Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 3 – 11h03 – Toit de l’hôtel de ville de Bacoor, Boulevard Molino, Bayanan, Ville de Bacoor, Cavite
Mark pouvait voir les griffes d’un énorme chat se rapprocher sur sa gauche. L’énorme félin semblait avoir échappé à l’interception d’Abbygale et se précipitait vers lui alors qu’il était concentré à essayer de brûler l’Homme-Bois malgré ses puissantes attaques. Cette sensation…
C’était comme lorsqu’il avait rencontré le premier infecté qu’il avait tué dans le centre commercial. Il était au bord de la mort après une embuscade soudaine. Ses yeux se dilatèrent sans qu’il ne panique, mais sa concentration s’accrut en cette milliseconde. Tout ralentit dans ses yeux lorsqu’il entendit les cris d’Abbygale et de Mei.
Réflexe !
Les réflexes qu’il avait cultivés en jouant à des jeux rapides se déclenchèrent une fois de plus.
Mark recula d’un pas avec sa jambe gauche pour éviter le contact initial. Sans savoir et sans réfléchir à ses mouvements, il plia son corps vers l’arrière et fit une rapide marche arrière en s’appuyant sur son bras gauche. Comme la vitesse de la culbute était trop élevée, il avait ajouté un autre saut périlleux arrière pour atténuer l’impact que ses pieds allaient recevoir au moment de l’arrêt.
Il fut surpris après le saut périlleux arrière. Mark ne savait pas comment il avait pu faire ce mouvement. Son corps avait bougé inconsciemment à la dernière seconde et il avait évité l’attaque fatale. Cependant, il ne s’en était pas sorti indemne. Comme son bras droit tenait le fusil, les mouvements du bras étaient plus lents que les autres parties de son corps. Les griffes de l’énorme chat réussirent à toucher son bras.
La manche de sa veste était déchirée et il y avait quatre entailles sanglantes d’un centimètre de profondeur sur sa peau. La chair de son bras était visible car les fentes avaient traversé toutes les couches de sa peau. La chair avait été immédiatement recouverte d’un flot de sang qui avait teinté sa veste noire d’une couleur rougeâtre et le sang avait commencé à couler sur le toit.
Mark vit le sang couler sur son bras, mais son visage ne changea pas. Oui, c’était douloureux. Mais Mark était le genre de personne qui n’affichait jamais de douleur sur son visage pour quelque chose comme ça. Cependant, il lui serait difficile d’utiliser son bras dans cet état.
Il regarda l’agresseur qui l’avait attaqué. Il sourit. Il semblait que le chat ne comprenait pas comment il avait pu esquiver l’attaque qu’il avait faite. L’énorme chat se remit de sa stupeur et s’apprêta à charger Mark une fois de plus, mais ses mouvements furent interrompus. Les yeux dilatés, il détourna soudain la tête et fit mine d’esquiver.
Mark ne le laissa pas faire. Il n’avait pas besoin de regarder, mais il savait que quelqu’un se mettait en colère à ce moment-là. Ses yeux brillèrent d’une lueur rouge et il leva son bras blessé.
Transperçage mentale !
L’énergie composée d’émotions négatives se dirigea vers l’esprit non protégé du chat. Son corps se figea et ne put que fixer l’attaque qu’il s’apprêtait à esquiver et qui venait vers lui.
***
Abbygale se tenait à plusieurs mètres de l’arbre tout en observant attentivement l’énorme chaton qui ne faisait pas vraiment attention à elle. Son père avait déjà dit que cet énorme chaton était à sa charge.
Pendant que son père combattait intensément l’homme-bois mutant, l’énorme chaton regardait son père d’un air confus. Comme s’il réfléchissait à quelque chose.
Lorsque son père commença à prendre le dessus dans son combat contre l’homme-bois, l’énorme chaton commença à descendre de l’arbre. Sa cible était son père. Abbygale devint maussade. Cet énorme chaton ne devait pas perturber le combat de son père !
BAM !
Avant que l’énorme chat n’ait pu atterrir sur le toit, la petite fille avait déjà pris ses dispositions. Elle avait anticipé l’endroit où le chat allait atterrir et avait foncé vers l’endroit. Elle essaya d’accueillir l’énorme chat avec un coup de pied rapide et réussit, car l’énorme chat ne faisait pas attention à elle. Le chat fut frappé sous l’abdomen et le chat de la taille d’une panthère fut envoyé en l’air. Il roula dans les airs avant que la gravité ne l’attire vers le bas.
Pourtant, en tant que chat, il retrouva son équilibre avant de tomber. Le chat arrogant se mit en colère car ce petit humain qu’il n’avait pas mis dans ses yeux était capable de l’envoyer voler. Cependant, il ne changea pas d’intention et tenta toujours de foncer sur Mark. Mais il ne baissa plus sa garde face à la petite fille.
