Mutagen
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Chapitre 94 : La division de la… grande horde 
Chapitre 93 : Utilisation non conventionnelle du bulldozer Menu Chapitre 95 : Les conséquences de la complaisance dans l’apocalypse

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 3 – 14h35 – Boulevard Molino, Bayanan, Ville de Bacoor, Cavite

Le convoi avait déjà quitté la station-service et à une cinquantaine de mètres de celle-ci, toutes les personnes à l’intérieur des voitures regardaient le côté gauche de la route. C’est l’endroit où l’explosion s’était produite il y a quelques minutes. Ce qu’ils pouvaient voir, c’était un grand nombre de corps brûlés et deux arbres encore en feu au milieu. Tout ce qui se trouvait dans un rayon de dix mètres autour des arbres était carbonisé et brûlé.

Les policiers qui se souvenaient de ce que Mei leur avait dit ne pouvaient s’empêcher d’avaler leur salive. C’était une bonne chose qu’ils aient été prévenus, sinon les conséquences auraient pu être graves. Ils ne voulaient même pas imaginer ce qui aurait pu se passer s’ils avaient abattu ce gros mutant infecté près du convoi.

Il n’y avait pas de quoi plaisanter et pourtant, la personne qui était à l’origine de cette scène était revenu vers eux comme s’il venait de faire un peu d’exercice.

À l’intérieur du MB Sprinter qui menait le convoi. Mélissa et Charmaine regardaient Mark avec une expression incrédule.

« Grand frère, tu as bien fait tout ça ? »

À la question de Charmaine, Mark, qui réglait l’une de ses radios sur la fréquence qu’utilisait la police derrière eux, se contenta de jeter un coup d’œil sur la scène à l’extérieur et acquiesça en haussant les épaules.

« Il y avait trop d’infectés à mes trousses cette fois-là. Je n’avais pas le choix. »

Charmaine se sentit irritée par son expression. Elle ignorait que Mark se sentait vraiment fatigué en ce moment et qu’il n’était pas d’humeur à parler beaucoup. Depuis ce matin, il s’était passé beaucoup de choses. S’il avait pu dormir à cette heure-ci, il l’aurait déjà fait.

De façon inattendue, il sembla que quelqu’un avait remarqué sa fatigue grandissante.

« Gege, tu peux te reposer si tu le souhaites. »

Marc sourit faiblement en entendant cela et secoua la tête.

« Peut-être, plus tard. »

Cependant, il semblait que Mei n’acceptait pas un ‘non’ comme réponse. Elle attira Mark vers elle et le fit s’allonger sur le canapé en prenant ses genoux comme oreiller. Mark, qui se sentait fatigué, fut pris au dépourvu et ne parvint pas à résister. Les deux femmes en face d’eux restèrent bouche bée devant la scène. Ils étaient tous les deux assis, mais le couple devant eux continuait à flirter.

« Gege, tu devrais te reposer. »

Mei dit d’une voix sévère, ne laissant à Mark aucun moyen de refuser. Sachant cela, Mark ne dit rien et laissa Mei faire ce qu’elle voulait. Elle lui enleva son casque et commença à lui caresser doucement les cheveux. Comme Mark regardait dans la direction opposée à Mei, il ne pouvait pas voir son expression.

Mark ne tarda pas à fermer les yeux et à s’endormir. Mei ne savait pas qu’elle venait de trouver l’un des points faibles de Mark. Ce point faible était la raison pour laquelle il s’endormait facilement. La preuve en est qu’il était difficile pour Mark de s’endormir facilement même s’il était fatigué, car les émotions des autres qu’il absorbait continuellement l’empêchaient de dormir profondément. Pour l’instant, il s’endormait confortablement avec l’aide de Mei.

Mélissa et Charmaine, qui avaient assisté à la scène, se regardèrent l’une l’autre et comprirent ce qu’elles voulaient dire. Elles se turent toutes les deux et ne les dérangèrent pas. C’était à cause de la mine satisfaite que Mei faisait en regardant Mark dormir sur ses genoux et en lui caressant les cheveux.

Le reste du chemin se déroula heureusement sans encombre. Il y eut quelques détours et cahots sur le chemin, mais on pouvait quand même considérer que c’était sans encombre, car le nombre de dangers qu’ils pouvaient rencontrer en temps d’apocalypse était énorme.

***

Tout était blanc et Mark pouvait voir deux ombres qui lui faisaient signe. Il ne pouvait pas voir leurs visages, mais il pouvait entendre leurs voix lui dire merci et au revoir. Les voix lui étaient familières et il était sûr de les connaître. Cependant, il n’arrivait pas à s’en souvenir pour une raison quelconque.

Les ombres s’éloignèrent rapidement après lui avoir dit quelques phrases. Étrangement, il n’arrivait pas à parler. Il voulait leur demander qui ils étaient.

« Ge…

– Gr… »

Alors qu’il ne voyait plus les ombres, il entendit les voix de deux femmes.

