Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 05 – Le Retour de Grande-Gueule
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Bien que Grande-Gueule semblât au bord de la mort lorsque nous avions quitté la caverne des zombies de sang, après avoir passé presque un mois alité à l’hôpital, il était à présent en bonne santé. Cependant, lorsqu’enfin rétabli il avait cherché à nous rejoindre, nous étions déjà partis.

En remarquant le brassard de deuil sur son bras droit, je lui demandai qui était décédé. Il m’expliqua qu’il avait perdu son ami Big Kui, qu’il considérait comme son frère. Malheureusement, Grande-Gueule avait été inconscient pendant les premiers jours suivant sa mort, ce qui l’avait empêché de faire son deuil à temps. Maintenant qu’il était rétabli, il tentait de combler ce manque en pleurant sa perte.

Je me sentis honteux et responsable de la mort de Big Kui. Grande-Gueule perçut mon malaise et me réconforta lorsque je détournai la tête. Il tapota mon épaule :

― C’est tout simplement notre travail. Nous devons accepter ces choses comme elles viennent. Il n’y a pas de reproches à te faire dans tout ça. La mort vient à nous tous quand c’est notre heure. Souviens-toi de cela.

Facile à dire, pensai-je, ce n’était pas toi qui devais tuer Big Kui après qu’il soit devenu un zombie de sang.

Essayant de chasser ces souvenirs de ma tête, je commençai à lui raconter ce que j’avais traversé depuis notre dernière rencontre, ainsi que mes doutes sur l’honnêteté de mon oncle.

Grande-Gueule fronça les sourcils :

― e connais ton oncle depuis des années et il ne m’a jamais menti. Ne prête pas attention aux calomnies des autres, jeune maître Wu.

Je savais qu’il était loyal et dévoué envers mon parent. Il n’y avait aucun intérêt à discuter de ce que j’avais appris sur l’oncle San :

― Assez de commérages, dis-je, Que comptes-tu faire maintenant que tu es fort et en bonne santé à nouveau ?

― Au début, j’ai pensé que je retournerais chez moi et ferais le travail que j’ai toujours fait. Mais maintenant que je sais que ton oncle pourrait être en danger, je veux faire tout ce que je peux pour le retrouver. En fait, il y a des gens que je dois appeler tout de suite. Puis-je utiliser ton téléphone portable ?

J’acquiesçai et lui remis le téléphone. Grande-Gueule connaissait des gens qui m’étaient inconnus et je ne refuserais jamais son aide. Je tendais l’oreille alors qu’il passait quelques coups de fil en terminant par des remerciements reconnaissants, ce qui suggérait que les personnes à l’autre bout lui avait promis de le rappeler très vite. Je n’y croyais pas beaucoup, passant que nous aurions à attendre une semaine ou plus, toutefois, cinq minutes plus tard, mon téléphone sonna. C’était pour Grande-Gueule.

Me rendant le téléphone, il plissa le front :

― Jeune Maître Wu, il y a une autre excursion qui nous attend bientôt tous les deux.

― Que veux-tu dire ? Qu’as-tu découvert à propos de mon oncle ?

― Ton oncle a laissé un message à quelqu’un à Changsha, mais cette personne veut te le remettre en mains propres. Elle a demandé que je t’y emmène dès que possible.

― Un message d’oncle San ? Je me levai d’un bond, Je connais des gens à Changsha ! Pourquoi personne ne m’a-t-il dit que mon oncle y avait été ?

― Toutes ces réponses t’attendent là-bas. Pouvons-nous partir maintenant ? Le dernier train du jour part dans une heure.

Il me pressa vers la gare et je m’embarquai dans le train de nuit pour Changsha sans explication. Ce ne fut qu’une fois installés et le train parti que je demandai :

― Est-ce une plaisanterie ? Si ce voyage est si urgent, pourquoi n’avons-nous pas pris l’avion ?

― Tu le découvriras bientôt. Ne sois pas impatient, Jeune Maître. Grande-Gueule avait l’air nerveux, il transpirait même. Était-il encore malade ? me demandai-je. Ne voulant pas l’inquiéter davantage, je décidai de patienter en silence.

Nous n’étions pas dans un train express et ce fut le trajet le plus pénible de ma vie. Je me retrouvai à bord du train le plus lent et le plus délabré qui soit, en troisième classe. Lorsqu’il s’arrêta en plein milieu de nulle part, trois heures après notre départ, je ne fus pas surpris du tout.

Grande-Gueule se leva d’un bond, me tapota l’épaule et me fit signe de me lever. Je m’exécutai et demandai :

― Que se passe-t-il ? » Sans un mot, il se retourna, ouvrit la fenêtre en grand et sauta dans la nuit.

Je restai debout, complètement perplexe, tandis que tous les passagers de notre wagon se regroupaient autour de moi, regardant par la fenêtre pour comprendre pourquoi quelqu’un aurait sauté de là. Puis j’entendis Grande-Gueule crier :

― Qu’attends-tu ? Descends de ce train maudit tout de suite !

Je sautai, atterrissant sur le dos. Il m’aida à me relever et me tira derrière lui alors qu’il courait à travers les champs voisins, puis sur une petite colline et jusqu’à une route où se trouvait un pick-up. Il me poussa sur le siège et sauta à côté de moi, tandis qu’un homme derrière le volant fonçait dans l’obscurité.

Dès que j’eus repris mon souffle, je criai :

― Pourquoi diable n’avons-nous pas simplement pris l’avion ?

Grande-Gueule sourit :

― Ne sois pas fâché. Je n’ai jamais été repéré comme ça auparavant. Qui sait comment nous avons été découverts et qui sait si nous pouvons échapper aux types qui nous poursuivent.

