Mutagen
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Chapitre 96 : Avec la horde qui bloque le chemin du retour
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

 

Jour 3 – 14h59 – WCRonalds, Route Molino, Molino II, Ville de Bacoor, Cavite

Mark fixa les trois personnes qui étaient blotties l’une contre l’autre, inconscientes.

« Gale, surveille l’intérieur. Assure-toi qu’aucun infecté ne monte les escaliers. »

Entendant ce qu’il disait, la petite fille acquiesça et garda attentivement les escaliers.

En fait, il n’y avait pas vraiment besoin de garder les escaliers car les infectés n’étaient pas très doués pour grimper aux étages supérieurs. Mark ne voulait pas que sa fille voie la scène qui se déroulait derrière la porte. Même s’ils étaient inconscients, trois adultes en sous-vêtements, blottis l’un contre l’autre, n’étaient pas un spectacle pour des enfants.

Lorsque sa fille rejoignit son poste, Mark s’approcha des trois personnes inconscientes. Il finit par confirmer que l’homme du milieu était bien la personne qu’il cherchait, son jeune frère, Carlo. La femme à sa droite lui était également familière. Si Mark avait raison, il s’agissait de Sundra, la petite amie de Carlo. Mark ne reconnaissait pas l’autre femme.

Les visages des trois hommes étaient rougeâtres et leur respiration était saccadée. En s’agenouillant, Mark toucha le front des trois et confirma qu’ils étaient tous dans le même état. Ils avaient tous une forte fièvre et leurs sous-vêtements étaient encore mouillés. Mark trouva les vêtements des trois pendus à l’une des machines sur le toit et les vêtements n’étaient pas encore complètement secs.

Mark regarda autour de lui et remarqua qu’il n’y avait aucun endroit où se cacher de la pluie dans cet endroit. L’endroit était rempli de différentes machines boulonnées sur le toit et les murs. Si c’était le cas, ces gens avaient peut-être passé toute la journée d’hier sous la pluie. Dans une telle situation, n’importe qui pourrait souffrir d’hypothermie. Ces trois personnes se serrant étroitement les unes contre les autres étaient peut-être leur dernier recours pour garder leurs corps aussi chauds que possible.

Ces gens étaient sûrement coincés dans cet endroit avec plus d’une douzaine d’infectés au deuxième étage. Mark se tourna vers les deux cadavres. L’un d’eux venait de mourir et l’autre était peut-être mort depuis plusieurs heures. Ils n’avaient pas réussi à gérer leur maladie et avaient probablement renoncé à résister. C’était une mort paisible s’ils mouraient en étant inconscients.

***

Il semblait que le fait de toucher leurs fronts avait dérangé Sundra et elle ouvrit faiblement les yeux. Tournant lentement la tête, elle vit un homme dégageant une aura effrayante se tenir à côté d’eux. Cependant, elle ne se sentait pas du tout effrayée. Elle ouvrit la bouche et dit en chuchotant.

« S’il vous plaît, aidez-nous. »

La faible femme fixa l’homme, mais il ne répondit pas. C’est alors qu’elle craignit que l’homme qui venait d’arriver n’ait de mauvaises intentions. Cependant, l’homme bougea. Il sortit une radio de sa ceinture et parla.

« Mei’er.

– Gege ! Qu’est-ce qu’il y a ? »

Sundra entendit une voix féminine provenant de la radio. La voix ressemblait à celle d’un ange, comme si elle était sur le point de les emmener dans l’au-delà. L’homme appelé Gege par la femme à la radio répondit.

« Dis à Mélissa d’aller à l’intérieur du restaurant. Je vais demander à Gale d’aller la chercher. Apportez trois serviettes, des médicaments contre la fièvre et de l’eau fraîche. Mei’er, prépare de l’eau chaude et fais cuire du porridge sur la cuisinière. Tu peux le faire, n’est-ce pas ?

– D’accord ! »

En entendant la conversation, Sundra se sentit pleurer. Comment pouvait-elle ne pas se rendre compte que les choses demandées par l’homme étaient pour eux qui étaient allongés sur le sol, malades ? Leurs journées difficiles étaient enfin terminées. L’épidémie ayant été trop soudaine, ils s’étaient retrouvés coincés sous ce toit sans aucune préparation. À l’époque, ils étaient huit.

