Song Shuhang poursuivit son explication d’un ton encore plus doux. « Mon projet initial était de tourner une petite vidéo, il n’y avait pas vraiment besoin d’un scénario. Nous aurions pu faire une simple folie, voilà tout… Mais quand mon amie a évoqué un film, je me suis dit : pourquoi pas ? Ensuite, elle m’a proposé son aide pour trouver quelqu’un capable d’écrire le scénario. Elle m’a garanti qu’elle trouverait un auteur qui écrit des histoires vraiment intéressantes. Alors, j’ai accepté. »
En entendant tout cela, Gao Moumou se toucha le visage. Il ne faisait pas erreur, sa bouche se crispait sur un rictus de démence.
– « Puis, il y a quelques jours, j’ai dû me rendre dans un endroit très éloigné pour des raisons personnelles. J’ai donc totalement abandonné à cette amie de confiance la tâche de trouver cet auteur. Je ne m’en suis plus préoccupé. »
– « … » Son interlocuteur sentit que même son nez se tordait.
– « Ahaha ! À en juger par ta tête, tu as déjà deviné, non ? Oui, c’est bien ça. Le nom de mon amie est Yu Jiaojiao et, d’un certain point de vue, elle est très charmante. » Song Shuhang leva le pouce. La mère de Yu Jiaojiao était une belle femme, et quand sa fille serait au Cinquième Rang, elle deviendrait capable de prendre forme humaine. Elle ne serait certainement pas inférieure à sa mère. En la regardant du point de vue du futur, elle était réellement une charmante créature !
Gao Moumou sentit qu’il avait mal au ventre. « Et donc, l’auteur super malchanceux que Yu Jiaojiao a kidnappé et enfermé dans cette petite pièce noire, qu’elle force à taper entre 20.000 et 30.000 mots chaque jour, et qu’elle affamera s’il n’y parvient pas… Il s’appelle Gao Moumou !? »
– « C’est tout à fait exact. Tu n’es pas un auteur de romans du dimanche ! Quelle perspicacité ! » tenta-t-il de le flatter.
Malheureusement, cela ne fonctionna pas vraiment. Son interlocuteur se massa la poitrine dans l’espoir de calmer son cœur qui déraillait. « En d’autres termes, la raison pour laquelle j’ai été enfermé ici et privé de sommeil parce que je devais écrire des chapitres, c’est parce que tu as décidé sur un coup de tête de tourner un film ? »
– « Ouais. C’est exactement ça. »
– « Shuhang ! »
– « Oui ? … Moumou ! Nous sommes parvenus à un accord, n’est-ce pas ? C’était une simple coïncidence. C’est probablement le dieu du destin qui nous joue des tours. Je t’ai tout expliqué en détail, sans rien cacher. Bref, tu n’as pas le droit de te mettre en colère, d’accord ? »
– « Ne t’inquiète pas, Shuhang ! Le bateau qui représente notre amitié peut résister à de grandes tempêtes et ne se retournera pas après une simple querelle ! Mais maintenant, viens ici ! »
– « Pourquoi ? »
– « Viens ici, je te promets que je ne te frapperai pas trop ! » Il serra les poings. Il n’avait qu’une seule idée en tête : faire goûter à son colocataire la brutale poigne de fer de l’amitié ! Et il veillerait à la lui faire bien sentir !
– « N’y pense même pas. À ton niveau, tu n’es pas un adversaire digne de ma personne. »
– « Tu te la pètes parce que tu as un peu grandi ? Ramène-toi, laisse-moi te donner un aperçu de la force de notre amitié, elle est en acier ! »
– « Ah ! Je n’ai pas seulement grandi ! » sourit-il. Puis il souleva son haut et révéla son corps sculpté. Chaque muscle était bien distinct. Même s’ils n’étaient pas aussi gros que ceux des bodybuilders, ils étaient visiblement puissants. S’il devait faire le moindre effort, tous bougeaient en conséquence, déployant leur force incroyable.
– « Putain. » Gao Moumou ouvrit de grands yeux. Que se passait-il ? Avant le début des vacances d’été, Song Shuhang avait encore eu un ventre lisse et plat. Là, trois mois plus tard, tous les muscles de son corps étaient bien visibles, cause de jalousie ! Même en prenant des stéroïdes, il n’aurait pas dû pouvoir les développer autant !