« Geg…

– Grande Fr… »

Il essaya d’écouter de plus près,

« Gege, réveille-toi… »

Mark ouvrit les yeux. Il pouvait voir le visage inquiet de Mei qui le regardait.

« Mei’er, qu’est-ce qui ne va pas ?

– Grand frère, tu fais un cauchemar. »

C’est Charmaine qui répondit à sa question. Il regarda vers elle et vit sa jeune sœur agenouillée devant lui. Elle aussi avait l’air inquiète. Derrière elle, il pouvait voir Mélissa qui observait également sa situation.

Il se souleva et s’assit à côté de Mei sous leurs regards. Mark remarqua qu’il était en fait trempé de sueur malgré l’air conditionné de la voiture. En regardant leurs visages inquiets, il prit la parole.

« Ne vous inquiétez pas, je vais bien. »

Il tapota la tête des deux filles. Leur inquiétude se dissipa enfin.

« Combien de temps ai-je dormi ?

– Environ 15 minutes, je crois. »

Mélissa répondit à sa question. Mark regarda dehors.

« 15 minutes, Charm, on n’est pas encore arrivés ?

– Il y a beaucoup de voitures abandonnées au milieu de la route. On a déjà dépassé Citta Italia.

– Je vois. »

En regardant par la fenêtre, Mark pouvait voir les terrains vagues familiers utilisés pour l’agriculture. Leur destination était déjà proche. Le seul problème auquel il s’attendait était la possibilité de rencontrer un grand nombre d’infectés puisqu’ils allaient se rendre dans une zone où quatre centres commerciaux étaient en fait situés à proximité les uns des autres. Avant l’apocalypse, la concurrence entre les entreprises possédant des franchises de centres commerciaux était très forte. C’est ce qui s’était passé dans de nombreux endroits aux Philippines.

Malheureusement, le fast-food du grand-père de Carlo était construit à l’extérieur de l’un des centres commerciaux, le plus éloigné des quatre de la direction d’où ils venaient.

Mark souhaitait simplement que la route ne soit pas bloquée par une circulation dense. La prochaine intersection qu’ils allaient traverser était souvent sujette à un trafic intense.

Heureusement, le souhait de Mark fut exaucé.

Lorsqu’ils arrivèrent à proximité du premier centre commercial avant l’intersection, ils furent accueillis par un grand nombre d’infectés. Il s’agissait d’une horde assez nombreuse pour tout faire basculer dans la mort. Heureusement, il y avait encore un barrage routier, mais pas dans la direction où ils devaient aller. Le barrage se trouvait du côté sud de l’intersection et leur destination se trouvait dans le virage à gauche, du côté nord.

« Odel. »

Mark appela tout en regardant la horde plus loin devant le véhicule.

« Oui, Maître ?

– Abats ces types.

– Oui. Tout le monde doit s’accrocher à quelque chose. »

Odelina dit avant d’appuyer sur l’accélérateur, de changer de vitesse et de commencer à accélérer le véhicule.

Sur les véhicules qui suivaient, les visages des survivants étaient sinistres. Ils pouvaient voir le grand nombre d’infectés au loin et pour une raison quelconque…

Leurs véhicules ne donnaient aucun signe d’arrêt.

Dans la multi-cabine où se trouvait la police, la radio du chef Mallari se mit à grésiller.

« Chef, suivez-nous. Nous allons traverser cette horde. »

En entendant cela, les yeux du chef Mallari et des policiers autour de lui s’étaient dilatés.

Quelle bande de fous !

Ils pouvaient voir le nombre d’infectés plus loin sur la route et il n’y avait pas de quoi plaisanter. Leurs voitures seraient renversées s’ils essayaient de passer par là !

Le chef Mallari répondit immédiatement.

« Vous êtes sûr de vous ? Nos voitures ne peuvent pas passer par là sans encombre. Nous risquons d’y rester coincés ou pire, de nous faire renverser !

– C’est vrai ? »

Le chef de la police se sentait impuissant en entendant la voix indifférente dans la radio.

« Faisons comme ça. Nous nous arrêterons et nous reviendrons. Nous attendrons votre groupe là-bas, près des exploitations agricoles. »

C’est ce que proposait le chef.

« Hmmm… D’accord, ça peut aussi marcher. »

En entendant cette réponse, le chef se sentit soulagé jusqu’à ce que…

« Vous ne serez pas d’une grande aide, même si vous essayez de nous accompagner. »

Le chef Mallari eut l’impression de cracher du sang. Cependant, il ne pouvait pas le réfuter non plus. Il y avait deux monstres à bord de ce véhicule après tout.

Ignorant cette dernière remarque, le chef informa les autres véhicules par le biais de la radio. Les véhicules s’arrêtèrent alors et tout le monde regarda le véhicule blindé noir filer vers la horde en décimant tous les infectés qui bloquaient le passage. Ils firent bientôt demi-tour et retournèrent vers les terrains vagues où ils pouvaient facilement voir le périmètre de la zone et surveiller les menaces entrantes.

