Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 9 – Une Situation difficile
Chapitre 08 – Le Village de Yingshan Menu Chapitre 10 – Le Dragon aux 100 pieds

― Elle prouve au moins une chose, murmurai-je à Grande-Gueule, Notre intuition était juste. Cette entreprise de récupération d’épaves dans le Hainan cherche à piller des tombes dans les montagnes. C’est le groupe que mon oncle San essaie d’éviter dans cette mission qu’il nous a confiée.

Chen Pi jeta un coup d’œil et sourit : 

― Nous sommes sur la bonne voie et en tête. Oublions-les et continuons d’avancer.

Je scrutai les membres du groupe en contrebas un par un, espérant apercevoir mon oncle, mais en vain. S’il était retenu prisonnier, il ne se promènerait pas librement avec les autres. Cependant, ce que je remarquai, c’était que la moitié du groupe en contrebas était armée de fusils automatiques.

Gros-lard constata également les armes et grogna en direction de Chen Pi : 

― Monsieur, vous nous avez interdit d’acheter des armes, mais vous voyez bien que ces gens en ont. Si nous nous battons avec eux, comment pouvons-nous nous défendre ? Utiliser nos bassines comme boucliers et nos serviettes hygiéniques comme armes ?

― Nous n’avons besoin de rien de plus que ce que nous avons, jeune homme. Tout se passera bien une fois que nous atteindrons la zone enneigée, répondit calmement Chen Pi.

Nous poursuivîmes notre randonnée jusqu’à des maisons en bois délabrées derrière des portes en fil d’acier portant une enseigne qui mentionnait : « Le territoire sacré de notre patrie est inviolable. »

― Ce dépôt de ravitaillement est le dernier refuge que nous aurons avant d’atteindre le poste abandonné au cœur des montagnes, nous informa Shunzi.

Nous fîmes comme chez nous, passâmes une nuit confortable et nous réveillâmes le lendemain matin sous la neige. Alors que nous entrions en zone enneigée, nous ressentîmes le froid glacial, à l’exception de Gros-lard et Ye Cheng, les seuls membres originaires du Nord, qui semblaient ravis. Néanmoins, le pire était encore à venir.

Les congères de neige prenaient de plus en plus de hauteur, tandis que les arbres diminuaient à mesure que nous avancions. Tout ce qui nous entourait était d’un blanc éblouissant, et le chemin était invisible. Nous réalisâmes que sans Shunzi, nous serions perdus et nous suivîmes ses traces avec gratitude.

Le ciel s’obscurcit bien avant la nuit, et le vent se transforma en tempête. La neige tourbillonnante devant nous ressemblait à du brouillard, nous cinglant le visage de petits coups aigus. 

― Nous devrions dresser notre campement ici, tout de suite, proposa Shunzi, Cette tempête de neige ne fera qu’empirer.

Le vieux Chen approuva et nous installâmes rapidement notre campement sur une petite colline de la chaîne de montagnes, surplombant la forêt que nous venions de traverser.

― Autrefois, quand on construisait les tombes, elles étaient généralement situées près des matériaux de construction, observa Grand-père Chen, Vous avez probablement remarqué que la forêt était clairsemée et facile à emprunter. Je suis sûr qu’elle a été exploitée de nombreuses fois au fil des siècles, et il y a probablement un site funéraire à proximité. Nous sommes sur la bonne voie, mais nous avons encore quelques kilomètres à parcourir avant d’arriver à notre destination.

Ye Cheng demandé alors : 

― Monsieur, il y a une douzaine de pics au-dessus de nous dans cette chaîne. Comment saurons-nous lequel est le bon ?

― Nous allons suivre une ligne de ley qui nous conduira à la tête du Dragon. Elle s’arrête là où se trouve le cœur du Dragon. Bien qu’il y ait beaucoup de collines dans cette région, il n’y a qu’une seule ligne de ley. Nous ne pouvons pas la manquer, mais nous devons continuer sans perdre de temps, expliqua Shunzi.

Je suivi son regard et j’aperçu des groupes d’arbres clairsemés à perte de vue, me sentant un peu dépassé.

Shunzi poursuivit : 

― Cependant, si vous insistez pour continuer, vous devez savoir que vous ne pourrez plus monter à cheval. Nous aurons besoin des chevaux pour tirer vos équipements sur des traîneaux. Toutefois, si la tempête se renforce, vous devrez m’écouter. Lorsque je vous demanderai de vous arrêter ou même de faire demi-tour, vous devrez m’obéir.

Nous lui promîmes tous notre obéissance et chargeâmes nos équipements sur les traîneaux que nous avions apportés avec nous. Nous sautâmes ensuite dessus avant que Shunzi ne donne un coup de fouet au cheval de tête pour le mettre en mouvement.

Au début, c’était amusant comme monter sur un traîneau à chiens, mais très vite, le vent s’intensifia et la température chuta, transformant notre voyage en véritable cauchemar. Les chevaux avançaient lentement à travers les congères de neige profonde, leur allure devenant encore plus hésitante alors que le vent hurlait.

Nous nous regardâmes, tous conscients de la gravité de la situation :

― Je ne pense pas que faire demi-tour soit une option, déclara Grand-père Chen, Nous sommes loin de tout abri et nous risquons de nous perdre si nous tentons de revenir en arrière dans cette tempête. Nous devons trouver un moyen de passer.

Shunzi hocha la tête : 

― Je suis d’accord. Nous devons nous séparer de tout notre équipement et nous déplacer à pied. Nous pouvons essayer de contourner l’avalanche, mais dans une extrême prudence. Tout le monde doit rester ensemble et suivre mes instructions.