– « Héhéhé ! » Le Vrai Maître posa comme un athlète et dit : « Alors ? Comme tu peux le voir, je suis en pleine forme. Toi ? Tu es incapable de me battre. »
Gao Moumou grinça des dents. « Peuh ! Ce n’est pas grave. Tu n’as pas le droit de riposter. Laisse-moi te cogner un peu pour apaiser ma colère. »
– « Même pas dans tes rêves ! Je ne suis pas masochiste. »
– « Dans ce cas, je vais devoir prendre les devants. Je vais creuser un trou dans le mur avec ta silhouette. À l’assaut ! » Il posa sa main sur le bureau et se redressa. Il sauta très haut et lança un coup de pied en ciseaux contre son ami. Il fallait se rappeler que Gao Moumou s’était entraîné auparavant !
Mais en plein vol, une de ses jambes heurta le bord du bureau… Après tout, comme la chaise avec laquelle il formait un ensemble, il était très grand !
Il perdit l’équilibre et se vautra sur le sol dans un bruit sourd.
– « … » Song Shuhang resta silencieux. Ça doit faire mal. Il s’accroupit à côté de son colocataire. « Est-ce que ça va ? »
– « Est-ce que tu as vraiment besoin de demander ? » Il leva la tête tout en se couvrant le nez et dit amèrement, les larmes aux yeux : « Au début, je pensais juste appeler mon meilleur ami pour avoir de la compagnie dans cette petite pièce noire. Mais tu es le putain de cerveau qui m’a fait atterrir ici ! Notre amitié est terminée ! »
Il sourit : « Tu veux mettre fin à notre amitié comme ça ? Ne viens-tu pas de dire que le petit bateau représentant notre amitié pourrait résister à de grosses tempêtes, etc. ? »
– « Est-ce que ça peut vraiment continuer si l’eau s’infiltre ? Il finira par couler de toute façon ! »
– « Très bien. Dans ce cas, laissons-le couler, » déclara-t-il en tendant la main, puis en soulevant Gao Moumou.
Ce dernier eut l’impression qu’une grue, contre laquelle il n’avait aucun moyen de lutter, l’avait agrippé. La différence de force entre eux était tout simplement trop grande, au point d’être comparable à celle entre un nourrisson et un adulte !
Il serra les dents. « Bon sang. Shuhang, qu’as-tu mangé dernièrement pour être devenu si fort ? »
– « J’ai vécu beaucoup de choses ces derniers temps. C’est une longue histoire. »
– « Une ouverture ! Mange ça ! » Pendant qu’il parlait, Gao Moumou l’attaqua soudainement d’un coup de pied sous un angle aigu, essayant de lui frapper le mollet. Il avait pratiqué les arts martiaux dans son enfance. Même s’il négligeait sa pratique depuis plusieurs années, il se souvenait encore des bases.
Paf !
L’instant d’après, ses yeux faillirent tomber de leurs orbites. Il avait l’impression d’avoir heurté un pilier en fer. Sa jambe avait rebondi et lui faisait ressentir une douleur extrême.
– « Maudit Shuhang, est-ce que tu as caché une plaque de métal sous ton pantalon ?! Notre amitié est vraiment terminée maintenant ! » Il fit l’effort de se plaindre à voix basse et d’endurer en silence pour éviter de réveiller Yayi.
– « … » Shuhang releva doucement son pantalon et révéla les muscles bien formés de son mollet. Ensuite, il dit avec suffisance : « Comme tu peux le voir, je n’ai pas de plaque de métal là-dessous. Il n’y a que du muscle ! »
– « Bâtard ! As-tu pratiqué la technique de protection de la cloche dorée ou quelque chose comme ça ?! » Il se frotta la jambe. Le coup de pied qu’il venait de lancer n’avait pas été sérieux, il s’était plutôt agi d’une plaisanterie. Par conséquent, il n’y avait pas mis trop d’élan. Cependant, la douleur était très dure à supporter !
Le Vrai Maître cligna des yeux. « Bref… Tu veux toujours me donner des coups de pied pour évacuer ta colère ? J’ai l’impression que je n’ai pas vraiment besoin d’esquiver. »
Il était du genre à tendre l’autre joue… Ou l’autre jambe.