Sachant qu’ils resteraient coincés ici pendant un certain temps, trois personnes avaient essayé d’entrer dans le restaurant pour aller chercher des produits de première nécessité, mais elles n’étaient jamais revenues. Parmi les cinq personnes restantes, seul Carlo, son petit ami, avait eu le courage de se porter volontaire pour aller chercher de la nourriture, mais elle ne l’avait pas laissé partir. Le premier jour, après le coucher du soleil, ils étaient fatigués et affamés. Mais ils n’avaient aucun moyen de se procurer de la nourriture et d’autres choses. C’est alors que la pluie maudite tomba. Au début, ils avaient pensé que c’était une bénédiction puisqu’ils pouvaient au moins boire la pluie qui tombait, mais la pluie n’avait pas cessé jusqu’à minuit la nuit dernière.

Après avoir été trempés par la pluie et exposés au froid pendant longtemps, ils étaient tous tombés malades et leur faim les avait fait sombrer dans l’inconscience. En dernier recours, Carlo et elle avaient enlevé leurs vêtements trempés par l’eau de pluie et s’étaient blottis l’un contre l’autre. Sans autre choix, l’autre femme, qui faisait partie du personnel du restaurant, se blottit contre eux. Pourtant, l’effet ne fut pas suffisant et ils perdirent tout de même connaissance au bout d’un certain temps.

Sundra regarda son petit ami inconscient. Son état était pire que le sien puisqu’il s’était servi de son corps pour la couvrir de la pluie. Elle leva sa main faible et toucha sa joue avec un faible sourire.

***

Sur le parking devant le WCRonalds, Mei qui aidait Odelina à retenir les infectés avait reçu les ordres de Mark et s’était immédiatement exécutée. Odelina avait également entendu ce que Mark avait dit et avait compris que quelque chose n’allait pas. Elle avait laissé Mei faire ce qu’on lui avait demandé et s’était occupée seule des nouveaux infectés.

Peu après, Abbygale était sortie du restaurant et avait raccompagné Mélissa, qui portait maintenant un gros sac, à l’intérieur du restaurant. Cependant, Mei n’était pas retournée aider, car elle avait d’autres choses à faire.

Malheureusement, Odelina était confrontée à un dilemme. La horde avait fini par la rattraper et le front de la horde n’était plus qu’à quelques pâtés de maisons. C’était une chose qu’elle ne pouvait pas gérer seule.

Cependant, elle ne devait pas laisser tomber son maître. Elle devait trouver un moyen de retenir ces infectés. En regardant autour d’elle, son regard tomba sur les véhicules garés et abandonnés. Cela lui donna une bonne idée.

Elle donna un coup de poing à un Mordeur qui venait vers elle, lui brisant le crâne, puis elle ferma les yeux pour se concentrer. À ce moment-là, le bas de son jean fut déchiré de part et d’autre. Ensuite, une excroissance osseuse grise commença à recouvrir ses pieds et ses jambes tandis que l’armure osseuse qui recouvrait ses mains commença à croître et à recouvrir ses avant-bras jusqu’au coude.

***

De retour sur le toit, au deuxième étage, Mark attendait sur le côté pendant que Mélissa administrait des médicaments aux trois personnes. Sundra était consciente, mais pas les deux autres, qui avaient besoin de son aide pour ingérer les médicaments dont ils avaient besoin.

« C’est de l’hypothermie, n’est-ce pas ? »

demanda Mark à Mélissa.

« Oui, les symptômes le montrent clairement. Cependant, la fièvre de cet homme semblait être autre chose. La température est trop élevée et je pourrais dire que sa température corporelle élevée est la raison pour laquelle ces deux femmes sont encore en vie.

– Je vois, c’est donc le cas. »

Mark sourit, ce qui rendit Mélissa perplexe devant son expression.

Sundra, qu’on avait déjà aidée à s’asseoir et à qui on avait donné une serviette sèche pour couvrir son corps, s’appuyait sur le mur derrière elle tout en buvant un peu d’eau dans la bouteille qu’on lui avait donnée. En entendant la conversation des deux, elle ne put s’empêcher de regarder avec inquiétude son petit ami qui était toujours inconscient et souffrant. Elle tendit faiblement sa main droite et retint le bras de Mélissa pour attirer son attention.

« S’il te plaît, sauve Carlo. »

dit-elle d’une voix étouffée.