BAM ! BAM ! BAM ! BAM !

Sur le MB Sprinter qui traversait la horde, les essuie-glaces du véhicule étaient déjà allumés. Les essuie-glaces essuyaient le sang sur la vitre avant alors que les corps des infectés éclaboussaient la vitre de sang. Le bélier en forme de V du véhicule avait joué un rôle important dans la décimation des infectés, projetant tout sur le côté grâce à l’impact puissant et à la forme du bélier. La forme du bélier avait également atténué les secousses du véhicule à chaque fois qu’il avait heurté un infecté.

Pendant que le véhicule décimait les infectés à l’extérieur, les deux enfants de Mélissa, Charmaine et Odelina étaient pâles et s’accrochaient à leur siège pour survivre. En regardant dehors, combien d’infectés affluaient vers leur véhicule ? S’ils n’étaient pas plus d’un millier, ils devaient être plusieurs centaines !

Pourtant… Ils regardèrent les visages de Mark, Abbygale et Mei. Ils avaient l’air d’aller bien ! Comme si ce n’était rien pour eux !

Tout comme Moïse avait séparé la mer rouge en deux, le MB Sprinter noir blindé avait fauché les infectés, divisant la horde en deux et continuant même à avancer. Le véhicule n’avait pas ralenti, pas même un peu, et avait même accéléré. Le véhicule avait laissé derrière lui beaucoup de trippes et de sang contaminé.

On pourrait dire qu’il s’agit d’une tentative suicidaire, mais Mark avait décidé d’adopter cette approche après avoir mûrement réfléchi. L’un des facteurs était le poids et la vitesse de leur véhicule. Il ne serait pas facile pour les infectés de le renverser et le bélier en forme de V empêcherait le véhicule de trop décélérer. Un autre facteur était qu’ils se contentaient de vérifier leur destination et de regarder s’il y avait quelqu’un à l’intérieur. Pour d’autres, cela prendrait du temps, mais pour Mark, cela ne prendrait que quelques secondes.

Si, par chance, Mark trouvait un survivant à l’intérieur, il le sauverait ou l’abandonnerait, selon l’identité du survivant. Et il le ferait aussi vite que possible. Mark était également persuadé que cette horde ne pourrait pas rattraper leur véhicule. Selon lui, le nombre de Mordeurs restants était bien inférieur à celui des Mangeurs et cela jouait en sa faveur.

Mark avait raison. Les Mordeurs étaient plus nombreux que les Mangeurs et le rapport entre les deux était également en faveur des Mordeurs. C’était juste que la plupart des Modeurs s’en prenaient aux survivants qui fuyaient, comme il l’avait dit auparavant, laissant une petite fraction derrière eux, qui s’en prenait aux survivants qui se cachaient.

Le barrage était juste devant et Odelina conduisit le véhicule vers la voie opposée pour se frayer un chemin hors de la horde. Derrière le véhicule, les Mordeurs continuaient à les poursuivre, mais ne parvenaient pas à s’approcher trop près en raison du nombre plus élevé de Mangeurs qui erraient dans la zone.

Les quatre personnes nerveuses à l’intérieur du véhicule se sentirent enfin soulagées. Ils avaient réussi à s’en sortir ! Odelina, qui regardait le rétroviseur du tableau de bord, ne put s’empêcher de laisser échapper un sourire amer en voyant les visages pâles de ses enfants. Elle décida de les gâter un peu plus tard pour compenser leur frayeur.

Finalement, ils arrivèrent devant la succursale de WCRonalds après avoir poussé quelques véhicules sur le côté. Ils avaient garé le véhicule sur le parking avant.

En entrant dans l’enceinte du fast-food, ils découvrirent une scène qui laissait présager qu’il n’y aurait aucun survivant. La plupart des murs en verre du restaurant, au premier comme au deuxième étage, avaient été décimés et des morceaux de verre brisé avaient été éparpillés partout. Les éclaboussures de sang rouge sur les murs et les sols se détachaient sur la peinture blanche de l’intérieur du restaurant.

Cependant, à la surprise de Mark, il avait détecté des personnes vivantes. Il regarda la moitié gauche du deuxième étage. Le restaurant avait été conçu de manière à ce que la salle à manger du deuxième étage ne fasse que la moitié de la surface de l’étage. L’autre moitié était l’endroit où étaient installés l’air conditionné, la ventilation et d’autres équipements sur le toit. Et c’est dans cette moitié qu’il avait détecté des personnes. Ils étaient quatre et chaque fluctuation était faible. Il semblait qu’ils n’étaient pas tous en bon état.

« Gale, allons-y. Odel, Mei, défendez le véhicule. J’ai trouvé des gens au deuxième étage. »

Avec Abbygale, Mark sauta du véhicule et courut dans le restaurant avec ses armes prêtes.

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