– « C’est ça, fous-toi de moi ! » Gao Moumou lui lança un regard dédaigneux. Ensuite, il rampa jusqu’à sa chaise et y réfléchit un instant, souriant légèrement. Parfois, la vie réservait des coïncidences aussi incroyables. En enchaînant plusieurs accidents, on arrivait à des situations insoupçonnées.
Song Shuhang s’assit devant son ami et répéta : « Je suis désolé pour ce qui s’est passé. C’était vraiment un accident. Je ne m’attendais absolument pas à ce que Yu Jiaojiao t’enlève. Je t’ai demandé si tu écrivais, et tu m’as répondu que non. Je ne suis pas le seul à être en tort. »
Il le fixait toujours avec agacement. Le fait qu’il écrivait était son petit secret. Il refusait de le révéler à ses proches sans y réfléchir à deux fois !
– « Bon, je demanderai à Yu Jiaojiao de te laisser sortir un peu. Ensuite, tu pourras profiter de la villa pendant quelques jours. »
Assise sur son épaule, elle leva les pattes en signe de protestation. Si Gao Moumou s’en allait faire autre chose, elle ne pourrait plus lire 20.000 à 30.000 mots par jour !
Le binoclard roula des yeux. Si son colocataire avait affirmé vouloir le garder enfermé dans cette chambre, ils seraient vraiment devenus des ennemis mortels !
– « Bref. Est-ce qu’écrire le scénario du film t’intéresse ? » S’il refusait, ils chercheraient quelqu’un d’autre.
– « Pourquoi pas ? Autant gagner de l’argent pour payer les vacances que je compte passer avec Yayi, » dit-il avec amertume. Yu Jiaojiao avait déjà conclu un accord avec lui sur le paiement qu’il recevrait pour son travail, et la somme d’argent était assez élevée. « Cependant, j’ai aussi une condition. »
– « Une condition ? Je t’écoute. »
– « Je veux moi aussi jouer un rôle dans le film. »
– « Pas de problème. Tubo et Yangde peuvent également être intégrés au casting. » Plus il y avait de fous, plus ils riraient ! Cependant, il devrait demander aux Aînés de se retenir dans les zones où ces trois-là se tiendraient pour ne pas les effrayer.
– « Alors c’est réglé. Quel cadre voulez-vous donner à votre histoire ? Je ferai de mon mieux pour te proposer quelque chose d’intéressant. »
– « Que diriez-vous d’un mélange de science-fiction et de xianxia dans un décor futuriste ? »
– « … » La science-fiction ? Même un profane comme Gao Moumou savait qu’un film de ce genre s’accompagnait d’images générées par ordinateur. Son ami envisagerait-il de tourner un petit film de science-fiction avec son budget à 50 centimes ? Et du xianxia, en plus ! Ce qui nécessitait également de nombreux effets spéciaux…
– « Un problème ? »
Gao Moumou serra les dents. « C’est bon. N’est-ce pas juste de la science-fiction saupoudrée de xianxia ? … Je vais le faire. »
– « Super mon vieux. N’oublie pas, le personnage principal doit être très beau et immortel. » Après tout, c’était l’Aîné Blanc qui allait avoir le meilleur rôle !
– « Bien sûr, pas de problème. » Il sourit méchamment. Tu verras, je vais le torturer, ton personnage principal !
Il voulait participer pour devenir l’éternel rival du héros, le méchant qui le ferait souffrir encore et encore ! C’était sa façon de se venger.
L’homme à lunettes croyait fermement que son colocataire serait le personnage principal du film.
❄️❄️❄️
Pendant ce temps.
Un jeune à l’air sympathique se tenait au sommet d’un grand immeuble, profitant du vent du soir soufflant sur son visage. Il avait les cheveux noirs et courts et il avait l’air plein d’énergie.
Si Song Shuhang le voyait, il serait sûrement surpris. Il lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Et pas seulement physiquement. Même l’aura qu’il dégageait et sa façon d’être étaient les mêmes !
Non, ce n’était pas l’Esprit Fantôme.
