quand je l’ai vue, j’ai eu l’impression de revoir ma mère. Cela m’a rappelé le passé. Quand je me suis endormie, j’ai rêvé de ma mère et de moi pendant mon enfance et j’ai commencé à pleurer. »
Song Shuhang était abasourdi. Une amie et Doudou étaient au Pavillon de l’Eau Cristalline, et cette amie lui rappelait sa mère ? Qui était-ce ?
– « De quelle Camarade Daoïste s’agit-il ? »
– « La Fée Litchi, elle reste ici en tant qu’invitée. C’est vraiment une personne très douce, et elle est très jolie aussi. » Ye Si réussit difficilement à arrêter de pleurer et demanda : « Shuhang, avez-vous besoin de quelque chose ? »
– « Oui. Voilà… Il y a un petit monstre-oignon ici avec moi, je voulais savoir s’il pouvait apprendre le Tome des Larmes Sans Fin. Puis-je lui transmettre ? »
– « Bien sûr, pas de problème. Si vous voulez le confier à quelqu’un, allez-y. Inutile de me demander. » Puis elle ajouta : « Le Maître de Pavillon Chu m’a dit d’aller sur Terre dans quelques jours pour accomplir une mission. Je vous rejoindrai à ce moment-là. »
Ye Si lui avait si facilement donné la permission à cause d’une étrange impulsion venant du plus profond de son cœur, presque une obsession… Elle voulait transmettre toutes les techniques du Pavillon de l’Eau Cristalline ! Elle ne souhaitait pas la disparition de l’héritage du Pavillon.
– « J’ai hâte ! » répondit Song Shuhang. Si le Maître de Pavillon a décidé de lui permettre de venir sur Terre, c’est qu’elle a trouvé un moyen d’empêcher les autres de signer un contrat avec elle, n’est-ce pas ?
– « Si c’est tout, j’aimerais aller pleurer encore un peu, j’en ai vraiment envie en ce moment. Je vous contacterai le moment venu, » déclara-t-elle en recommençant à sangloter.
– « … » Alors, la Fée Litchi lui a rappelé sa mère ?
Étaient-elles de la même famille ? Song Shuhang sortit nonchalamment son téléphone.
Par coïncidence, la Fée Litchi venait d’envoyer un selfie dans le Groupe des Neuf Provinces #1. Au milieu d’une vaste prairie, elle portait une chemise de camouflage à manches courtes. À l’arrière, un lion baillait.
Fée Litchi : « Je viens d’atteindre la plaine du Serengeti, en Afrique. Ces dernières années, c’est la sixième fois que je prends un selfie avec des lions. Chaque fois, il y a de petites différences. C’est super intéressant. »
Cultivateur Solitaire Rivière du Nord : « Vous êtes en Afrique ? J’ai entendu dire que plusieurs petites dimensions y étaient apparues. Les avez-vous déjà inspectées ? »
Fée Litchi : « J’y allais, justement. C’est la principale raison pour laquelle je suis ici 😊 ! »
Les membres du Groupe des Neuf Provinces #1 se mirent à discuter de ces dimensions et des selfies de la Fée Litchi.
– « … » La Fée Litchi est en Afrique ? Mais alors, qui est au Pavillon de l’Eau Cristalline avec Doudou ?
Song Shuhang eut une idée…