À sa demande, Mélissa sourit doucement et dit en pointant Mark avec son pouce

« Tu n’as pas à t’inquiéter. Même si tu ne le dis pas, mon patron ne le regardera pas mourir. »

Sundra regarda Mark qui s’était accroupi à côté de Carlo et vérifiait son état.

« Merci. »

dit Sundra pleine de gratitude.

« Au fait, patron, pourquoi sembles-tu heureux lorsqu’il est brûlant et a une forte fièvre ? »

Mélissa se tourna vers Mark et lui demanda.

« D’où vient ce “Patron” ? »

Mark répondit par une question en regardant l’infirmière avec confusion.

« Parce que tu es le chef, n’est-ce pas ? Je ne suis pas ton serviteur et je ne t’appellerai pas maître comme Odel, alors patron, c’est parfait. N’est-ce pas, patron ? Et puis réponds d’abord à ma question. »

En entendant son raisonnement, Mark secoua la tête. Même si son raisonnement était juste, il était réticent à l’admettre. De plus, comme si Mark n’avait pas remarqué qu’elle lui rendait la monnaie de sa pièce pour la frayeur qu’elle avait reçue lorsqu’ils s’étaient frayés un chemin à travers la horde.

« Pour ce qui est de sa fièvre, il est probable qu’elle soit liée à son évolution.

– Évolution ?

– Tu te souviens de ce que j’ai dit à propos du mutagène qui modifie le corps des survivants ? Une fièvre anormalement élevée est l’un des symptômes de cette évolution. »

Mark regarda Carlo inconscient et continua.

« Dans son cas, peut-être, que ce qu’il recevra sera comme un corps plus fort et une acclimatation au froid.

– Comment en es-tu sûr ? »

Mélissa avait l’air confuse.

« Hmm… J’ai oublié de l’expliquer plus tôt, je crois. Tu vois, ce que la personne qui a subi l’évolution a vécu avant de tomber dans une forte fièvre affectera son évolution. Les enfants d’Odel, par exemple, ont tous deux été mortellement blessés avant l’évolution et ont donc bénéficié d’un taux de régénération très élevé. Si vous essayez de les blesser maintenant, ils seront guéris rapidement.

– Attends, attends. Je ne savais pas que les enfants de Mme Odel étaient aussi anormaux, à part Gale et toi ? »

Mélissa regarda Mark avec des yeux écarquillés.

« Oui, oui ? Odel aussi.

– Alors Mei est…

– Non, elle est normale, la seule chose anormale chez elle, c’est son état mental en ce moment. »

Mark haussa les épaules, laissant l’infirmière sans voix.

Sundra, qui ne pouvait pas suivre et ne comprenait pas la plupart de leur conversation, ne pouvait comprendre qu’une chose. Carlo n’était pas en danger et son état pourrait même s’améliorer après son réveil. Elle pouvait enfin respirer de soulagement.

BAM ! BAM !

Alors que les gens sur le toit étaient plongés dans leur travail, ils entendirent des bruits forts venant de l’avant du restaurant. Mark sauta sur une machine, suivi de Mélissa, pour voir ce qui se passait à l’extérieur. La scène qui se déroulait à l’extérieur fit presque tomber Mélissa à la renverse, sous le choc.

La horde était déjà devant le restaurant et essayait de passer à travers la ligne de voitures renversées qui était apparue d’une manière ou d’une autre. Cependant, ce n’était pas la partie la plus choquante pour elle. Sur le parking, elle vit Odelina, dont les bras et les jambes étaient couverts d’os gris, donner des coups de pied aux véhicules pour les faire tomber sur une barricade devant le restaurant.

À chaque coup de pied d’Odelina, un côté du véhicule devant elle se soulevait du sol, ce qui faisait rouler le véhicule sur le côté, éparpillant des fragments de verre et d’autres pièces métalliques. Elle comprit alors ce que Mark venait de lui dire.

Elle entendit alors la voix de Mark qui lui posa une question.

« Mélissa, peut-on déplacer l’autre femme ? Il faut qu’on sorte d’ici le plus vite possible. »

Mark fronçait les sourcils. La horde avait déjà bloqué la route devant le restaurant. Comme il était en hauteur, il pouvait distinguer plusieurs silhouettes familières parmi la horde. Il y avait un Bulldozer de mutation de niveau 1 et même un autre infecté à l’apparence charbonneuse. Il y en avait même qu’il voyait pour la première fois. Malheureusement, il ne pourrait pas examiner les capacités de ces types en raison de l’existence de la horde.