– « J’ai enfin réussi à semer le Maître Praticien. Il est vraiment difficile à gérer… Il a discrètement placé plusieurs types différents de poudres médicinales sur ma peau pour me pister. N’importe qui d’autre se serait fait avoir. Malheureusement pour lui, c’est à moi qu’il s’est frotté ! … Où dois-je aller maintenant ? La Terre est tout simplement trop dangereuse. Il vaut peut-être mieux que j’aille dans l’espace trouver une cachette. »
Ah ! Je devrais d’abord jeter un œil à mes “ennemis”. Après y avoir réfléchi, il sortit un étrange téléphone portable et fit glisser son doigt sur l’écran.
Dans le Groupe des Neuf Provinces #1.
Sept du Clan Su : « Frère Maître Praticien, où êtes-vous ? J’arrive avec un babouin… Ce soir, nous mangerons de la cervelle ! »
Triple Impétueux au Sabre Fou : « … Justement ! Cher ami Sept, manger le cerveau d’un singe, c’est mal ! Ce sont des animaux que nous devons préserver ! »
Sept du Clan Su : « Peuh ! Ce singe a intérêt à bien se tenir. Qu’il me laisse lui couper la tête ! Inutile de m’abreuver de tous ces discours inutiles. »
Triple Impétueux au Sabre Fou : « … »
Environ une minute plus tard, le Maître Praticien réussit à taper son message.
Maître Praticien : « Je vous envoie mes coordonnées. Au fait, Amulette de Cuivre s’est échappé. »
Sept du Clan Su : « Il a fait vite. »
Maître du Palais au Talisman des Sept Vies : « Tant d’entre nous voulaient avoir une conversation à cœur ouvert avec lui. Il a dû décider de s’enfuir aussi vite que possible. Cher Daoïste Maître Praticien, n’avez-vous pas laissé quelque chose sur son corps pour le suivre à la trace ? »
Maître Praticien : « Bien sûr, et pas qu’une fois. Mais il s’est débarrassé de toutes mes poudres. »
Jeune Maître Tueur de Phénix : « Quand s’est-il enfui ? Depuis combien de temps ? »
Maître Praticien : « Il y a quatre heures, et il s’est débarrassé de la dernière poudre médicinale il y a une heure. Il a été vu pour la dernière fois sur la côte. »
Jeune Maître Tueur de Phénix : « Depuis, il a déjà dû fuir vers un pays étranger. »
Hallebarde Fendant le Soleil Guo Da : [Photo d’un chiot mignon]
Hallebarde Fendant le Soleil Guo Da : [Photo de la tête d’un chien frottée furieusement]
Hallebarde Fendant le Soleil Guo Da : « Le connaissant, il va être très difficile de le retrouver maintenant qu’il s’est échappé. Une fois qu’il aura changé d’apparence et se sera mêlé à la foule des mortels, il sera presque impossible de le retrouver. »
Des expressions attristées apparurent sur les visages de plusieurs Daoïstes qui avaient espéré avoir une conversation à cœur ouvert avec lui.
Maître Praticien : « Cependant, il devrait être temps. Un remède spécial que j’ai injecté dans son corps va s’activer. Il l’affaiblira grandement pour une courte période de temps. Peut-être que nous pourrons en profiter pour l’attraper. »
“Song Shuhang” ricana. Il avait utilisé la zone côtière pour les induire en erreur. Peuh ! M’attraper ? Dans vos rêves ! Même si je suis affaibli, ma technique de déguisement n’en sera pas entravée ! En ce moment même, je ne suis que le jeune ami Song Shuhang. Personne ne peut voir au travers de mon déguisement !
Oui, ce “Song Shuhang” était en réalité Amulette de Cuivre !
Cultivateur Solitaire Rivière du Nord : « Je vous garantis qu’Amulette de Cuivre ne pourra pas s’enfuir ! Y a-t-il un autre Daoïste dans l’espace à part moi ? Je vais donner à chacun plusieurs coordonnées. Je pense que ce Voyant Louche envisage de se cacher dans l’espace. Comparé à la Terre, il s’agit d’une zone plus vaste, plus sûre. Ces différentes coordonnées sont une liste d’endroits où il pourrait se trouver. »
Jeune Maître Tueur de Phénix : « Cher Rivière du Nord, en envoyant ce message, vous prévenez notre camarade Daoïste Amulette de Cuivre. »
Cultivateur Solitaire Rivière du Nord : « Ça n’a pas d’importance. Au contraire, je veux qu’il le sache. Je suis presque sûr qu’il se dirige vers l’espace en ce moment même. S’il vient, j’aurai 50 % de chances de l’attraper. À ce moment-là… Ah ! 😈 »
C’était encore mieux si sa cible savait ce qui l’attendait là-haut. peut-être déciderait-il de rester sur Terre. L’espace était tout simplement trop vaste, il était presque impossible de le retrouver s’il s’y cachait. Par contre, il était toujours possible de tomber sur lui s’il restait sur la planète.
