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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Avant de partir, Murakan avait écrit une lettre à Gilly et lui avait indiqué le chemin approximatif qu’il emprunterait pour son voyage.
Une série de « marques » qu’il laisserait tout au long du chemin, afin que d’autres puissent le retrouver.
Tous les quatre jours, le paon aux sept couleurs surveillait constamment ces traces. Le 20 novembre 1797, dans la ville de Santel, dans les montagnes de Krash, un combat entre un dragon et un monstre avait été rapporté.
Un des endroits où Murakan comptait laisser une trace.
« Monsieur, il y a quelque chose qui cloche. Immédiatement après avoir confirmé la marque dans les montagnes, nous avons reçu des rapports sur une bataille entre un dragon de feu et un monstre. Apparemment, le monstre était complètement noir et avait des ailes, comme un dragon…
– Le dragon de feu a donc combattu Murakan ?
– Peut-être.
– Pourquoi ? Juste parce qu’il y a eu une bataille juste après qu’il ait laissé la marque ?
– En plus de cela, le village de Santel est verrouillé. Même si nous envoyons nos agents, ils ne peuvent pas franchir les lignes de sécurité. Tout est en flammes, mais pas un seul communiqué de presse à ce sujet ! »
Cela paraissait vraiment suspect. Même si les montagnes de Krash étaient des lieux inexploités, une telle bataille aurait facilement fait la une des journaux.
Les agents purent glaner quelques informations auprès des villageois, mais l’enquête fut interrompue.
« Nous avons à peine obtenu des informations sur la description du monstre. Si nous avions eu ne serait-ce qu’une heure de retard, nous n’aurions pas eu les principaux témoins. Je pense vraiment qu’il s’agit de Murakan. »
La censure était entre les mains de la monarchie.
Et en plus, un dragon de feu. Les choses ne s’annonçaient pas très bien.
« Dragon de feu et censure. Milord, ce doit être l’œuvre des Zipfels.
– …Un dragon de feu avec les Zipfels, ça ne peut être que le dragon gardien de Kelliark, Kadun. »
Enya avait l’air malade et inquiète en parlant. Une ambiance sombre régnait dans la pièce.
« Jet.
– Oui, Mlle Quikantel ?
– Y a-t-il autre chose dans la description du dragon de feu ? Son apparence ou son style de combat.
– J’ai seulement entendu dire qu’il avait l’air plutôt grand comparé à ses homologues. »
Quikantel soupira.
« C’est Kadun. Jin, je crois qu’il est tombé dans une embuscade. Nous aurions dû y réfléchir plus longuement et ne pas l’envoyer seul. Depuis qu’il est arrivé au Vermont, Zipfel n’a pas cessé de le suivre. »
Quikantel avait l’air très mal à l’aise.
Même dans la fleur de l’âge, Murakan avait encore du mal à lutter contre Kadun. Maintenant qu’il était en état de faiblesse, il n’avait aucune chance contre lui.
Quikantel était la mieux placée pour le savoir. Dès qu’elle reçut la confirmation du dragon adverse, elle parut la plus anxieuse.
« Calmez-vous, Mlle Quikantel. Murakan n’est certainement pas mort. En tant qu’entrepreneur, je n’ai rien senti.
– Merde ! Si Kadun a abattu Murakan, il ne l’a pas tué. S’il le fait, le prochain contrat leur échappe. Soit il est en cage avec les ailes arrachées, soit il est drogué. Comme ils veulent le contrat de Solderet, ils l’utiliseront pour te retrouver. »
Jin se souvint de ce qu’Andrei avait dit auparavant.
– J’applaudis ton embuscade. Cependant, toi et ton dieu deviendront des ingrédients pour l’orbe du dieu démon, Jin Runcandel.
Les ingrédients les plus importants de l’orbe.
Jin pouvait voir à quel point le pouvoir de Solderet était important pour les Zipfels.
Andrei et Vyureta étaient morts ce jour-là, mais ils avaient pu constater que le dragon noir était actif.
Le jour où Jin était devenu un porte-drapeau provisoire et s’était envolé du Jardin des Épées sur Murakan. Lorsqu’il s’était envolé pour le Vermont pour Quikantel. Tuer le géant du cimetière. Les ruines de Kollon.
Même si ce n’était pas au sein de la Fédération Magique de Lutero, les agents des Zipfels pouvaient relayer ces informations et continuer à le traquer.
Comme l’a dit Mlle Quikantel, ils m’ont peut-être traqué dès le début.
Bien sûr, c’était parce que Murakan avait insisté pour se rendre seul chez Misha.
Mais les regrets n’arrangeaient pas la situation. Ils avaient besoin de décisions décisives et d’actions rapides.
« Mais monsieur, il y a un autre indice inhabituel.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Le royaume de Vankella n’est-il pas un État neutre ? Nous avons conclu que la censure était du côté des Zipfels, mais que le verrouillage avait été effectué par les paladins de Vankella. »
Comme Santel appartenait au royaume de Shol, ce n’était pas une terre de Vankella.
« La bataille s’est donc déroulée entre Kadun et Murakan, la censure a été effectuée par les Zipfels, et le verrouillage par les Vankellas ?
– C’est exact. En fait, le royaume de Shol ne fait rien. »
Un résultat tout à fait inhabituel.
Le saint royaume de Vankella avait en effet envoyé ses paladins et ses guérisseurs pour protéger les citoyens des tirs croisés ; ils n’avaient jamais verrouillé une zone entière.