Remarquant son intention, Abbygale fonça immédiatement sur l’énorme chaton. Comme le chat était maintenant conscient de sa vitesse et de sa force, il ne fut pas pris par son attaque et l’esquiva avec agilité.
La poursuite entre l’énorme chat et la petite fille commença. Pourtant, ce n’était que l’Abbygale qui attaquait l’énorme chat et l’empêchait de s’en prendre à son père. De son côté, le chat n’avait fait qu’esquiver les attaques de la petite fille et avait continué à essayer de s’approcher du combat entre Mark et l’homme-bois.
Deux flous, l’un noir et l’autre rouge, parcoururent la moitié sud du toit, ce qui prit même plusieurs minutes pendant que Mark combattait l’homme-bois mutant.
L’énorme chat semblait avoir compris qu’il ne pourrait pas se débarrasser d’Abbygale qui lui barrait la route et l’attaquait. Il commença à riposter. Il fit un énorme et rapide coup vers la petite fille, qu’elle esquiva facilement. Abbygale contre-attaqua mais fut également esquivée par l’énorme chat.
L’énorme chat chargea de toutes ses forces vers Abbygale, la forçant à reculer. Les connaissances limitées de la petite fille ignoraient que le chat rusé ne faisait que l’appâter pour qu’elle recule. Alors que la petite fille reculait, l’énorme chat se retourna immédiatement et fonça sur Mark. La petite fille, prise au dépourvu, ne put réagir à temps. Même si elle parvenait à réagir, il était déjà trop tard, car la distance entre elle et le chat n’était pas très grande. Si elle poursuivait le chat au moment même où il se retournait, elle ne pourrait toujours pas le bloquer.
La pauvre Abbygale pâlit en voyant son père pris au dépourvu. L’énorme chaton fléchit sa patte droite et ses griffes acérées sortirent de ses doigts. L’énorme chaton visait à tuer. Il voulait tuer son papa.
« Papa ! »
cria-t-elle.
Abbygale vit que son père avait réussi à esquiver mais qu’il avait été touché au bras. Quatre fentes sanglantes étaient visibles sur son bras et le sang de son père débordait de ces blessures. Le sang s’écoulait continuellement et dégulinait sur le toit blanc, le tachant de taches rouges.
Ses émotions s’enflammèrent lorsqu’elle se souvint de ce qui lui était arrivé avant et pendant l’épidémie.
La nuit précédant l’épidémie, elle avait été mordue par le ragdoll de sa grand-mère. C’est parce qu’elle avait accidentellement marché sur la queue du chat que celui-ci l’avait attaquée et mordue au bras droit. Elle avait pleuré à cause de la douleur, mais sa grand-mère était plus inquiète pour le chat que pour elle. Sa maman, quant à elle, s’était immédiatement occupée de sa blessure, l’avait nettoyée et l’avait endormie en lui disant que la douleur disparaîtrait le lendemain à son réveil.
Tout s’était bien passé pendant toute la nuit, jusqu’au matin où sa maman s’était aperçue qu’elle avait une forte fièvre. Sa maman avait immédiatement paniqué et avait décidé de l’emmener se faire examiner. Au contraire, sa grand-mère n’avait pas semblé s’en préoccuper et s’était contentée de dire que ce n’était qu’une poussée de fièvre pour que sa maman s’affole.
Sa grand-mère ne l’aimait pas vraiment.
Maman avait dit que c’était parce que sa grand-mère détestait son père.
D’après ses souvenirs, elle n’avait jamais eu de papa, contrairement à d’autres enfants qu’elle connaissait. Sa maman disait qu’il l’avait quittée après avoir appris qu’elle était enceinte.
Parfois, Abbygale voyait sa maman regarder une photo sur son téléphone d’un air triste. Elle ne savait pas pourquoi.
Après avoir quitté la maison, sa maman avait conduit leur voiture et ils s’étaient dirigés vers l’hôpital privé le plus proche. Mais elles étaient restées bloquées dans les embouteillages. Sa fièvre avait continué à monter dans la voiture, ce qui avait encore plus paniqué sa maman. La partie de son bras mordue par le chat la veille enflait déjà.
C’est alors qu’ils avaient été frappés par un chaos soudain. Un énorme accident s’était produit à l’intersection qu’ils devaient emprunter. C’est alors que les infectés étaient apparus. Sa maman l’avait portée dans ses bras et avait laissé la voiture bloquée au milieu de la circulation.
Malheureusement, sa maman avait été emportée par la foule de gens qui tentaient de s’échapper.
Alors qu’elle et sa maman se trouvaient au milieu de la foule paniquée, elle avait ressenti une douleur cuisante au niveau du bras. La douleur avait été si soudaine qu’elle n’avait pas compris ce qui s’était passé. Elle avait regardé son bras et avait vu une fille de l’école primaire lui mordre le bras. L’œil de la fillette était tout blanc et son visage était rempli de sang.