Instinctivement, je regardai derrière nous pour voir s’il y avait des phares, mais il n’y avait rien dans l’obscurité :

― Dis-moi de quoi tu parles avant que je t’étrangle, Grande-Gueule.

Il alluma deux cigarettes et m’en tendit une :

― Il y avait des policiers dans ce train. Ton oncle n’est plus à Changsha et nos affaires là-bas sont complètement foutues. Il y a un agent infiltré qui travaille contre nous.

Il parla dans le dialecte de Changsha et regarda rapidement le conducteur en parlant, comme pour indiquer que l’homme n’était pas digne de confiance. Je savais qu’il valait mieux arrêter de poser des questions, mais mon cerveau bouillonnait d’interrogations.

Fuir la police ? Étais-je devenu un fugitif ? Pour la énième fois, je maudissais mon oncle San. Il m’avait transformé en un pilleur de tombes qui fréquentait des zombies, et maintenant je fuyais la loi. Bon sang, tout ça était un peu plus palpitant que ce que je n’avais jamais souhaité pour ma vie.

Le chauffeur nous emmena dans une petite ville près d’une gare où nous achetâmes des vêtements bon marché et mal confectionnés. Une fois que nous les eûmes enfilés, personne n’aurait pu deviner que seulement quelques heures auparavant, nous étions des étrangers. Nous achetâmes des billets pour le même train que celui que nous avions fui, et qui venait d’arriver.

Cette fois, nous avions des billets pour un wagon-lit et, quand nous y entrâmes, Grande-Gueule jeta un coup d’œil rapide dans les autres wagons :

― Les flics sont partis, marmonna-t-il, Ils n’auraient jamais pensé que nous remonterions dans le même train. Nous sommes en sécurité pour l’instant.

― Grande-Gueule, s’il te plaît, murmurai-je, peux-tu me mettre au parfum ? Pourquoi sommes-nous sous surveillance policière ?

― Je l’ignore, répondit-il, Ce jour-là, j’ai appelé mon contact du marché noir à Changsha et dès qu’il a entendu ma voix, il a réagi en me demandant de t’y amener immédiatement parce ton oncle t’avait laissé un message important. Il a également souligné que les choses étaient compliquées et qu’il fallait faire attention à la police. Mon contact a travaillé avec ton oncle pendant trente ans et je le considère comme très fiable. En entendant cela, j’ai compris qu’il était urgent que nous nous rendions à Changsha et que nous réfléchissions ensuite à notre prochaine étape. À notre arrivée à la gare, j’ai remarqué des agents de police en civil. Pour éviter tout problème, j’ai rapidement demandé à un ami de suivre notre train avec un camion. Lorsque le train s’est arrêté, j’ai su que c’était le moment d’agir. Ne t’inquiète pas, jeune maître Wu, je pense que la police cible plutôt les gros bonnets de notre secteur d’activité que des gens comme toi et moi.

Juste au moment où je commençais à me sentir mieux, il ajouta :

― Je ne suis vraiment pas sûr de ce qui nous attend à Changsha et je ne comprends pas comment les choses ont pu empirer à ce point. Nous ne pouvons pas y aller directement, je sais au moins ça. Nous devrons descendre du train près de Zhejiang, puis prendre un bus pour les montagnes à l’extérieur de Changsha. Ton oncle a beaucoup fait d’affaires là-bas et c’est chez moi. Nous pourrons y rester en sécurité en attendant que le gars du marché noir se montre.

Je hochai la tête en signe d’approbation lorsque le train s’immobilisa pour permettre à d’autres passagers de monter à bord. L’un d’entre eux nous rejoignit bientôt dans notre compartiment, et Grande-Gueule détourna la conversation vers un autre sujet. Pour ma part, je me lançai dans une conversation animée, motivé par une certaine nervosité :

― Connais-tu Chen Pi ? demandai-je.

― Il est bien connu de tous, surtout à Changsha. C’est un individu dangereux qui se sert des autres pour commettre ses crimes, les laissant ensuite se faire arrêter et exécuter pendant qu’il reste libre. Si jamais il se trouve dans votre région, tenez-vous à distance. Même s’il est peut-être aveugle, il conserve une grande influence.

Je réfléchissais à l’apparence de Chen Pi, à sa démarche et à sa posture. Il ne semblait pas entièrement aveugle, quelque chose chez lui ne cadrait pas avec sa réputation de génie criminel handicapé.

Au matin, nous arrivâmes dans les montagnes. En voyant la beauté calme et verdoyante des lieux, je comprenai pourquoi Grande-Gueule avait choisi d’y vivre. Il me conduisit jusqu’à une petite boutique poussiéreuse qui semblait abandonnée depuis longtemps. Il poussa alors le mur du fond, qui s’ouvrit pour révéler une petite pièce remplie d’étagères contenant des butins de pillages de tombes, et c’est ensuite qu’un homme sortit de derrière les étagères.

― Grande-Gueule ! S’exclama-t-il, Pourquoi avez-vous mis si longtemps ? Votre équipement est prêt. Quand prévoyez-vous de partir ?

― Mais de quel équipement parlez-vous ? Et partir où ? demandai-je.

L’homme parut perplexe face à ma réponse :

― Vous ne saviez pas ?

Grande-Gueule se tourna vers moi, me fixant intensément, et je lui rendis son regard avec hostilité. C’est ta ville, espèce de crétin, pourquoi tu me regardes comme ça ? Pensai-je en silence.

― Le capitaine San a laissé des instructions pour vous. Il a du travail pour vous et m’a demandé de rassembler de l’équipement pour une équipe de cinq personnes, expliqua l’homme, Vous n’étiez pas au courant ?



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