C’était la responsabilité du royaume de Shol. S’il n’avait pas les ressources nécessaires, c’était Zipfel qui devait superviser toute la zone.
Jin supposait que ce serait Zipfel en premier lieu.
« De plus, lorsque les agents et les autres journalistes se sont rassemblés pour entrer, ils ont eu droit à des représailles sévères de la part des paladins. C’est un peu comme si on les traitait comme des intrus.
– Ce que tu dis, c’est que le saint royaume est du côté des Zipfels ? »
Historiquement, Vankella n’avait jamais pris parti. Même dans sa vie antérieure, Jin avait toujours vu Vankella rester neutre.
« Bien que nous n’en soyons pas sûrs, nous avons fait cette supposition. »
Silence.
Ils ne pouvaient rien obtenir d’autre sans entrer eux-mêmes dans Santel. Gilly posa sa main sur l’épaule de Jin.
« Jeune maître, il n’est pas du genre à se laisser abattre si facilement. Je pense que vous devriez y aller avant de vous inquiéter. Ce n’est peut-être qu’un monstre aux ailes noires. »
Malgré ces mots, sa main tremblait. Elle réprima ses émotions autant que possible pour soulager Jin.
Au-delà d’un simple partenaire, Murakan était sa famille. S’il arrivait quoi que ce soit, il souhaitait que ce soit sur lui plutôt que sur Murakan.
« Sir Kashimir, avons-nous un lien avec Vankella ?
– Bran et moi avons quelques prêtres que nous connaissons personnellement.
– Veuillez enquêter sur la situation de ce côté, concernant leur intervention à Santel.
– Compris. »
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Jin, Quikantel et Kuzan.
Ils s’étaient rendus à Santel. Comme il n’y avait pas de porte de transfert directement là-bas, ils durent chevaucher Shurry pendant une journée entière depuis le cœur du royaume de Shol.
Lorsqu’ils arrivèrent, l’endroit semblait vraiment dévasté.
Le feu continuait de faire rage.
« …Ce sont bien les flammes de Kadun. Il n’y a qu’un seul dragon qui puisse manier des flammes aussi intenses. »
Quikantel fixa la falaise et serra les dents. Dans le village, on pouvait voir des magiciens et des paladins tenter de dompter les flammes.
Et tous les villageois rassemblés d’un côté.
Un spectacle étrange.
Vankella donnait toujours la priorité à la vie des gens lorsqu’il intervenait sur une catastrophe naturelle. Comme l’incendie continuait de faire rage, l’envoi des villageois était la bonne décision.
Cependant, de nombreux paladins en armure scellaient l’entrée du village.
Il n’y avait pas grand-chose d’autre à dire à ce sujet.
Ils étaient là parce qu’il y avait quelque chose à cacher. Une information qui ne devait jamais être divulguée, et il y avait trop de témoins possibles.
« Kadun semble déjà parti, sinon les magiciens et les paladins ne seraient pas en train d’éteindre sa merde. Rapprochons-nous un peu. »
Le village de Santel se trouvait sur un terrain plat au milieu des montagnes. S’approcher de la zone n’était pas si facile, mais heureusement, quelques reporters continuaient à harceler et à distraire les paladins.
Ils descendirent la falaise et s’approchèrent du village, à deux doigts d’y entrer.
Ils arrivèrent à la porte ouest. Personne n’y était posté, car elle était beaucoup plus éloignée que la porte principale.
« Reculez.
– Enlevez votre capuchon et identifiez-vous. Encore deux pas et nous attaquerons. »
Par coïncidence, deux paladins les virent alors qu’ils patrouillaient. En fait, il semblait qu’ils en avaient déjà attaqué quelques-uns, à en juger par le sang sur le sol.
Le symbole de la balance dessiné sur l’armure indiquait leur affiliation. Il s’agissait des célèbres troupes du royaume sacré, les ‘Protecteurs de la Doctrine’ de la Division du Jugement.
Ce n’était pas vraiment le genre à verrouiller un village isolé comme celui-ci.
‘Ils ont donc envoyé ces hommes. On dirait que le saint royaume et les Zipfels sont sur leurs gardes’.
Cependant, Jin avait la vie d’un membre de sa famille en jeu.
Il ne voulait pas aggraver la situation au cours de cette mission. Ce n’était pas le moment de recourir à des stratégies complexes comme la corruption ou l’usurpation d’identité.
Kuzan.
Shing !
Jin fit un signe du regard, et Kuzan dégaina sa dague. Il l’avait déjà trempée dans un poison paralysant.
« C’est un… »
Un intrus !
Le paladin ne put terminer son alerte. Kuzan et Quikantel les mirent à terre en une fraction de seconde.
Kuzan s’attaqua immédiatement aux cordes vocales, et Quikantel ouvrit le casque et injecta le poison de force.
Les paladins s’étaient immédiatement figés et étaient tombés au sol. Quikantel les déposa sur le chemin, et Jin coupa la serrure de la porte.
Il faudrait attendre dix minutes avant qu’ils ne se rendent compte qu’une brèche avait été ouverte.
Mais c’était suffisant. S’ils pouvaient obtenir plus d’informations sur le monstre noir, découvrir s’il y avait de l’énergie spirituelle et savoir qui avait gagné la bataille, ils pourraient se retirer avant d’être remarqués.
Creeeaaak.
Mais dès que la porte s’ouvrit, ils virent deux nouveaux paladins. Bien sûr, il était temps de changer d’équipe.
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