Nous déchargeâmes nos traîneaux et mîmes notre équipement à l’abri derrière un grand rocher. Nous ajustâmes nos vêtements, serrâmes nos ceintures et nous préparâmes pour la marche dans la neige profonde. Le vent hurlait toujours et la tempête ne montrait aucun signe d’affaiblissement. Nous nous tournâmes vers Shunzi, attendant ses ordres.

Shunzi jeta un coup d’œil au ciel puis à nous :

― Je ne peux pas le dire avec certitude, mais une fois que le vent commence à souffler très fort, il ne s’arrête pas pendant au moins deux jours et deux nuits. Je pense qu’il est trop tard pour faire demi-tour. Nous ne sommes pas loin du prochain avant-poste où nous pourrons nous abriter de la tempête. Nous pouvons y aller à pied. Cela ne devrait prendre qu’une heure environ.

Nous enfilâmes nos raquettes, nous préparâmes contre le vent, tirâmes nous-mêmes les traîneaux et nous avançâmes dans la neige, laissant les chevaux affronter la tempête. Les deux crêtes que nous traversions formaient un tunnel venteux infernal. Au bout de quatre heures, nous n’avions toujours pas atteint l’avant-poste.

Shunzi s’arrêta, regardant perplexe avant de crier : 

― Oh merde. Je sais quel est le problème. Cette avalanche était pire que ce que je pensais. L’avant-poste est enterré sous nos pieds. Pas étonnant que nous ne puissions pas le trouver.

Gros-lard réagit : 

― Que diable faisons-nous maintenant ? Allons-nous juste rester ici et mourir ?

Shunzi indiqua une direction : 

― Il y a peut-être un dernier espoir.  Une source chaude se trouve à proximité. Si nous pouvons y arriver, nous survivrons pendant quelques jours. Sinon, notre seule volonté nous maintiendra en vie. 

Il sortit une longue corde et nous attacha en une chaîne humaine. La tempête de neige avait réduit nos sens à néant. Dans un monde blanc et hurlant, seule la corde nous reliait les uns aux autres. Mon oncle nous a-t-il condamné à un plan mortel ? Me demandai-je, Allons-nous tous mourir ?

En regardant vers Shunzi, ma peur s’atténua. Même s’il était invisible dans le tourbillon de flocons de neige, sa prise sur la corde était ferme alors qu’il nous menait dans la tempête. 

Il est habitué à ce temps, me dis-je, s’il y avait un danger réel, il s’arrêterait et élaborerait un autre plan de survie

Soudain, dans l’entonnoir de neige soufflée par le vent, je vis une ombre vaciller et s’effondrer devant mes pieds. C’était Shunzi.

Qilin apparut à mes côtés en un éclair, et ensemble, nous l’aidâmes à se remettre sur pieds et le soutînmes en attendant les autres.

Gros-lard paniqua : 

― Nom de Dieu, quel genre de guide est-ce ? Nous égare-t-il pour ensuite nous abandonner ? Qu’allons-nous faire maintenant ? 

Répondre n’avait aucun intérêt. La tempête avait effacé nos traces, nous empêchant de faire demi-tour. Les flocons de neige embarqués par le vent formaient une horrible fleur qui me donnait le vertige et me faisait tourner la tête lorsque je regardai au centre. Je baissai les yeux pour éviter de m’étourdir, tout comme les autres. Le vent était si violent qu’il aurait pu nous propulser par-dessus les falaises environnantes, désormais invisibles, si nous n’avions pas eu la corde à laquelle nous accrocher et notre poids, pour ancrer nos pieds à la montagne.

Chen Pi semblait avoir perdu ses airs de commandant et se trouvait dans une sorte de coma ambulant. Il n’était plus utile de compter sur lui.

― Le vieil homme a sombré, dit Grande-Gueule, Si nous ne trouvons pas la source chaude que Shunzi a mentionnée, nous allons tous subir l’hypothermie comme lui. Pour augmenter nos chances de survie, nous devons nous éloigner les uns des autres tout en tenant la corde. Si l’un de vous trouve la source, qu’il crie aussi fort que possible en tirant sur la corde au cas où le vent empêcherait sa voix d’être entendue.

Nous nous dispersâmes le plus possible. Cependant, le souffle de neige m’hypnotisait et je divaguai. Mon corps était engourdi par l’épuisement et tout ce que je désirai, c’était m’endormir.

J’avais vu dans des films que les gens s’endormaient peu à peu en marchant dans la neige, et une fois qu’ils se laissaient aller, ils ne se réveillaient jamais. Je luttai pour continuer à avancer, seulement mes yeux ne voulaient pas rester ouverts et mes jambes étaient comme des blocs de plomb que je devais traîner à travers les congères.

J’entendis alors Gros-lard. Ses paroles étaient étouffées par le vent, et je pouvais à peine distinguer son ombre devant moi. Puis, il disparut, et la corde commença à trembler violemment. 

― Lâchez la corde ! cria Qilin, le Gros est tombé dans une crevasse, et il va tous nous entraîner avec lui.

La neige nous engloutit, tirés vers le bas par Gros-lard. Nous roulâmes la tête la première, plongeant vers l’abîme blanc et silencieux, jusqu’à un arrêt brutal.

Tout était blanc autour de moi, et je pouvais encore respirer. J’entendis Grande-Gueule murmurer : 

― Personne ne bouge. J’étais le dernier à tomber. Peut-être que je peux remonter à la surface et nous tirer tous vers le haut.

― Non, arrêtez ! dit Ye Cheng, Il y a quelque chose là, enroulé dans la neige. Ne pouvez-vous pas voir ça ?



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