« Commerce d’esclaves, hehe… » Leylin ricana. Alors que les affaires du Marquis Louis se concentraient sur le commerce des esclaves, Leylin ne croirait pas que l’archipel de la Baltique n’était pas impliqué dans le commerce du sucre et autres. Tout au plus, il s’agissait d’activités secondaires.

Il savait très bien que s’il réussissait à former une chaîne d’approvisionnement avec cela, ses profits seraient énormes ! Cela susciterait beaucoup d’envie et de haine, ce qui provoquerait un conflit avec le marquis Louis.

Cependant, même s’il ne se lançait pas dans ces deux affaires très rentables, l’île de Faulen n’allait pas être ignorée de toute façon. A quoi bon essayer de s’entendre avec eux ?

Alors qu’il parlait à Jacob, un groupe d’esclaves fut transporté sur la plage par ses soldats, accompagnés de chariots de nourriture et autres.

« Jacob, allons jeter un coup d’œil. » Leylin amena Jacob à l’avant du groupe.

« Jeune maître ! » Les soldats s’inclinèrent, et les esclaves baissèrent la tête, regardant leur futur maître avec des yeux humbles.

« Sont-ils… les natifs des îles de la mer extérieure ? » Leylin savait que la plupart des esclaves échangés dans les mers extérieures étaient des natifs. En fait, les esclaves de meilleure qualité étaient choisis et renvoyés sur le continent. Transporter des esclaves du continent vers les mers extérieures était coûteux, et les marchands d’esclaves seraient satisfaits s’ils ne faisaient pas de perte avec une telle chose.

Les indigènes ici étaient très petits, arrivant aux épaules de Leylin. La plupart d’entre eux n’avaient pas de vêtements, révélant leurs membres fins et leur peau bronzée. Cela rappelait à Leylin les chimpanzés.

« Jeune maître, il y a un total de vingt esclaves. Avec trois d’entre eux qui sont charpentiers et deux autres tailleurs de pierre, cela fait un total de 321 pièces d’or… » En réalité, le prix de ces maçons et charpentiers représentait probablement plus de la moitié du prix total.

« Mm…» Leylin acquiesça. Même cette petite somme lui avait fait dépenser une partie de ses récents profits. Compter sur les esclaves pour construire l’entreprise à laquelle il pensait était une chimère, Leylin n’y mettrait pas tous ses espoirs.

« Votre mission est de construire un camp pour moi ici. Bien sûr, des clôtures sont également nécessaires. » Leylin ne comprenait naturellement pas la langue des indigènes, mais ce n’était pas un problème pour les sorciers. Comprendre les langues pouvait résoudre ce problème. Bien que ces sorts de bas rang ne puissent pas analyser les langues des démons, des célestes, et toutes sortes de langues divines de haut rang, ils seraient plus que suffisants pour ces indigènes.

Après avoir entendu les mots de Leylin, le groupe d’esclaves commença à s’agiter.

“Silence !” Leylin fit un geste du doigt et un rayon de lumière jaillit.

Comme si quelque chose d’énorme s’était produit, de nombreux indigènes s’accroupirent ou s’agenouillèrent après le passage de la violente traînée de foudre.

« Comme vous pouvez le voir, je suis un sorcier qui possède une force immense. Ces soldats entièrement équipés continueront à vous surveiller, alors ne pensez même pas à vous échapper ou vous serez tous pendus. D’un autre côté, si vous travaillez dur et terminez votre tâche à temps, je vous donnerai une récompense et vous libérerai même de l’esclavage. » Les mains de Leylin brillaient d’étincelles, le faisant ressembler à un dieu aux yeux des esclaves.

En réalité, les sorciers avaient toujours été rares dans le Monde des Dieux ; il n’y en avait probablement pas beaucoup qui servaient même sous les ordres du Marquis Louis. Cette force anormale était le meilleur moyen de terroriser ces indigènes, de leur faire croire qu’il était un esprit des éléments ou de le vénérer comme un dieu.

A ce moment-là, il y eut une agitation parmi les esclaves. L’un d’entre eux, qui semblait plutôt âgé, rampa jusqu’aux pieds de Leylin, embrassant le sol. « Être puissant qui saisit la puissance de la foudre, Nunooker est prêt à écouter vos enseignements et à obéir à vos ordres ! »

« Très bien ! Nunooker, tu dirigeras ces esclaves à partir de maintenant. » Ils avaient déjà été domptés par les fouets de cuir du marchand, aussi Leylin pouvait-il comprendre cette situation. Quoi qu’il en soit, les premiers à lui abandonner leur loyauté seraient récompensés.

Nunooker était ravi et il se prosterna encore et encore, « Estimé maître, Nunooker va certainement bien gérer vos biens. »

« Mm… Dites-leur que ceux qui sont diligents auront suffisamment de pain noir et de soupe de poisson. » Après s’être occupé de ces questions, Leylin se retira dans sa propre chambre. Il n’avait plus qu’à donner une idée générale aux esclaves, ils feraient le reste. Le suivi sera laissé à Jacob.

La première chose que les esclaves frénétiques construisirent fut quelques maisons simples et rudimentaires. Ce seraient leurs résidences temporaires pendant qu’ils construiraient selon les plans créés par Leylin, faisant bon usage de chaque centimètre carré de terre ici.

La nuit tomba. Après s’être gavés de pain noir, de viande de poisson et de soupe d’algues, les esclaves s’endormirent profondément. À leurs yeux, quelqu’un comme Leylin, qui possédait une force extraordinaire tout en étant assez bienveillant pour les laisser bien manger, était un bon maître difficile à trouver.