Et si le Voyant Louche décidait quand même d’aller dans l’espace, le message de Rivière du Nord lui ferait peur, le rendant craintif et inquiet !
Alors, plusieurs Daoïstes se manifestèrent et exprimèrent leur intention de faire le déplacement vers les coordonnées fournies.
Rivière du Nord leur envoya des messages privés.
❄️❄️❄️
Au sommet du grand bâtiment, dans la région de Jiangnan, le rictus de “Song Shuhang” se crispa.
Il n’aurait pas pu en attendre moins de son vieil ennemi, le Cultivateur Solitaire Rivière du Nord ! Après tout, c’était lui qui le comprenait le mieux, son éternel rival. Il avait parfaitement cerné ses intentions, ainsi que son projet de fuir vers l’espace. Rivière du Nord était comme un insecte caché dans son estomac !
Le Maître Immortel à l’Amulette de Cuivre soupira et toucha sa carapace de tortue, se préparant à effectuer une autre divination sur lui-même, par rapport à ce plan. Si le résultat était encourageant, il n’irait pas dans l’espace et se planquerait quelque part sur Terre. Dans le cas contraire, il partirait volontiers vers l’infini et au-delà.
… C’était ainsi. Après tout, il était le pire des voyants louches ! Ce fait rendait sa situation encore plus tragique.
Les pièces de cuivre tombèrent de la carapace de tortue. Il les regarda et compta sur ses doigts.
D’après sa divination, il aurait beaucoup de chance !
C’était donc une très mauvaise nouvelle. Son périple dans l’espace serait constellé de malheurs.
Peut-être que Rivière du Nord lui avait réellement préparé cet encerclement. Attendait-il qu’il tombât dans sa toile ?
– « Bon. Le monde est si vaste, m’est-il vraiment possible de ne pas trouver d’endroit où me cacher ? Dans le pire des cas, je peux à nouveau changer d’apparence et me dissimuler parmi les humains. La population mondiale dépasse les 8 milliards d’individus. Comment pourront-ils me retrouver ? » Il ricana. Si nécessaire, il pouvait même se déguiser en petit animal !
Il n’oublierait pas le comportement du Cultivateur Solitaire. Il lui donnerait une bonne leçon lors de leur duel au sommet de la Cité Interdite !
Après y avoir réfléchi, il rangea sa carapace de tortue et s’élança, sautant de bâtiment en bâtiment.
Fiou !
Mais alors, la lueur d’une épée fonça dans sa direction depuis un endroit lointain.
Une jeune Fée vêtue d’une jupe rouge se tenait dessus. L’air sérieuse, ses yeux étaient fermés. Elle semblait tâcher de ressentir quelque chose.
Elle remarqua bien vite le Maître Immortel à l’Amulette de Cuivre, alors déguisé en Song Shuhang.
– « Enfin, jeune ami Shuhang ! » Elle sourit et atterrit devant lui.
Le Maître Immortel avait un goût amer dans la bouche. Ce qu’on redoutait le plus arrivait bien souvent. Il cherchait à échapper aux membres du Groupe des Neuf Provinces #1, et voilà qu’il en rencontrait un par hasard.
Il s’agissait de la Fée Luciole. Elle pratiquait une technique de cultivation liée à l’attraction et à la répulsion. Ayant bon caractère, elle était généralement ouverte à la discussion. Mais parfois, elle dépensait beaucoup d’énergie sur des questions absolument insignifiantes. Chaque fois que cela se produisait, elle s’entêtait, bornée.
Le Maître Immortel à l’Amulette de Cuivre esquissa un sourire. Imitant la voix de Song Shuhang, il dit : « Chère Fée, bonsoir. »
– « Jeune ami Shuhang, vous êtes enfin là. Allons droit au but. » Elle tendit la main, dénouant quelque chose qui pendait autour de sa taille.
Un mouchoir en soie, accroché là en guise de décoration.