À sa question, Mélissa répondit.

« Nous pouvons, mais son corps doit être manipulé avec précaution car ses muscles sont douloureux à cause de sa fièvre.

– D’accord, vous deux restez ici et je vais d’abord les emmener dans le véhicule. »

Après que Mélissa eut acquiescé, Mark souleva la femme inconsciente qui était recouverte d’une serviette sèche dans un portage de princesse et l’emmena à l’extérieur. Avant l’apocalypse, Mark aurait eu du mal à porter cette femme, mais son évolution l’avait aidé à le faire. Il porta la femme sans effort jusqu’au premier étage avec Abbygale comme garde.

En arrivant au véhicule, Charmaine, Mei et les enfants d’Odelina furent surpris de voir Mark porter une femme inconsciente et presque nue. Les deux femmes voulurent poser des questions mais s’en empêchèrent car ce n’était pas le moment. Après avoir fait allonger la femme inconsciente sur le canapé, Marc retourna immédiatement au restaurant et ramena Carlo sur son dos avec l’aide de Mélissa.

Charm fut choquée de voir que Carlo était lui aussi inconscient. En même temps, elle était soulagée de voir qu’il était toujours en vie. Pour la dernière fois, Mark était retourné à l’intérieur du restaurant pour récupérer Sundra. Comme la femme inconsciente, Mark l’avait soulevée en la portant comme une princesse. Sundra était embarrassée mais ne dit rien. Elle savait que ces gens étaient leurs sauveurs et que ce n’était pas bien de faire la fine bouche.

Mark amena Sundra avec Mélissa et Abbygale à ses côtés. Avec la petite fille qui surveillait Mark dans ses allées et venues dans le restaurant, le travail s’était déroulé sans encombre, même si les infectés avaient réussi à entrer dans le restaurant par le côté nord, qui était ouvert et relié au parking du centre commercial situé à côté du restaurant.

Après avoir installé Sundra dans le véhicule, Mark était allé avec Abbygale rencontrer Odelina. Mélissa était retournée à l’intérieur du véhicule car elle savait qu’elle n’était d’aucune aide même si elle restait à l’extérieur.

Lorsque Mark arriva à l’endroit où se trouvait Odelina, il put constater que la barricade de véhicules retenait efficacement la horde. Après tout, la barricade était faite de plusieurs couches de véhicules renversés ensemble.

« Quelle est la situation ?

– Maître, nous ne pouvons pas utiliser cette route pour rentrer. La horde s’est agrandie après que nous ayons attiré les infectés des centres commerciaux sur le bord de la route et d’autres zones à proximité.

– Mais nous ne pouvons pas non plus faire un détour. »

Mark dit en fronçant les sourcils et continua.

« La route vers le nord est sujette au trafic et il y a plusieurs écoles là-bas. Il devrait y avoir beaucoup d’infectés là-bas.

– Nous sommes face à un dilemme, n’est-ce pas, Maître ?

– Laisse-moi d’abord essayer quelque chose. Si ça ne marche pas, on essaiera de trouver un autre moyen. »

Ce qu’il avait dit avait poussé Odelina et Abbygale à le regarder.

« Maître ? Que veux-tu faire ? »

Mark se tapota le menton avec son index droit et dit.

« Vous le saurez quand vous le verrez. Ce que vous devriez faire, c’est monter dans le véhicule et vous préparer à partir.

– Mais Maître.

– Vous me faites confiance ? »

Mark regarda son serviteur et sa fille. Tous deux acquiescèrent sans hésiter.

« Alors, faites ce que j’ai dit et attendez mes ordres à la radio. »

Les deux acquiescèrent et se dépêchèrent de monter dans le véhicule. En les voyant entrer dans le véhicule, Mark regarda la horde devant lui.

« Eh bien, que vas-tu faire dans cette situation, Freed ? Comme si tu allais répondre. »

Mark tripota son téléphone.

« Quelle est la meilleure musique pour cette scène, je me demande ? D’accord, celle-ci. »

Il joua la chanson intitulée “The Wind is Blowing” chantée par un groupe Idol japonais depuis son téléphone et sourit tandis que ses yeux devenaient plus vifs et que son corps exsudait une aura inexplicable.

« C’est parti. »

Après avoir inspiré et expiré profondément, Mark sauta sur le véhicule le plus haut de la barricade en s’assurant que tous les infectés de la horde le voyaient.

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