Quelques soldats patrouillaient à côté des logements des esclaves, échangeant de temps en temps. Même s’il était peu probable que les esclaves s’échappent, Jacob avait tout de même pris ses dispositions.

Dans la nuit profonde et silencieuse, les soldats s’étaient regroupés autour d’un feu de camp. Ils avaient l’air apathique, les paupières sur le point de se fermer à tout moment. Aucun d’entre eux ne remarqua que leur jeune maître était parti.

Le corps de Leylin s’éleva dans les airs, volant à une vitesse de 60 pieds par seconde. Il quitta rapidement les environs du camp.

« Je peux enfin voler, mais c’est si lent ! » Ayant saisi des sorts de rang 3, Leylin avait maintenant la capacité de voler à nouveau, mais la vitesse n’était pas suffisante pour le satisfaire.

En réalité, les sorciers capables de voler possédaient non seulement la capacité de quitter rapidement le champ de bataille dans des situations désastreuses, mais aussi de se transformer en dieux de la mort dans les cieux. Comme la plupart des troupes n’avaient pas la capacité de repousser les attaques aériennes, les sorciers pouvaient planer dans les airs et lancer des sorts d’en haut comme dans un cauchemar !

Sous la lumière blanche de la lune, la surface de la mer était claire et brillante, avec une aura froide. Les profondeurs de la mer étaient pleines de dangers, et de nombreux monstres marins commençaient à chercher de la nourriture dans la nuit.

Un bateau pirate noir était immobile, ancré à la surface de la mer. Une épéiste portant une épée longue noire se tenait sur le pont, vêtue d’une armure moulante, comme si elle attendait quelque chose.

Une ombre sombre apparut lentement à l’horizon, puis se transforma en une silhouette humaine.

« Cousine Isabel, Robin des Bois ! » Leylin atterrit sur le pont et les salua.

« Petit, pourquoi tu n’arrives que maintenant ! » Isabel gémit, bien qu’il n’y ait aucune trace de mécontentement dans son expression.

« Jeune maître ! » Comparé à elle, Robin des Bois était plus respectueux. Après tout, un sorcier capable de voler avait un immense pouvoir de destruction lorsqu’il se trouvait au-dessus de la mer. Robin des Bois le savait très bien.

La plupart du temps, de tels sorciers pouvaient envoyer leurs adversaires en enfer avant même que les navires ne s’alignent les uns sur les autres pour la bataille.

« Appelez tous les marins sur le pont ! » ordonna Leylin. De nombreux marins se rassemblèrent après avoir été dérangés. Parmi eux se trouvaient des gardes originaires de la Famille Faulen, bien que la plupart d’entre eux soient des Tigres Noirs.

Cependant, à présent, tout ce qui restait dans leurs yeux était la peur, et leur nombre semblait avoir diminué. Leylin balaya la zone du regard, et Isabel baissa la tête, les joues en feu. Robin des Bois se détacha, « Jeune maître, afin d’apprivoiser les pirates, nous n’avions pas d’autre choix que de tuer quelques personnes pour créer un précédent…»

« Ce n’est probablement pas tout…» Leylin jeta un coup d’œil à Isabel mais n’alla pas plus loin. Tout ce dont il avait besoin, c’était que ces pirates soient obéissants de toute façon.

Les yeux de Leylin balayèrent la foule. Il annonça alors : «Je vous ai réunis parce que je prévois d’établir une flotte de raid privée ! »

Il semblait que ces gens avaient déjà des soupçons. Ils acceptèrent la vérité calmement, et les yeux de Robin des Bois et de quelques autres rougirent même de désir.

Peu d’hommes vraiment bons avaient accompagné le baron Jonas sur l’île stérile pendant qu’il développait le territoire. Ses compagnons avaient probablement fait toutes sortes de choses pendant leur temps libre, y compris jouer à la piraterie. Ils avaient peut-être même reçu l’approbation tacite et le soutien du baron…

Leylin fit des plans pour que la famille de ceux qui avaient été gardés s’installe dans son camp. Cela lui permettrait de s’occuper d’eux et de contrôler la propagation de la nouvelle. Bien qu’il soit impossible de cacher cela longtemps au baron, les choses seraient déjà faites et il ne pourrait pas faire grand-chose pour interférer.

Quant aux esclaves pirates, la loyauté, la justice et les choses de ce genre n’étaient pas comparables à l’argent pour eux. Tant que Leylin remportait victoire après victoire et qu’il les aidait à s’enrichir, ils s’en ficheraient même si leur chef était un démon !

Bien sûr, ses subordonnés n’étaient plus qu’une foule ordinaire, et Leylin avait urgemment besoin d’une victoire pour les stimuler.

« En plus de cela, je dois maintenir ma réputation, et je vais devoir déguiser ce navire Tigre Noir. Au minimum, j’aurai besoin d’un remodelage… » Leylin frappa le pont sous ses pieds.

« Ne m’appelez plus jeune maître à l’avenir. Appelez-moi Capitaine ou Sire, c’est compris ? » ordonna-t-il. Bien qu’il semble terrible pour un noble de participer lui-même à la piraterie, ce n’était pas nouveau. Cependant, il avait besoin de maintenir sa réputation. Il ne pouvait pas faire de telles choses ouvertement.

Si Leylin était tué lors d’un raid, le baron ne pourrait pas se venger ouvertement, et tout au plus, faire quelque chose en privé.

« Oui, Capitaine ! » Robin des Bois réagit rapidement.

« Bien ! Levez l’ancre ! Mettez les voiles ! Pillons tout ! »