La maman d’Abbygale avait vu ce qui lui arrivait et l’avait éloignée sous l’effet de la panique. Heureusement, la morsure n’était que superficielle, mais son bras droit était encore plein de sang.
L’écolière qui l’avait mordue au bras avait perdu sa cible et avait regardé sa maman. Elle l’avait alors attaquée et avait essayé de la mordre. Sa maman avait essayé d’esquiver et de se défendre, mais elle avait quand même été mordue à la jambe, car sa maman la protégeait.
La maman d’Abbygale avait réussi à se débarrasser de l’écolière infectée, mais elle et sa maman avaient été blessées et mordues. Sa maman l’avait emportée pour s’enfuir, mais elle était toujours à la traîne car elle portait des talons. Ne se souciant plus de cela, sa maman avait enlevé ses chaussures et avait commencé à courir pieds nus. Cependant, les blessures de sa maman l’empêchaient de courir vite.
En chemin, elles virent beaucoup de scènes horribles et le fait qu’une personne mordue se retournait et attaquait d’autres personnes. La petite fille était encore innocente, mais le désespoir avait déjà envahi le cœur de sa maman.
Comme il n’y avait pas d’endroit où se cacher, sa maman avait couru avec d’autres personnes dans le centre commercial et avait essayé de trouver un endroit où se cacher. Mais c’était facile à dire, mais difficile à faire. Avec les infectés à leurs trousses, un peu plus de temps et c’était la mort assurée.
Au dernier moment, alors que sa maman commençait à s’affaiblir, elle aperçut le comptoir du grand magasin situé au premier étage du centre commercial. Sa maman l’avait mise sous le comptoir et était partie. Abbygale se souvenait clairement de ce qu’elle avait dit avant de partir.
« Reste ici et cache-toi pour maman, d’accord ? Rappelle-toi ce que je t’ai toujours dit. Ne pleure pas et reste calme dans toutes les situations, comme maman. Maman viendra te chercher plus tard, d’accord ? »
Elle était une petite fille obéissante et essayait de rester aussi calme que possible. Pourtant, lorsque sa maman était partie, elle avait passé la tête par-dessus le comptoir pour voir sa maman une fois de plus. Et cette fois-là fut la dernière. Elle la vit se faire attaquer par un infecté et être prise à partie par plusieurs d’entre eux. Sa maman n’appelait pas à l’aide et ne criait pas de douleur. Elle sembla remarquer qu’Abbygale la regardait et tourna la tête pour la regarder. Sa maman ouvrit les lèvres et parla, mais aucune voix ne sortit. Pourtant, Abbygale reconnut ce qu’elle disait. Sa maman le lui disait toujours. Le matin et avant de dormir, sa maman le lui disait.
« Je t’aime, ma chérie. »
Les larmes commencèrent à couler de ses yeux et elle décida de suivre ce que sa maman lui disait. Abbygale se cacha sous le comptoir. Elle essaya de rester calme, comme sa mère le lui avait toujours dit. Cependant, elle commença à sentir son corps s’affaiblir et elle tomba inconsciente.
Lorsqu’elle se réveilla, elle était allongée sur une mare de sang et des corps mutilés autour d’elle sur le sol. Elle se souvenait vaguement de ce qui s’était passé. C’était elle qui avait fait ça alors qu’elle était inconsciente. Le corps, le visage et les vêtements tachés de sang, elle se cacha à nouveau sous le comptoir.
C’est alors qu’il arriva, un homme à l’aura effrayante. Étrangement, elle n’eut pas peur et se contenta de le regarder avec curiosité. Il essuya doucement le sang sur son visage et ses bras et l’emmena lorsque la situation devint dangereuse. Ce qu’elle aimait chez cet homme, c’est que son étreinte était vraiment chaleureuse et confortable. C’était comme si elle était serrée dans les bras de sa maman. Elle s’était même endormie dans ses bras.
Elle décida alors qu’il serait son papa, car elle n’en avait pas du tout. Elle en rêvait vraiment. Et heureusement, elle n’avait pas choisi la mauvaise personne. Il s’était vraiment occupé d’elle et l’avait dorlotée pendant toute la journée.
Et maintenant, son papa était en danger.
Sa grand-mère la détestait et elle n’avait plus de papa. Sa maman n’était plus là non plus et la seule personne qu’elle avait était le papa qu’elle avait choisi.
Cet énorme chaton essayait de tuer son papa !
L’aura de la petite fille éclata et elle fonça de toutes ses forces sur l’énorme chaton. Pendant qu’elle courait, ses cheveux noirs ondulés commencèrent à blanchir. Les ongles de ses doigts poussèrent et se transformèrent en griffes courbes et acérées. Une queue blanche et touffue sortit de son dos, que l’on pouvait voir sous sa jupe, et deux oreilles triangulaires poussèrent sur sa tête.
Avec cette nouvelle forme, Abbygale donna un coup de pied puissant à l’énorme chat qui se trouvait devant son papa.