Puis, sous le regard confus de son interlocuteur, elle le lui attacha autour de la taille. Il n’avait absolument aucune idée de ce qu’elle faisait !
– « Avez-vous des pilules de jeûne avec vous ? » demanda-t-elle à voix basse.
Singeant le Vrai Maître; il hocha timidement la tête. « Oui, quelques-unes. »
– « Parfait. Laissez-moi vous expliquer. Ce mouchoir en soie fait partie de mes vêtements magiques et peut vous protéger comme une combinaison spatiale. Vous serez protégé du vide de l’espace. »
Une combinaison spatiale ? Protégé du vide de l’espace ? Que se passe-t-il au juste ? Pourquoi ai-je un si mauvais pressentiment ?!
Trop occupé à fuir le Maître Praticien, il n’avait pas vu le message dans le salon de discussion dans lequel la Fée Luciole affirmait vouloir renvoyer Song Shuhang dans l’espace. Il n’avait découvert que le jeune homme n’était de retour que grâce aux échanges qui avaient suivi.
Bref, il avait décidé d’en profiter pour lui emprunter son apparence avant de se rendre dans la région de Jiangnan.
– « Voilà. Bon voyage, jeune ami Shuhang. Nous nous reverrons quand ce mois sera terminé ! » Elle plaça plusieurs sceaux sur le corps de son interlocuteur. Comme elle n’avait pas eu le temps de préparer une navette cette fois-ci, elle imprégna son mouchoir en soie d’énergie spirituelle. Une barrière défensive se formerait pour le protéger, lui permettant de traverser l’atmosphère sans se blesser.
Le Maître Immortel était abasourdi. Veut-elle vraiment m’envoyer dans l’espace ? Non, c’est trop cruel !
– « Go ! » dit-elle d’un ton grave.
L’instant d’après, il décola comme une fusée et disparut dans les nuages !
– « Aaaaaah ! » cria-t-il pitoyablement.
La Fée Luciole désirait vraiment l’envoyer dans l’espace !
Il se sentait terriblement triste. De plus, le poison du Maître Praticien commençait à faire effet. Il allait donc être affaibli pendant une courte période. Il n’aurait pas assez de force pour se libérer du pouvoir de répulsion de la cultivatrice. Il ne pouvait que contempler, impuissant, son ascension vers l’espace, l’horizon se courbant lentement.
Bon sang, pourquoi diable ai-je décidé de prendre l’apparence du jeune ami Shuhang aujourd’hui ?!
– « Je ne veux pas aller dans l’espace ! » Sa voix résonna dans le lointain. Était-ce cela qu’avait annoncé sa divination “positive” ?
❄️❄️❄️
La Fée Luciole plaça sa main délicate au-dessus de ses sourcils et regarda le jeune ami Song Shuhang devenir de plus en plus petit.
– « Hmm. Comme prévu, le renvoyer dans l’espace était la bonne décision. Je me sens beaucoup mieux maintenant. » En plus de dépenser beaucoup d’énergie sur des questions insignifiantes, elle souffrait également d’un léger trouble obsessionnel-compulsif.
Chaque fois qu’elle pensait au fait que le voyage de 30 jours de Song Shuhang avait été amputé de plus d’une vingtaine de journées, elle était mal à l’aise.
Là, elle allait mieux.
Elle se connecta au Groupe des Neuf Provinces #1 et envoya un message : « J’ai expédié le jeune ami Song Shuhang dans l’espace une nouvelle fois. De plus, j’ai laissé un sceau magique sur son corps. Quand son voyage d’un mois sera fini, un des Daoïstes présents dans l’espace pourra-t-il le ramener ? Sinon, je m’en chargerai moi-même. »
Cultivateur Solitaire Rivière du Nord : « Vous vous êtes donné beaucoup de mal, chère Fée. »
Bon courage, jeune ami Shuhang.
Fée Luciole : « Je l’ai promis au Vénérable Blanc. J’ai juste fait ce que j’avais à faire. »
À ce moment précis, Song Shuhang, qui discutait avec Gao Moumou, sortit son téléphone portable et lut ce message. Il était abasourdi.
J’ai été expédié dans l’espace ? Quand ça ?
Mais alors, qui est l’homme assis devant Gao Moumou et qui discute avec lui ?